Et si son “humanisme” était policier ?
Ses ministres de l'intérieur avec les lois de rejet de l'immigration et d'enfermement (Collomb) jusqu'au gazage aveugle sur des citoyens assis sur la chaussée du Pont de Sully (Castaner), ne semblent pas outre mesure concernés -ou touchés- par la colère qui finit par se manifester de la pire façon, faute de réponse politique suffisamment attentive aux questions et revendications posées par la société civile et surtout par les citoyens les plus fragilisés par le libéralisme économique.
L'actuel ministre, qui accumule des “bavures ministérielles”, bavures qui soulignent ses compétences, poursuit des actions répressives à l'aveugle, la mutilation, le borgne (Jérôme Rodrigues) voire la disparition d'un jeune fêtard (Maia Caniço)! Où est Steve?
“Disparu” depuis un mois à Nantes (suite à une charge policière critiquée par des agents dans la police) sans que le ministre n'ait daigné un mot, une parole, une phrase d'empathie, tout en décorant (parmi d'autres) le commissaire donneur d'ordre à Nantes”. A l'évidence il n'a pas l'autorité ni probablement la volonté de faire la lumière sur cette affaire, comme ce fut le cas pour des séquences de violences policière précédentes, Geneviève Legay à Nice ou la séquence de l'hôpital de la Salpêtrière à Paris, par exemple.
Les dessous du Macronisme ont commencé par l'affaire Benalla qui, précisément, concernait un agent très proche du Président, sorti (clandestinement avec brassard police...) casser du manifestant lors du 1er mai 2018. Depuis c'est beaucoup autour des violences, des passe-droits, des accommodements avec la vérité et le droit dont les locataires de l'Elysée et de la Place Beauvau, s'estiment propriétaires de leur élection et de la démocratie.
 
    Où est Steve?
Ces deux récentes séquences policières sont significatives. Sur le Pont de Sully, selon le compte rendu de l'opération note “qu’ils ont provoqué « un malaise avec perte de connaissance par suffocation […] du commandant » chargé des opérations. Le commandant doit ainsi se faire remplacer par un lieutenant à 13h37”.
Pour la fête de la musique à Nantes un syndicaliste de la police estime qu'il s'agit "d'une faute grave de discernement, un ordre aberrant" mettant en danger les forces de l'ordre et les participants à la soirée. Il indique que lui et ses collègues ont "déjà alerté à plusieurs reprises sur la vision de la sécurité de ce commissaire". Qu'à cela ne tienne, le ministre l'aurait décoré car il a, semble-t-il, beaucoup cassé du gilet jaune...
“Si vous saviez ce que coûte commander...”
Et que dire de la séquence jeunesse de Mantes-la-Jolie À genoux, “ça ne leur a pas fait de mal, à ces jeunes”!
Quelle message a été transmis aux jeunes collégiens et lycéens ? Celui de l'obéissance ou celui de la colère ? En tout cas celui du “pas juste” car nul n'a le droit d'humilier les autres. Et dans le cadre de l’Éducation Nationale cette attitude “pédagogique” ne peut que soulever la critique et la révolte... pas celles du ministre de l'éducation bien entendu!
L'humanisme c'est l'attention à l'Autre, le respect pour la condition humaine, le libre arbitre, la tolérance, l'indépendance. L'action du gouvernement nommé par Macron et dont il est omniprésent est aux antipodes de ces valeurs. Ses petites phrases ne sont pas des provocations (“les premiers de cordé, traverser la rue, les gens de rien”) ce sont l'expression de sa conviction profonde de considérer les «gens». Ceux qui ne sont pas de son clan et surtout ceux qui sont en dessous !
Le pays idéal serait celui de la soumission, de la reconnaissance qu'il a toujours raison. Son "humanisme", son autorité de chef, me fait penser à la phrase de Salazar (affichée dans certains lieux publics dont je fais une traduction très libre) «si vous saviez ce que coûte de commander, vous obéiriez toute votre vie».
Ce que Macron semble vouloir nous imposer c'est un pays réformé dans le sens des prérogatives d'une classe dominante, qui détient tous les pouvoirs et dont l'expression de chacun est libre de se prononcer, dans un “grand machin” pour discourir, sachant que c'est nous les “sachants”, ceux qui avons à déterminer ce que le peuple veut. Dans ce sens, les manifestations des gilets jaunes, qui contestent régulièrement et avec détermination même inorganisée est inaudible et insupportable par la Macronie.
Après le quinquennat “voyou” de Sarkozy, celui de Hollande insipide et inopérant, avec l'arrivée de Macron un certain nombre d'électeurs étaient dans l'attente d'une modification du cadre politique qui se fissure depuis des années. Rapidement et de plus en plus sûrement, la Macronie installe les données de l'enjeu politique entre lui et l'extrême-droite se considérant le recours!
Nous ne pouvons pas, me semble-t-il, rester indifférents à ce qui se “trame” : moins de liberté, d'égalité, de fraternité et plus de Cupidité, Corruption, Cynisme, comme une nouvelle devise?
Et, où est Steve?
 
                 
            