Billet rechapé 25/05/18
Plan :
I. Un Acipa naïf qui ouvre grande la porte à un "service de com." yankee
II. James Hansen, bête médiatique
III. La sortie de 350.org
IV. En novembre 2013, James Hansen sort du placard : nucléaire avec retraitement et superphenix
I. Un Acipa naïf qui ouvre grande la porte à un "services de com." yankee.
Ayant signé la pétition contre le projet d'aéroport de NDDL alors que j'étais sur le site Acipa cette action m'a fait glisser sans qu'on s'en rende trop compte sur un autre site : 350.org. Lorsque vous réalisez, trop tard, vous avez déjà donné votre mail, c'était obligatoire... Début 2016 était le summum de popularité de cette lutte, la première grande en France depuis longtemps, et certainement 350.org a bien ramassé 10 000 mails d'écolos comme ça. Ce qui va lui donner une jolie force de frappe commerciale pour pas cher.
A partir de là commence un démarchage à domicile, du harcèlement, par mail, incessant de ce 350.org. Jamais question de NDLL, non, c'est GIEC, GIEC, GIEC, "on va tous crevez à cause du CO2", "97% le disent", "Exxon vous tue à dessin" (et pas Tepco ?), "le charbon tue" (si comme moi, tout les soirs quand petit, vous alliez mettre du charbon à la chaudière pour la nuit vous êtes sûrement un mort-vivant), et les rengaines images d'horreur d'Epinal du groupe II du GIEC. Dans ce groupe II pour la France ça a été longtemps le haut fonctionnaire X-télecom Michel Petit pro-nuc jusqu'au bout des ongles et au delà (avec adresse rue ségur du Min. Environnement de nos gouvernements très écolos; on reparlera de tout ça sur site ici).
Donc c'est : moutons, rentrez dans le troupeau, soutenez l'imposition nécessaire des taxes CO2 (sur vous même), si un Président de la république annonce un EPR moins compliqué, ne dites rien, laissez le faire, c'est peut-être ça qui va nous sauver d'une atroce mort climatique (les cancers de la thyroïdes sont "propres", il ne sont pas provoqués par du CO2 donc jamais vous ne verrez 350.org en parler).
II. James Hansen, bête médiatique
James E. Hansen est l'inamovible Directeur de l'institut Goddard (sous Reagan, les Bush-, etc.) qui dépend de la NASA. La NASA, c'est un budget annuel de 20 milliards et notamment l'entretien/conception des missiles pour les têtes atomiques, elle finance tous les gros labos militaires atomiques. Lui c'est les ordinateurs, astronome de formation il est parti dans la modélisation, méga-ordinateurs, salles climatisées, matrices mathématiques. En général un scientifique de ce type c'est inconnu. Mais pas lui.
Il est ce personnage qui, pendant un moment de chaleur à l'Est des USA, a fait une déclaration fracassante devant le congrès des États-Unis affirmant que c'était la preuve du réchauffement d'origine "effet de serre" anthropique (dés la fin de cette même année 1988, l'Amérique connaissait une série d'hivers rudes...). Cela se passe quelques mois avant le démarrage du GIEC (IPCC en anglais) que ça aide beaucoup. Les conséquences sonnantes et trébuchantes sont rapides. Alors que Margaret Thatcher (là) installait le GIEC dans son Met Office (« Météo-France-Angleterre »), à la 3è session du GIEC le 05/02/90 à Washington, Georges Bush très proche d'elle annonce une augmentation considérable des crédits consacrés à la recherche sur les changements climatiques : "US Global change research program" et "Mission to planete Earth" de la NASA, et participation financière pour le Hadley center de Margaret... J. Hansen est encore ce "people" que Le Time en 2006 a classé parmi les "plus influents au monde". Il relance cette panique de temps à autres en se calant sur un événement bien choisi (une surge de glaciers par ex., comme là, qui était une surge et en lien avec le déplacement d'un courant marin chaud : là, ici, là). Cela ne peut être que bon pour les subventions pour continuer de modéliser en rond...
Certains esprits, comme S. Boehmer-Christiansen (Nature, 372, Dec 94, p. 402), ont très vite considéré perplexes :
"La création des connaissances à des taux accrus par quelques individus pris dans des jeux politiques, dont l'un des buts premier est d'obtenir un financement pour leur propre travail doit influencer la manière dont les problèmes environnementaux sont définis et leur priorité."
III. La sortie de 350.org
350.org a été créé d'abord sous le nom de 1Sky par le Rockefeller Brothers Fund dans le 2ème semestre de 2007. Ce nom qui sera abandonné dans le mois suivant Fukushima (qui a abîmé le "OneSky" jusqu'à la côte Ouest américaine) a été réservé à la pub pour l'Amérique. Pour l'international, le TAFTA Rockefeller sur l'écologie, le nom de 350.org a été retenu. Certes des nombres ont l'intérêt de ne pas avoir à être traduit pour n'importe quelle langue, mais surtout le titre impose le terrain de bataille : des ppm de CO2. Il exclut par exemple d'avoir à parler de la pollution ozone très forte par les avions dans lesquels tout ce monde là passe son temps. Car le cynisme de ces gens là est célèbre, ils sont parmi les plus gros utilisateurs de jet-fuel d'Exxon, Total et autres (ce nom 350.org évite évidemment d'avoir à parler, du césium-137, Iode-131, etc. qui peuvent être dans le "OneSky").
Tout était prêt dans les coulisses et le lancement de la roquette internationale 350.org se fait évidemment sur une action action médiatique (journalistique, je ne crois pas qu'il ait jamais fait ce qu'il dit) de la bête James Hansen : il lance dans les médias du monde que les combustibles fossiles sont un « crime contre l'humanité » (Environmental Leader, ici, The Guardian 23/06/08, là). Et on lit en bas de ces articles :
"Parallèlement, le jour même où Hansen a parlé aux leaders du congrès, un groupe a lancé la campagne 350.org. Le groupe, qui prend son nom pour une "ligne sûre pour le climat" a loué des publicités pleines pages dans les plus grands journaux du monde, appelant à une réduction du CO2 sur l'objectif de 350 ppm. Hansen, et environ 150 autres, ont apporté leur support aux publicités."
C'est parti pour 350.org !
qui pour la COP21 a deux salarié-e-s en France. Mais toute la direction de 350.org était à Paris pour la COP21, y compris le patron, le Directeur exécutif du Rockfeller Brothers Fund.
Comme on l'a dit, ces gens là (les salarié-e-s) sont parmi les plus gros clients des pétroliers. Et c'est directe du pétrolier au consommateur parce que bien sûr, l'aviation, gros financeurs de gros labos du GIEC, elle, est dispensée de toute taxe carbone. Mais le gourou a dit que "médiatiquement" il fallait faire ceux qui montrent les dents au pétroliers d'où l'action de Pau début 2016, qui sent 350.org à plein nez. Cela sous une bannière ANVCOP21, un nom de soumission totale à la COP et au GIEC des CEA Jouzel, NASA Hansen et cie qui taxe les prolos et protège les avions !
Hansen lui-même, le logo "350" à la boutonnière (et beaucoup de journalistes), participe aux "actions" "non violentes" mises au point à 350.org (là) :
La première fois que j'ai été sur le site 350.org, début 2016 la phrase d'intro était :
"Dr Hansen est l’un des climatologues les plus reconnus dans le monde, et lorsqu’il affirme que le changement climatique est incompatible avec la civilisation humaine, nous pensons que la civilisation humaine devrait réagir.
Dans son livre "Oil and honey" (sept. 2013, édité par Times, vu les parties à accès gratuit, ici où il dit bien sûr ce qu'il a envie de dire) le "porte-parole média" de 350.org B. McKibben appelle James Hansen "le premier des scientifiques du climat de la planète". (noter qu'il y avait une vieille centrale nucléaire en fort mauvais état, dite "Vermont Yankee", la même qu'à Fukushima, dans l'Etat où vivait McKibben et que lui si grande gueule sur théoriquement ce qui est écologie, d'elle n'a jamais dit un mot).
IV. En novembre 2013 James Hansen est sorti du placard : nucléaire avec retraitement et Superphenix
James Hansen, Kenneth Caldeira, Kerry Emanuel et Tom Wigley :
"... insistent auprès des groupes de défense de l'environnement de soutenir le besoin d'une nouvelle génération de réacteurs nucléaires dans une lettre qu'ils ont distribué cette nuit à divers organisations et journalistes..."
Extraits :
"...rester opposer à l'énergie nucléaire menace la possibilité de l'humanité d'éviter un changement climatique dangereux. Nous appelons votre organisation à supporter le développement et le déploiement de systèmes d'énergie nucléaire plus sûrs comme moyen concret de répondre au problème du changement climatique... (...)
... il n'y a pas de voie crédible à la stabilisation du climat sans inclure un rôle substantiel pour l'énergie nucléaire... (...)
...les technologies nucléaires modernes peuvent réduire les risques de prolifération et résoudre le problème d'évacuation des déchets en brûlant les déchets actuels et en utilisant le combustible de manière plus efficace. L'innovation et des économies d'échelle peuvent rendre les nouvelles centrales nucléaires même plus économiques que les centrales actuelles. Et même sans ces avantages, le nucléaire a besoin d'être encouragé pour ses bénéfices sociaux... (…)
Nous demandons seulement que les décisions sur les systèmes énergétiques soient basés sur des faits, et pas sur des émotions et des biais qui ne s'appliquent pas à la technologie nucléaire du 21ème siècle.... (…)
Avec le réchauffement planétaire et les émissions de dioxyde de carbone qui s'élèvent plus vite que jamais..."
Tout y est : "économie d'échelle" cela signifie un développement massif du nucléaire, "en brûlant les déchets" c'est des Superphenix/Astrid ou du même genre. Or ces types de réacteurs ne sont que des sous-produits d'usines type La Hague qui lâchent toute la radioactivité dans l'environnement (voir ici) pour récupérer dans le tas un atome, le plutonium, qu'il faut ensuite reformater après de longs transports militarisés dans des Melox. Ainsi James Hansen et ses amis réclament que les USA, et d'autres dans le monde, se remettent ou se mettent au "retraitement".
Un seul et unique coupable est inscrit noir sur blanc par ces quatre célébrissimes scientifiques : le dioxyde de carbone : CO2
Cette haine du CO2 a une très bonne raison : moins cher, facile, peu dangereux, le charbon "propre" qu'on ne peut guère attaquer que par le CO2 (il ne produit pas grand chose d'autre), est l'ennemi économique mortel du nucléaire, voir ici. Or l'Amérique est en train de fermer 100 vieux réacteurs atomiques et ils n'y a quasi pas de candidat parmi les industriels pour en construire, trop cher, trop dangereux.
Ces scientifiques vont très loin dans leur besogne, il font la demande express de ne pas se laisser influencer par des "émotions" que pourraient susciter chez certain-e-s des Kychtim-Tcheliabinsk, des Windscale, des Three Mile Island, des Tchernobyl (là), des Fukushima, des …
Pour la COP21 James Hansen s'est prêté à notre SFEN pour faire un peu plus de pub pour le nuc, mai 2015 :
https://www.youtube.com/watch?v=qwFDgz48fO8
… le mot pollution, enfin est mentionné. Du coup il ne peut pas dire CO2 qui est une des 3 molécules de la vie. Et aussi, "with new technologies, much better nuclear power,". Car celle actuelle... sous-entendu, c'est pas ça. Eh bien en France on va vivre encore longtemps avec 58 réacteurs de technologie -c'est pas ça- et un jour l'accident "non carboné" par conséquent ne compter sur 350.org pour vous en parler (là).
