Les États-Unis vivent à crédit sur le compte du monde grâce à la planche à billets. Contrairement à ce qu'affirme Donald Trump, le déficit commercial américain ne résulte pas de la nature des droits de douanes entre pays développés, mais de l'excès de consommation des États-Unis par rapport à leur production de biens et services. Comme le relève l'universitaire économiste Christian Saint-Étienne*, en 2021 la consommation mondiale de biens et services en dollars était de 27% pour les États-Unis — 340 millions d'habitants— et 13% pour la Chine...1 milliard 411 millions d'habitants !
On en conclut qu'en moyenne, un Américain consomme 9 fois plus qu'un Chinois.
Autres chiffres avancés par l'auteur de l'ouvrage " le conflit sino-américain pour la domination mondiale..." Alors que le ratio de puissance Chine/États-Unis était de 48% en consommation (13% sur 27%), il était de 77% en production. Tout est dit.
La Chine accumule grâce à son dumping les dollars de l'oncle Sam qui lui permettent de partir à la conquête du monde...
La vorace Amérique n'en finit pas de s'endetter, non seulement auprès du Grand Dragon Rouge en passe d' établir sa domination mondiale, mais auprès de nombreux États, notamment ceux de l'Union Européenne...
Reprochant à leurs partenaires de leur vendre trop de marchandises,de les "entuber", pour reprendre le langage gracieux du président Trump, les Américains renient leurs engagements, notamment ceux en faveur de l'Ukraine, se retirent d'organisations internationales et d'accords majeurs de coopération et de dénucléarisation. Aux oubliettes l'accord de Paris pour protéger l'environnement, désamorcer la bombe climatique et sauver la planète. Ils vont jusqu'à menacer d'annexion le Canada et le Groenland !
Les menaces de Donald Trump concernent aussi les droits de douanes. Son pays ne conçoit les relations internationales que sous l'angle d'un rapport de force, où le vainqueur remporte d'un seul coup toute la mise. Il ne jure que par l'accord bilatéral, un accord qui se conclut inexorablement par le victoire du pot de fer contre le pot de terre.
Au nom de "la grandeur qu'il veut rendre à l'Amérique", Donald Trump, mue par sa folie des grandeurs et un narcissisme pervers, déchire les droits humains, les accords sur l'environnement et de libre échange. " America über alles ! "..." Heil Elon Musk ! "
Vivant depuis des années une love story avec le criminel Poutine, qui l'a puissamment aidé a éviter la déconfiture dans ses affaires immobilières, il croit dur comme fer qu'une alliance avec la Russie, par dessus l'indépendance de l'Ukraine, va permettre à son pays de contenir les ambitions chinoises et revenir à la politique mercantiliste pratiquée à la fin du 19e siècle par le président William McKinley...
Aujourd'hui le Nouveau Monde est national-populiste, illibéral, voire fasciste. Le Vieux Monde est nostalgique de ses civilisations millénaires ; ses colonisateurs repentants sont acquis à la démocratie... Le monde à l'envers. Cette querelle "new look" des Anciens et des Modernes risque de faire plus que des étincelles.
Poutine, l'agresseur de l'Ukraine est aux anges, car il rêvait depuis longtemps de dissocier l'Europe des États-Unis... comme Lénine l'avait tenté, en vain, il y a cent ans... mais l'Union Européenne ne s'avoue pas vaincue.
L'organisation supranationale, qui a surgi du néant au milieu du 20e siècle, s'affirme comme une grande puissance économique, commerciale et responsable.
Deuxième puissance exportatrice et troisième économie de la planète, à la hauteur de la Chine et des États-Unis, elle relève le défi mondial sur l'économie, la démocratie, le réchauffement climatique, de plus en plus préoccupant, par la voix de la présidente de la commission. Même pas peur ! Philippe LEGER
* Le conflit sino-américain pour la domination mondiale - l'Europe et la France dans le nouvel ordre mondial. Éditions Alpah. Essai.
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"Une armée pour l'Europe ?" [Colloque à Marseille, mercredi 10 novembre 2021]
Les Européens, doutant une fois de plus de la fiabilité des États-Unis, s’interrogent sur leurs capacités intrinsèques à intervenir sur des théâtres d’opérations extérieures, voire à sanctuariser la défense de leur territoire. Un colloque* intitulé « une armée pour l’Europe » s'est tenu à Marseille en 2021 pour expliquer les enjeux et les défis à relever.
"Le retrait des Américains d’Afghanistan est inquiétant. Il montre une nouvelle fois, clairement, que sur des théâtres d'opérations cruciaux, les Européens dépendent d'un allié pour le moins désinvolte. Qui n’hésite pas à abandonner le champ de bataille. Et à laisser les militaires européens déboussolés, démunis en moyens matériels et sans véritable logistique. Des militaires résignés, humiliés, contraints à d’abandonner à son sort une population qui leur faisait confiance. Elle a le choix aujourd’hui entre la soumission, l’exil ou la mort."
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