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Billet de blog 11 août 2024

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MARIELLE FRANCO / 3 policiers civils ont entravé l'enquête, selon la police fédérale

Un nouveau et 2e rapport (90 p), non encore rendu public, de la police fédérale (PF), envoyé le 9/8/24 au Tribunal suprême (STF) conclut que le commissaire Giniton Lages et son bras droit Marco Antônio de Barros Pinto, subordonnés et soutenus dès le 15/3/19 par le chef de la police civile de la ville de Rio de Janeiro Rivaldo Barbosa, ont agi délibérément pour entraver l'enquête.

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Illustration 1

Le journaliste d'enquête Chico Otavio, co-auteur avec sa consoeur Vera Araújo du seul livre-enquête - "Mataram Marielle", publié en décembre 2020 - consacré au double meurtre du 14 mars 2018 a publié le 10 août 2024, sur le site ICL Noticiais, de nouvelles révélations sur le contenu accusateur d'un second rapport de la police fédérale.
Depuis l'élection du président Lula da Silva, c'est une deuxième avancée. Qui pourrait "débroussailler", à leur charge, les rôles de nombreux policiers.
  

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Selon Chico Otavio, au lendemain du 14/3/2018, lorsque celui qui n'était alors que le commissaire Marcus Amim [Marcus Vinicius Amim Fernandes] en poste au 27e commissariat (27a DP, Vicente de Carvalho) dans la zone nord de Rio de Janeiro, rencontre deux collègues à la porte du siège de la police civile (PCRJ), rue de la Relation, dans le centre-ville de Rio de Janeiro, il ouvre l'une de ses mains et, en comptant ses doigts, affirme que seuls cinq tireurs auraient pu commettre ce genre de crime : l'ex-lieutenant de la PMERJ João André Ferreira Martins, "Batoré", le "major Ronald", Adriano da Nobrega et Ronnie Lessa. Mais le premier a été tué en mars 2016, le second est impliqué dans le trafic de drogue dans une île au large de la baie de Guanabara et peu se sait sur le "major Ronald". Il ne reste plus que les deux ex-policiers militaires Adriano et Lessa.
  
Pour résoudre l'affaire, il suffirait, alors, selon Amim, de récupérer les images des rues des condominios et des quartiers où vivaient l'ex-policier militaire devenu milicien et le policier militaire retraité le jour du crime, car ils avaient l'habitude de sortir faire des "courses" de chez eux (Adriano, du condominio Floresta, dans la favela Rio das Pedras, et Ronnie Lessa, du condominio Vivendas da Barra*, ou depuis Quebra-Mar da Barra, deux de ses adresses dans le quartier huppé de Barra da Tijuca).
   

Illustration 2
© DR

Les deux interlocuteurs du très droitier Amim étaient les commissaires Giniton Lages**, chef du commissariat des homicides de la capitale (DH), et Luís Otávio Franco de Oliveira, son bras droit, qui travaillaient dans la même unité. Ils ont écouté calmement Amim et se sont quittés. Giniton était chargé de l'enquête depuis le 15 mars 2018, le lendemain du crime. Giniton Lages a ignoré le conseil de son collègue et a suivi une fausse piste pendant sept mois, jusqu'à ce que les images de la Chevrolet modèle Cobalt, couleur argentée, l'automobile des tueurs, passant par Quebra-Mar, soient finalement ajoutées au dossier et conduisent l'enquête vers les véritables auteurs, malgré les pertes causées par ce laps de temps.
  
La conversation du policier Marcus Vinicius Amim Fernandes avec les deux commissaires Giniton Lages et Luís Otávio Franco de Oliveira fait partie de la liste des preuves recueillies par la police fédérale (PF) dans le rapport de 90 pages envoyé le 9 août 2024 au Tribunal suprême fédéral (STF). La conclusion du document est que Giniton et son bras droit, le commissaire de police Marco Antônio de Barros Pinto, dit "Marquinho DH", couvert par le chef de la police civile de Rio de l'époque, le commissaire  Rivaldo Barbosa, ont agi délibérément pour entraver l'enquête sur les véritables coupables.
  
Les deux ex-policiers militaires, comme ils l'ont eux-mêmes avoué, sont partis à bord d'une Chevrolet Cobalt, clonée, d'un point situé près du condominio Vivendas da Barra, où Lessa demeurait, puis en suivant le bord de mer Quebra-Mar da Barra  jusqu'au quartier de Alto da Boa Vista. De là, ils ont traversé le quartier Tijuca avant d'arriver au centre, où se trouvaient leurs futures victimes. Toutefois, à l'époque, le commissariat des homicides (DH) a affirmé qu'il n'avait pu recueillir des images de la Chevrolet qu'à Itanhangá, sur la route en montée menant à Alto da Boa Vista.
  

La police fédérale espère pourtant que les conclusions de son nouveau rapport, produit en juillet 2024, permettront au cabinet du procureur général (PGR) du Brésil une éventuelle mise en accusation des trois ex-officiers - Barbosa, Lages et Franco de Oliveira - de la police civile de Rio de Janeiro pour obstruction et délits d'organisation criminelle.
En effet, les enquêteurs fédéraux ont acquis la conviction que des indices tels que l'itinéraire de départ des criminels, enregistrés sur les images des caméras de circulation et de surveillance recueillies à l'époque, ont été ignorés parce que, dès le départ, l'objectif des responsables de l'enquête était d'orienter les investigations dans une direction opposée à celle des véritables criminels.
   
La police civile (PCRJ) a passé près de sept mois d'enquête en pariant sur une fausse piste, lancée par un faux dénonciateur, le policier militaire Rodrigo Ferreira, dit "Ferreirinha". Il a désigné le milicien Orlando Oliveira de Araújo, dit d'"Orlando Curicica", et le conseiller municipal de Rio de Janeiro Marcello Siciliano comme les commanditaires du meurtre. À l'époque, "Ferreirinha" avait été emmené dans les locaux de la police civile par ... le commissaire Rivaldo Barbosa.
Orlando Curicica, dans une interview alors accordée au journal O Globo, et ratifiée plus tard dans sa déposition au ministère public fédéral (MPF) effectué depuis le pénitencier fédéral de Mossoró (Rio Grande do Nort), a nié sa participation au crime et a dénoncé le chantage exercé sur lui par le commissariat des homicides (DH) pour qu'il signe un accord de coupable repenti. Dans la même interview, "Ferreirinha" a déclaré que la DH était connue pour recevoir des pots-de-vin afin de dissimuler les crimes commis par la milice et le crime organisé et saboter les enquêtes de la police civile.
Dans sa déclaration depuis le pénitencier, Orlando Curicica a donc clairement accusé Rivaldo Barbosa. Le témoignage a eu lieu après que "Curicica" ait été désigné comme responsable du meurtre - plus tard, la PF a indiqué qu'un témoin avait été placé pour entraver l'enquête.
À l'époque, le milicien "Ferreirinha" s'est demandé si les procureures qui l'écoutaient étaient prêtes à arrêter Rivaldo, alors chef de la police, car, selon lui, c'est ce qui se produirait s'ils commençaient à tirer le fil de la pelote "Marielle".
- Savez-vous que vous allez devoir arrêter le chef de la police ? a demandé Curicica.
  

Selon le journaliste Chico Otavio, le rapport de la PF conclu en juillet 2024, sur l'obstruction de l'enquête, a également conclu que l'itinéraire de fuite des deux exécutants, Ronnie Lessa et Élcio de Queiroz, avait été négligé. Le grand immeuble du SulAmérica Convention Center, situé sur l' avenue Paulo de Frontin 1, dans le quartier de Cidade Nova, où la Chevrolet Cobalt est passée juste après l'attentat, disposait à l'époque de six caméras de sécurité réparties sur la façade. Mais l'émissaire de la DH envoyé sur place n'a capturé l'image de la voiture que sur l'une d'entre elles - la première à capturer des images de véhicules passant devant le bâtiment - et a n'a pas collecté les images contenues dans les cinq autres caméras.
Sur le tronçon où se trouve la caméra qui a enregistré la Cobalt, vers 21h30 le mercredi 14 mars 2018, les voitures sont obligées de tourner à droite. Les images des cinq autres moniteurs auraient pu révéler si la voiture de Lessa et Queiroz se dirigeait vers le centre-ville ou vers Leopoldina, quartier de la zone nord, les deux seules options pour les conducteurs passant par là.
  
Comme Lessa et Élcio de Queiróz l'ont récemment déclaré à la PF dans le cadre de leurs "délations primées", leur Chevrolet Cobalt s'est dirigée, le 14/3/18, vers la région de Leopoldina. Elle a suivi l'Avenida Francisco Bicalho, d'où elle a emprunté l'avenue  Brasil pour se rendre au domicile de la mère de Ronnie Lessa, sise dans le quartier de classe moyenne Méier : "S'ils avaient pris cette mesure évidente, le suivi aurait conduit la police [civile] jusqu'à la porte de la mère du tueur", a déclaré un agent fédéral au site ICL Notícias. En effet, quinze minutes après le crime, Lessa et Élcio de Queiróz sont arrivés à destination et ont laissé la Chevrolet argentée garée dans la rue.
 

Les deux commissaires de la police civile Giniton Lages et "Marquinho" étaient déjà dans le collimateur de la PF depuis l'enquête qui désignait les frères Domingos (conseiller à la Cour des comptes de l'État, TCE-RJ) et Chiquinho Brazão (député fédéral) comme les commanditaires du double meurtre. Les autorités fédérales soutiennent dorénavant que les deux frères ont conclu un accord avec le chef de la police Rivaldo Barbosa pour boycotter l'enquête du commissariat des homicides (DH). Le stratagème, défini dans l'acte d'accusation de Ronnie Lessa comme "faire tourner le camion dans l'autre sens" [“virar o caminhão para o outro lado”], consistait à falsifier des preuves et à accréditer de faux témoignages pour accuser le dénommé Marcelo Siciliano, alors conseiller municipal, d'être le cerveau de l'attentat.
  
L'objectif de la PF, dans son rapport (PDF, 479 p.) sur les commanditaires, rendu le 21/3/2014, était d'étayer les accusations portées contre Domingos, Chiquinho, Rivaldo et le policier milicier Ronald Alves de Paula ("Major Ronald") pour les deux meurtres. Il y a environ un mois, le juge Alexandre de Morais a demandé une enquête spécifique sur les rôles de Giniton Lages et de "Marquinho" dans l'obstruction. Toutefois, par mesure de précaution, le ministre leur a fait perdre leur appartenance à la police civile (PCRJ) et les a obligés à porter des bracelets électroniques, chez eux, depuis le 24 mars 2014.
 

Le nom de "Marquinho", le bras droit de Giniton Lages, a aussi été mentionné par le chauffeur de la voiture Élcio de Queiroz en octobre 2023, lors de l'audience préliminaire du procès de Maxwell Simões Corrêa, dit "Suel", aussi accusé d'être impliqué dans l'attentat. Élcio de Queiroz a accusé "Marquinho" d'avoir racketé Ronnie Lessa afin d'entraver les enquêtes sur l'affaire.
Dans sa déclaration, l'ex-policier militaire Élcio de Queiróz a affirmé qu'"à la division des homicides (DH), Ronnie m'a dit que Marquinho lui avait demandé de l'argent pour ne pas enquêter. Je ne sais pas si vous le savez, docteur, mais seuls 3 % des homicides sont résolus. Comment puis-je faire confiance à une telle force de police ?"
  
Dans le cadre de la soi-disant "enquête sur l'enquête", également menée par la PF en 2019, dans le but d'enquêter dans les services de la PCRJ sur l'obstruction à l'enquête, des messages ont été trouvés entre le milicien "Ferrerinha" et le policier civil "Marquinho", du commissariat des homicides (DH), dans lesquels le policier guidait le témoin dans le but de "corriger les défauts et d'apporter des ajustements à ses déclarations, au lieu de les prendre comme un avertissement et de chercher à auditer la version de manière correcte", comme l'enquête l'a conclu à l'époque.
   
Pour la police fédérale, bien qu'il le nie, Giniton Lages aurait suivi la suggestion de son collègue Marcus Amim (depuis le 18/10/2023, secrétaire d'Etat de la police civile dans l'Etat de Rio de Janeiro,  qui commande à ce titre 8.000 policiers), de collecter les images du quartier de Quebra Mar da Barra (point de passage de Ronnie Lessa) et du Condomínio Floresta (domicile de Adriano da Nobrega), mais n'en aurait rendu le contenu public qu'après l'impasse de la fausse piste de "Ferreirinha".
Le nouveau rapport de la PF, toujours selon le journaliste Chico Otavio, transmis ce vendredi 9/8/2024 au Tribunal suprême (STF), inclut également l'ex-chef de la police Rivaldo Barbosa - écroué depuis mars 2024 - dans le complot. Les autorités fédérales sont convaincues qu'en nommant Giniton Lages à la tête du commissariat homicides de la ville de Rio de Janeiro (DH Capital) le lendemain du crime, le chef de la police de l'époque avait l'intention de mettre en place un réseau de protection pour les criminels. Il appartiendra au procureur général adjoint Hindenburgo Chateaubriand Pereira Diniz Filho, en charge de l'affaire, d'évaluer si les éléments de l'enquête sont suffisants pour justifier une plainte contre les trois ex-policiers civils.
  
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(*) Où demeurent également Jair Bolsonaro et Carlos Bolsonaro.
  
(**) Le 12 mars 2019, au lendemain de l'arrestation de Lessa et Elcio de Queiroz, lors d'une conférence de presse collective des procureures du MP-RJ - en charge de l'affaire - et de Giniton Lages, chef de la DH, ce dernier a souligné que le secret de l'instruction était fondamental pour l'arrestation de Lessa et Queiroz. En ce qui concerne le sergent de la police militaire à la retraite qui a tiré les coups de feu, c'est-à-dire Ronnie Lessa, Giniton Lages a assuré qu'il avait toujours été dans le collimateur des enquêtes, ainsi que d'autres personnes, en raison de son profil : il avait également travaillé pour le bataillon BOPE de la police militaire (PMERJ) et la police civile (PCRJ) et connaissait parfaitement le fonctionnement de ces corporations . De plus, bien qu'il n'ait jamais été formellement inculpé jusqu'à présent, il était déjà connu pour avoir travaillé comme garde du corps ou convoyeur au service de chefs du jeu de hasard "jogo do bicho" et comme tueur à gages. Les "preuves techniques" ont fini par désigner définitivement Lessa. Et aussi vers Queiroz, dont il est proche.
Tout au long de la conférence collective, Giniton Lages a donné quelques détails sur les enquêtes - "l'affaire Marielle a toujours été une priorité", a-t-il souligné - sans toutefois s'étendre sur les techniques utilisées. Il a donné quelques chiffres concernant l'enquête : 47 policiers ont été affectés exclusivement à l'enquête sur le crime ; 230 témoins ont été entendus ; 2 428 antennes et 33.329 lignes téléphoniques ont été examinées, dont 318 ont été interceptées.
Les auteurs du crime "n'ont pas fait d'erreur", a déclaré M. Lages, mais ils ont laissé d'importants indices dans le "pré-crime". Les enquêteurs ont pu accéder aux données de Lessa stockées dans le "cloud" (un serveur externe qui permet d'accéder à des fichiers à distance) et ont découvert que les accusés avaient surveillé Marielle Franco et avaient cherché à obtenir des informations sur le député fédéral Marcelo Freixo (PSOL), ami et mentor politique de la conseillère municipale, ainsi que sur l'intervenant fédéral, sous la présidence de la République Temer, le général Walter Souza Braga Netto. Ils ont également recherché le lieu de résidence de la conseillère municipale, ainsi que des informations sur l'arme utilisée pour le crime, une mitraillette automatique.
Pour parvenir à ces informations, la police civile (PCRJ) a parcouru un long chemin pendant des mois. Selon le journal O Globo, la police a retrouvé tous les téléphones connectés aux endroits où Marielle est passée le 14 mars 2018. La police dispose ainsi d'une liste exhaustive de numéros de téléphone. Le problème est que Ronnie Lessa n'utilisait pas un numéro à son nom, mais un téléphone "bucha", c'est-à-dire acheté avec le numéro de CPF de quelqu'un d'autre, selon O Globo. Le numéro enregistré au nom du sergent à la retraite était celui d'une femme du sud de la ville. L'objectif, selon les enquêteurs, était d'embrouiller la police si elle décidait de vérifier les antennes téléphoniques.
Mais une caméra de sécurité a capté la lumière d'un téléphone portable à l'intérieur de la Chevrolet Cobalt argentée où se trouvaient les assassins de la conseillère municipale et de son chauffeur. La voiture était garée dans la rue des Invalides, où Marielle assistait à une réunion.
Grâce aux informations relatives à l'heure et au lieu, la police a donc procédé à un nouveau filtrage et a réussi à identifier un numéro qui avait appelé une personne liée à Lessa. Après l'avoir identifié, la police a pu utiliser une ordonnance du tribunal de Rio pour contacter les sociétés de logiciels informatiques et obtenir l'accès aux données du sergent de la police militaire à la retraite.
Lors de la conférence de presse, M. Lages a également déclaré que la police avait été informée par un appel anonyme sur la ligne "Disque Denúncia", que M. Lessa se trouvait dans la voiture et que celle-ci avait quitté le quartier Quebra Mar da Barra, un point situé sur la plage de Barra da Tijuca. Pendant l'entretien, les images des caméras de sécurité ont montré la Chevrolet Cobalt argentée clonée quittant la zone de Quebra Mar da Barra, roulant pendant des heures autour de Rio de Janeiro, puis se garant à l'endroit où Marielle devait assister à un événement le 14 mars. À aucun moment, les occupants du véhicule n'en sont sortis. "C'est long et cela a tout de suite attiré mon attention. Il s'agit d'un crime qui sort de la norme. Les statistiques montrent que 80 % des crimes résolus impliquent des témoins", explique M. Lages. Cela signifie qu'aucun témoin n'est en mesure de reconnaître les auteurs du crime. "L'un des témoins a déclaré que le tireur portait une casquette de ninja", a ajouté M. Lages.
Le commissaire Lages a également indiqué qu'une autre priorité de la deuxième phase de l'enquête sera de retrouver la Chevrolet Cobalt argentée et de déterminer s'il y avait une troisième personne dans le véhicule. "Dans une analyse plus récente, nous sommes en train de confirmer qu'il y avait un conducteur et une personne sur le siège arrière, et personne sur le siège conducteur", a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Ronnie Lessa avait attiré l'attention de la police après avoir été la victime d'une agression le 27 avril 2018, un mois après le meurtre de Marielle et Anderson. Lui et un ami se trouvaient dans une voiture dans le quartier huppé de Barra da Tijuca lorsqu'un homme à moto s'est approché et a tiré. Lessa a réagi et l'homme s'est enfui. Touché au cou par balle, il a été admis à l'hôpital municipal Lourenço Jorge puis a quitté les lieux sans donner d'explications. La police avait alors déclaré qu'il était possible qu'il s'agisse d'un vol, mais n'a pas exclu la possibilité que l'attaque ait été une tentative de "détruire une archive vivante". C'est l'ancien pompier Maxwell Simões Corrêa, dit "Suel", qui a sauvé Lessa lors de cette fusillade avec un motard le 27 avril 2018 à Quebra-Mar da Barra, dans le quartier huppé de Barra da Tijuca. Le motard voulait en fait  exécuter Lessa. Pourquoi ? Sous les ordres de qui a agi le motard, qui était résident d'un autre Etat ? Où sont l'arme à  feu et la moto utilisés le 27/4/2018 ? Où est cet homme ? La réponse n'est connue à ce jour d'août 2024.

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