Contrairement aux éléments de langage du gouvernement, la réforme des retraites n’améliorera pas la situation des femmes par rapport aux hommes, et que les inégalités entre les femmes seront renforcées. Par ailleurs, avec la réforme, les interruptions d’activité seront moins bien compensées et la pension de réversion diminuera pour une majorité de femmes.
Le prolongement de la durée du travail sera plus difficile pour les travailleurs des catégories sociales les moins aisées : ils ont des conditions de travail plus pénibles, qui influent sur leur état de santé et rendent compliqué le maintien dans l'emploi. Leur espérance de vie, notamment en bonne santé, est moins élevée chez les ouvriers que chez les cadres. Cumul des peines !
Le projet de loi prévoit que les points de retraite soient indexés sur le « revenu moyen d’activité par tête » (un indicateur qui n’existe pas), alors qu'ils devaient initialement être revalorisés comme le salaire moyen. Pourquoi ce changement de référence ? Quel pourrait être le contour de ce nouvel indicateur ? Comment évoluerait-il par rapport au salaire moyen ?
Il est possible de financer les retraites sans reculer l’âge de départ ou diminuer les pensions : y consacrer les richesses suffisantes est un choix de société.
La réforme des retraites vise à prolonger la durée d’activité des seniors dans un contexte où leur situation d’emploi est déjà très dégradée, en particulier pour les moins qualifiés, dont la santé a souvent été affectée par un travail pénible.
Le système de retraites français est un système solidaire, qui a sorti la majorité des retraités de la pauvreté et réduit les inégalités par rapport à celles du marché du travail. Ce système a déjà subi des dégradations. Il fait aujourd’hui l’objet d’une nouvelle réforme qui va bouleverser la logique de solidarité du système. Cette analyse vise à montrer qu’il pourrait au contraire être amélioré.