La motion de censure est un moyen mis au service des Parlementaires, qui disposent d’un droit et d’un devoir de contrôle, sur l’action du gouvernement. Depuis la dissolution de juin 2024 dans une Assemblée nationale, dont la composition ne satisfait personne, l’usage de la motion de censure a pris une coloration d’une lutte politique au sens le plus politicien qui soit : électoraliste.
Dimanche 2 février 2025, à l’heure où je mets la dernière main à ce billet les médias nous informent que François Bayrou aura recours au célèbre article 49-3 de la constitution. Quelle seront la position du PS et celle du RN ?
Lundi 3 février à 14hje mets en ligne ce billet ; le PS et le RN n’ont pas encore décidé de leur position vis-à-vis de la motion de censure déposée par LFI.
François Bayrou, récemment nommé Premier ministre, a fait face à une polémique après avoir choisi de présider le conseil municipal de Pau, où il est maire, plutôt que de se rendre à une réunion de crise sur la situation à Mayotte, dévastée par le cyclone Chido. Ce n’est vraiment pas de chance -pas de pot[1]- pour le Palois Bayrou.
Ce qui est intéressant et remarquable à propos de l’École c’est que tout le monde en parle comme si chacun la connaissait parfaitement alors que – y compris au sein de son personnel – rares sont ceux qui en connaissent bien l’histoire et le système de gouvernance.
Nicolas Sarkozy n’a pas échappé à critiquer l’École et son personnel en toute ignorance de ce qu’elle est vraiment.
« Cela ne concerne pas l’un des belligérants à l’exclusion de l’autre : au camp d’extermination répondent Nagasaki et Hiroshima, qui ont tout autant déchiré l’histoire et les consciences et, dans les deux cas, de manière radicale, en attaquant les racines mêmes de l’hominité : non pas seulement le temps de l’histoire, mais celui de l’hominisation[1]. » Michel Serres.
« Ne parlons pas de déni de démocratie », estime la présidente de l’Assemblée nationale contrairement aux partis d’opposition pour qui l’attitude du président Macron constitue un déni de démocratie. Face à cette polémique je mettrai une citation attribuée à l’abbé Sieyès, un des inspirateurs de la Révolution de 1789 : « Il faut que la France soit une république, pour ne pas être une démocratie ».
Bientôt les historiens parleront de « l’affaire de la dissolution » parce que la façon dont Emmanuel Macron a décidé, subrepticement, la dissolution de l’Assemblée nationale et la gestion de la crise subséquente notamment due à l’absence de majorité à l’issue des élections législatives, place cette dissolution entre Fin de partie de Samuel Beckett et Dom Juan de Molière.
Le bonapartisme ambiant a joué un rôle décisif dans l’élection de Louis-Napoléon en décembre 1848. Sans le renoncement de F. Hollande et la descente aux enfers de F. Fillon, qu’aurait été Emmanuel Macron en 2017 ? A défaut d’une aura personnelle l’un se raccrocha à l’image d’un glorieux aïeul, l’autre se montra en rédempteur. Le premier se mua en Empereur, le second se comporte en monarque !
Et maintenant que vais-je faire / De tout ce temps que sera ma vie / De tous ces gens qui m’indiffèrent / Maintenant que tu es partie
Ce premier couplet de la chanson de Gilbert Bécaud illustre bien la situation dans laquelle se trouvent les électeurs (trices) français (es) au lendemain de cette élection législative ubuesque. La raison et la cohérence politiques ne sont pas au rendez-vous.
Après la dissolution beaucoup de citoyens électeurs se sentent floués : leur vote de barrage au Rassemblement National exacerbe les querelles partisanes et semble, de surcroît, remettre en selle Macron bien que son parti soit celui qui a perdu le plus de sièges à l’Assemblée nationale. Finalement n’est-ce pas la Démocratie qui est la plus cocue dans cette aventure délirante ?