Billet de blog 21 juillet 2015

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Foutue prostate

Abandonnons les fermes rivages de la politique et des arts pour nous lancer dans les eaux troubles de la sensualité et de l'érotisme: Marcel Nuss qui défendait ici même le droit des personnes aux capacités différentes à la sexualité nous quitte afin de mieux s'adonner au militantisme et de ne pas devenir « une vieille baderne qui radote »: choix respectable que nous ne partageons cependant pas, avides de navigation dans tous les domaines de la connaissance et de la controverse.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Abandonnons les fermes rivages de la politique et des arts pour nous lancer dans les eaux troubles de la sensualité et de l'érotisme: Marcel Nuss qui défendait ici même le droit des personnes aux capacités différentes à la sexualité nous quitte afin de mieux s'adonner au militantisme et de ne pas devenir « une vieille baderne qui radote »: choix respectable que nous ne partageons cependant pas, avides de navigation dans tous les domaines de la connaissance et de la controverse.

Si la condition féminine s’avère difficile à gérer voire à subir, la masculine, elle, serait plus facile à assumer. En effet, l'absence de conséquences de son activité sexuelle (gestation de progéniture) peut faire dériver le macho vers l'irresponsabilité dont l'afflige l'image d'épinal (foot-biére-putes-baffes). Mais là n'est pas notre propos: à chacun de vivre l'ivresse charnelle de l'âge tendre puis mûr á sa guise et dans les limites de la loi. Viennent ensuite les saisons tempérées puis froides et surgit après l'apparition des cheveux blancs ou de la calvitie un indicateur incontournable de la vieillesse chez deux hommes sur trois: l'hypertrophie de la prostate que l'on dit bénigne s'il ne s'agit pas de cancer ni de cas extrêmes.

Lorsque les symptômes se font plus pressants et que vous vous absentez trop souvent pour aller au toilettes, vous devenez un client potentiel de l'industrie pharmaceutique lourde et un patient potentiel de chirurgie, en clair: vous n'avez pas le cancer mais certains médecins vous administrent un produit redoutable qui vous soulage tout en présentant de fâcheuses conséquences. En effet, si vous êtes donneur de sang, vous voyez votre don refusé et sans voir votre libido condamnée à jamais comme dans le cas d'une opération maladroite, vous vous exposez à éprouver des éjaculations rétrogrades: votre sperme reflue vers la vessie et est évacué par l'urine.

Certes, ces contrariétés sont comparables à celles que connaissent certaines femmes avec l'hystérectomie qui les prive de leurs organes reproducteurs et peuvent être considérées comme une sorte de rituel d'initiation au troisième âge, mais elles représentent un sujet de préoccupation supplémentaire qui éloigne inexorablement l'homme de l'insouciance qui se reflète dans les sourires ou les remarques frivoles de ses cadets du jeune âge. La ménopause quant à elle concerne toutes les femmes qui atteignent la pleine maturité et représente un tournant probablement plus difficile à gérer mais comme le recours aux médicaments ou à la chirurgie ne s'impose pas à notre connaissance, la question est différente.

Si l'on admet que chez l'homme la sexualité relève en partie de l'ego, se pose un problème en cas d'acceptation du médicament: l'image de soi est forcément altérée par le refus de don du sang ainsi que par l'absence d'éjaculat, aussi n'est-il pas étonnant de voir tant de patients potentiels éviter les cabinets de consultation car l'opération qui guette en cas d'hypertrophie accrue est bien plus redoutable: la fin de toute activité sexuelle en cas de ligature accidentelle des nerfs érecteurs. Certes, il ne s'agit pas d'amputation d'un membre mais cette voie de garage définitive a de quoi faire réfléchir.

Ce problème auquel l'homme peut se trouver confronté souvent en concomitance avec la question de la poursuite ou non de ses activités professionnelles peut être partagé dans le cercle des amis ou en couple, mais sa nature en fait trop souvent un tabou occulté et ignoré puisqu'il est en prise avec la vie intime. Est-ce une raison pour le taire ?

Ces sites apportent quelques informatons utiles:

http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/cancer_prostate/6566-prostate-hypertrophie.htm

http://prioritesante.blogs.rfi.fr/article/2011/09/14/prostate-et-sexualite

http://www.prostate.fr/prostate-et-sexualite/pathologies/

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