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Billet de blog 3 février 2021

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Covid19 : mutation dans le variant britannique B117

La mutation E484K a été détectée dans le variant B117. Et alors ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour des explications sur les mutations, je vous renvoie à mon billet du 21 décembre 2020 traitant du variant britannique.


En ce moment 3 variants préoccupent chercheurs et media, le variant britannique B117, sud-africain B1351 et brésilien B1128.

  • B117 comporte 3 mutations dans des zones biologiquement problématiques dans Spike :N501Y, 69-70del et P681H.
  • B1351 comporte 3 mutations importantes dans le RBD de Spike :  K417N, E484K et N501Y.
  • B1128 comporte aussi 2 mutations importantes dans le RBD de Spike K417N et E484K.

(Ce ne sont pas les seules mutations portées par ces variants)

Le Public Health England a rapporté dans son bulletin du 2 février 2021 la présence de la mutation E484K chez des personnes infectées par le variant B117. Autrement dit, la mutation E484K est spontanément apparue chez plusieurs personnes infectées par le variant B117.

Est-ce une surprise ? Pas vraiment puisque cette mutation est présente dans les variants B1351 et B1128 (variants indépendants l'un de l'autre).

Conséquence pour les vaccins ?

Sur mon blog, vous pouvez trouver différents billets montrant l'impact de différentes mutations sur les tests de neutralisation in vitro réalisés avec des sera de patients convalescents ou immunisés avec les vaccins Moderna ou Pfizer. Je vous invite à les lire. Cela reste néanmoins des expériences de laboratoire. La mutation E484K est la principale impliquée dans la baisse d'efficacité de la réponse immunitaire induite par la vaccination ou des anticorps bloquants.

Dernièrement, les communiqués de presse (voir mon billet) sur les vaccins de Janssen et surtout de Novavax apportaient des informations sur leur efficacité sur des personnes en situation réelle. C'était rassurant pour le variant B117 mais plutôt mitigé pour B1351 (surtout que le vaccin de Novavax semble être le plus immunogène).

Il va donc falloir des vaccins (ou des rappels) adapté aux variants. Par exemple, CureVac annonçait ce matin se lancer dans cette production pour une livraison... en 2022 ! Un peu tard ?

Plus le virus circule (plus des gens sont contaminés) et plus le probabilité qu'une mutation apparaisse augmente.

Des mutations apparaîtront toujours. Certaines à notre désavantage comme c'est le cas ici.

Par conséquent, il ne faut pas miser sur la vaccination pour sauver le monde d'avant. Il faut d'abord réduire la circulation du virus pour sauver des vies et pour éviter l'apparition de nouveaux mutants. C'est uniquement dans cette configuration que la vaccination aura un intérêt. Une population faiblement (mal) immunisée est le meilleur terrain pour l'apparition de variants capable d'échapper à l'immunisation résultant d'une infection naturelle ou acquise par des vaccins : pression faible de sélection. J'en avais parlé au sujet de ce qui se passe à Manaus où en octobre 75% de la population avait déjà été infectée par le SARS-Cov2 mais où les morts s'accumulent tous les jours.

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