" Amnesty International Brésil est profondément préoccupé par les informations selon lesquelles l'ancien chef de la police civile de l'État de Rio de Janeiro, Allan Turnowski, [lire notre billet du 9/9/2022] qui était juste en dessous du gouverneur dans la hiérarchie de la sécurité publique à Rio de Janeiro, est soupçonné d'être impliqué dans le crime organisé. Le lien entre l'ancien chef de la police civile et Ronnie Lessa, qui serait l'exécuteur de Marielle Franco et son chauffeur Anderson Gomes, suscite une inquiétude quant à une éventuelle interférence dans les enquêtes sur le meurtre de la conseillère municipale.
L'information a été soulevée par les enquêtes du Groupe d'action spéciale de lutte contre le crime organisé (GAECO), du ministère public de Rio de Janeiro (MPRJ). Allan Turnowski a occupé plusieurs postes de direction au sein des forces de sécurité de Rio de Janeiro. Il a même été directeur du département de la police générale de la capitale de 2019 à 2020 - en mars 2019, le titulaire de l'époque du commissariat des homicides, Giniton Lages, responsable de l'enquête sur le meurtre et de l'arrestation de Ronnie Lessa, a été écarté* de l'affaire.
Il est alarmant et urgent d'enquêter sur le fait que les allégations mises en lumière par le Gaeco révèlent tant de points de connexion entre l'ex-chef de la police civile et les faits qui constituent le crime commis contre la conseillère municipale et son chauffeur. Le gouverneur Cláudio Castro, qui a nommé M. Turnowski au poste de chef de la police civile, doit clarifier ce point auprès de la société civile.
Amnesty International Brésil se mobilise depuis le premier jour du crime et a recueilli plus d'un million de signatures dans le monde entier pour demander que justice soit rendue à Marielle et Anderson Gomes. Il est nécessaire d'obtenir des réponses sur l'identité du commanditaire de l'assassinat de la conseillère municipale et défenseure des droits de l'homme. "
Amnesty International Brésil, le 12 septembre 2022
(*) Note de BF : En mars 2019, à Rio de Janeiro, dans les secteurs de la police, le fait décisif officieux qui a décidé du renvoi du commissaire était connu de tous : les "différences" d'appréciation sur l'enquête du meurtre de Marielle, et c'est un euphémisme, entre lui et le directeur d'alors du département général des homicides et de la protection des personnes (DGHPP), Antônio Ricardo Lima Nunes. On connait la suite : depuis le 9 septembre 2022, Antônio Ricardo Lima Nunes est derrière les barreaux, arrêté en même temps que Allan Turnowski. Et tout comme ce dernier, les béances factuelles d'Antônio Ricardo de complicités mafieuses quotidiennes et de planification d'assassinat ne nécessitent point d'explication de texte.
------------------
BRÉSIL Écroué, l'ex-chef de la police civile de l'État de Rio de Janeiro
BRÉSIL Qui donnait aux tueurs de Marielle Franco l'info privilégiée sur leur cible ?
BRÉSIL Marielle Franco : mystères du lotissement commun au tueur et aux Bolsonaro