Un flyer circulait depuis quelques temps dans les réseaux militants Education sans Frontières et en Haute-Loire plus particulièrement au Puy-en-Velay bien connu des randonneurs pour son départ vers Compostelle ou le chemin de Stevenson avec pour titre :
« MEZENC TERRE D’ACCUEIL 2021 : 9/10/11 juillet 2021 »

Trois jours pour réunir le 9, au chef-lieu du département le R.E.S.F 43, une équipe qui fait comprendre pourquoi cette formidable mobilisation cette année pour Madama Diawara et sa famille d'accueil, réunir le 10, aux Estables les R.E.S.F de 14 départements - une première depuis cinq ans - , mobiliser un maximum de monde sur le parking de la maison forestière pour monter au Mézenc ce dimanche 11 juillet pour proclamer avec cette banderole de 20 mètres "Bienvenue aux réfugiés", banderole portée sur ce mont voilà cinq ans (vous saurez pourquoi en écoutant Christine ci-dessous) pour réagir à quelque propos nauséabond d'un encore là pour quelque temps.

Les Estables, à 40 mn du Puy, bourg bien connu des randonneurs et montagnards, amoureux de la beauté des espaces champêtres, de l'air bienfaisant aux confins de la Haute-Loire à quelques kilomètres de l'Ardèche en direction de Borée ou du Mont-Gerbier de Jonc ; les Estables, sous un soleil éclatant et sûr comme réponse à cet appel :
« Parce qu'il n'y a pas d'étrangers sur cette terre,
Parce qu'il n'y a qu'une seule humanité,
Parce que migrants, nous le sommes tous, d'une façon ou d'une autre,
Parce que l'instrumentalisation des questions migratoires à des fins électoralistes depuis des années, a créé un climat délétère et extrêmement dangereux,
Nous monterons au sommet du MEZENC dimanche 11 Juillet 2021, déclarer notre solidarité envers les personnes exilées et demander un accueil humain et fraternel. Gravir cette montagne, c’est le symbole de notre volonté d’élever le débat et de faire grandir l’humanité tant maltraitée par des discours haineux.

"De tous temps et en tous lieux, l'accueil des réfugiés, ces hommes et femmes qui fuient les persécutions, la guerre, la misère, les désastres environnementaux, est un acte d'humanité et un impératif moral.
Cet évènement "Mézenc Terre d'Accueil 2021" est organisé du 9 au 11 juillet par RESF43, collectif de soutien aux migrants et demandeurs d'asile, Réseau Education Sans Frontières. Ce collectif de syndicats, associations, organisations et citoyens, accompagne les personnes migrantes, demandeuses d'asile, familles déboutées du droit d'asile, jeunes migrant.es, pour l'obtention de leurs droits, droit au travail, à la scolarisation, à une vie digne, à la sortie de l'assistanat par l'Etat et les associations humanitaires. Contact : resf43@riseup.net www.facebook.com/RESF43 ».
Ce billet pour chroniquer cette journée du 11 juillet. Un autre apportera dans quelques jours les échos de ces deux jours précédents pour transmettre les paroles de migrants, la fraternité, l'engagement et la mobilisation des familles d'accueil et accompagnant·es pour refuser la maltraitance des exilé·es et réfugié·es.
Les voitures laissées sur le parking, nous prenons peu à peu le chemin vers une plate-forme où deux barnums sont dressés pour assurer une restauration de sandwichs et de quiches et breuvages divers. De quoi rassurer pour emprunter tranquillement le chemin vers le sommet à la croix voire l'autre avec sa table d'orientation et le vent léger du jour ne nécessitant pas la laine habituelle quand bien même l'aube se perdait dans la brume, un classique du lieu.
Il suffit de passer la route - pas le pont comme chantait l'ami Brassens – pour prendre le chemin relativement caillouteux et racinaire sous l'ombre des arbres avant de déboucher sur la prairie peu avant le sommet alors bien visible. Sur la vidéo, vous noterez au passage le port de la banderole porté par un militant comme un paquet léger (!), les conversations bon train sur une montée au pas de chacun·e.
Parvenue au sommet nord (Haute-Loire), la banderole monumentale est déployée à même les rochers, tenue par une ribambelles de servants qui ne font pas semblant. Costaud la banderole ! Fabriquée pour servir et pas qu'une fois ! Ce sommet envahi par les militant·es se trouvent du coup un peu étroit et chacun·e prend le chemin en descente entre les deux sommets - celui sud est le sommet ardéchois plus haut à 9 mètres près, double sommet, caractéristique du profil du Mézenc comme l'observatoire l'est au Puy-de-Dôme.

Christine, RESF43, organise une chaîne humaine, symbole de celle de la solidarité comme si tous les gars et les filles du monde pouvaient un jour se donnait la main. La banderole est déployée à nouveau quand la sono portative clame l'appel du Mézenc par la voix de Christine (texte ci-dessus).


Certain·es alors s'aventurent sur les autres promontoires du Mézenc dans un splendide soleil d'après-midi que tempère, elle-même bienvenue, la fraîcheur d'altitude (1753m). Les paysages bien dégagés jusqu'au loin permettent de voir, parfois de nommer, de tous côté. De là, certains aperçoivent le rocher de Soutron, le lac d'Issarlès tout petit au loin et bien d'autres lieux que la table d'orientation de basalte noir indique. D'autres commencent la descente vers les barnums où nous nous retrouvons autour d'un pot, d'un casse-croûte servi avec le sourire pour entamer ou poursuivre discussions, réflexions et amitiés solidaires dans une vraie et rare fraternité.
Sur le sommet nous rencontrons Renaud Daumas conseiller régional écolo-Union de la gauche non encarté, seul élu d'opposition en Haute-Loire, avec son écharpe bleue et rouge, fer de lance de la lutte contre contre la déviation de la RN 88 en Haute-Loire (contournement du Puy-en-Velay) dont les travaux ont commencé en janvier 2021 et vont détruire de nombreux espaces naturels pour gagner quelques minutes. Nous avons aperçu sur une photo une autre conseillère régionale avec son écharpe.

