Reste que l’Europe que nous avons adopté est partielle, inspirée des affrontements, des guerres-froides ou mortifères-, des traités militaires, des exclusions, des rejets, des intérêts nationalistes, rarement en défense des peuples mais fréquemment au profit des intérêts des marchés, des finances, des nationalismes et de toutes les suprématies qu’il engendre, des oligarchies (et pas que les russes).
Et l’Europe est devenue le terrain de jeu et d’exercice du pouvoir des Orban, Poutine, Duda, des champs d’entraînement des politiques d’exclusion, de rejet des êtres humains, de la justice, du droit, de la liberté d’expression. Mais c’est aussi le territoire des réglementations, des intérêts des lobbys, des directives d’une Commission posée là par les décisions des États membres.
Et cette date du 9 mai prend une autre dimension par l’utilisation interne qui en est faite par l’action criminelle de la Russie contre le peuple de l’Ukraine, sans que nous sachions que faire pour arrêter la destruction et le tentative d'anéantissement du peuple Ukrainien.
Et entre les nombreuses questions de l’inhumanité de l’Europe, il y a l’accueil (ou plutôt son absence) des populations qui doivent quitter d’autres guerres (que nous considérons lointaines...), d’autres lieux sujets à la corruption, d’autres terres inondées par la montée des eaux ou improductives du fait notamment des politiques agricoles héritées des ‘‘bien faits de la colonisation’’, régions soumises aux dérèglements climatiques,.
On peut toujours rappeler le très pertinent et actuel livre de René Dumont, qui en 1962 a fait scandale car il allait à contre-courant de la décolonisation supposée optimiste. Dans «L’Afrique noire est mal partie», (éditions du Seuil) il incitait les ‘‘Africains de reprendre en main leur agriculture en parvenant notamment à établir une culture vivrière locale - et à éradiquer ainsi la faim’’. En réalité ce sont les France-Afrique, les Bolloré-l’Africain, d’ici et d’ailleurs, qui s’en sont servi.
L’Europe des opportunismes politiques
C’est aussi l’Europe des opportunismes politiques. Voir l’utilisation que Macron en a fait, grâce à la présidence de la France au Conseil de l’Europe (la décence et le respect démocratique auraient exigé qu’il ajourne la présidence tournante sachant que son mandat se terminait au milieu du calendrier semestriel. Était-il si sûr du résultat ou avait-il peur que ça lui échappe ?). Entre l’agitation autour de l’Ukraine, les coups de fil à Poutine pendant la campagne présidentielle (en le tutoyant, c’est dire les bonnes relations qu’ils entretiennent...) ou ses coups de menton à Bruxelles, on mesure l’inégalité avec les autres candidats, que cette situation a créée. Outre la fanfaronnade du ‘‘trop occupé avec les affaires du monde’’ pour expliquer voire justifier son refus de débattre pendant la campagne.
En tant que métèque en France, ressortissant d’un continent que j’aimerais voir de progrès et d’accueil. Je rappelle le très dérangeant et très juste film /europa-la-route-des-balkans du réalisateur d'origine irakienne et italienne, Haider Rachid... Comme un partage de ce constat des inégalités du Monde... ici, celles qui nous confrontent “quand on est né quelque part” et d’où nous sommes obligés de partir. Puisse «le jour de...» inviter à la réflexion!

Il y a trois ans je saluais, si on peut dire, avec un /pour-leurope-le-9-mai. Aujourd’hui je persiste et signe et toujours dans l’envie et le désir d’une autre Europa politique et de justice sociale !