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Certes, le tragique reste hélas le lot quotidien de mainte famille touchée par un drame récent, mais la croyance en une vie meilleure dans l'au-delà soulage quelque peu la douleur et la collectivité qui se soude ces jours pour rendre hommage aux défunts anesthésie un peu les blessures. Il ne s'agit pas d'oublier les crimes et la peur, mais de communier avec le pays entier qui partage cette tradition dans le souvenir: les photos des défunts ornent les autels domestiques érigés en famille avec les soucis, les calaveras et les menus objets chers aux morts.

Il ne convient pas d'employer ici le mot de disparu puisque ce drame national qui ne cesse de s'amplifier ne mérite pas une fête: bien que morts comme dans le cas des étudiants d'Ayotzinapa, on les considère vivants en clamant haut et fort “vivos se los llevaron, vivos los queremos” - ils les ont emmenés vivants, nous exigeons leur retour en vie – Une mère ne renonce jamais, un père non plus d'ailleurs.

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En terre ou en l'air, les restes des trépassés passent. La mémoire subsiste. Alors que la pénombre arrive de plus en plus tôt, phénomène accru cette année par le changement horaire qui tombe pour la première fois simultanément en Europe et au Mexique et qui coïncide avec la fête des morts, la mélancolie s'empare de nous et nous incite á penser á nos êtres chers qui ne sont plus lá. Bientôt les lumières criardes de Noël se substitueront á celles des bougies dans l'orgie de la consommation. Mais non, l'heure est encore au recueillement.

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mon billet de la fête de Naolinco: https://blogs.mediapart.fr/boris-carrier/blog/011114/rite-des-morts-naolinco
mon billet de la fête des mères: https://blogs.mediapart.fr/boris-carrier/blog/120515/triste-fete-des-meres