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Sortie de l’édition vidéo du film Bilbao de Bigas Luna au sein du coffret combo Blu-ray + DVD intitulé Bigas Luna - Pulsions . Obsessions . Transgressions
Après son premier long métrage Tatouage (Tatuaje, 1976), Bigas Luna réalise avec Bilbao son premier film accompli qui lui a valu l’estime le soutien de Marco Ferreri et l’ouverture pour lui en 1978 du festival de Cannes grâce à la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs (ancien nom de la Quinzaine des Cinéastes). Le film est empreint de l’univers des années 1970 et notamment du cinéma underground de Paul Morrissey et d’Andy Warhol avec un tournage en 16 mm qui suit le point de vue d’un obsédé sexuel et prédateur masculin extrêmement toxique rôdant en ville. Le récit repose sur une mise en scène propre au documentaire avec des moments urbains où les quelques acteurs et actrices sont plongé.es dans une vraie foule, le tout avec les commentaires omniprésents de Leo qui prévoit de kidnapper une femme pour satisfaire ses fantasmes.
C’est bien là que le film est dérangeant puisqu’il oblige à ce point de vue omniprésent tout au long du film comme Hitchcock pour une partie du film Psychose (Psycho, 1960) l’avait tenté aussi. Bien que le protagoniste sorte, le traitement de l’image conceptuel, le grain de l’image et les cadrages toujours très resserrés, font de l’extérieur des scènes en ville et de la salle de strip tease comme de l’intérieur de la maison de Leo et Maria des espaces resserrés toujours très inconfortables, générant sans cesse des sensations claustrophobes. Ceci déterminé d’ailleurs l’ambiance incestueuse subi, qui est redoublée par le repas de famille mis au même niveau avec les autres scènes. En ce sens, Bigas Luna démontre une société espagnol encore perturbée par les décennies passées du franquisme où la psychologie du protagoniste s’est forgée.
L’association entre sexualité et alimentation est omniprésente, annonçant tous les débordements de ce lien poussé à l’extrême dans Caniche (1979). S’il flirte avec l’érotisme, les séquences ont pour but déconstruire le désir à la manière de Café Flesh (1982) de Stephen Sayadian. La sexualité comme la nourriture n’a ici plus rien d’attirant, n’inspirant plus que dégoût avec l’horreur d’une psyché torturée.

Bilbao
de Bigas Luna
Avec : Àngel Jové (Leo), María Martín (María), Isabel Pisano (Bilbao), Jordi Torras l’oncle), Pepita Llunell (la tante), Marta Molins (la cousine), Mario Gas (la voix de Leo), Francisco Falcon, Pep Castelló, Josep Cuxart Guardia, Luis Plana, Betty Bigas, Clara Vergés, Maite Cabello, Maika Thienen
Espagne – 1978.
Durée : 89 min
Sortie en salles (France) : inédit
Sortie France du combo Blu-ray + DVD : 7 octobre 2025
Format : 1,66 – Couleur
Langue originale : espagnol - Sous-titres : français.
Éditeur : Artus Films
Bonus :
« La Femme Bilbao » : Présentation du film par Eric Peretti (2025, 38’38”)
Santiago Fouz-Hernandez à propos de « Bilbao » (2025, 11’42”, VOST)
Diaporama d’affiches et photos (2’)
Coffret comprenant trois films réalisés par Bigas Luna :
1978 : Bilbao
1979 : Caniche
1986 : Lola