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Billet de blog 8 octobre 2024

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60 ans de production inutile… Et tellement nocive !

Ce n’est pas tout seul, sans qu’il n’y ait eu de volonté délibérée, que les économies au niveau mondial, sont passées d’une production utile... A un e production inutile! Sans compter que cela n’a vraiment aucun sens et est parfaitement destructif de l’humain et de la planète…

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce n’est pas tout seul, sans qu’il n’y ait eu de volonté délibérée, que les économies au niveau mondial, sont passées d’une production utile, qui correspond à des besoins, à une production totalement inutile, où il faut payer des commerciaux, des marketeurs et maintenant des plateformes internet, pour arriver à les écouler.

Sans compter que cela n’a vraiment aucun sens et est parfaitement destructif de l’humain et de la planète…

Écouler à tout prix la camelote de l’industrie

Lorsqu’il faut reconstruire une grande partie des économies des pays, qui ont pris part à la Seconde guerre mondiale, l’investissement dans l’industrie est une très bonne affaire !

Cependant, là déjà où le bât blesse, c’est quand certains industriels se foutant totalement des vrais besoins, tentent d’écouler, malheureusement avec un certain succès, des productions destinées à la guerre, et qui ne devraient n’avoir plus rien de pertinent en temps de paix.

C’est le cas notamment des produits chimiques. Et particulièrement ceux qui ont été proposés (imposés ?) à l’agriculture : les engrais et les pesticides.

Invention du chimiste Fritz Haber, le nitrate d’ammonium a été "l’arme fatale" de l’armée allemande lors de la guerre de 1914-1918 avant d’être massivement recyclé en agriculture : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-nitrate-d-ammonium-de-la-guerre-a-l-agriculture_146552

En 1962, la biologiste américaine Rachel Carson alertait l’opinion, dans Printemps silencieux – livre demeuré célèbre pour avoir lancé le mouvement environnementaliste moderne –, sur les risques présentés par le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane).

La molécule insecticide permettra de neutraliser les épidémies de typhus et de paludisme, sauvant notamment une bonne partie des troupes alliées. Mais la substance se révélera plus dangereuse que prévu :

https://www.letemps.ch/sciences/physique-chimie/ddt-linvention-providentielle-polluant-mortel?srsltid=AfmBOorkPtoQNdNkBweQo7ZnvqDafZl_n3nwitI-xbQOI850zT8mCIAs

https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/06/17/ddt-pesticide-d-hier-cancer-d-aujourd-hui_4655534_3244.html

On ne peut tout de même pas refaire une Guerre mondiale tous les demi-siècles

Pourtant le concept, qui a été mis en œuvre au XXe siècle, en a séduit plus d’un, si bien qu’ils l’ont baptisé du très joli et effroyable nom de « destruction créatrice ».

Cela ne décrit pas le recours à la guerre armée pour redynamiser le capitalisme ; mais seulement à la guerre économique. Ce qui n’est au demeurant, guère plus moral…

Il suffit de voir l’engouement avec lequel les milieux d’affaires devisent sur la reconstruction de l’Ukraine, alors même que le conflit est toujours en cours :

https://www.france24.com/fr/europe/20230622-la-reconstruction-de-l-ukraine-l-%C3%A9norme-challenge-%C3%A9conomique-et-diplomatique-des-alli%C3%A9s-de-kiev

De l’avoue même des économistes, ce n’est qu’à ce prix que le capitalisme peut se renouveler !

Il est bien évidemment venu à l’idée de certaines personnes que le capitalisme est le problème et non la solution.

Voulant survivre désespérément à lui-même, alors qu’il n’est plus légitime du tout.

Sortir du capitalisme est une condition nécessaire, et certes mais non suffisante, pour sortir de l’impasse écologique :

https://theconversation.com/sortir-du-capitalisme-condition-necessaire-mais-non-suffisante-face-a-la-crise-ecologique-193568

Quand il y a assez de biens pour assurer les besoins, il ne faut plus faire d’investissements matériels inutiles et nocifs.

Ça n’a vraiment plus aucun sens…

Le capitalisme est le problème et non la solution

Pourquoi produire des biens inutiles ?...

Pourquoi acheter des biens inutiles ?...

Il faut être manifestement dans une spirale addictive pour que cela marche !

Et, c’est là toute la perversité du système capitaliste-mercantiliste-immoraliste : ne pas laisser le choix d’agir sainement. Entrer et se maintenir, coûte que coûte, dans des additions au fric, à la consommation… Et finalement à la destruction !

Destruction de l’humain et de la planète…

Se réjouir de « l’extinction de l’espèce humaine » est devenu un commentaire récurrent dans les bouches et sur les réseaux sociaux :

https://mrmondialisation.org/effondrement-de-la-civilisation-une-bonne-chose-pour-la-planete-vraiment/

Comme s’il n’y avait pas mieux à faire ?...

Bien sûr, ce ne sera pas facile d’en sortir.

La première raison, c’est que la sortie de l’addiction est très douloureuse. Et que, donc, il faut avoir de bonnes raisons pour en sortir.

Le reste est une affaire de technique et de consensus pour neutraliser les actifs financiers pourris, décartonner et déconcentrer l’industrie. Et enfin dépolluer la stratosphère…

Être suffisamment motivé pour sortir de la souffrance

La réalité du système capitaliste-mercantiliste-immoraliste, c’est la souffrance au quotidien :

  • Dans un travail vil et sans intérêt, quand il n’est pas destructif,
  • A lin fin du mois quand les factures ne peuvent être toutes payées,
  • Dans nos relations avec les autres notablement instrumentalisées,
  • Dans notre for intérieur, où nous savons que nous ne sommes pas sur Terre pour seulement subir et souffrir…

On ne parle pas des menaces encore plus terrifiantes : de guerre à notre porte, de cataclysmes climatiques, d’effondrement économique… De dépression ou de burnout, dont on sait très bien qu’on ne sort pas aisément…

Les gens sont déchirés entre deux réalités, d'une part on leur dit, grâce à la technologie tout est possible dans ce nouveau monde sans frontière mais le vécu immédiat c'est de l'impuissance :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-2eme-partie/sortir-de-la-souffrance-7645665

La question est finalement de ne plus se laisser si aisément entrainer dans cette spirale infernale de la dépendance au système capitaliste-mercantiliste-immoraliste, pour entrer en résilience.

Individuellement, mais aussi et surtout collectivement.

Ce qui est important de noter là, c’est qu’il s’agit de résilience et non plus de résistance. La résilience est une façon de continuer à vivre, à suivre son chemin, quels que soient les obstacles :

https://www.infogreen.lu/sortir-de-resistance-entrer-en-resilience.html

La résistance est dans toute opposition à une contrainte subie, et bien trop souvent ne fait que renforcer la contrainte à laquelle on s’oppose.

Sortir de la défensive, du piège de la résistance

Il suffit de voir ce à quoi a conduit la résistance à la réforme des retraites. Il aurait fallu saisir l’opportunité d’élargir le débat sur le système du capitaliste-mercantiliste-immoraliste et sur le terrible héritage de la génération des boomers :

https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/081024/la-generation-des-boomers-celle-qui-nique-la-planete

Face à l’ampleur de l’asservissement individuel et collectif, Il s’agit plus aujourd’hui de contester, mais de reprendre les choses depuis la base…

Le travail a toujours été destructif comme le montre la situation déjà il y a deux milles ans, sous l’Empire romain. C’est l’un de nos héritages social et cultuel les plus scabreux… Et pourtant, c’est celui qui est toujours le moins remis en cause :

https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/141223/travail-pilier-de-l-exploitation-moderne

Sans changer significativement notre point de vue sur l’existence, en abandonnant notamment une vision absurde, ridiculement rationnelle et restrictive de l’humain, il sera difficile de sortir sans trop de souffrance du système infernal dans lequel la civilisation actuelle nous enferme.

La plus extraordinaire machine jamais inventée et construite par l'homme n'est autre que l'organisation sociale.

« Notre histoire est sociale : c'est celle des structures de domination nées il y a cinq mille ans, et renforcées depuis cinq siècles de capitalisme, qui ont constitué un engrenage destructeur de la Terre et de l'avenir de l'humanité, une mégamachine. »

« Mais ces forces peuvent aussi être déjouées et la mégamachine ébranlée. Alors que les alternatives ne manquent pas, quel déclic nous faut-il pour changer de cap et abandonner une voie manifestement suicidaire » :

https://www.editionspoints.com/ouvrage/la-fin-de-la-megamachine-fabian-scheidler/9791041400003

Yves Robert auteur du livre "L'avenir est une chance" publié aux éditions Maïa

www.simply-crowd.com/produit/chance/

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