M. Macron n’affectionne guère les conférences de presse car celle-ci n’était que la deuxième en plus de six ans de mandat. Il a bien tort puisque les journalistes soigneusement sélectionnés pour lui poser des questions ont su se montrer dignes de la confiance qu’il leur a accordée en se montrant bienveillants et respectant la règle interdisant les relances.
Le décor derrière lui était à lui seul un symbole : la devise de la République y était écrite avec le mot fraternité en plus petits caractères que les deux premiers. Plutôt bien vu après la loi immigration. L’heure est au « réarmement et à la régénération », alors la fraternité…
« Réarmement civique » d’abord. Les enfants vont apprendre la Marseillaise à l’école car « c’est ce qui nous unit ». Personne ne lui a dit que c’était déjà le cas… Le nombre d’heures d’éducation civique va être doublé. Le gouvernement précédent avait déjà annoncé des cours de cuisine et des cours d’empathie. Voilà que M. Macron annonce aussi plus d’heures d’histoire de l’art, du théâtre au collège et plus de sport. Personne n’a posé la question des postes nécessaires et du budget. On ne va quand même pas importuner le président avec ces détails sordides : l’intendance suivra, voilà.
L’uniforme à l’école sera généralisé en 2026 si l’expérimentation lancée dans une centaine d’établissements volontaires se révèle concluante. Quelque chose me dit que la conclusion sera positive puisque Madame Macron y est favorable. A 200 euros l’uniforme pour 10 millions d’élèves, cela va coûter 2 milliards d’euros à l’État et aux collectivités locales. Certaines n’arrivent plus à chauffer correctement les salles de classe sans parler de les rénover mais les désirs de Marie-Antoinette n’ont pas de prix et c’est toujours cela que les feignasses d’enseignants du public n’auront pas.
La pièce maitresse du réarmement civique sera bien évidemment la généralisation du Service National Universel en classe de seconde, pris sur le temps scolaire car apprendre à marcher au pas, c’est une compétence essentielle dans la France de M. Macron. Coût prévu de ces nouveaux Chantiers de la Jeunesse : plus de deux milliards d’euros selon un rapport d’information du Sénat. Quand on aime dresser la jeunesse, on ne compte pas. Vu le nombre de cas de harcèlement sexuel, de propos racistes, de brimades et d’humiliations rapportés dans l’expérimentation du SNU (voir ici et là), voilà qui va indiscutablement aider à diffuser « les valeurs de la République » et à « faire nation ».

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M. Macron a annoncé un n-ième durcissement des conditions d’obtention des allocations de chômage car la France « manque de travailleurs ». Et comme « l’immigration est un problème », les Françaises vont être invitées à contribuer au « réarmement démographique » pour fournir de la main-d’œuvre au patronat. Il faudrait quand même se montrer sélectif dans cette affaire et dissuader les Françaises un peu basanées de procréer. « Pour que la France reste la France » selon la formule qu’il a empruntée au slogan de campagne d’un autre admirateur du pétainisme.
Mettre les chômeurs (=fainéants) au boulot, faire des enfants, chanter la Marseillaise et lever les couleurs tous les matins.
Travail, famille, patrie.

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