Aya Nakamura et Edith Piaf sont deux mômes de France. L’une grandie avec des épopées mandingues, l’autre dans la misère des artistes du cirque. L’une dans les cités du 93, l’autre dans des maisons closes. Deux chanteuses de rue, urbaines. Toutes les deux furent, à un moment ou à un autre, traitées de vulgaires, dépourvues de bonnes manières. Aya et Piaf, deux époques de la musique populaire, l’une en devenir, l’autre déjà érigé comme mythe.
Initialement invitée à participer aux excellentes Colères du Présent, j'ai finalement écrit ce texte, sur proposition des équipes du festival, pour enrichir leur édition 2020 qui serait inévitablement numérique: Le salon utopique du livre, le 1 et 2 mai 2020.
Pendant quelques années de ma vie, j’ai cru que j’étais une passionnée de foot. La coupe du monde de 1986 reste parmi les souvenirs les plus heureux de mon enfance. Il faut avoir vécu ces années-là en Argentine pour comprendre. Ce n’était plus seulement du foot : quelque chose d’autre, de l’ordre de la revanche et de la dignité populaires se jouait.