Éric Toussaint est économiste animateur du CADTM, Comité pour l'abolition des dettes illégitimes (https://www.cadtm.org/).Il a également participé à la fondation du conseil international du Forum social mondial en 2001.
Lors de l’Universités d’été du Parti Anticapitaliste (https://www.youtube.com/watch?v=Hb-rGVJlm5o), il égrène les multiples crises simultanées du capitalisme mondialisé:
- Une crise de la production, particulièrement dans les pays occidentaux, se traduisant par une croissance économique totalement en berne,
- Une instabilité financière profonde, notamment avec des bulles boursières prêtes à éclater, avec des indices des excès de valorisation des titres boursiers supérieurs à ceux qui ont précédés les crashs de 1929 et 2008 (https://www.youtube.com/watch?v=ZLVZsrCUk4M),
- Une nouvelle crise de la dette publique et des dettes privées, du même niveau que durant les deux Guerres mondiales. Une bonne centaine de pays du Sud dit global sont au bord de la cessation de paiement.
- Une guerre commerciale qui fait rage dans le contexte d’un commerce mondial en baisse, avec une hausse des tarifs douaniers, qui tourne le dos au sacrosaint préceptes du libéralisme commercial (Il n’y a plus de tribunal pour statuer sur les entorses aux règles de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce, les Etats-Unis depuis la présidence de Trump, ayant retiré leurs billes),
- Une crise écologique qui a pris des proportions catastrophiques. Les annonces sur les réponses formulées dans le cadre du verdissement du capitalisme sont très loin d’être à la hauteur des enjeux. Même en cas de récession économique, l’émission de gaz à effet de serre continue d’augmenter…
- Les guerres au Proche Orient, en Ukraine, au Congo et d’ans d’autres partie du monde, avec une orientation vers le réarmement et leur utilisation à l’échelle « industrielle » par les armées en mouvement.
- Une crise des institutions internationales, paralysie des Nations Unies, échecs des dernières COP, les conférences internationales de lutte contre le dérèglement climatique, etc…
Le capitalisme est entré en phase terminale. Mais, l’annonce de sa fin n’attire pas les foules. Pourtant…
Cette perspective permettrait aisément de reconsidérer l’avenir comme une chance !
Une grande partie de la production mondiale est parfaitement inutile. Il y a eu une volonté délibérée de passer d’une économie basée sur des productions utiles, qui correspond à des besoins, à une économie promouvant des productions totalement inutiles, où il faut payer des commerciaux, des marketeurs et maintenant des plateformes internet, pour arriver à les écouler.
Le fonctionnement des marchés financiers est totalement parasitaire. Il est indispensable de le neutraliser, car il approvisionne de gigantesques casinos où les établissements bancaires qui perdent régulièrement leur chemise sont renfloués par les contribuables. On parle d’une ardoise de 4,5 trilliards d’Euros, soit 23 zéros, lors du crash de 2008! Alors, que des sociétés de recouvrement traquent les plus démunis qui n’arrivent pas payer leurs factures de chauffage …
Il est urgent d'éteindre les dettes, comme on éteint un incendie. La plus grande part des dettes sont sans objet fondé (Notamment celles contractées pour des productions inutiles) Et une autre part de ces dettes sont illégitimes.
On utilise de manière totalement perverse ces dettes pour maintenir la pression sociale, culpabiliser et nourrir une imposture. A savoir une austérité économique (insupportable) pour ceux qui œuvrent utilement et une honteuse prospérité pour ceux qui ne font rien (d’utile, j’entends).
Une part importante de la réponse à la crise climatique, est simple : faire payer les pollueurs! La fin du capitalisme le permettra aisément, en utilisant les bénéfices des compagnies pétrolières pour financer l’adaptation au changement climatique et les dégâts occasionnés, au lieu d’engraisser des actionnaires déjà obèses (financièrement, j’entends).
https://blogs.mediapart.fr/culturenature71/blog/271024/la-solution-faire-payer-les-pollueurs
Le capitalisme est entré en phase terminale. Pensons toutes et tous, à construire ensemble ce qui va le remplacer !
Il n'y a pas trop lieu de s'inquiéter de ce qui s'effondre, quand on peut pleinement réaliser ce qui vient à la place…