C'est plus qu'une histoire de fous, plus qu'une histoire de voyous : en ces temps de clarification, l'article de Véronique Chocron (Les Echos du 6 octobre 2014) « Crédit Mutuel Arkéa veut divorcer du Crédit Mutuel-CIC » est un morceau d'anthologie. Il n'y a pas de surprise, tout est dans la logique des choses telles que déjà dénoncées (Crédit Agricole : des caisses verrouillées de l'intérieur)... mais quel aveu ! Les beaux principes - les valeurs - comme cache-sexe pour la cupidité.
Décidément, l'argent rend fou et la corruption est le poison mortel dans toutes les sociétés. Qui parle de l'identité coopérative ? Qui parle de la loi fondamentale ? De la loi du 10 septembre 1947 ? Du vrai contrôle impossible par les millions de sociétaires ? Le rapprochement s'impose avec la peur panique qu'inspirent, au Crédit Agricole, les lanceurs d'alerte (Delphine Dechaux, Challenge.fr 4 octobre)
Plus encore avec la contestation (devant le Conseil d'Etat) des règles élémentaires de bonne gouvernance... au prétexte surréaliste d'une menace pour le modèle mutualiste (La Tribune 3 octobre) : Gouvernance des banques : Crédit Agricole saisit le Conseil d'Etat.
Il n'y a pas de limite à l'hypocrisie ! Face au massacre d'une grande idée, il faudrait peut-être inventer le ministère de l'économie morale. Une économie qui serait sociale, écologique, solidaire, désintéressée. Sympathique... Ça peut exister un ministre pour un tel projet ? Peut-être faut-il inventer une vie politique qui fabrique de tels ministres... Aux urnes, citoyens.
A ce stade, les sociétaires peuvent-ils disparaître ? La question ne devient-elle pas, tout simplement, superfétatoire ? Qui les voit encore ?
Encore que... A Saintes et à Niort, ce samedi 11 octobre, les sociétaires organisent des banquets populaires. Les citoyens veulent résister la fourchette à la main (mieux que le couteau entre les dents)... et ça promet de ne pas être triste. Le pique-nique, nouveau lieu des assemblées générales.
Il est possible de tout réinventer. Ubuntu.