Ce billet fait suite à un précédent texte sur le schéma obscurantiste transphobe qui se répète aujourd'hui.
C'est quoi la pseudohistoire anti-trans ?
La pseudohistoire contre les personnes transgenres désigne la négation de l'histoire, des mémoires trans. Les pseudohistoriennes et pseuhistoriens qui procèdent à cela peuvent utiliser plusieurs méthodes pour entretenir un biais cognitif : destruction, modification, falsification, dissimulation, rejet et fausse retranscription de sources, mensonges sur des sources parlant de personnes trans...
La pseudohistoire anti-trans est une arme souvent utilisée dans un but idéologique afin de rendre crédible des théories conspirationnistes à propos des transidentités. Cela permet de décridibiliser l'histoire trans et d'en imposer une fausse.
C'est pourquoi les plus grandes historiennes et les plus grand historiens spécialistes des questions LGBTQIA+ sous la République de Weimar et le régime nazi ont été publiées et publiés sur le Pink Triangle Legacies project. Un site qui cherche à mettre en avant les mémoires LGBTQIA+ de cette période. Afin de débunker des théories pseudo-historiques.
Des théories transphobes récurrentes
Voici une liste probablement incomplète.
- C'est des transexuels. FAUX ! Ce terme ancien est péjoratif. Il n'est plus sensé être utilisé aujourd'hui.
- C'est du transgenrisme. FAUX ! Le transgenrisme n'existe pas. C'est un mot vieilli, comme "transexuel".
- C'est récent. FAUX ! On trouve des traces de personnes transgenres dans l'Antiquité.
- Les chirurgies c'est une mode. FAUX ! La première opération de réattribution sexuelle complète et réussie date de 1931.
- Les chirurgies sont des mutilations similaires à celles des médecins nazis. FAUX ! Ce sont les nazis qui ont saccagé le 6 mai 1933 la clinique berlinoise qui réalisait des soins d'affirmation de genre (dont des chirurgies). Et ce sont eux qui ont cherché à détruire les recherches de la clinique lors d'un autodafé le 10 mai 1933. Éric Zemmour avait utilisé cette théorie pseudoscientifique en faisant référence au "médecin" nazi Joseph Mengele en 2021.
- Les nazis n'ont pas brûlé des livres scientifiques mais de la pornographie pour enfant. FAUX !
- Magnus Hirschfeld était une personne trans qui pratiquait de la chirurgie de réassignation et collectionnait des sexes. FAUX ! Hirschfeld était un homme cisgenre homosexuel qui organisait les chirurgies dans sa clinique. Aucune historienne et aucun historien n'a jamais trouvé de sources parlant de collection de sexes.
- Le "transgenrisme" a été inventé par les Juifs. FAUX !
- Les personnes trans ne sont pas des victimes du nazisme. FAUX ! Elles ont été reconnues, comme telles, ainsi que les personnes LGBTQIA+ en général, par les historiennes et historiens, mais aussi le parlement allemand. L'autrice influente de l'univers Wizarding World (Harry Potter, Les Animaux Fantastiques) JK Rowling est devenue l'une des figures de proue de cette théorie.
- Les personnes trans étaient très présentes chez les soldats allemands. FAUX ! Cela vient de clichés de soldats allemands déguisés avec des robes par exemple et dont le but était de faire rire et de représenter les femmes comme des objets de désir.
Comment procèdent les pseudohistoriens et pseudohistoriennes ou des activites qui s'attaquent aux personnes trans ?
Beaucoup diffusent de fausses informations sur les réseaux sociaux, réalisant des points Godwin, commentant par des mensonges des photographies par exemple, trollant des militantes et militants pour les droits des personnes trans.
Il arrive que plusieurs fausses informations transphobes diffusées via des posts et des vidéos soient copiées-collées par de nombreux comptes-trolls et ce en plusieurs langues.
Beaucoup prétendent rétablir la "vérité" sur le "transgenrisme", révéler les "mensonges" sur "l'idéologie trans", tout en s'en prenant aux personnes trans actuelles et à d'autres minorités. Généralement, ils s'en servent pour justifier l'interdiction des soins d'affirmation de genre.
Pour conclure. La pseudohistoire anti-trans est dangereuse pour la mémoire trans, car elle utilise des moyens anti-scientifiques et transphobes contre les sources historiques et rejette les historiennes et historiens spécialistes du sujet.
Bon nombre de théories parfois contradictoires fleurissent ou refleurissent dans le but de donner de fausses informations transphobes et de remplacer l'histoire par des fictions où les personnes transgenres s'effacent.
Les méthodes de persuasion sont des diffusions de mensonges par des trolls ou des personnes influentes (des politiques conservateurices par exemple) pour s'en prendre aux personnes trans.
Les sources et références sur l'histoire des personnes trans durant les périodes concernées sont à trouver dans le premier billet de blog.