Billet de blog 16 novembre 2013

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Fagor : leurs dragons, nos démons

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Derrière la faillite de Fagor, drame breton, il y a le naufrage de Mondragon, la plus grande coopérative du monde, scandale (un de plus) de l'Economie Sociale et Solidaire. Mêmes dérives en Espagne et en France, même combat.

Confisquées par les sans-scrupule, les coopératives géantes vivent de l'héritage des pionniers, des militants fondateurs, des idéalistes précurseurs. Avec ce formidable outil de détournement que sont les filiales à personnalités variables mais totalement capitalistes. Et l'omerta imposée aux sociétaires. Aux millions de sociétaires.

Ça vaut pour Fagor et Mondragon comme pour Spanghero et la coopérative basque Lur Berri. Et pour cent structures. Pour dix mille structures. Toutes les filiales du Crédit Agricole Mutuel (par exemple) sont porteuses des pires dérives imposées par les voyous

D'où l'ouvrage de Jean-Loup Izambert (Edition L'Arganier, 2005) : Les démons du Crédit Agricole (dont le chapitre 2, documenté, est riche d'informations...).

La faillite de Mondragon (coopérative géante) éclairée par le dossier Fagor est exemplaire : lorsque les voyous font main basse sur les coopératives, le pire est inévitable.

En ce qui concerne - en France - le Crédit Agricole Mutuel, la même faillite est vraisemblablement envisageable (croisons les doigts !) : il est urgent de faire un état des lieux. Pour garder sous contrôle dragons et démons.

Mondragon est en difficulté... pour le Crédit Agricole, la facture est démentielle, démesurée : dix milliards volatilisés en Grèce... partie visible, car ce n'est que le détonnateur. Pire que l'emprunt russe (piloté alors par le Crédit Lyonnais), pire que « l'affaire du Crédit Lyonnais ». Les dirigeants du Lyonnais ont fait disparaître les archives (incendie du bd des Italiens). Les dirigeants de la banque coopérative ont racheté le Lyonnais pour récupérer les experts. Ils réfléchissent et hésitent. Et matraquent. L'objectif prioritaire est actuellement de continuer à imposer le silence médiatique sur les dix milliards d'euros volatilisés en Grèce (un incroyable silence : y-a-t-il encore des journalistes en France ?). Un silence grotesque imposé dans les Assemblées Générales aux sociétaires bâillonnés : la loi du 10 septembre 1947 est-elle définitivement massacrée par la Cour de Cassation ?

Il suffirait du retour dans les clous des banques coopératives (en particulier du Crédit Agricole Mutuel), du respect de la loi, pour que la France retrouve les chemins de la prospérité... Pour que les Français échappent à leurs démons et sacrifient à leur génie.

Chiche ?

Pour les développement sur ce sujet, voir le billet « Crédit Agricole et Arnaques » du 14 octobre 2013 et les liens proposés dans le 4ème commentaire du 1er novembre 2013.

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