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Billet de blog 15 janvier 2017

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Avant goût musical de la politique en 2017

Le Conseil régional d'Ile de France donne un avant goût de la politique à venir. Les salariés de l'Association régionale d'information et d'actions musicales (ARIAM) ont été informés de sa fermeture. Une illustration des couacs qui se font depuis des années et qui vont crescendo dans le tintamarre de fausses notes des primaires.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le site du Conseil régional explique que l'ARIAM favorisait depuis 1975 l'initiative culurelle et la rencontre entre professionnels et amateurs. Elle offrait aussi un catalogue de formations continue à cette intention et un ensemble de moyens permettant l'organisation de plus de 500 spectacles par an.

Le Conseil régional a décidé de fermer cet organisme selon le communiqué des salariés :

" Nous avons la profonde tristesse de vous annoncer la suppression définitive de l’Ariam Ile-de-France et de ses activités. Cette décision nous a été évoquée le mardi 3 janvier 2017 puis confirmée oralement le 5 janvier, par Madame Agnès Evren, Vice-présidente chargée de l’éducation et de la culture au Conseil régional d’Ile-de-France — dont nous sommes un organisme culturel associé. (...) "

Le politique ne s'encombre pas des salariés ni de l'augmentation du chômage des intermittents du spectacle... Il s'inscrit dans le mouvement auquel la majorité socialiste a contribué.

La majorité a engagé - à l'insu de son plein gré et l'ambition de persévérer - une politique d'austérité ; fondée sur l'offre et invoquant  paradoxalement la nécessité de réduire la dette, dans un modèle de consommation à crédit (un crédit est une dette pour celui qui le prend).

L'incohérence du discours - notamment de Manuel Valls - explique que le pédalo ait sombré dans la société liquide. Son naufrage a provoqué une vague sur laquelle la droite s'impatiente de surfer, ignorant les électeurs qui boivent la tasse (cf. Insee).

Le caporalisme du mépris et de l'indiffférence (pour les jeunes, pour les vieux, pour les malades, les travailleurs, les discriminés, les réfugiés, les syndicats, pour le droit, son propre camp...) disqualifie la notion de gauche et de droite. D'autant que ceux qui s'en réclament se réduisent à faire la promotion du mol embourgeoisement. Scorie d'un Friedman vantant la cupidité comme moteur de l'économie.

Le mauvais exemple de la gauche de gouvernement - imposant la régression sociale prohibée - est un encouragement pour la droite. François Fillon n'aime pas les droits de l'Homme (comme François Hollande n'aime pas le code du travail). La droite du sabre (*) et du goût Fillon fait du Joseph de Maîstre, après que la gauche ait fait du Guizot.

La régression prospère sur l'ignorance entretenue par ceux qui savent et ne disent rien. Le phénomène des lanceurs d'alerte est une réaction à ce silence qui ménage l'échec institutionnel (les abstentions persistantes sont de la mauvaise foi) et menace l'Etat de droit.

L'ARIAM est un bout émergé de l'iceberg des abdications dont Frédéric Mion, le directeur de Sciences-Po, explique la cause dans les Echos du 16 décembre 2016 :

" Le problème est que les jeunes qui sortent de l'ENA donnent l'impression d'être déconnectés de la réalité ".

Pourquoi stigmatiser les jeunes, quand leurs aînés ne sont pas bien meilleurs ?  Lire le blog de Michèle Delaunay. Voir le monde à la tête de l'ARIAM et les collectivités publiques. Il y a une inertie de la médiocrité.

La Région Ile de France est la plus riche du pays. La fermeture de l'ARIAM montre que cela ne sert à rien.

Les salariés de l'ARIAM font la démonstration de la vacuité du discours, comme les sidérurigistes d'Hayange en leur temps. Les déçus de la mansuétude sont marginalisés par ceux-là mêmes qui en sont en partie responsables. 

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