Et c’est ainsi qu’il l’affiche à la Une, ‘‘La vie secrète de Sarko à l’Elysée racontée par les enregistrements de son ‘‘mauvais génie’’ Buisson’’.
«Un mort parle au « Canard ». Et il est bavard ! Le 26 décembre 2023, Patrick Buisson, ex-journaliste devenu conseiller spécial du président Sarkozy, meurt d’une crise cardiaque dans sa maison de la rue Nationale, aux Sables-d’Olonne. Quelques mois plus tôt, il rédigeait ses dernières volontés devant deux notaires».
Selon le Canard, «Buisson a légué son magot conséquent à des moinillons intégristes et ses livres anciens et autres archives perso à un libraire facho. A son exécuteur testamentaire, il demande l’« effacement de l’ensemble de [s]es données numériques et données personnalisées sur les six ordinateurs (dont deux portables) [qu’il] possède tant à Paris qu’aux Sables-d’Olonne».
En effet «Patrick Buisson n'a pas emporté avec lui dans sa tombe les nombreux enregistrements qu'il a réalisés et les multiples carnets de notes qu'il a remplis pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Un an après le décès de l'ex-conseiller du Président « Le Canard » révèle le contenu des archives de celui qui a activement œuvré à l'union de la droite et de l'extrême droite».
Le journaliste Didier Hasoux, un ancien de Témoignage Chrétien, La Croix, Libération, revient dans l’édition de ce mercredi, avec la suite des enregistrements Buisson autour de ‘‘Sarko et ses obsessions financières’’.
Et cette instructive -et passionnante- série du Palmipède nous permet encore de mieux cerner l'ancien président Sarkozy qui a présidé la France entre 2007 et 2012, après avoir été, entre autres, ministre du budget, ministre d’État et de l’intérieur.
Aujourd’hui il est le protagoniste principal d’un documentaire de Yannick Kergoat ‘‘Personne n’y comprend rien’’, qui nous permet justement de comprendre quelque chose sur les liens d’intérêt financier et de soutien dont Sarkozy aurait bénéficié de la part de Kadhafi pour financer sa campagne de 2007. Et depuis le 6 janvier il est, avec ses complices -présumés-, jugé dans l’affaire du même nom... Décidément il occupe, avec d’autres du même acabit, toute l’actualité. On le sait à Mediapart que sur le clan-Sarko, nous suivons du travail d'investigation de Fabrice Arfi et Karl Laske. Les articles de Didier Hassoux sont, me semble-t-il dans la même exigence journalistique.
Un encart avec des perles "savoureuses" que Buisson avait enregistré ou noté, s'inscrit dans la rubrique du Canard ‘‘Un président ne devrait pas (toujours) dire ça’’.
Ça ne vole pas très haut, même avec des talonnettes, mais sont bien à l’image du personnage ! «Je sais bien que je suis le Tom Cruise du pauvre, mais enfin, Larcher ministre, ce n’est pas possible, il est trop laid !» (18/6/2007)... «J’ai une idée perverse, je vais nommer [Christine] Boutin ambassadrice auprès du Vatican. Comme ça on dira qu’elle a été promue !» (24/6/2009, après son éviction du ministère du Logement et de la Ville). Et à propos de Bayrou... « Je n’ai jamais cru à Bayrou pendant la campagne, ce n’est pas aujourd’hui que je vais lui accorder le moindre crédit (le Béarnais a culminé à un peu plus de 8 % aux européennes de 2009). Bayrou, c’est moins que rien, et pas davantage » (2/9/09). Sans négliger Bertrand... « Xavier n’est pas un gentil, c’est un méchant. Quand on a été agent d’assurances à Saint-Quentin, on ne peut être que méchant » (1/2/10).
Voilà, je cours mercredi prochain chez mon vieux marchand de journaux « pour savoir comment l’Élysée a manipulé la presse et acheté des journalistes » nous promet le Canard !
merci Diego Aranega pour ce dessin
Et le Canard... dans tout ça ?
Certes, le Palmipède que j’affectionne et j’achète depuis très longtemps, répond aujourd’hui, en haut de la page 8, avec un article ‘‘Mediapart de marché’’ à celui de David Perrotin, cité dans le chapô.
Il nous y informe, en les comparant, des tarifs des pigistes dans l’hebdo du mercredi et dans le media en ligne. Je pense que d’une façon ou d’une autre David Perrotin apportera des précisions, pour la compréhension des lecteurs, d’autant que son article disait un peu plus que simplement le barème des piges.
Reste que nous lecteurs de l’un et de l’autre, avons besoin des deux et la liberté de la presse aussi. Quand je lis l’un et l’autre ce n’est pas pour être d’accord avec tout ce qu’ils écrivent mais pour m’informer librement par une presse indépendante et engagée dans le métier d’informer... à moi ensuite de faire le tri de ce qu'ils m'apprennent, ce qui me convient, ce qui me sert, ce qui m’indigne. Et bien sûr les conditions dans lesquelles les professionnels exercent leur job fait partie de l'intérêt que je porte au média (quelque soit sa nature).
Mais depuis un moment, la ‘‘cuisine interne’’ du Canard m’a beaucoup interrogé, et je me suis permis de le partager (modestement) dans mon blog, en août 2022 canard-o-mon-canard et en mai 2023 quoi-le-canard-aussi. D’autres blogueurs ce sont aussi exprimés dans le Club.
Je continue à l’acheter le mercredi, mon marchand de journaux a aussi besoin de vivre et de vendre du papier journal... et j’attends que ‘‘mon canard...’’, peut-être un jour nous sortira un numéro de ses «Dossiers du Canard» en nous racontant l’histoire de la ‘‘Pénélope du vénéré ancien dessinateur Escaro’’ et les ‘‘us et coutumes’’ d’une rédaction qui nous a toujours tant emballé... et finalement semble faire subir à certains de ses journalistes des conditions de travail et d'absence de reconnaissance, ressemblant aux autres propriétaires de papier journal... et pas seulement ! [on peut lire ici l’article de Mediapart... /au-canard-enchaine- ].
merci Diego Aranega pour ce dessin