Il a fallu dix-sept ans pour que le couple Tibéri soit reconnu «coupable» dans l'affaire des faux électeurs de la Mairie du 5ème arrondissement de Paris. «La chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de l’ancien député et maire du Ve arrondissement et celui de son épouse dans l’affaire dite des faux électeurs». C'est le 23 avril 1997, que le Canard Enchaîné a révélé cette affaire.
Dix sept ans utilisés à maintenir, coûte que coûte, un clan qu'on savait abuser de leur pouvoir pour «usurper» leur place dans les affaires politiques.
Non, ils ne sont pas les seuls «usurpateurs de la démocratie» qui s'approprient du pouvoir comme leur chose, éliminant par la fraude tous ceux qui s'en opposent. Ils ne sont pas uniques, les Balkany sous un autre mode (condamné en 1996 pour utilisation d'agents municipaux à leur domicile et toujours aux "affaires" politiques), les tricheurs de Corbeil avec le marchand d'armes et de journaux Dassault, les frères Guérini toujours en place, sont la démonstration de la déliquescence d'un système.
Pendant ce temps là, des grandes envolées sur la démission des électeurs, sur l’absentéisme, sur la montée de l'extrême droite, comme si ces manipulations légales du droit n'étaient pas une des sources de la désaffectation des citoyens pour une démocratie de l'exemple et du respect des électeurs.
Du côté du pouvoir, tout ce qui était légitime d'attendre en mai 2012, s'est révélé comme un leurre. Le remplaçant de Sarko ayant, à quelque chose près, gardé la même structure sans transformer véritablement le cumul et le nombre de mandats, un des facteurs du clientélisme politique, composante de la corruption. Comme l'écrit le Canard de ce jour, "Somme toute, les Tibéri n'ont pas à se plaindre de la justice de leur pays".