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Billet de blog 30 mars 2023

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Le tueur de Mac Kinsey

A la suite du remarquable billet d’Esra Rengiz sur le double corps du roi et son ombre la plus visible, les violences policières, je publie ce court billet qui a pour vocation de ne plus éluder aucune des questions de fond que la violence exponentielle de cet Etat, l’Etat français, et partant, de ce monde violent et souffrant, nous posent, nous entrainant possiblement vers la guerre totale.

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Ce billet magistral d’Esra, Le sceptre et la matraque(1) démasque l’essentiel.
Lorsqu’on examine de près ce qui est en jeu dans la guerre que ce président azimuté et fondamentalement perturbé mène contre son propre peuple, comme à tout virus osant le défier personnellement, sans parler de son amour pour la chasse ou de sa tendresse pour l'expérimentation animale, ce banquier et publiciste hâbleur, drivé par Mac Kinsey, défilant dès son intronisation républicaine en véhicule militaire, philosophe éminent pour supporter de foot, menaçant plus tard d’emmerder ceux des citoyens qui n'ont pas cédé à sa mission martiale interplanétaire de Père Fouettard, oui, il est heureux qu’Esra en dévoile une des origines tutélaires préfabriquées, religieusement fabriquée, au même titre que les germes funestes de son perpétuel simulacre, celui d’une épopée machinale.

Déferlement pathétique de refoulé, de suffisance paradoxale, de tragique surjoué, aussi irresponsable que la fabrique de 14/18 ou de sa descendance monstrueuse vingt ans plus tard, les forces de police françaises - ce qui impliquerait de dire et de penser, animées, habitées et circonscrites par les lois et l’esprit des lois de notre constitution -, ces agents réquisitionnés que l’élu par défaut nommé Emanuel Macron, mobilise pour son propre compte, en réalité, n’existent pas sous cet intitulé. Certains policiers, même s’il ne sont pas la majorité, avant même d’ajouter cet adjectif circonstanciel à ce qualificatif, policiers et français, se perçoivent encore, d’abord, en tant qu’êtres humains, voire, citoyens. Non pas infaillibles, c’est peu de le dire, cette fonction, sur laquelle tant d’habitudes, d’intérêts et de personnes reposent, ou se reposent, investissant, calculant ou se protégeant, pour certains quoi qu’il en coûte, rend, en l’état, quasiment impossible qu’ils se conduisent à tout coup, de façon juste, appropriée, légitime et précisément, pleinement humaine.

Devant les sourdes ou fracassantes colères que le peuple fait entendre dans certaines circonstances, comme celles que nous vivons aujourd'hui, parfois unis, regroupés et déterminés, et, pour sa partie la plus engagée, solidaires et prenant beaucoup de risques,(2) l’écart entre les modalités répressives exigées par le pouvoir et la capacité pour chacun des agents de la force publique de rester des êtres humains, devient de plus en plus un gouffre infranchissable.
Ou vous restez un être réellement humain, ou vous assumez l’abandon de ce statut pour entrer dans la horde infernale de la soumission. Car les détraqués de la matraque, les bandits mal déguisés de l’agression grégaire, sont d’abord des personnes en état de soumission. On peut même écrire de sous-mission, tellement l’implicite de la demande de tout Etat, et de celui-ci en particulier, aux structures si anciennement pyramidales et violentes, requiert de poursuivre l’état fondamental du pacte, autrement dit, de servir aveuglément le pouvoir des privilégiés, qu’ils soient nobles ou qu’ils soient bourgeois, qu’importe.

Pour nombre des membres de la police à qui l’on délègue des autorisations plus explicites encore, autrement dit, d’y aller franco, de contraindre quel qu’en soit le prix, le prétendu trop-plein de l’expression démocratique, y compris des droits les plus constitutionnels, comme de manifester sans se faire estropier, ou de se révolter lorsque des droits fondamentaux sont bafoués, ce cahier des charges ne demande pas aux officiers supérieurs de s’étendre trop longuement dans les détails. 
Les troupes ne demandent que ça, vous savez... Y aller !
Bon, vous m’avez compris les gars. Aujourd’hui, faut bouger, et grave hein !

Les instincts entretenus les plus vils de ces cogneurs en chasse gardée, pas forcément tous volontaires au même point, apparaissent néanmoins aujourd’hui, sans limites. Dénoncés par nombre de leurs collègues,(3) alors qu’ils se considèrent souvent du peuple, pour le peuple, avec le peuple, à les écouter en mission punitive, on comprend surtout que beaucoup d’entre eux se la pètent grave. Sur-armés, aussi courageux que des samouraïs de jeux vidéos en bande organisée, jouissant enfin à l’idée de pouvoir humilier et terroriser chaque individu isolé considéré comme zarbi et refusant de singer docilement leur terreur de vivre. Et tout le monde sait ce que ça veut dire. Chasse au gibier trop bronzé, trop arrogant, trop courageux, trop souriant, trop libre, quand ça n’est pas trop féminin, et qui manifestent en plus, les pauvre débiles. En fait aujourd’hui, n’importe qui ayant le tort fâcheux de passer sur leurs ombres déchaînées, peut-être la victime de leur véritable nature enfin révélée, sadique opportuniste.

Ce fond nazifiant de la France,(4) cet instinct de guerre perpétuelle, ce mépris affiché pour les personnes qu’ils considèrent comme inférieures est aussi un gag monthy-pithonesque si l’on songe à ce dont ils se contentent pour eux-mêmes. A l’écoute des injures et menaces sexuelles de ces bourreaux en manque, on comprend bien quel est le moteur de leurs vieux mécanisme infantile, qui consiste à considérer leurs victimes potentielles comme des concurrents illégitimes et dangereux d’un territoire sexuel fantasmé. En l’occurrence celui qu'eux seuls qui sont nés quelque part sont appelés à pouvoir et devoir incarner. Le véritable, puissant et digne parc à jeux saignant de l’éternelle francitude.
Gag aveugle oui, mais gag universel. 

Car non, ce souverain ridicule, ou ses mercenaires sanglants sous contrat précaire, ne sont en rien des rois ou des policiers typiquement français, si ce n’est dans un héritage impérial, inique, misérable et international, qui, de la colonie européenne nommée USA, en passant par la Russie, le Royaume-Uni, la France, le Japon, la Chine, la liste est longue des candidats à la connerie morbide, produit essentiellement des clones en tartuferie et en instincts sanguinaires.
Tant que nous laisserons les monstres de la pyramide et du simulacre nous employer contre nos semblables, notre pays réel ne sera qu’une copie de n’importe quel empire sanguinolent, ne sera qu’un film bactérien étalé sur le monde.
Et le monde épuisé, ne veut plus souffrir pour rien de ces addictions psychiatriques.

1) Le sceptre et la matraque - Esra Rengiz
https://blogs.mediapart.fr/esrarengiz/blog/280323/le-sceptre-et-la-matraque

2) Pascal Maillard. RESTE AVEC NOUS
https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/290323/reste-avec-nous

3) UN ANCIEN SOUS-PRÉFET MET MACRON EN GARDE : "TOUT ÇA VA MAL FINIR"
https://www.youtube.com/watch?v=2bBGuuEYEWA

4) Un détail à 60 millions de morts
https://blogs.mediapart.fr/cham-baya/blog/161022/un-detail-60-millions-de-morts

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