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Billet de blog 26 novembre 2015

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Qu'est-ce que le Parti socialiste ?

Chacun peut mesurer que si l'élection présidentielle de 2012 avait semblé permettre de débarrasser le pays de Nicolas Sarkozy, personne n'avait clairement perçu qu'elle nous mettrait à l'Elysée un W. Bush hexagonal lorgnant vers le FN.

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L'histoire ne se répète pas, dit à peu près Machiavel, mais elle a ses justes pendants. Les temps que nous vivons ne sont plus seulement troublés mais carrément effrayants et le Parti socialiste au pouvoir apparaît au fond et dans la séquence présente tel que nombre de "gauchistes" qui le haïssent à bon droit l'ont parfois décrit. Au fond, le Parti socialiste, dans les moments historiques et politiques inédits, prend toujours les mauvaises décisions et se range systématiquement du côté de la réaction la plus défardée. Comme l'écrivait Alain Badiou dans le numéro 43-44 du Perroquet à l'automne 1984 : "Les socialistes ont la manie de capituler par humanisme (Guerre d'Espagne, Pétain), de massacrer par progressisme (Guerre d'Algérie) et de tirer sur les ouvriers au nom de la liberté ouvrière (grève de 47)".
Dans les couples politiques du parlementarisme français, on parle souvent de la dualité PCF-Gaullistes qui a prévalu jusque, grosso modo, 1968 avant de s'étioler (le PCF n'y est pas pour rien par ses erreurs) mais on ne devrait pas oublier qu'à ce couple issu de la Résistance fait face celui qui unit le Parti "socialiste" au Front national. Il y a un lien politique objectif entre le PS et sa clientèle d'une part et le Front national et sa meute d'autre part. Les mesures hyper réactionnaires prises par Hollande et Valls depuis les effroyables attentats du 13 novembre attestent ce lien politique à tout le moins trouble et à la question "Qu'est-ce que le Parti socialiste ?", on pourrait répondre ceci : il est le parti politique parlementaire de la bourgeoisie de gauche qui ne demande qu'à se pétainiser dès que le "réel" par elle défini semble lui en donner le droit
En effet, parmi les mesures prises par le pouvoir socialiste figurent l'Etat d'urgence - qui non seulement interdit les manifestations mais permet aussi de s'acharner sur des individus "suspects" sans avoir de comptes à rendre à la justice -, la déchéance de nationalité pour des bi-nationaux qui seraient soupçonnés de jihadisme et, enfin, la demande, expressément formulée par Manuel Valls, de fermer aux réfugiés des Proche et Moyen Orient les frontières de l'Europe - demande qui atteste le plus simplement du monde une convergence de vues entre Robert Ménard, maire OAS de Béziers, et le gouvernement socialiste.
Cette proximité, semble-t-il, ne doit rien au hasard et il apparaît même qu'au fond FN et PS sont les deux extrêmités d'une ligne politique dont le parti postpétainiste serait l'artificier et le PS, l'exécutant au nom d'une supposée - et néanmoins abjecte - évidence du réel (qui renvoie par ailleurs à ce que dit Sartre du réalisme collabo dans Qu'est-ce qu'un collaborateur publié dans Situations III) à laquelle il finit toujours par se rallier, toujours pour le pire, avec une mauvaise foi qui nie la liberté des décisions politiques et la force des principes. Ainsi, répondant à l'affiche FN (ici) pour les Régionales en Île de France qui exigeait que chacun choisisse sa banlieue entre une jeune fille supposée musulmane traditionnelle et une souchienne exaltée, la Valls-Hollandie a choisi la militante FN et ses drapeaux tricolores dessinés sur le visage...
Cette proximité entre le PS et la plus vile réaction se vérifie dans l'histoire, de l'Union sacrée de 1914 aux mesures de Hollande saluées par le FN en passant par les pleins pouvoirs à Pétain et à la politique de Guy Mollet en Algérie (dont les pouvoirs spéciaux furent aussi votés par le docile PCF) . Elle se vérifie encore avec Mitterrand président parlant de "problème immigré" puis de "seuil de tolérance" tout en insistant auprès de la télévision publique pour qu'elle reçoive un Le Pen alors groupusculaire. Enfin, à Fabius qui disait que Le Pen posait de bonnes questions, Manuel Valls - et avant lui la "gauche populaire" - répond 30 ans après que certaines réponses du FN peuvent être reprises.
Le Parti socialiste apparaît donc, aujourd'hui comme hier, comme un parti absolument sans principes en ce sens qu'il se déleste toujours rapidement de ce qu'il affichait avant d'accéder au pouvoir. Sa ligne, c'est le "réel" - jamais un principe tenu opiniâtrement. "Réel" qui justifie d'être presque candidement ultra-réactionnaire. A la furie lepéniste idéologisée et raciste de toujours, le Parti socialiste et son oreille attentive à la rumeur des bistrots finissent toujours par donner aux vieux bouges satisfaction et législation. Nos bourgeois socialistes républicains le regrettent, bien sûr. Ils ne sont pas fiers mais, que voulez-vous, "il faut bien mettre les mains dans le cambouis" et comprendre les passions réactionnaires des souchiens.
La séquence actuelle qui braille tous les jours La Marseillaise et nous invite, sur recommandation présidentielle, à mettre le drapeau tricolore aux fenêtres revient illustrer cette concordance troublante qui justifie à tout le moins de remettre en cause l'idée même de la gauche.

Illustration 1
Valls-Hollande © Guillaume

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