La confirmation électorale du concept de bavarnaüm et l’affirmation internationale de son équivocité montrent qu’il ne faut rien attendre de l’Élysée. Le blocage est parisien et institutionnel, parce que tout y centralisé. La solution ne viendra donc pas de la capitale. Sinon dans plusieurs jours, semaines, ... à force de lassitudes. Il s’agira plus d’une abdication que d’une solution.
Puisqu’une semaine après leur défaite, les " mauvais joueurs " jouent encore avec le pays et que ce qui se dit à Paris ne traduit pas ce qui se pense dans tout le pays ; il faut constater que les chamailleries picrocholines de la capitale, indignes des fonctions, font obstacle aux aspirations sociales et solidaires des populations, que le pouvoir ignore et méprise.
Aux citoyennes et citoyens de tout le pays donc - y compris de Paris - d’en tirer les conclusions, de se réapproprier le débat politique puisque le résultat du scrutin est discuté, contesté, par celles et ceux qui doivent s’y soumettre.
Plutôt que d’en appeler Aux armes... - comme y invite l’hymne national - que les citoyennes et les citoyens aillent chercher les cahiers de doléances dans les mairies, qu’elles et ils en discutent en comité pour présenter des synthèse au niveau départemental. Ce que s’est refusé de faire le pouvoir depuis des années. Preuve de son mépris pour la démocratie.
Puis qu’elles et ils s’invitent à fédérer les comités départementaux pour en sortit la liste des incohérences qui minent la vie des populations et expliquent leur mécontentement, que le pouvoir persiste à négliger.
Il s’agit de faire l’inventaire et poser le bilan des problèmes pour identifier les mesures nécessaires à les résoudre. Ce qui n’est jamais fait ni rendu accessible par les journalistes.
Aucun journal ne propose étonnamment une telle synthèse, un tel tableau de bord en temps réel - à commencer par Médiapart - ce qui favorise les bavards, Cagliostro ou Sardanapale. A la différence des cours de bourse qu’on trouve dans de nombreux journaux... Ce défaut d’information essentielle sur l’état de la société est un obstacle à un vote réfléchi. Il permet à n’importe qui de tenir n’importe quel discours et d’en rendre difficile, voir d’en empêcher la critique.
Une mobilisation de comités locaux permettrait d’apprécier l’inadéquation entre la gestion publique du mandataire provisoire de l’intérêt général et les problèmes à résoudre. L’identification des mesures utiles et nécessaires constituerait un ultimatum politique. Il finirait de faire contraster l’impéritie du pouvoir et son décalage manifeste avec ce qui est légitimement attendu de l’électorat dans une société démocratique, dont le but est de garantir le bien-être général. Pas celui d’un tout petit groupe de population, qui sont les plus gros bénéficiaires - quasiment les seuls - de la croissance du PIB.
Une telle réappropriation du débat politique par la base mettrait une terme à la pratique univoque d’un pouvoir qui annonce et impose, abusivement et arbitrairement, sous la menace de la violence institutionnelle et de la répression. C’est la population, le mandant, qui propose et exige et les conventions citoyennes n’ont pas besoin du pouvoir pour se créer. Il y a une liberté d’association.
Enfin, un tel mouvement autonome de mobilisations locales est conforme au projet démocratique de décentralisation.