Ose savoir !
Horace
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Dessins d'Abu Zubaydah
Le 15 janvier 2024
Après plus de cent jours de génocide des Palestiniens de Gaza.
L’équilibre d’un Etat, d’une culture, d’une civilisation, tient d’abord à sa cohérence humaine la plus intime, la plus intériorisée, sans que celle-ci soit pour autant facilement révélée, ni même clairement manifeste. Les révolutions, ou certaines évolutions soudaines qui adviennent et n’avortent pas dans l’instant, s’appuient d'abord sur la reconnaissance ou le pressentiment plus ou moins communs, que cette cohérence implicite, qu’elle soit forte ou inégalitaire, nécessite quelque chose de l’ordre d’un bouleversement.
Apport neuf, changement radical, renversement, lorsque le risque d’une dégradation insoluble commence à hanter les esprits, quand l’essence de cette cohérence en souffrance apparaît au plus grand nombre au bord d’un possible effondrement vital, vient le temps des métamorphoses.
Ou des guerres géantes
Les agents de ces éventuels changements ou résistances, au-delà des mouvements culturels et sociaux qui les engendrent potentiellement, sont animés par d’autres facteurs puissants, certains naturels, environnementaux ou démographiques, mais également, depuis le mi-temps du néolithique, celui d’un flux exponentiel de développements techno-scientifiques.
Dans le sens le plus déterminant qui soit, ces derniers ont bouleversé les horizons et la dynamique de la psyché humaine. Invention de la roue, maîtrise du cheval, maîtrise des métaux, de l’architecture, de l’imprimerie, de la chimie, de la biologie, de la machine à vapeur, du moteur à explosion, de l’aviation, des sciences de l’atome, de l’électronique, de l’informatique, maintenant de l’intelligence artificielle... Au secours, clame quelque chose en nous ! Arrêtons un instant la liste, ouvrons les fenêtres, descendons dans le jardin du coin, afin de réfléchir humainement, biologiquement, urgemment, à ces chrysalides compulsives qui nous plantent dans l’herbier sec d’une possible obsolescence maniaco-industrieuse.
Première question ingénue à huit milliards d’alter-égos. Sommes-nous entrés pour autant sur la voie de la sagesse, de la plénitude et de l’amitié entre les peuples ?
Le néolithique, débute environ il y a 10.000 ans. Qu’en est-il des caractéristiques de cette ère vertigineuse et si pleinement laborieuse, dans le double sens du terme ? L’émergence des cités-Etats n’est pas seulement la révolution de l’architecture ou de l’astronomie, mais aussi celle des guerres systémiques, de l'esclavage, de l’exploitation des plus faibles, des sacrifices rituels et des tortures massives. Les éléments assurant une certaine qualité homéostatique de ces mega-ensembles, de ces systèmes biologiques, sociaux ou sociétaux, toujours enchevêtrés, tous ses membres n’y participent pas avec les mêmes droits, la même incidence, ni surtout la même connaissance et le même coût. C’est peu de le dire. Hormis quelques poches locales ou historiques, contrairement au monde des chasseurs-cueilleurs ou des pasteurs nomades pour lesquels tout est vital et paradoxalement plus simple, d’une façon régulière, une majorité d'humains, entre sujétion étatique, futilité médiatique, accaparement par le travail et la simple survie, n'a dans le meilleur des cas, qu’une très partielle perception de son environnement multidimensionnel.
Au plus intime de l’équilibre précaire et le plus souvent imparfait, d’un système complexe, quelque chose de fondamental, échappant parfois à la conscience la plus transversale, comme au plus grand nombre, peut néanmoins surgir soudain, comme grippé, voire, brisé net. Le pacte implicite concernant la ligne rouge où il n’est plus acceptable d’être aveugle et sourd, où il n'est plus admissible de laisser se détruire les éléments centraux, architecturaux ou éthiques permettant jusque-là le minimum du minimum de décence, voire, la survie même de l’ensemble, ce pacte peut alors convaincre certains d’agir avec force, au risque sinon, d’un danger systémique d’anéantissement.
Agir alors, agir vite oui, dès il le faut, dans les urgences les plus grandes, les plus palpables, avec la plus grande spontanéité, forcément. Faire entendre les voix premières de toute vie qui dit non ! et tout autant, oui ! oui à cent millions d’autres choses, mais non à ça ! Non à l’horreur des sous-sol hurlants, non aux pluies de bombes ! non nous ne laisserons pas faire ça. Et ce premier réflexe, nous l’avons vérifié si souvent, sera recouvert de tous les charmes, de toutes les impostures, de toutes les focales de myopes, de tous les appels au réalisme, de toutes les sagesses mortes sur le thème de la guerre naturelle, autrement dit, de l’homme est un loup pour l’homme, and so on !
Pourtant, il y a quelque chose à prendre par la négative, dans cet appel au grand sommeil des morts-vivants. La zombification de la pensée, le nihilisme de tout se vaut, l’expression toutes choses égales par ailleurs, m’a toujours fais sourire-mordre tragiquement. Et à l’opposé de ce statut conservatoire en bocal protecteur, c’est le feu de la conscience qu’il faut incendier, mais qui n’est rien, si l’on ne cherche pas soi-même, qui n’est rien, si l’on ne trouve rien soi-même. Car cette autre urgence demande d’aller chercher le/les problèmes, où justement ils ne sont plus, ou pas, ou pas encore considérés comme tels, là où on les déguise en poissons verts, là où on les entretient en aquarium de béton. C’est là qu’il faut œuvrer.
S’il y a problème d’urgence, d'effondrement, de tragédie, de tragédie particulièrement manufacturée, il n’y a pas « des hommes ou des femmes qui... » il y a précisément manque d’humanité, manque de conscience, manque de connaissance, manque de visibilité, et résister veut dire exister. Exister avec. Avec les malheureux, avec les fous, avec les sages et les bêtes, y compris humaines.
Nous n’avons qu’un jardin.
Durant le néolithique, au cours de ses évolutions exponentielles, une grande partie de nos divinités résiduelles se sont peu à peu circonscrites à quelques figures aux caractéristiques d’icônes ou de dieux monothéiques, plus ou moins omnipotents, mais toujours présumés incarner sur le papier des livres sacrés, justice, amour, bienveillance ou compassion, quand ça n’est pas éternité. Dieu, God, Allah, Yahweh, Bouddha, Satan, le Parti Unique, le capitalisme, la médecine consumériste et autres certitudes à examiner sérieusement, quelles que soient leurs éventuelles atrocités historiques ou leurs bienfaits revendiqués, ces adhésions masquent trop souvent d’autres espaces et horizons terrestres pourtant grands ouverts, oubliant surtout le chapelet des enfers pliés sur eux-mêmes, que l’on débusque pourtant facilement, quand on cherche.
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En 2014, Amnesty réalisait une enquête mondiale sur la torture.
Un de leurs chiffres parut à certains, extravagant. A d’autres, terrible, mais logique. 40% des personnes interrogées ont exprimé la crainte sérieuse d’être un jour, torturées. Ce ne sont pas, d’ores et déjà, les chiffres d’actes de tortures recensés par les organismes de défense des droits humains. Non. Mais la facilité avec laquelle de plus en plus d’Etats pratiquent la torture, alors qu’ils ont signé par ailleurs le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’interdisant (172) voire, sont partie-prenante de la Convention des Nations contre la torture (165) oui, cette double hypocrisie, est ahurissante.
Entre janvier 2009 et mai 2013, Amnesty International reçut des informations faisant état d’actes de torture perpétrés dans 141 pays, de toutes les régions du monde. Seuls 31 pays, sur les 172 ayant signé le plus vaste traité interdisant toutes formes de torture, n’ont pas fait état de cette pratique. Facile de comprendre alors les 40% de personnes inquiètes de pouvoir être torturées un jour, n’est-ce pas ?
Qu’est-ce donc que cette planète ?
Premier élément, Etats autocratiques ou se présentant comme démocratiques, une majorité d’entre eux, torture.
On pourra rétorquer que celle-ci existe depuis presque toujours, comme la corrida, mais une tradition, serait-elle née avant Adam et Eve, ne verra pas sa valeur confirmée par son ancienneté, mais par sa réalité, son utilité ou ses nuisances. Et inutile d’ergoter, aucune des personnes interrogées et qui s’y serait déclarée favorable, n’aurait accepté qu’on lui fasse goûter une vraie situation de torture. Ce qui veut dire par la bande, que la planète Terre ne nous appartient peut-être pas encore, tant que ça. Je conçois que cette déduction, provisoire, puisse sembler hermétique. Et bien prenons néanmoins le temps d’y réfléchir de concert.
Pour ça, je vous propose d’examiner la situation d’un influenceur majeur, en presque toutes matières, les Etats-Unis d’Amérique.
Jusqu’au 11 septembre 2001, la torture était officiellement hors-la-loi aux USA. Interdite, ne voulant pas dire, non pratiquée, tout le monde sait ça. Les violences immenses, en quantité et en atrocités, contre la population noire, comme les « barbecues de nègres » dans le Sud profond, au début du vingtième siècle (1) la non-reconnaissance de leurs droits, ou l’emprisonnement massif des populations d’origine africaine, toujours de rigueur dans le siècle en cours, n’ont pas disparu. «Black lives matter » La vie des noirs compte, nous a rappelé et nous rappelle régulièrement à quel point le statut des personnes de couleurs, n’est pas un standard de protection identique à celui d’une personne blanche aux USA, de surcroit si cette dernière présente l’essentiel des caractères vestimentaires et langagiers préférés des forces de l’ordre. Les Français connaissent ça très bien. La Police hexagonale se trouvant désormais, malgré ou grâce à des caractéristiques anciennes assez semblables, dirigée par ricochet, mais de fait, par une entreprise supranationale étasunienne, le cabinet de conseil, McKinsey, véritable entreprise criminogène. (2)
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Dessins d'Abu Zubaydah
Restons aux Etats-Unis. Durant la guerre dite froide, appellation tout ce qu’il a de plus humoristique, et que seule « l’équilibre » de la terreur nucléaire a maintenu à ce niveau de niaiserie médiatique. Ah le joyeux joker-concept de complotiste, créé spécialement par les USA, pour dénoncer les manigances de leurs méchants complices soviétiques. Bref, la CIA et tous ses petits clones - une bonne vingtaine - une CIA parfois contrariée, nous allons le voir, par le FBI, voire, remise radicalement en cause par certains de ses propres agents au plus haut sommet, s’est quand même bien éclatée dans le programme de type nazi, MK ultra. (3)
But du jeu, déjouer la foi communiste des espions qu’ils ne manqueraient pas de fréquenter, y compris en les invitant aimablement de temps en temps, n’est-ce pas. Tous ces confraternels agents de l’Est en béton armé, forcément entraînés à faire pire qu’eux-mêmes, comment les contrer si ce n'est par une véritable connaissance des manipulations psycho-physiques que promettait l’essor de nouvelles drogues, plus prometteuses encore que l’opium du peuple. Mains libres donc pour tester in vivo, tout ce qui leur passerait par le cerveau reptilien, des plus violentes substances, psychédéliques, opiacées, molécules médicamenteuses, associées aux tortures physiques classiques, aux conditionnements par la terreur, aux séances d’électro-chocs, jusqu’à 40 fois plus fortes que la norme, aux privations sensorielles, à l’interdiction de sommeil, aux menaces sur leurs familles, etc. Sans oublier les plus délirantes. A partir de 1946, des enfants malades mentaux nourris avec des céréales radioactives dans une école du Massachusetts. En 1966, des bactéries cachées dans des ampoules électriques et propulsées dans le métro de New York pour calculer la vitesse de propagation en cas de guerre bactériologique. En août 1951, à Pont-St-Esprit, en France, le bombage par aérosol et l’empoisonnement de la farine du boulanger, au LSD. N’en jetez plus.
Au départ, la CIA, a commencé ses expérimentations au plus près, sur ses propres citoyens étasuniens, puis canadiens, quand ça n’était pas avec des agents de la CIA, ignorant le programme. Ou encore des personnes qu’on attire dans la rue par des prostituées, qu’on envoie en consultation pour des pathologies mineures chez des médecins partie-prenante du projet, comme chez le fameux Dr Donald Ewen Cameron, Président de l'Association américaine de psychiatrie, rien que ça, Directeur de l'Institut Allan Mémorial de Montréal, financé par la fondation Rockefeller. Lequel réussit assez facilement à transformer des cobayes athlétiques et jeunes, consultant par exemple pour de l’asthme, et après plusieurs mois de traitements devenus obligatoires, en légumes non bio. (3)
Comme nous allons le voir avec les prisons secrètes post 11 septembre, une partie de ces « expériences » ont été réalisées hors territoire national, en particulier au Canada, ou bien, très tôt, lors de l’occupation de l’Allemagne, dans un ex-centre d’interrogatoire Nazi, dénommé pour l’occasion, Camp King, dans le Länder de la Hesse. Avec pour avantage, de pouvoir tester ces nouvelles techniques en dehors du territoire national et de la juridiction américaine. Oh, what delicate patriots they are ! Faut-il ajouter que le choix du directeur de ce Camp King, se porta sur le médecin nazi, Kurt Blome. En 1945, Blome expérimentait des vaccins contre la peste sur des prisonniers de camps de concentration, afin de créer une arme utilisant cette maladie. Acquitté utilement en août 1947 à Nuremberg dans le procès pour « extermination de prisonniers malades et expériences conduites sur des êtres humains », il fut récupéré d’abord par la JIOA (4) puis intégré dans la United States Army Chemical Corps pour travailler à l'élaboration d'armes chimiques et biologiques.
Bref, après avoir recyclé tout ce qui pouvait leur servir à faire mieux et moins cher, pour dominer le monde, que leurs complices nazis (5), les citoyens nord-américains vont découvrir en 1979, grâce à John Marks, journaliste travaillant pour le ministère des Affaires étrangères, spécialiste de la gestion des conflits internationaux - auteur de A la recherche du « candidat mandchourien » : la CIA et le contrôle mental - les effets gravissimes et massifs de ces techniques de réification de l’esprit humain, ou pour être plus concis, de ces tortures new age.
Que va-t-il se passer alors ? Les institutions concernées, vont appliquer leur stratégie crypto-chrétienne préférée, aller à confesse. On avoue ce que tout le monde sait déjà, et, avec une petite moue d’enfant, on dit : Oh non, ce n'était probablement pas la bonne chose à faire ! Les médias mainstream applaudissent, des audiences ont lieu au Congrès au milieu des années 70, la CIA admet finalement que ce programme existe, s’accordant tout le temps qu’il faut pour détruire ce qui peut l’être, laissant surtout la main aux forces armées officielles, véritables commanditaires de ces joyeuses démonstrations de supériorité du monde démocratique.
Si vous cherchez la suite de MK-Ultra, elle se nomme KUBARK, cryptonyme du manuel Counterintelligence Interrogation, qui, nourri désormais de toutes ces joyeuses nouvelles humanités, est devenu le Manuel d'interrogatoire de l'U.S. Army et de la CIA, autrement dit, son manuel de torture.
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Venons-en maintenant à la seconde partie de ce film gore étasunien, dont tant de copies serviles mondialisées ne lui rendent pas justice, sur un point. Il englobe quelque chose de précieux et pour autant, de parfaitement universel, que les faussaires aux regards de taupe, où qu’ils soient, ne perçoivent jamais nulle part, des êtres humains indépendants et courageux.
A la suite du 11 septembre, première « attaque » que subissent les USA sur leur territoire américain, les réactions va-t-en-guerre, sans parler de ce qui va s’avérer de méchantes tricheries discrètes comme des porte-avions, et qui s’exprimant alors sans retenue, pourraient paraître au premier abord comme le syndrome d’une grosse blessure nationale, voire pour cet Etat ultra-dominant, comme l’expression d’une blessure narcissique.
Vraiment ? Vous êtes sûr ?
Il est certain que si l’on avale cul-sec, la théorie officielle du 11 septembre, aussi facilement qu’on accorderait à la CIA de MK-Ultra, de s’être juste un peu planté sur le plan éthique, il vaut mieux tourner la page tout de suite. Même les dénonciations implacables de Susan Lindauer (6), cadre de la CIA, responsable des relations avec l’Etat irakien et Saddam Hussein lui-même, ou encore, l’effondrement magique du troisième bâtiment, le n°7, sur le site des Twin Towers, sans parler du renversement des lois de Newton, permettant soudain à un avion de ligne de 180 tonnes d’entrer sans s’exploser et comme dans du beurre, dans un bâtiment d’acier et de béton de 500.000 tonnes, rien de tout cela ne vous empêchera de lâcher ce document ardu, et de reprendre votre série Netflix préférée.
Les attentats du 11-Septembre expliqués en 5 minutes
https://www.youtube.com/watch?v=tnWAugpHGCI
C’est pas Netflix, mais c’est très drôle, parfaitement résumé, dans un mode burlesque, permettant de retenir les faits notables, majeurs, principaux, dominants, primordiaux, capitaux et importants, autrement dits, fondamentaux pour sûr, si ce n’est essentiels et élémentaires.
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A moins que l’élément à suivre, ne vous entraîne vers un autre angle panoramique, l’autre visage de celle qu’on appelle, par métonymie abusive, l’Amérique, les Etats-Unis d’Amérique pour être précis, et dont les parcours médians ne sont pas tous et à jamais, sur des rails. Lanceurs d’alerte, contre-cultures, activistes alternatifs, ils s’avèrent être des humains ausi précieux que tous ceux que l’on rencontre aux mille coins du monde, quand on les cherche.
Après John Marks et Susan Lindauer, voici John Kiriakou, lui aussi, membre de la CIA, et qui va préférer à son poste, son salaire et son statut social, purger 23 mois de prison pour dénonciation de tortures et de pratiques sadiques, envers une Agence, devenue club fasciste sans aucun contrôle.
Quelles tortures ?
Tout comme en Israël, le bon élève, https://blogs.mediapart.fr/cham-baya/blog/020124/israel-1-la-torture-connais-pas , qui, fidèle à son éthique orwellienne, ne pratique pas la torture, mais inflige des « traitements spéciaux » ici, on administre gentiment « des techniques d’interrogatoire renforcées ». Ainsi, à peine quelques semaines après les attentats magiques du 11 septembre (6), les USA de Bush fils et les dirigeants de la CIA, ont rassemblé une flopée d’avocats et de cadres des services spéciaux et ont élaboré, de façon totalement anticonstitutionnelle, un plan visant à légaliser la torture.
Quand on prend le temps d’écouter une des deux vidéos de Susan Lindauer (6) expliquant calmement le principe des avions précipités sur les Twin Towers, et comment « ce risque atroce » était abordé par l’équipe de Georges Bush et les dirigeants de la CIA bien avant le 11 septembre, au mois d’avril oui, et dans quelle construction stratégique machiavélique vis-à-vis de Saddam Hussein ? Le sommant de dévoiler quels étaient les terroristes s’apprêtant à réaliser cette horreur ! Mamma mia... on ne peut que sourire ou blêmir devant ce qui allait suivre. 3000 morts, le rapt de centaines de personnes présentées comme islamistes radicaux, certaines l’étant réellement, d’autres pas du tout, dans l’ouverture d’une grande chasse à n’importe qui de barbu, du profil le plus quiétiste, à celui de leurs meilleurs alliés encore basés au Pakistan ou en Afghanistan.
Ouf ouf ouf ! Pas de complot.
Parmi les centaines de personnes exigées par les autorités étasuniennes, beaucoup enfermées dans des centres de torture secrets, dispersés dans le monde, dont un bon nombre en Europe, certaines de ces victimes interpelées directement depuis l’Afghanistan, certaines mortes de ces traitements, il y a donc, Abu Zubaydah. Blessé par balles à une jambe, arrêté en mars 2002 par John Kiriakou, il va subir durant quatre ans un calvaire dément, de prisons secrètes, en prisons cachées.
« Je ne savais plus qui j’étais » : comment la torture de la CIA m’a traîné au bord de la mort.
Abu Zubaydah, n’est pas affilié à Al Quaida. Citoyen soudanais d’origine palestinienne, il fait partie de ces moudjahidines venus faire le jihad contre les Russes, sous la protection et surtout, l’instrumentalisation, des USA. Il sera torturé, de toutes les façons possibles, avec une jambe encore blessée. 83 séances de waterboarding en un mois par exemple ! d’abord en Thaïlande, puis à Vilnius en Lituanie. Laquelle reconnaitra, des années plus tard, non seulement les faits totalement criminels que représentent ces tortures, « hors de toute juridiction » qui plus est, sur une personne qui s’avérera de plus innocente des accusations que l’on porte contre elle. Ce que le FBI fera savoir en pure perte à la CIA. Conduit à Guantánamo, les tortures reprendront, jusqu’à ce que les autorités étasuniennes le reconnaissent comme non responsable.
La Lituanie lui versera la somme ridicule de 100.000 euros, versé sur un compte gelé, puisque sa non-libération de la prison cubano-américaine, est liée à l’absence de statut juridique de ces prisonniers, et surtout à l’absence totale de courage des dirigeants américains, qui ne craignent qu’une chose, que ces prisonniers qui ont subi tant d’horreurs et dont nombre, sont plus innocents encore que Zubaydah, sortent enfin du puits où on les a enfermés, et soient enfin écoutés et reconnus comme des êtres humains.
Abu Zubaydah a été le cobaye n°1 l’élaboration méthodique de ce système, à la fois de tortionnaires sans pitié et de Nazis de grand chemin.
Abu Zubaydah, bloqué depuis plus de vingt ans, peut-être à vie, à Guantánamo, a pu dénoncer son martyr en dessinant en détail de ce qu’il a vécu. Les dessins accompagnant ce billet, sont de lui. Je joins en dessous un article complet, assez court, qu’il faut vraiment avoir le courage de lire. D’abord parce que ses dessins sont réalisés avec une maîtrise et une honnêteté non affectée qui n’a pas besoin d’en rajouter, et qui nous permettent de comprendre à quel point l’idéologie du pouvoir à tout prix des USA, est strictement la même paranoïa et la même pathologie sado-masochiste que celle de Hitler ou de Staline :
Nous le faisons, parce que sinon, c’est nos ennemis qui le feront à notre place !
Le programme de torture de la CIA vu par ses victimes
https://www.les-crises.fr/le-programme-de-torture-de-la-cia-vu-par-ses-victimes/
Ce document est accompagné d’un commentaire complémentaire de John Kiriakou. Texte très politique, antithèse de la lâcheté répugnante et criminelle dans le sens le plus fort, de cet Etat. Un Etat animé d'une perversité manipulatrice prête à toutes les crapuleries d'un gang mafieux, certain de pouvoir garder à vie ses prérogatives de Nazis cachés. Et de même, de la malhonnêteté d’Obama, car c’est bien son administration, en vertu de la loi sur l’espionnage, qui, malgré le courage de Kiriakou à dénoncer les ordres de Bush, l’a envoyé en tôle.
Je rajouterai dans quelques jours, le propre texte d’Abu Zubaydah, commentant ses dessins, traduit et en PDF.
Une précision importante. Qui étaient, en 2002, ces islamistes radicaux basés au Pakistan ou en Afghanistan ? Abu Zubaydah, comme des centaines d’autres, étaient-ils des ennemis historiques des USA ? Evidemment pas. Tout le monde connaît l’histoire aujourd’hui. Ce sont les anciens moudjahidines, appuyés, armés, parfois entraînés par les USA, dans le cadre de la politique de Jimmy Carter/Brzeziński, poursuivie par la doctrine Ronald Reagan, pour faire la guerre aux soviétiques, partout sur le globe, en l’occurence ici, contre le gouvernement de Kaboul, de 1979 à 1989, puis, après le départ des Russes, contre le gouvernement afghan, resté communiste et dirigé par Mohammed Nadjibullah, jusqu’en 1992.
John Kiriakou est un ancien agent de la CIA chargé de la lutte contre le terrorisme et un ancien enquêteur principal de la commission sénatoriale des Affaires étrangères. Il est devenu le sixième lanceur d’alerte inculpé par l’administration Obama, en vertu de la loi sur l’espionnage (Espionage Act), qui vise à punir les espions. Il a purgé 23 mois de prison pour avoir tenté de s’opposer au programme de torture de l’administration Bush.
« Mon expérience m’a amené à la conclusion que le système carcéral américain est en faillite. Il est raciste et anti-pauvres. Il doit être détruit et rebâti. Les États Unis ont 5% de la population mondiale, mais ils ont 25% de la population carcérale mondiale. Chez nous, il y a trop de criminalisation, de législation et de règlements, ce qui ne fait que nous affaiblir en tant que pays. »
John Kiriakou
Voici ce qu’écrit, le désormais lanceur d’alerte, John Kiriakou sur son site.
« Lorsque j’ai rejoint la CIA en janvier 1990, je l’ai fait pour servir mon pays et pour voir le monde. À l’époque, je croyais que nous étions les « bons. » Je croyais que les États-Unis étaient une force pour le bien dans le monde. Je voulais faire bon usage de mes diplômes : études du Moyen-Orient ; théologie islamique et affaires législatives ; analyse politique. Sept ans après mon entrée à la CIA, je suis passé aux opérations antiterroristes pour éviter de m’ennuyer. Je croyais encore que nous étions les bons et je voulais contribuer à la sécurité des Américains. Le 11 septembre 2001, mon univers, comme celui de tous les Américains, a changé de façon spectaculaire et permanente. Quelques mois après les attentats, je me suis retrouvé au Pakistan en tant que chef des opérations antiterroristes de la CIA dans ce pays. »
« Abu Zubaydah est incarcéré depuis longtemps par les États-Unis. Cela fait déjà près de 18 ans. Je sais. Je l’ai capturé dans la nuit du 22 mars 2002, dans une planque d’Al-Qaïda à Faisalabad, au Pakistan. Nous étions convaincus à l’époque qu’il était le numéro trois d’Al-Qaïda. Nous faisions erreur. »
La suite ici.
Programme de torture de la CIA : John Kiriakou, fonctionnaire américain emprisonné pour l’avoir dénoncé
https://www.les-crises.fr/programme-de-torture-de-la-cia-john-kiriakou-fonctionnaire-americain-emprisonne-pour-l-avoir-denonce/
Prisons secrètes de la CIA
Afghanistan, Thaïlande, Suède, Bosnie, Royaume-Uni, Italie, Macédoine, Allemagne, Turquie, Roumanie, Kosovo, Macédoine, Pologne, Bulgarie, Ukraine, Maroc, Lituanie.
Transferts illégaux de prisonniers par la CIA
Espagne, Chypre, Irlande, Portugal, Irak, Thaïlande, Jordanie, Norvège
Comprendre, c’est d’abord oser savoir, comme dit Horace, poète romain antique.
Que tant de pays européens aient accepté, quelles que soient les pressions, de couvrir ces abominations, montre le niveau de servitude volontaire et de lâcheté ontologique de tout pouvoir pyramidal. On peut dire que la médiane d’une grande partie de l’Europe, la médiane de sa cohérence humaine la plus intime que j’évoquais en début de billet, est une fleur fanée dans un herbier en feu. Toujours incapables d’arrêter le génocide en cours en Palestine, incapables d’en entendre réellement les causes, pourtant si saillantes et claires, cette absolue médiocrité de l’Europe et des USA, explique également la trahison grossière envers les peuples, que fut le non-traitement du Covid 19, et la soumission, à la fois aux grands labos criminels, comme aux lobbies militaro-industriels et leurs permanentes tentations eugénistes.
Dans cette posture, prétendument pacifique et démocratique, justifier de sa passivité, de son appui inconditionnel à l’Etat israélien, cet Etat-là, criminel de guerre et organisateur d’apartheid, en prétextant, ce qui est formellement juste, que d’autres pays font bien pire, comme la Syrie, c’est adopter un faux-fuyant infantile et non-humain. Nous donnons l’exemple, nous donnons le la. Y compris aux pires régimes, qui n’espèrent que ça, un abandon et une déroute éthique. La guerre n’arrête jamais la guerre. La mort, oui. Une démocratie qui se complairait dans le masquage de tant d’abominations, sans aller chercher les intelligences matures, courageuses et solidaires, entre autres, des Israéliens et des Palestiniens qui luttent ensemble depuis si longtemps, serait un symptôme de morbidité radicale.
Serions-nous déjà morts ?
Sources
1) Le lynchage aux Etats Unis - Numilog
https://excerpts.numilog.com/books/9782710329510.pdf
2) McKinsey. Scandales et controverses chez McKinsey & Company
Cliquer sur la flèche en-dessous.
3) BBC News Afrique. MK-Ultra : le sombre héritage du programme secret de la CIA visant à trouver des moyens de contrôler l'esprit
https://www.bbc.com/afrique/monde-61382068
Projet MK-Ultra
https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_MK-Ultra
4) JIOA - Joint Intelligence Objectives Agency
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joint_Intelligence_Objectives_Agency
Extrait :
« En septembre 1946, le président Harry S. Truman donne son accord pour l'exécution de l'opération Paperclip, programme visant à récupérer des scientifiques allemands afin qu'ils travaillent pour le compte des États-Unis dans leur lutte contre l'Union soviétique. Officiellement, Truman exclut expressément toute personne ayant été membre du NSDAP et ayant été plus qu'un participant nominal dans ses activités. En fait, de nombreux anciens nazis, dont des criminels de guerre, seront ainsi récupérés. (...) Le Renseignement militaire expurgea les dossiers des références nazies. En 1955, plus de 760 scientifiques allemands obtinrent la citoyenneté américaine et des postes éminents dans la communauté scientifique américaine. Nombre d'entre eux avaient été membres du NSDAP et de la Gestapo, ils avaient alors mené des expériences sur des humains dans des camps de concentration, exploité le travail d'esclaves, et commis divers autres crimes de guerre.
5) Un détail à 60 millions de morts
https://blogs.mediapart.fr/cham-baya/blog/161022/un-detail-60-millions-de-morts
6) Interview de l'ex-agent de liaison à la CIA Susan Lindauer...
https://consyance.fr/viewtopic.php?t=23
11 septembre Révélations CHOC de Susan Lindauer ex agent
https://www.youtube.com/watch?v=l9ELcAJTUng