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Billet de blog 16 février 2024

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Israël, un Etat nazi, démocratique ? Un désert de mirages ?

Des camps d’extermination nazis, au génocide des Palestiniens sous les gravats de béton et les armes à répétition, la vitrine de l'Empire attend toujours la fin pour vous donner le juste prix. Avant le prochain film. Nos descendants n’y croiront toujours pas. C’est maintenant qu’il faut savoir.

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Le service orthopédique de l'hôpital Nasser de Khan Younis a été bombardé et des tirs rapprochés d'armes automatiques se faisant entendre, indiquant une attaque de l'hôpital par l'armée israélienne, les patients sont évacués comme ils le peuvent, à pied ou en lit : *

© Dr. Abdallah Mohammed

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Informations d'apocalypse, images noires pour des millénaires, l'Etat, prétendument d’Israël, prétendument juif, se montre à la face du monde dans toute sa tragédie et son horreur mentale, comme une petite horde grégaire, guerrière, fasciste, qui se suicide métaphoriquement dans ses derniers restes d’humanité, à travers le bombardement ou le mitraillage atroce de ses voisins, et bien sûr de leurs lieux d’habitation, de leurs lieux de culture, d’enseignement, de cultes, et geste barbare par excellence, de leurs derniers hôpitaux encore ouverts à Gaza. 

La première question toute simple, que quiconque mettant les éléments de cette pièce atroce sur la table, sera conduit à poser, à se poser, est celle-ci. Comment un Etat, revendiquant de représenter, d’incarner peut-être, un peuple, le peuple juif, dont 40% de sa population européenne a été assassinée par le gouvernement le plus à l’extrême droite de l’histoire, peut sereinement, rétrécir toutes ses richesses culturelles, éthiques, philosophiques et politiques, au point de confier sa destinée, à un Etat capable lui aussi de se comporter, contre un autre peuple, le peuple palestinien, avec autant d’extrême violence, de meurtres, de tortures, de destruction de son habitat et de ses plantations, dans un modèle d’apartheid implacable, volant ses terres, les coupant avec des murs dignes du mur de Berlin, alors que jusque-là, Palestiniens et Juifs, habitaient côte à côte depuis des siècles ?

A l’image d’à peu près tous les régimes fascistes qui lui ont fait allégeance, de l’Afrique du Sud de Pieter Botha, au Brésil de Bolsonaro, à la Hongrie de Viktor Orbán, ainsi que de nombreux  régimes tueurs et tortionnaires de l’Amérique Latine des années 70 et 80, l’Etat israélien, à contre-emploi du dégoût et de l'horreur historique et ontologique que ce courant politique morbide représente pour l’immense majorité des Juifs martyrisés par le National-Socialisme, cet Etat ne sait plus d’où il vient, ni où il va. Embarqué dans le cauchemar absurde de l’illusion, celle des tartuferies guerrières déguisées en rêves et réalisations démocratiques, cet Etat, aveuglé par sa paranoïa des profondeurs, ne voit pas, que le monde va le lâcher, le lâche déjà. Coincée entre ses formes de foi sincères, quelles soient laïcs ou religieuses, certaines exigeantes et ouvertes au monde, d’autres oppressives, l’Etat israélien, en commettant le pire,  ne voit pas encore qu’il se suicide en direct sur les écrans du monde. 

Archétype le plus irréfutable de l’enrôlement inconscient des hommes dans le blockbuster de la société du spectacle, de la société du simulacre total et du sado-masochisme, la blessure narcissique de ce gouvernement, l’emporte vers le précipice. A l’image des sociétés occidentales qui se bouchent encore les oreilles, et qui se mentent comme elles respirent, mal, ces sociétés de figurants, tortionnaires et génocideurs, devant lesquelles les Palestiniens condamnés à l’esclavage ou au statut de troisième rang, n’ont plus rien à perdre, n’ont plus que leurs larmes, leurs armes et leur courage. 
Tout ce qui manque à cette armée de tueurs mécaniques.

On naît Israélien, Palestinien, Pygmée ou Ivoirien. Quelles responsabilités alors ? Aucune. A quatre pattes, puis debout, on devra faire avec horreurs et splendeurs. Mais si l’on reste collé sur le plus petit dénominateur commun, la peur, la peur de l’autre et du monde, qu’il soit voisin ou voyageur, alors déjà, on boite. Et on entre dans ce plus petit espace, racorni, ratatiné, minuscule, qui homogénéise la planète dans la croyance folle, qu’ici, nous sommes uniques. Ici oui, et là-bas de même, tous se ressembleront quant à leur peur mutuelle, celle où l’on ne supporte, ne découvre, ne convole et ne s’entend, qu’avec soi-même. Cet exclusif dont je serai le chef ou l’esclave, qu’importe, mais je ne peux en souffrir d’autres que ceux que je reconnais comme moi-même, ce moi-même qui ne se connaît pas, et n’en a alors nul besoin, savez-vous !

Pour celui que toute chute sur la terre souple est occasion de rebonds, le grand trampoline est un délice. Pour elle ou pour lui, les hommes, les femmes, comme les bêtes sont beaux de leurs mystères et de leurs singularités. Pourquoi serait-il dangereux de les accueillir ou de les visiter, puisque mes yeux sont déjà allés si loin sur la peau du monde. Les pays, les régions, les cultures de tant de splendeurs terrestres sont le vrai gage de renouvellement de nos êtres vivants et avides de vie. La forteresse des sosies paranoïaques, comme autant de bouchons malodorants, exige, elle, l’élevage calibré d'un même, total et universel.
Mais les vents s’en balancent et transportent le parfum des fruits et le chant des intrépides sans frontières.

Qu’est-ce qui nous gouverne jusqu’à la centrale de nos consciences ?
Israël, en tant qu’Etat prisonnier de sa démence, augure de son suicide éthique absolu. Israël fracasse son image en tant que projet utopique prétendument démocratique, puis bi-confessionnel, puis juif, puis quoi ? Quel rapport entre cette furie génocidaire nazie à Gaza et l’histoire médiane des Juifs ? La dépendance ?

La libre pensée c'est d'abord le refus de toute essentialisation, la connaissance que tout homme ou femme doit avoir accès aux mêmes privilèges naturels, aux mêmes horizons libres, aux mêmes rêves à accomplir et l’identique droit à emprunter le chemin qui lui convient, à cet instant, et qu’à ce sujet, par exemple, « Je n’est pas juif » comme l’écrit Jean-Claude Ichaï sur Mediapart.
Non, Je est un humain universel dans ses droits et sa grandeur, pas un de ces « imbéciles heureux qui sont nés quelque part ».

Pour autant, y compris maintenant, alors qu’Israël poursuit son œuvre de destruction, et parce que tout présent cédera sa place, n’éludons pas les sillons terribles de ce monde juif-là et de ses mentors du désastre, dans ce qui apparaît aujourd'hui, comme une inertie historique.
De quelle nature ? 

De beaucoup des diasporas juives, qui, à l’opposé d’Israël, s’expriment très souvent aujourd’hui en soutien des Palestiniens, on ne peut pas dire qu’elles revendiquent ou qu’elles aient revendiqué particulièrement, d’être nées quelque part. A l’image d’autres communautés, même lorsqu’elles le font, par prudence ou par sincérité, le cœur de leur identité, pour beaucoup de leurs membres, verse d’abord dans la cohérence du groupe, dans l’intégrité de leurs valeurs éthiques internes, le plus souvent universelles, de leur solidarité endogène et de leurs capacités à être considérés, au minimum, comme des personnes loyales, voire bénéfiques, socialement. Comme dans toute communauté, on y trouvera aussi des monstres, des bourgeois repus, des indifférents cyniques, et bien sûr des indépendants qui se moquent d’être quoi que se soit de grégaire, voire, de se considérer comme juif. Quel rôle attendu, conscient ou inconscient, joue Israël auprès des citoyens de ces diasporas ? Ça dépend des pays, ça dépend des représentations juives à l’intérieur de chaque de chaque Etat, ça dépend surtout de l’instrumentalisation que ces Etats imposent, et c’est peu dire que l’Etat français, gros vendeur d’armes et gros demandeur de systèmes de surveillance et de contrôle, s’entend particulièrement bien avec le CRIF, modalité réactionnaire de cette diaspora. Qu’en est-il d’ailleurs de ceux qui, ayant la double nationalité, pourraient être aujourd’hui des citoyens estimables, ici en France, et une fois à Gaza ou en Cisjordanie, des soldats commettant des crimes de guerre, comme le suggère entre autres, Schlomo Sand ?

Le monde occidental, qui, dans nombre de pays, et dans le meilleur des cas, n’a pas su reconnaître les apports importants de la communauté juive et dans le pire, les ayant particulièrement établis, a plongé dans les délices espérés de l’holocauste, ou encore, à l’image du Royaume-Uni, dans les années précédant la seconde guerre mondiale, son soutien aux courants fascistes de la Légion Juive de Jabotinski, signent pour moi les responsabilités majeures des atrocités actuelles en Palestine.(https://blogs.mediapart.fr/cham-baya/blog/020124/israel-1-la-torture-connais-pas)

Alors que beaucoup des meilleures choses qui sont advenues aux mondes sédentaires opprimés en termes d’émancipations collectives, sociales, philosophiques, en termes de résistance aux pouvoirs pyramidaux, ont été offertes par le courage et la ténacité au long cours de peuples ou de citoyens venus oxygéner et enrichir telle ou telle métropole repliée sur elle-même, une grande partie de ces communautés juives, soumises à tant d’ostracisme et de violences réitérées, en sont néanmoins, un des exemples majeurs.

Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza, au-delà des stratégies de revendication d'un héritage traumatique indépassable exigeant la sanctuarisation d’Israël, ne doit pas, y compris dans ce moment atroce et sous prétexte d’une obsolescence temporelle de ces traumatismes, nous laisser croire paresseusement, le problème réglé. Car la résolution d’un problème de cette nature et de cette hauteur, manipulé de haut en bas et de droite à gauche, ne peut être traitée seulement, ou même particulièrement, sous l’égide d’une prise de conscience seulement éthique. 
La rage, la désespérance, quant à ces abominations dégringolant sur Gaza ou sur les territoires occupés, nous qui ne les vivons pas, à ce point, dans nos corps, il est certain malgré toutes les hypocrisies à ce sujet, qu’elles ne doivent pas nous aveugler sur la nature réelle, en très grande partie inconsciente, des restes crades, immondes, de l'Holocauste, fut-il vieux de 80 ans. Tout l’aveuglement, toutes les faiblesses possibles, nourrissent le terreau fertile de ce poison, y compris chez les plus arriérés et les plus cyniques des profils génocidaires du jour. Nous qui sommes en France, exempts de tout génocide métropolitain récent, seulement de traumatismes guerriers ou terroristes, nous y sommes déjà, en partie soumis. Pourquoi ?

A cause de cette manipulation réflexe, surgissant de certaines formes d’inerties hypnotiques, immobiles, grégaires, comme l'implacable épée de Damoclès d'un sentiment de responsabilité (se défendre violemment ou faire profil bas) des sentiments qui, en deçà des mystiques nationalistes juives, ont été jusque-là le plus souvent refoulées, rendant les personnes les moins conscientes de leurs pensées parasites, facilement tourmentées et manipulables. Oui, on peut être un fieffé débile, ou un prédateur narcissique avide de reconnaissance, un psychopathe guerrier à la Monty Python, incapable de se moquer de lui-même, c’est toute l’atmosphère de ce qu’on peut nommer à peu près partout, le marais trouble des ignorants, ce mauvais clapotis et sinistre brouet agité par les médias comme par les petites mains politiques, et dont se nourrissent terroristes d’Etat et autres affiliés aux prétentions de domination, dites, elles aussi, naturelles.
Plus l’ignorance profonde des blessures d’une communauté est entretenue ou niée, moins l’environnement de celle-ci lui permet de les mettre à distance, ne serait-ce qu’en les nommant, lui permettent d’en comprendre les réalités avérées et les faux semblants, et plus le malheur sous-jacent s’installe alors comme un ingrédient fatalement appelé à répétition, de génération en génération, jusqu’à épuisement. Ce que l’Afrique du Sud de Nelson Mandela et de Desmond Tutu, à travers le processus Vérité et conciliation, ont parfaitement compris et assumé.

A l'opposé de ces tourments et de leur résolution, toujours historiquement sous cloche, masqués en Israël sous l’effet d’un consumérisme standardisé et arrimé comme ses pendants français ou étasunien, à une production modèle d’armements divers, l’intérêt pour l’autre, la personne palestinienne, dans ses joies et surtout dans ses difficultés à survivre, dans ses souffrances innommables et ses désespoirs, est devenue rare. La position stratégique d’Israël au Moyen-Orient, fait de cet allié modélisé, bien autre chose que ce que la politique spectacle veut nous montrer, un planton déshumanisé que le bourrage de crâne médian, achève de réifier.
Ce qui différencie les dix Etats dans le monde sur près de deux cents, à qui les ONG spécialisées en classement multi-critères, décernent depuis des années des satisfécits quant à leur exemplarité en matière de respect des droits humains, de contrôle des violences, intérieures et extérieures, de liberté d’expression, d’écarts salariaux, etc, par opposition aux empires coloniaux ou ex-coloniaux, c’est le recours décomplexé chez ces derniers et leurs vassaux, aux plus grandes violences de tous ordres, nécessaires à leur image de marque, y compris entre eux.

Si vous avez le moindre doute sur ce ballet sans pitié des tyrannosaures étatiques, lisez ça (1). Vous apprendrez via de multiples sources déclassifiées, celles du FBI, ou les archives du Fort de Vincennes par exemple, quel est le troisième Etat qui, en plus des USA et du Royaume-Uni, a fait en sorte que la France du Front Populaire, qui venait de laisser la direction du pays à Daladier, soit envahi par le régime nazi.
Quel rapport avec Israël ? La suite évidemment, les Juifs déportés bien sûr, et de façon concomitante, « l’incapacité prétendue » des alliés à les délivrer des camps d’extermination nazis. Et, fatalement, entre Israël aujourd’hui et les USA, un immense levier pour la suite.
Des amours entre Israël et les USA, voici ce qu’en disait Netanyahou en 1990.
« L’Amérique est un veau d’or et nous allons la pomper à fond, la découper et la vendre pièce par pièce jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien si ce n’est le plus grand Etat subventionné sous contrôle que nous allons créer. Voilà ce que nous faisons aux pays que nous détestons, nous les détruisons à petit feu. » 
Benyamin Netanyahu, Recorded at Finks Bar, Jerusalem, 1990.

Le colonialisme anglais lui, du début du 20e siècle, s’est finalement résolu à l’idée que les courants sionistes, en particulier les courants fascistes proto mussoliniens, groupes paramilitaires minoritaires, mais très actifs, comme la Légion juive de Jabotinski (dont l’historien Bension Netanyahou, père de l’actuel Premier ministre, fut le secrétaire) oui, ces obédiences pouvaient être utilement intégrées à l’armée britannique, durant un temps court évidemment, dans sa guerre avec l’Empire ottoman, en particulier dans la conquête de la Palestine. Cela, avant même l’holocauste de six millions de juifs.

Quant à la mystique juive en Israël, nous aurions tort de l’associer aux seuls courants droitiers de la politique d’Israël. Les Haredim (Juifs orthodoxes) ont certes, peu à peu voté avec la droite contre les partis de gauches, laïcs et possiblement favorable à la restriction de leur statu quo instauré par Ben Gourion, ce statut leur accordant de ne pas participer à l’effort de guerre, acceptant que nombre des hommes de ces mouvements vivent de subventions de l’Etat, et ne s’adonnent qu’à des activités religieuses. Et voilà que Yair Lapid, le ministre des Finances d’extrême droite actuel, a décidé, sans se rendre compte de la puissance sociétale des Haredim, de les contraindre financièrement à en rabattre sur ces deux points, oubliant cet élément critique de la mystique juive, à savoir qu'une très grande partie des Haredim vomissent l’Etat d’Israël. Et se déclarent le plus souvent, frères des Palestiniens. La plupart du temps, ils refusent de porter les armes, ou, s’ils acceptent de faire leur service militaire, ils ne vont pas sur les terrains de guerre et sont appelés à des fonctions subalternes.

«  Pour eux, ce refus n’est qu’un aspect parmi d’autres du rejet de l’État comme étant autre chose qu’une structure administrative qui ne possède aucune valeur en soi, et, dans le meilleur des cas, pas différent de n’importe quel État sur la planète. Leur « antisionisme » exprime un refus de sacraliser l’État d’Israël et de légitimer un quelconque lien entre celui-ci et la destinée du peuple juif. Israël ne sera un « État juif » que lorsque le Messie (représentant les trois religions. C. Baya) viendra et que sa gouvernance sera régie par les lois de la Torah. La prétention sioniste et constitutionnelle à être un État juif est, pour les orthodoxes, une forme de blasphème. »

Michel Warschawski « Les juifs orthodoxes s’opposent à l’État d’Israël »
https://orientxxi.info/magazine/les-juifs-orthodoxes-s-opposent-a-l-etat-d-israel,0564

En attendant le Messie, dont j’espère, qu’il ne se contentera pas de protéger les trois sectes en question, mais pensera tout autant aux femmes, aux athées et aux animaux, fussent-ils palestiniens, voici quelques chiffres arabes. Au 12 octobre, cinq jours après le 7 donc, l’armée israélienne annonçait avoir déjà largué 4000 tonnes de bombes diverses sur cette enclave de prisonniers.
Imaginons alors, en quatre mois. 4000 tonnes en une semaine, combien en 120 jours ? 50, 60, 80.000 tonnes  ? A ce niveau de densité de population, et au km carré, c’est un des pires bombardements génocidaires de l’histoire, hormis les bombardements nucléaires au Japon. 
L’Etat israélien, tout comme ses complices et alter-égos, français, anglais, étasuniens, etc. se videraient-ils de leur substance essentielle, avant d’aller se cracher dans leur désert de mirages ?

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* Transmis par Citrouilleorange sur les commentaires de Territoires palestiniens : « Nétanyahou et ses ministres sont les véritables responsables » https://www.mediapart.fr/journal/international/150224/territoires-palestiniens-netanyahou-et-ses-ministres-sont-les-veritables-responsables

1) Un détail à 60 millions de morts
https://blogs.mediapart.fr/cham-baya/blog/161022/un-detail-60-millions-de-morts

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