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Billet de blog 20 juin 2024

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Il n'y a pas d'autre choix que de voter pour le Nouveau front populaire

De quelques mauvaises raisons pour ne pas voter Nouveau front populaire

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On ne peut qu’être content de la création de ce Nouveau Front Populaire (NFP), en réaction au danger de l’arrivée d’une peste brune au pouvoir. Et pour une fois, les organisations politiques de gauche ont su, en quelques jours, taire leurs querelles pour être à la hauteur de l’évènement créé par la décision irresponsable de ce pantin politique que n’a cessé d’être Macron.

Sans étonnement, tous ceux qui craignent beaucoup plus une gauche redistributive au pouvoir qu’un RN dont ils partagent au fond les idées essentielles (comme l’immigration et l’insécurité) hurlent au loup et tentent de susciter des réactions de rejet dans la population, au motif d’incompétence dans la gestion du pays (comme Lemaire qui est bien placé pour savoir ce qu’incompétence veut dire), d’atteintes à la liberté (au point que tous les manifestants regretteront leur encadrement débonnaire par la police sous Macron ?), d’incompatibilités irréconciliables (qui font se retourner de nombreuses fois Léon Blum dans sa tombe[1]), ou d’antisémitisme généralisé à LFI, l’utilisant sans vergogne et sans vérification des rumeurs comme quand Attal déboule (c’est le mot), au mépris de toute légalité dans le conseil d’administration de la Fondation des sciences politiques pour la menacer de couper ses subventions sous prétexte qu’à l’occasion de l’occupation d’un amphi à Sciences Po pour soutenir la Palestine, une étudiante aurait été interdite d’entrée parce qu’elle était juive, une fake news démentie par les étudiants juifs qui participaient à l’occupation.[2]

Au-delà de cette anecdote, il faut souligner l’absence totale de scrupule ou d’honnêteté intellectuelle chez tous ceux qui font l’équivalence entre critiquer la politique d’Israël (dont les effets dramatiques sur le peuple palestinien ne peuvent que soulever la colère et l’indignation) et être antisémite. A ce compte-là, de nombreux juifs, qui protestent dans leur pays contre ce massacre le sont aussi.[3] La palme devant sans doute être attribuée à Alain Finkielkraut, qui déclare qu’il sera peut-être « contraint » (le pauvre) de voter RN pour « faire barrage à l’antisémitisme ». Là, Léon Blum doit effectivement se retourner dans sa tombe.

Et bien entendu les médias aux ordres ou sous influence ne cessent d’insister sur cette « faute morale » que serait une union avec LFI. Il faut écouter sur LCP, lors d’un débat entre Aurore Lalucq et Marc Ferracci, comment la « journaliste » ne cesse d’interrompre Aurore Lalucq pour essayer de lui faire dire qu’elle a mangé son chapeau en participant aux négociations qui ont abouti au NFP. On n’est plus dans l’information ou l’animation d’un débat, mais dans la plus grossière désinformation.

Sans surprise non plus, Mélenchon est sur le devant de la scène, les « journalistes » intimant aux représentants du NFP « d’avouer » qu’il sera forcément premier ministre, un aveu jamais obtenu mais qui pour ces journaleux sans conscience professionnelle serait le signe d’une France s’enfonçant dans le chaos. Donc finalement peu importe que l’aveu n’advienne pas, le « risque » qu’ils évoquent suffit à insinuer que c’est possible, rendant donc selon eux un vote pour le NFP condamnable.

On ne peut que craindre que l’éviction de quelques sortants LFI pour les législatives, alors qu’un des points actés par le NFP était la reconduction de tous les sortants, ne dissuadent les électeurs de gauche allergiques à Mélenchon de voter NFP. C’est un acte irresponsable et politiquement contreproductif de la direction de LFI, et d’abord de Mélenchon, repris évidemment par les médias en majorité hostiles au NFP et y voyant le premier acte d’une gestion politique antidémocratique.

Pour autant, même s’il faut le condamner, il ne faut pas confondre contradiction principale et contradiction secondaire. Ne pas voter NFP ou s’abstenir sous prétexte que Mélenchon pourrait devenir premier ministre, c’est voter Macron ou Bardella. Autrement dit, au motif d’une possibilité qui n’a aucun fondement (rappelons que Mélenchon premier ministre ne fait pas partie du programme du NFP et n’est qu’un chiffon rouge agité par tous ceux qui craignent comme la peste l’arrivée du NFP au pouvoir), on laisserait le champ libre pour un partisan de Macron ou de Bardella.

On peut certes trouver que Mélenchon devient de plus en plus un obstacle à l’union et que sa personnalité est insupportable, mais dans ce cas, ne pas voter NFP, c’est risquer de redonner le pouvoir à Macron et c’est finalement juger que l’argument de la personnalité borderline ne joue pas dans son cas[4]. Trouve-t-on vraiment celle de Macron plus attirante quand il a donné depuis 2017 tant de preuves de son narcissisme, de sa mégalo et de son arrogance ? D’autant qu’il a déjà annoncé qu’il continuerait la même politique, avec le plus tôt possible la réforme de l’assurance chômage. Quant à Bardella, sa personnalité reste pour l’instant moins importante, comme le montrent ses propos dans des réunions publiques ou des interviews où ce sont d’abord des « éléments de langage » qui sont prononcés, qui auraient été les mêmes si le candidat avait été un autre, donc pas révélateurs de la façon dont il se comporterait en étant au pouvoir. Ici ce qui compte, c’est moins la personnalité que les orientations politiques qui elles sont connues et qui, j’espère, sont suffisantes pour qu’un électeur de gauche anti-Mélenchon n’est pas l’idée de voter RN.

Il y a aussi un autre « argument » qui veut justifier le terrible danger qui menace la France si le NFP remporte les élections[5] c’est celui de l’irréalisme de son programme, que tous les « économistes sérieux » (traduisez ceux qui sont pour Macron) jugent au choix délirant, inapplicable, contraire aux « lois de l’économie » (bien plus contraignantes sous le capitalisme que celles de la nature, comme on le voit avec la lutte bien timide contre le réchauffement climatique), ou faisant de la France un pays de seconde zone. Risque d’autant plus grand que ce programme a été concocté en quelques jours, une preuve de plus de sa faiblesse.

Là-encore c’est faire porter le débat sur un point sur lequel on ne peut pas avoir de certitudes. S’il y en a une, c’est que ce programme, comme tous les autres, ne sera jamais appliqué dans toutes ses dimensions. Donc dire qu’il n’est pas financé, un reproche récurrent à tous les programmes, est en réalité tellement dépendant des décisions qui ne seront prises qu’une fois au pouvoir, des réactions des groupes sociaux et des acteurs économiques qui ne peuvent être anticipées qu’avec la plus grande précaution[6], qu’en réalité on ne peut le savoir qu’après coup.

Le débat sur les programmes n’est pas de savoir s’ils sont financés ou pas, mais de juger de leurs grandes orientations. Pour le NFP, l’abrogation de la réforme des retraites ou de la loi sur l’immigration et l’insistance mise à la reconstruction des services publics sont une preuve de son écoute de la population qui a majoritairement refusé ces lois passées au forceps et se désespère de la casse de ces services qu’a entraîné la politique macronienne. Sur ce plan[7] son programme est nettement antagoniste avec la politique néolibérale menée à la contrainte par Macron depuis 2017. Pour le NFP, la dépense publique est d’abord un investissement (ce qui ne veut pas dire qu’elle doit être incontrôlée, mais que son efficacité se juge aux buts poursuivis) et doit déboucher sur des recettes croissantes qui conduisent à mieux vivre pour la plupart. C’est l’exact opposé de ce point de vue du cycle infernal néolibéral qui ne cesse de couper dans les dépenses pour ensuite s’apercevoir que les recettes restent faibles et justifier ainsi de nouvelles coupes budgétaires, conduisant à une spirale de dégradation des services publics et … à la montée du RN.

Pour ce dernier, on sait dès à présent que le climat sera oublié, que les ultrariches ne seront pas touchés et que sa fixation sur la préférence nationale (outre qu’elle anticonstitutionnelle) tourne le dos à l’idée de solidarité et d’humanisme. C’est largement suffisant pour ne pas vouloir voter pour eux. On peut d’ailleurs ajouter un autre argument qu’avance Olivier Passet quand il note que vouloir discréditer ce programme auprès de ceux qui sont tentés par le RN au moyen d’une déconstruction rationnelle de son contenu, c’est « peine perdue. La pédagogie de la peur, du déclin et du « no alternative » utilisée par les gouvernements successifs depuis des décennies a fini par enfanter ce qu’elle devait enfanter ». C’est bien pourquoi pendant la campagne des européennes, Bardella s’est bien gardé d’avancer un programme, se contentant de ressasser le refus de l’immigration, l’insécurité croissante (même si c’est faux) et la préférence nationale. Et pour cette campagne, il ne cesse de multiplier les déclarations contradictoires, expliquant sur Bfm business que ses premières mesures concerneront le « pouvoir d’achat » (baisse de la TVA sur l’énergie et les produits de première nécessité) et devant des patrons rencontrés à huis clos (selon Bfm.com sur X), qu’il ne le fera pas (seule la baisse de la TVA sur l’énergie serait conservée), proposant de revenir sur la réforme des retraites pour ensuite en repousser le moment ou ne mentionnant plus la suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Construire une réfutation de ce programme évanescent devient bien difficile et n’a guère de chance de convaincre les électeurs du RN de changer leur choix.

En revanche, pour Macron, on n’est pas dans le futur imprévisible. Le « programme » a été mis en œuvre en force, contre la majorité, et il a annoncé sa poursuite. Là, il n’y a pas non plus de question de financement. On sait que les ultra-riches continueront à ne pas payer d’impôts, que les travailleurs s’épuiseront plus longtemps au travail, que l’hôpital, l’enseignement, la justice, la recherche continueront à se dégrader (là on peut parler de problème de financement) et que les chômeurs seront encore plus stigmatisés.

Finalement, tout est là pour savoir sans trop de risque d’erreur pour qui voter. Hésiter ou ne pas le faire c’est soit accepter que le RN arrive au pouvoir avec à sa disposition un arsenal de lois répressives qui ont commencé à être votée sous Sarkozy, « améliorées » sous Hollande et poursuivies avec constance sous Macron et Darmanin, qu’il se fera un devoir et sans doute un plaisir de « perfectionner », soit que Macron puisse continuer sans vergogne sa politique de classe.

Enfin, il y a un dernier argument qui pourrait être avancé pour justifier un refus de vote qui ne repose pas sur un détricotage technique de la pertinence économique du programme du NFP mais plus fondamentalement sur l’ambition qu’il porte et qu’on peut résumer schématiquement par un choix entre un capitalisme qui se veut vert et social (version Glucksmann notamment) et le début d’une sortie du capitalisme.

Il est clair que la seconde option n’a pas le vent en poupe et suscite des quolibets, voire pire. Et il est tout aussi clair que c’est la première qui est proposée dans le programme du NFP. Ce programme, il n’est nul besoin d’en évaluer le coût[8]pour juger qu’il est essentiellement redistributif ce qui veut dire qu’il ne remet pas en question la logique d’accumulation au cœur du capitalisme, faisant du partage de richesses toujours croissantes l’enjeu politique sans remettre en cause leur nature (rappelons-nous Fabien Roussel qui nous disait qu’il fallait produire plus de tout et qui aujourd’hui assure qu’il se sent prêt à devenir premier ministre[9]).Yves Guillerault dans un billet plein de lucidité nous l’explique sans détour : « Le pouvoir d’achat n’est que l’illusion d’un pouvoir. C’est juste tenter de réajuster à la marge le partage du gâteau, mais un gâteau qui reste celui du capitalisme et dont les portions resteront irrémédiablement inégalitaires sous le joug des dominants ». Et Romaric Godin fait de même en notant que « Toutes les forces politiques prétendent, d’une façon ou d’une autre, relancer la croissance et trouver un nouvel élan dans le capitalisme actuel » et que l’enjeu est « de sortir de l’impasse de la décroissance capitaliste actuelle pour passer à une société réellement libérée de l’impératif de croissance ». Malheureusement, cette orientation « ne fait pas l’unanimité à gauche et reste très minoritaire dans l’opinion » ce que je constatais aussi dans un ancien billet en évoquant une sortie du capitalisme à la fois nécessaire et impossible (aujourd’hui).

Ce constat finalement sans illusion sur la possibilité que le NFP passe d’une option redistributive à une option de transformation profonde de notre mode de production, où, comme le dit Romaric Godin en conclusion de son texte ce « cercle vicieux entre crises politiques et économiques ne semble pas près de prendre fin », pourrait en conduire certains à se désengager du résultat des élections et à s’abstenir d’aller voter.

Je pense que ce serait une erreur dans la situation dramatique où nous sommes. Soit Macron continue sa destruction méthodique du programme du Conseil national de la résistance comme le conseillait déjà Denis Kessler, alors n°2 du Medef, en 2007 dans la revue Challenges, soit le RN arrive au pouvoir, de plus dans une Europe elle-même se droitisant, soit c’est le NFP qui, même s’il ne porte aucune ambition de rupture avec le capitalisme, créé quand même la possibilité pour des mouvements sociaux portant cette ambition de développer leur activité dans des conditions moins contraintes qu’avec un Macron ou un Bardella au pouvoir.

Ne pas voter NFP relèverait de la même faute logique qu’a été le refus de l’union de la gauche au premier tour des présidentielles en 2022. Se présenter en ordre dispersé a éliminé Mélenchon du second tour et donc la possibilité, d’une victoire possible, condition nécessaire (certes pas suffisante) à la mise en œuvre d’une politique s’affirmant différente.

Ne pas voter c’est favoriser le pire ou la poursuite du macronisme, voter NFP c’est rendre possible un mouvement social exigeant des transformations suffisantes pour qu’une rupture s’amorce. Ne pas le faire au prétexte qu’elle n’est pas certaine ou seulement improbable c’est oublier que les acquis principaux du Front populaire en 1936 n’ont pas été obtenus par l’application d’une programme finalement peu ambitieux mais après les débrayages qui ont commencés dès le 11 mai 1936, huit jours après le second tour.

Ce sont les hommes (et de plus en plus les femmes) qui font leur histoire dans les conditions directement données et héritées du passé.[10] Ce passé ne sera pas le même si c’est Macron ou Bardella ou le NFP. Mieux vaut des lendemains qui chanteront peut-être que des lendemains que l’on est sûr de regretter.

[1] On ne compte plus les références à ce pauvre Blum qui s’agite dans sa tombe, de Macron à Cazeneuve en passant par le député RN Julien Odoul, qui, n’en doutons pas aurait sûrement été un de ses farouches partisans en 1936. On lira avec intérêt ce qu’en pense Antoine Malamoud, l’arrière-petit-fils de Léon Blum, en particulier sur l’état des relations, tout sauf cordiales, entre les diverses forces de gauche avant l’accord sur un Front populaire, mais qui n’ont pas été un obstacle à l’union et aux acquis du Front populaire. Ceux qui insistent sur la terrible campagne qu’aurait subie Raphaël Glucksmann qui prouverait l’impossibilité d’une alliance avec LFI, outre qu’ils sont pour la plupart des soutiens du macronisme ou de la droite, donc loin d’être objectifs, font preuve d’un aveuglement de classe qui n’a pas été partagé par Léon Blum.

[2] Si l’étudiante a été refoulée c’est parce qu’elle voulait prendre des photos, ce que les étudiants présents considéraient comme un risque pour eux-mêmes dans la « démocratie » macronienne.

[3] Sur l’antisémitisme de LFI et les fausses équivalences (comme celle entre antisionisme et antisémitisme), la tribune publiée dans Mediapart le 17 juin dit l’essentiel.

[4] Le raisonnement s’applique aussi aux abstentionnistes pour ces élections. J’ai toujours vu la montée de l’abstention depuis au moins vingt ans moins comme un désintérêt pour la politique, que le seul geste politique qui restait à ceux qui n’attendaient plus rien des politiques néolibérales suivies dès 1983. Le quinquennat de Hollande étant le point d’orgue de cette lente dégradation de l’espoir de changements réels qui a réduit à néant la confiance de beaucoup de nos concitoyens dans les partis politiques, fussent-ils autoproclamés de gauche. J’ajoute que la candidature de Hollande sous la bannière NFP montre que le PS n’a pas tiré les leçons de sa calamiteuse gestion du pays et du rejet qu’il a suscité dans la population, mais elle ne doit pas justifier un refus de voter NFT pour les mêmes raisons que je tente d’exposer dans ce billet.

[5] Il faut à ce propos noter l’incohérence totale de Macron quand il justifie sa décision de dissolution par le fait qu’il ne peut plus gouverner avec une majorité relative (premier mensonge puisqu’il a fait passer à coup de 49-3 nombre de lois scélérates) alors que l’état de l’opinion montre à l’évidence que les trois issues aux prochaines élections les plus probables sont 1) la victoire du RN, 2) la victoire du NFP, 3) l’absence de majorité avec une Assemblée plus à droite comprenant moins de macronistes. Dans les deux premiers cas, il ouvre la porte aux « extrêmes » qu’il voue aux gémonies, et dans le dernier l’Assemblée sera encore plus ingouvernable qu’aujourd’hui (de son point de vue).

[6] Ce qui peut cependant être anticipé en observant les réactions des opposants au NFP c’est le combat acharné qu’ils mèneront pour que ce programme soit un échec, ce qui fait que les prophéties catastrophiques d’un Bruno Lemaire, sont en fait davantage une menace qu’une prévision.

[7] Mais aussi dans sa volonté de mener une lutte réelle contre le changement climatique (inexistante sous Macron), même si sur ce point on ne pourra vraiment juger qu’avec des actes concrets dont on pourra vérifier l’efficacité.

[8] Je sais très bien que ne pas le faire risque d’induire l’idée, soit d’une incapacité à le faire qui disqualifierais celui qui le propose, soit de refuser un débat public visant à éclairer les citoyens (avec ce que cela implique de démission intellectuelle ou de déni de démocratie). Et sans doute que dans l’état actuel de la société, où les « experts » et les médias font leur fond de commerce de ces débats, il est nécessaire d’aborder des questions liées au financement, comme celle qui s’est tenue au moment de la réforme des retraites quand le gouvernement la justifiait au motif d’un déficit futur de 17 milliards et qu’Attac montrait que cette somme pouvait aisément être trouvée sans changer le droit de prendre sa retraite. Mais ces débats sur le financement des programmes loin d’éclairer les citoyens ne peuvent que les laisser fort dubitatifs devant ces « experts » qui ne sont pas d’accord. C’est que la finance, comme le dit si justement Pierre-Noël Giraud, c’est un commerce de promesses, c’est-à-dire un transfert de richesses dans le futur dont on ne peut pas, par définition, savoir à l’avance ce qu’il donnera (sinon qu’il y aura des perdants).

[9] Une annonce plus inquiétante qu’une (im)probable prise de fonction par Mélenchon, tant elle révèle d’une part une soif de notabilité dérisoire et, d’autre part, l’incompréhension complète du contexte politique présent. Pense-t-il vraiment que ce type d’annonce après un score de 2% aux européennes puisse convaincre de nombreux électeurs de voter NFP ?

[10] Comme l’écrit Marx (moins les femmes) dans Le 18 brumaire de Louis Bonaparte.

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