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Les trains de nuit : une mobilité d'avenir

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Billet de blog 2 juin 2024

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Les trains de nuit : une mobilité d'avenir

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Les trains de nuit ont besoin de subventions de service public

La compagnie Midnight Trains a tenté de relancer plusieurs lignes de nuit en Europe. Elle vient de jeter l’éponge, dénonçant un manque de soutien des pouvoirs publics. Convaincue que l’avion propre ne deviendrait pas une réalité avant la fin du siècle, cette start-up s’était lancée pour décarboner les voyages longue distance en proposant des trains de nuit.

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Les trains de nuit : une mobilité d'avenir

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le collectif « Oui au train de nuit » appelle à investir sur les infrastructures déjà en place pour construire une alternative écologique à l'aviation sur des distances supérieures au TGV. Le train de nuit permet de voyager sur 1000 à 1500km, sans perte de temps, pendant notre sommeil. A l’échelle de l’Europe 100 millions de passagers par an pourraient être transportés à bord de 350 lignes de trains de nuit à partir de 2035. Pour la France, « Oui au train de nuit » propose un schéma de 30 lignes de nuit nationales et internationales, capables de transporter 10 millions de passagers par an.

Mais si l’UE finance les nouvelles infrastructures pour la Grande Vitesse, elle refuse de subventionner les trains de nuit. De plus l’UE restreint les possibilités pour les États membres de les financer, en interdisant par exemple les subventions de type « Obligation de Service Public » (OSP) sur la partie du parcours hors de leur territoire national. C’est pourquoi la France subventionne uniquement la portion française du Paris-Berlin/Vienne. En 2021 l'UE a lancé un plan d'action pour les trains de nuit, avec un budget de... zéro euros. Elle avait d'ailleurs choisi la start-up Midnight Trains parmi 10 projets phares à soutenir, avec ce même budget. Midnight avait longuement raconté les difficultés de négociation et les attitudes peu favorables aux trains de nuit des ministères, de l'UE et de la Banque Européenne d'Investissement (BEI).

Presque tous les trains « lents » bénéficient de subventions de service public, dans tous les pays du monde : les trains régionaux, les métros, les tramways et les trains Intercités. L'exigence européenne de fonctionner sans subventions mène donc à une impasse : aussi bien Railcoop que Midnight Trains ont échoué à exploiter des trains en « open access », c'est-à-dire sans subventions.

Pour le train régional, le voyageur paye 30% du coût, le reste étant subventionné par les régions. Les trains de nuit s'autofinancent mieux : entre 50% et 80%, selon les pays. Il reste donc une part à financer par les pouvoirs publics, d'autant plus sur la période intermédiaire actuelle où l'aviation bénéficie de carburant défiscalisé ou de TVA à 0%. Les niches fiscales favorables à l'avion induisent dans la pratique une pression à la baisse sur les prix du billet qui fausse le marché et qui asphyxie les trains de nuit, juste en dessous du seuil de l'équilibre économique.

Illustration 1
Rendez-vous pyjama le 1er juin 2024 en gare de Cluses pour demander à l’État de financer le retour des trains de nuit vers les territoires de montagne

Une autre action a lieu le 31 mai 2024 à Lisbonne pour le retour des trains de nuit internationaux et pour lancer un message à l'Europe. « Oui au train de nuit » et « Back-on-Track » ont interpellé les eurodéputés via un questionnaire : voir les réponses sur ouiautraindenuit.wordpress.com

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