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Billet de blog 13 mars 2025

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MARIELLE FRANCO ■ La vérité, toujours plus éloignée

Le Tribunal suprême fédéral (STF) du Brésil a ordonné, le 10/3/25, à la police fédérale (PF) de lui remettre les conversations, via la messagerie Whatsapp, entre la conseillère municipale Marielle Franco et l'ex-chef de la police civile Rivaldo Barbosa - écroué depuis mars 2024 - accusé d'avoir ordonné son assassinat. La décision du STF fait suite à une demande des défenseurs de Barbosa.

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Illustration 1
Cristiano Girão Matias © DR

Le juge Alexandre de Moraes, du Tribunal suprême fédéral (STF) a ordonné à la police fédérale (PF) de lui remettre les conversations que l'ancien chef de la police civile de Rio de Janeiro, Rivaldo Barbosa, écroué depuis mars 2024, a eues avec Marielle Franco.
 
La décision de Alexandre de Moraes fait suite à une demande de la défense du policier civil Rivaldo Barbosa, qui a toujours nié sa participation au crime, visant à ce que ses conversations avec Marielle Franco soient jointes à l'affaire. L'avocat Marcelo Ferreira a bien l'intention d'utiliser ce matériel pour démontrer ce qui aurait été une relation cordiale et professionnelle entre la conseillère municipale et Rivaldo Barbosa.
 
Selon l'ordonnance de Alexandre de Moraes, la police fédérale (PF) doit également transmettre les conversations de Rivaldo Barbosa avec les chefs de la police civile Giniton Lages et Daniel Rosa**, qui ont dirigé précédemment l'enquête sur le double homicide, ainsi qu'avec Brenno Carnevale Nessimian, qui a signalé l'ingérence de l'ancien chef de police civile Rivaldo Barbosa à la brigade criminelle de la capitale Rio de Janeiro. Brenno Carnevale, plus jeune commissaire de police civile du Brésil, est le maire-adjoint à la sécurité publique (SEOP) de Rio de Janeiro depuis 2021 et a été renouvelé à ce poste par le nouveau maire Eduardo Paes le 1er janvier 2025. La défense de Rivaldo Barbosa a l'intention de soutenir que l'ancien chef de police civile a formulé des exigences concernant l'enquête sur le meurtre.
 

Illustration 2
Marielle Franco et Anderson Gomes.


 
Alexandre de Moraes a également ordonné que soient présentées les conversations de Rivaldo Barbosa avec d'autres personnes faisant l'objet d'une enquête, tel que le général Richard Nunes, suspect également dans la tentative de coup d'Etat du 8 janvier 2023.
 
Dans la lettre envoyée au STF, le chef de la police fédérale (PF), Guilhermo Catambry*, a également déclaré que l'enquête médico-légale n'avait trouvé aucun dialogue avec les interlocuteurs mentionnés sur l'appareil téléphonique saisi chez Rivaldo. « De même, aucune conversation avec ces personnes n'a été trouvée sur le téléphone portable de l'épouse de Rivaldo », a précisément déclaré l'enquêteur.
Alexandre de Moraes a également ordonné, à la demande de la défense, que les tribunaux de Rio de Janeiro transmettent le texte intégral de l'affaire à la police fédérale (PF).

À la demande de la défense de Barbosa, Alexandre de Moraes a également ordonné aux tribunaux de Rio de Janeiro de transmettre le texte intégral d'un dossier pénal qui, selon les avocats de Barbosa, montre que le crime a été commis sur ordre de Cristiano Girão, (photo ci-dessus) accusé de diriger une milice dans la favela de Gardênia Azul.
 
D'autres demandes de la défense ont toutefois été rejetées par M. Moraes. Parmi elles, la demande que Ronnie Lessa, l'auteur avoué du meurtre de Marielle et l'informateur de Rivaldo Barbosa, soit soumis à un examen psychiatrique afin d'identifier un éventuel trouble de la personnalité. Une autre demande a été rejetée, celle d'une enquête de la PF sur la surveillance illégale qui aurait été exercée par l'Agence brésilienne de renseignements (Abin) sur le commissaire de la police civile Daniel Rosa, l'une des précédentes personnes à avoir dirigé l'enquête sur le meurtre de Marielle, mais qui a finalement été retirée de l'affaire. En effet, la défense de Rivaldo Barbosa soutient cette demande : Daniel Rosa a été écarté de l'enquête parce qu'il avait désigné l'ex-conseiller municipal Cristiano Girão comme le commanditaire de l'assassinat.
 
Tous les dialogues demandés par le STF ont été extraits des appareils électroniques saisis lors des enquêtes.
 

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(*) Le 13 août 2024, le commissaire de la police fédérale, Guilhermo Catramby, s'était dit surpris par le manque d'informations dans le travail effectué par la police civile de Rio de Janeiro dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de la conseillère municipale Marielle Franco (PSOL).
« Dès que nous avons commencé à analyser la documentation qui nous a été envoyée, certains points ont attiré notre attention, notamment des questions qui n'ont toujours pas trouvé de réponse près d'une demi-décennie après le meurtre, comme par exemple : quel a été le chemin de fuite des exécutants ?
M. Catramby a également indiqué que, dans les documents obtenus par la police fédérale, la police civile de Rio de Janeiro avait recueilli des images provenant de caméras de sécurité situées à seulement 450 mètres de l'itinéraire de fuite. Selon M. Catramby, les auteurs du meurtre auraient pu être identifiés plus rapidement si l'ensemble du parcours avait été cartographié par la police. « Aucune image n'a été prise de l'itinéraire de fuite des auteurs. Nous n'avons donc pas pu savoir quel itinéraire avait été emprunté. Aujourd'hui, nous savons que cet itinéraire aurait conduit à la maison de Ronnie Lessa, ce qui a permis d'identifier les auteurs très rapidement », a-t-il ajouté.
Cette déclaration a été faite lors de la déposition du commissaire par vidéoconférence, au deuxième jour des audiences visant à entendre les témoins de l'accusation dans le cadre de l'affaire pénale déposée auprès du Tribunal suprême fédéral (STF) contre les personnes accusées d'avoir ordonné le meurtre et d'y avoir participé.
Le vendredi 19 août 2024, la police fédérale (PF) a inclus un rapport complémentaire (PDF, 87 pages), signé par le même commissaire Guilhermo de Paula Machado Catramby, sur l'obstruction des enquêtes dans l'affaire Marielle Franco. Le document souligne que les commissaires et chefs de l'enquête de la police civile de Rio de Janeiro (PC-RJ), Rivaldo Barbosa et Giniton Lages, n'ont pas cherché à obtenir des images des caméras de sécurité qui auraient été cruciales pour l'enquête. Lors de son témoignage, le commissaire Catramby a répété ce qu'il avait déjà présenté dans son rapport final sur les enquêtes. Il a également résumé les intérêts fonciers des frères Chiquinho Brazão et Domingos Brazão, soupçonnés d'être les commanditaires des meurtres. Selon le rapport présenté par la PF, l'une des raisons de l'assassinat de la conseillère était son action contre un projet de loi sur la régularisation foncière qui correspondait aux intérêts politiques et économiques des Brazão dans la région.

(**) Le commissaire de la police civile de Rio de Janeiro, Daniel Freitas da Rosa, dit Daniel Rosa, avait été nommé chef de l'enquête le 25/3/2019. Il a été muté et remplacé le 17 septembre 2020, plus précisément dessaisi de sa responsabilité de l'affaire Marielle Franco par le tout nouveau secrétaire d'Etat de la police civile de Rio de Janeiro, le bolsonariste Allan Turnowski, qui était chargé de modifier la structure du commissariat chargé de l'enquête sur la mort de M. Franco.
 

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