Dans le club, je suis pas le seul qui s’interroge. Et j’ai maintenant assez d’ancienneté pour avoir des potes (enfin, je veux le croire) dans les deux camps. On est tous un peu passionnés, donc un peu virulents. On a tous nos p’tites phobies. On a tous une certaine aptitude à la connerie, mais aussi une aptitude à la justice.
Y a les pour.
Y a les contre.
Y a ceux qui sont ni pour ni contre, bien au contraire,
C’est de ceux-là que je fais partie.
Si je suis pas contre, c’est parce que je suis pour.
Si je suis pas pour, c’est parce que je suis contre.
Déjà, j’en suis pas, parce que j’ai jamais participé.
La manif, à part quand j’étais petit, c’est pas mon truc.
Après, j'en suis pas, parce que mon gilet jaune, il est sous le siège du kangoo (essence).
Pourtant, j’en suis quand même : je respecte le fait de bouger son cul.
Quand je vois l’incendie et la fumée, le pillage et la violence, la casse, l'insulte odieuse, les slogans infâmes, je suis contre.
Quand je vois les gens qui popotent et papotent et rigolent et pleurent, je suis pour.
Une main arrachée, le proprio de la main, il a été un peu con.
Un œil arraché, le proprio du LBD, il a été un peu con.
Vla une tiote synthèse. Deux ou trois images piratées sur deux ou trois billets.

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J'ai pas mis le gilet jaune, comme ces deux jolies filles femmes nanas, mais quelque part j'en suis quand-même.
Et ça, c'est quoi ? C'est en résumé un truc vachement développé, en hyper long, en grave large et en travers ici.

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L'idée est semblable à cette autre : c'est pas parce que phrase A implique phrase B que phrase B implique phrase A. C'est pas parce qu'il y a un ver dans la pomme qu'il faut pas la bouffer. Au contraire : what's good for a worm is good for you.
Maintenant, y a quand-même un truc qu’i faut dire : les gilets jaunes, à eux tous, ils constituent un panorama, un horizon, un peuple. Le fait qu’ils soient au complet, avec des gentils et des méchants, des purs et des pires, un peu de fachos, un peu de gauchos : voilà le peuple.
Depuis deux ou trois billets, j’exprime mon cher désir d’un parti des gens. Quelque part, les gilets jaunes, ils ont commencé. Il faut passer maintenant du stade de la manifestation à celui de la construction.