Laurent Duplomb cristallise le malaise politique que distille la pratique arbitraire des institutions. Il est malheureusement pour lui celui qui fait déborder le vase d’un ras-le-bol que le pouvoir avait pensé matter par la répression sanglante et judiciaire des gilets jaunes. Sans résoudre le problème ni adapter ses pratiques à plus de conformite démocratique au fond.
Le hold-up que revendique Emmanuel Macron continue. Reporterre titrait d'ailleurs le 27 mai : " Loi Duplomb : récit d’un hold-up démocratique ". Le bilan politique d'Emmanuel Macron est un fiasco, au-delà de l'augmentation de la misère et de la politique d'austérité qu'il fait peser sur les plus modestes et les plus fragiles, c'est celui d’un braquage gigantesque : 1000 milliards de dettes supplémentaires en 7 ans. Le Sénat vient de constater que le gaspillage des finances publiques se poursuit : " C’est « le premier budget de l’État », financé sans aucun contrôle sur son utilisation : les entreprises ont bénéficié en 2023 de 211 milliards d’euros de subventions, aides fiscales et allègements de cotisations sociales en France, a calculé la commission d’enquête du Sénat. " (Médiapart Mathias Thépot 8 juillet 2025)
C'est dans ce contexte qu'Emmanuel Macron fait soutenir la loi Duplomb par son gouvernement.
Peut-on d’ailleurs encore parler de la loi Duplomb ?
Cela n’est-il pas plutôt en train de tourner à l’affaire ou de devenir le scandale Duplomb ? En considération des questions d’abus de formalisme qu'elle soulève pour couvrir une régression environnementale contraire à la Constitution et une atteinte au " droit fondamental à la protection de la santé ", consacré par le code de la santé publique ?
Cet abus de droit est notamment signalé par Public Sénat qui rapporte la dénonciation d’un conflit d’intérêts que fait un sénateur à propos de la loi Duplomb. L’Humanité soulève la question du trafic d'influences en rappelant les déclarations de Laurent Duplomb lui-même.
Le responsable de cette expression grandissante de la perte de confiance de l’opinion dans les institutions, du fait de l’amplification des dérives et des pratiques créant un doute sérieux, est Emmanuel Macron.
Il ne respecte pas l’esprit du droit fondamental ni ses principes.
Pensant pouvoir tout se permettre, il a même construit un raisonnement alambiqué et fallacieux pour faire échec au résultat des élections législatives, fabriquant une majorité bancale en se compromettant avec l’extrême-droite qu’il a fait entrer en force à l’Assemblée (laquelle a voté sa loi Duplomb à l’unanimité, puisque son gouvernement l’a soutenue et demandé la procédure accélérée).
Emmanuel Macron ne respecte pas la démocratie et fait échec au droit constitutionnel depuis qu’il est en politique, comme il fait échec au mandat d’arrêt international de la Cpi et se rend complice de Benjamin Netanyahou ; comme il fait échec à la prohibition de la régression sociale ; comme il fait échec à la justice sociale et fiscale ; comme il méprise ouvertement la population du pays par ses déclarations. ...
Le succès de la pétition de Madame Éléonore Pattery, au-delà de révéler le malaise que provoquent les mensonges du pouvoir, interroge donc si la loi Duplomb ne prend la tournure d’un scandale qui implique l’Éluysée, comme ce fut le cas du scandale des décorations qui a contraint Jules Grévy à démissionner. Lui aussi avait donné l’illusion d’une apparente régularité par le respect du formalisme.
D’affaire Duplomb, ou de scandale, ne s’agit-il donc pas mieux de celle ou celui d’Emmanuel Macron ?
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« Climato-sceptique », « émissaire de la FNSEA » : qui est Laurent Duplomb ?
Tandis qu’une pétition populaire pour l’abrogation de la loi Duplomb présente un record de participation avec un million et demi de signatures, son auteur reste campé sur ses positions. Laurent Duplomb fait la sourde oreille à la colère démocratique, une attitude que ses collègues à l’Assemblée ou au Sénat décrivent comme caractéristique de son fonctionnement.
Public Sénat :
« Il y a un conflit d’intérêts avec lui. Il défend des textes qui vont bénéficier à son exploitation ». Guillaume Gontard égratigne aussi l’image que se donne Laurent Duplomb. « Il la joue agriculteur de terrain, les pieds dans le fumier, mais il a été président régional du groupe laitier Sodiaal et membre du conseil de surveillance de la marque Candia. C’est un représentant de l’agrobusiness qui vit des exportations. Ce qui ne colle pas avec son combat contre les traités de libre-échange ».
Politis :
Laurent Duplomb, l’agriculteur devenu sénateur porte-voix de la FNSEA
Fils d’ouvrier devenu éleveur laitier puis sénateur, Laurent Duplomb est à l’origine d’une proposition de loi visant à réintroduire des pesticides en France. Celui qui se présente comme le défenseur des agriculteurs ne fait pas l’unanimité dans son département de cœur, la Haute-Loire. Oriane Mollaret • 26 mai 2025
Médiapart :
Pesticides et loi Duplomb : le retour en arrière écolo de Macron
Retrouvez dans nos archives l’itinéraire baroque d’une loi rétablissant l’usage de pesticides, à l’initiative des gouvernements Attal, Barnier puis Bayrou, dans le seul but de complaire aux lobbies agricoles et de mettre fin à la fronde paysanne. Impuissants face à une coalition rassemblant Macron, la droite LR et l’extrême droite, les opposants au texte comme les scientifiques ou les militants écologistes tentent malgré tout de faire entendre leurs voix, celles de populations inquiètes pour leur santé.
Obésité : une étude dédouane la sédentarité et accuse la malbouffe
Alors que la pandémie d’obésité explose, une vaste étude scientifique démontre que l’alimentation y contribue bien plus que l’absence de sport. L’étau se resserre encore sur les aliments ultratransformés. Par Vincent Lucchese le 21 juillet 2025 Durée de lecture : 7 minutes
Acétamipride - composé chimique (Wikipédia)
L'acétamipride est un insecticide organochloré de la famille des néonicotinoïdes (NNi) dit de première génération (découvert en 1989 et commercialisé dès 1995), agissant directement sur le système nerveux des organismes vivants (sans discrimination), provoquant des dommages neurologiques allant jusqu’à la paralysie et la mort. Il est très utilisé, dans le monde, sous des noms de marques variés (ex : Mosipilan, Rescate, Epik, Assail, Tristar, Saurus ou Chipco) principalement dans le traitement des cultures de végétaux. Il se dégrade rapidement, mais demeure très mobile dans l'environnement, ce qui en fait l'un des produits largement retrouvé dans les eaux superficielles, les nappes phréatiques. Il contribue au déclin général des arthropodes et de l'entomofaune dans le monde dans les proportions de son efficacité. Il est depuis 2018 sur la liste des substances à surveiller comme polluants potentiels de l’eau en Europe. Selon les données disponibles[4] début 2025, il présente une toxicité aiguë pour des organismes filtreurs tels que la moule d’eau douce (Unio crassus). À plus faible dose, il dégrade l'immunité, induit un stress oxydatif et provoque des lésions tissulaires. Chez les mammifères, il induit des anomalies cérébrales, des troubles du comportement, et est suspecté d’être un perturbateur endocrinien. Il peut s’accumuler dans le foie, les reins et les glandes surrénales, et s’élimine par l’urine et la bile. L’agence canadienne CPMA le considère comme potentiellement reprotoxique chez l'homme.