Opinion
Si le monde adoptait les normes de guerre d'Israël,
cela mènerait à une catastrophe mondiale
Depuis le 7 octobre 2023, Israël cultive une mentalité nationale
où la survie juive semble dépendre de la destruction de l'autre.
Hanin Majadli, Haaretz, jeudi 19 juin 2025
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Une frappe israélienne à l'est du quartier de Tuffah,
dans l'est de la ville de Gaza, mercredi.
Crédit : Bashar Taleb/AFP
Alors que je m'abrite d'un déluge de missiles iraniens dans un parking souterrain, je réfléchis aux années de ma vie gaspillées dans les guerres israéliennes – des guerres qui ne me concernent pas. Je me demande si ce sont précisément les provocations d'Israël, ses saccages insensés, qui causeront un jour ma fin. Ce serait une triste ironie.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël a abandonné la doctrine de la dissuasion – autrefois connue sous le nom de « Mur de fer » – au profit de quelque chose de bien plus dangereux : une mentalité de destruction et d’annihilation destruction and annihilation. [Lire ICI : Rafah a disparu. rasée... https://blogs.mediapart.fr/yves-romain/blog/160625/un-jour-la-justice-s-imposera-en-attendant-voici-rafah-apres]
Peut-être cette impulsion a-t-elle toujours existé, enfouie sous la surface, mais elle est désormais ouverte et explicitement déclarée open and explicitly declared. Il ne s’agit pas d’un simple changement tactique, mais d’une profonde transformation de la conscience, de la vision du monde, et peut-être même d’une psyché collective blessée et marquée.
À quel moment Israël a-t-il cessé de parler d’endiguement et de dissuasion pour parler d’effacement ? Quand l’objectif a-t-il cessé d’être la sécurité pour devenir l’élimination de l’autre – son existence, ses institutions, et même son droit à exister en tant qu’ennemi ?
Selon cette logique, tout ce qui heurte le regard israélien – qu'il s'agisse d'une chaîne de télévision a television station, d'une université, d'un quartier résidentiel ou d'une station-service – devient une cible légitime de destruction. C'est ainsi que des universités de Gaza et de Téhéran ont été bombardées, que des scientifiques, des journalistes, des artistes et des écrivains ont été tués. Israël ne se limite plus à des cibles militaires ; il détruit les conditions mêmes qui soutiennent la vie et la possibilité de reconstruire.
Tout cela est fait au nom de la « légitime défense ». Mais il ne s'agit plus d'une réponse à une menace concrète, mais d'une offensive motivée par une vision du monde débridée, dénuée de limites morales, juridiques, ni même pragmatiques. Israël cherche à être la seule puissance dominante au Moyen-Orient. Et si le droit international avait encore un poids réel, eh bien, Israël le viole à répétition à Gaza repeatedly violates it in Gaza, au Liban, en Syrie et en Iran. À tel point qu'à chaque frappe, il scie la branche même sur laquelle repose l'idée même du droit international.
Israël s'arroge le droit de violer, de frapper et de bombarder – à répétition – même ceux qui ne représentent plus une menace immédiate. La destruction continue de Gaza ne fait que souligner ce message. Tout cela crée un précédent dangereux aux implications profondes : que se sentiront les autres nations autorisées à faire dans leurs guerres ? Où se situe la frontière entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas ? Et que se passera-t-il lorsque d’autres États adopteront la même logique israélienne envers leurs ennemis ? Une catastrophe.
Qu'en est-il des Israéliens eux-mêmes ? Depuis sa fondation, et plus encore depuis le 7 octobre 2023, Israël a cultivé une psyché nationale dans laquelle la survie juive semble dépendre de la destruction de l'autre. Que feraient les Israéliens si d'autres pays prenaient les mêmes libertés qu'Israël pour lui-même ? Le langage, les déclarations, le ton des politiciens, des journalistes et des citoyens révèlent tous la même vérité : il n'existe aucun remède. Les Israéliens sont aveugles, prisonniers et incités.
Et le plus effrayant, c'est peut-être que cette logique ne semble plus extrême, mais qu'elle est devenue la norme ; que la société israélienne, avec ses institutions, ses conseillers, ses journalistes, ses parents et ses enfants, a appris à penser ainsi. Le langage lui-même a changé, et les enfants israéliens grandiront immergés dans ce langage, ignorant qu'une autre voie existe.
Les normes qu'Israël est en train de consolider par sa conduite militaire agressive ébranleront non seulement la région, mais le monde entier pendant de nombreuses années.
Hanin Majadli, Haaretz, jeudi 19 juin 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/opinion/2025-06-20/ty-article-opinion/.premium/if-the-world-adopted-israels-norms-of-war-it-would-lead-to-global-catastrophe/00000197-89a2-d528-a19f-a9aeb6590000