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Économiste, sociologue et HEC à la retraite (maître de conférence à l’Université Dauphine et membre du Cabinet Syndex, expert-comptable spécialisé dans le conseil aux Comités d'entreprise et aux syndicats de salariés), il s’occupe, depuis une dizaine d’années, de promouvoir l’Indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il s’est mis en outre à écrire autre chose que de savants traités...

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Billet de blog 27 octobre 2025

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Le long feuilleton de l’Histoire du report des élections provinciales en Calédonie

Feuilleton traité comme tel dans ce "billet" ; il commence à la date indiquée (le 27 octobre 2025) et se terminera (peut-être) quand le suspense sera levé… En parallèle et dans les mêmes conditions, un autre feuilleton (peut-être moins long…) est proposé concernant une autre priorité du gouvernement de Lecornu II : la suspension (éventuelle) de la réforme des retraites de 2023

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On propose ici l’Histoire qui commence le 22 octobre 2025 ; elle est écrite au jour, mais elle apparaîtra, complétée progressivement, à la date indiquée pour ce billet . Comme d’habitude (dans nos billets sur Le Club de Médiapart) nous commenterons surtout (mais pas que) la presse du Caillou : Nouvelle-Calédonie qui deviendra un jour Kanaky Nouvelle-Calédonie indépendante, mais en association avec son ancienne Métropole. Le lecteur pourra voir la différence avec ce qu’il suit sur la presse française.

La forme du billet change un peu : les références aux articles de presse ne sont plus en général (sauf exceptions) données en note (ce qui est fastidieux pour un texte long) mais directement dans le texte. C’est un peu lourd mais plus commode à suivre. Ce feuilleton, écrit au jour le jour dès le lendemain de notre billet précédent[1], donc sans en connaître la fin, est divisées en plusieurs saisons que sont les semaines.

Saison 1 - Semaine se terminant le samedi 25 octobre

Tout a commencé par ce que personne, même pas Braun-Pivet[2] qui pourtant dénonçait le barrage de LFI par plus d’un millier d’amendements, n’évoquait (sauf erreur) : la reprise de la motion de rejet préalable (afin d’obtenir le rejet de son propre texte en séance publique) déjà astucieusement utilisée pour faire voter sans amendement la Loi Duplomb.

Le 22 octobre était publié le premier article et probablement le plus pertinent[3] sur la question (avec de nombreuses et intéressantes vidéos) :

https://lcp.fr/actualites/nouvelle-caledonie-une-motion-de-rejet-adoptee-pour-contrer-un-grand-nombre-d

« L’Assemblée nationale a rejeté, dès l’ouverture des débats ce mercredi 22 octobre, une proposition de loi de report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie. Une motion de rejet préalable avait été déposée par le camp gouvernemental pour répondre à un "barrage" d’amendements assumé par La France insoumise, LFI. Conséquence : le texte va être directement envoyé en CMP », en Commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs.

Bastien Lachaud (LFI) « a dénoncé l’attitude du bloc central, moquant "les grands chantres de la démocratie" : "La démocratie, c’est quand ça vous arrange, quand le résultat vous convient." L’élu, à l’origine des nombreux amendements déposés par son groupe, a critiqué "un passage en force à l’état chimiquement pur". Mais, "depuis la loi Duplomb, on connaît la chanson", a-t-il fustigé. En mai dernier, la même stratégie avait été adoptée par les partisans du texte pour contrer "l’obstruction parlementaire" des députés écologistes et insoumis ».

Croustillant (et donc à goûter après ces quelques lignes) fut l’échange entre Tjibaou et Metzdorf, adversaires tous les deux présents le 12 juillet dernier dans les Yvelines lors de la signature de l’accord de Bougival. « "On joue avec notre vie à chaque fois que des décisions sont prises ici au sein de l’Assemblée. On sait que là-bas ce projet de texte réalimente les tensions, la fébrilité, les frustrations", a déclaré le premier, appelant à "redonner la parole au peuple" et donc à ne pas décaler les élections. "Rien ne se fera les uns sur les autres. (...) S’il faut encore prendre le temps de rediscuter d’amender, de préciser les choses pour emmener un maximum de gens sur l’accord de Bougival ou sur un accord consensuel quel qu’il soit, prenons ce temps-là", a répondu Nicolas Metzdorf. Et d’ajouter : "Les non-indépendantistes, nous y sommes prêts" ».

Le 22 octobre, à l’Assemblée nationale, la question de Tjibaou  (Emmanuel, le fils de Jean-Marie, évidemment) au gouvernement et la réponse de Moutchou nous éclairaient sur l’ambiance au Palais Bourbon. Voir la vidéo suivante :

https://www.bing.com/videos/riverview/relatedvideo?q=Report+des+provinciales&mid=7AD6F0DF4CAD6180FCA77AD6F0DF4CAD6180FCA7&mcid=A5C45B25B3774C59AE4DA76E20D7F7A4&FORM=VIRE

Voir aussi la vidéo de la télé Caledonia (diffuée dans son JT du 22 octobre) de la Province Nord de l’archipel.

https://www.bing.com/videos/riverview/relatedvideo?q=Report+des+provinciales&mid=8AE9B2D929008321571F8AE9B2D929008321571F&mcid=A5C45B25B3774C59AE4DA76E20D7F7A4&FORM=VIRE

Le 23 octobre, le FLNKS mettait les points sur les i à Nouméa.

https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/report-des-provinciales-le-flnks-denonce-une-enieme-manoeuvre-du-gouvernement-francais

« Le renvoi en commission mixte paritaire du projet de loi visant à reporter les élections provinciales, provoqué par le camp gouvernemental pour contourner l’obstruction parlementaire de LFI, est qualifié de "déni de démocratie" par le mouvement de libération, qui prévient : "En refusant d’écouter la voix du FLNKS, l’État prend le risque d’aggraver une crise qu’il prétend pourtant vouloir résoudre." Une "énième manœuvre du gouvernement français", un "déni de démocratie" qui met en évidence une tentative de "passage en force" et le "mépris du peuple colonisé" ».

Une vidéo, très pédagogique (du Calédonien Loïc Basset-Creugnet, probablement un copain de Metzdorf…) certes orientée contre l’extrême-gauche, nous explique bien la manœuvre de la droite : le texte qui sera probablement adopté par la CMP serait en fait le texte initial proposé à l’Assemblée mais devra être voté sans aucun amendement ; on saura plus tard si le PS le votera. Voir cette vidéo sur Facebook (du moins le premier objet de la longue proposition du site…) :

https://www.facebook.com/watch/?v=1105179058073914

Selon Léa Havard (que l’on ne présente plus ici, constitutionnaliste et professeur de droit public à l’université de Nouvelle-Calédonie) tentait de nous aider à y voir plus clair dans un article du 23 octobre en soirée à Nouméa.

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/report-des-elections-provinciales-quelle-suite-pour-la-proposition-de-loi-apres-son-rejet-1635913.html

« Cette sorte de "mini-Parlement" [la CMP] est "convoquée quand il y a un désaccord sur l’adoption d’un texte entre l’Assemblée nationale et le Sénat", précise la juriste. Objectif de ce petit comité : trouver un compromis. La CMP va retravailler le texte et c’est cette nouvelle version qui sera de nouveau mise à l’approbation du Sénat et de l’Assemblée nationale, mais sans possibilité pour les deux chambres de le modifier. "L'utilisation de cette procédure va permettre d’éviter le dépôt de nouveaux amendements", souligne Léa Havard ».

L’article conclut « Le report a-t-il une chance de passer ? Le passage du texte en commission mixte paritaire ne garantit pas pour autant son adoption de manière certaine par les parlementaires. Lors du premier examen du texte au Sénat, le report des provinciales avait été voté à la majorité. Mais son vote était moins garanti à l’Assemblée nationale. Reste à voir si cette nouvelle version trouvera une majorité au Palais Bourbon ».

Bref, on n’était guère plus avancé ? Sans doute, à mon avis, la version de la CMP (grâce à ma majorité de droite au Sénat) sera favorable au report et défavorable au FLNKS (et à ses soutiens à lAssemblée ).

On peut résumer cette première séquence par la vision du JT de NC 1ère du jeudi 23 octobre (presque la moitié du journal, et assez équilibrée politiquement ; une autre partie importante étant consacrée à la visite sur le Caillou du président du Medef, Patrick Martin) ; on y trouvera beaucoup de redites, mais aussi une interview de Léa Havard.

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/programme-video/la1ere_nouvelle-caledonie_journal-de-19h30-de-nouvelle-caledonie/diffusion/7613234-edition-du-jeudi-23-octobre-2025.html

On peut également regarder le JT de Caledonia (qui vient de retrouver son format normal, avec présentateur, après des mois de JT seulement en images) de la même date (également politiquement équilibré, mais plus court avec encore près de la moitié du journal) ; encore des redites bien sûr (mais la base de la pédagogie n’est-elle pas la répétition…).

https://www.caledonia.nc/les-replays/le-jt

Pour compléter cette séquence du 23 octobre, ajoutons l’entretien à cette date de la ministre des Outre-mer Naïma Moutchou avec Outre-mer La 1ère :

https://la1ere.franceinfo.fr/video-nouvelle-caledonie-vie-chere-evolution-statutaire-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-entretien-de-la-ministre-des-outre-mer-naima-moutchou-avec-outre-mer-la-1ere-1636078.html

Le dossier calédonien est sans doute sa priorité indique l’article : « "On peut compléter Bougival". L’un des principaux dossiers à traiter est celui de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Naïma Moutchou annonce qu’elle se rendra sur le Caillou pendant une semaine à partir du 1ᵉʳ novembre. L’occasion de rencontrer l’ensemble des élus et d’avancer sur l’avenir institutionnel du territoire. Pour la ministre, "Bougival a été une avancée, parce que ça a ravivé l’espoir auprès des Calédoniens". […] "Je ne veux pas faire sans le FLNKS pourvu que le FLNKS ne fasse pas sans les autres", réaffirme Naïma Moutchou. "J’entends les critiques. On peut détailler Bougival, on peut préciser Bougival, on peut venir le compléter. On peut aussi avancer sur la question économique et sociale. Il n’y a pas de grand plan encore qui ait été pensé. Je dis, faisons-le ensemble". [Je souligne, PC] Interrogée sur une potentielle renégociation du document de Bougival, elle répond : "Il y aura ce que les partis, dans le consensus, voudront bien faire". La discussion reste donc ouverte. Elle maintient néanmoins le calendrier avancé par l’ État, et notamment le report des élections provinciales… ».

Concernant le budget des Outre-mer elle affirme : « Je refuse que les Outre-mer soient les oubliés de ce budget » et « J’irai chercher ces efforts du côté de Bercy ». On lui souhaite bonne chance.

Petit scoop éventuel avec l’article de LNC du 24 octobre : Manuel Valls livre sa version de Bougival, reprenant l’audition, le mardi 21 octobre, de l’ex-ministre des Outre-mer par la délégation aux outre-mer de l’Assemblée nationale.

https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/manuel-valls-livre-sa-version-de-bougival

L’article indique : « Son intervention confirme un point souvent contesté : le texte était bien un "projet" devant être soumis à la validation des organisations du FLNKS. [Je souligne, PC] "Il y a eu un accord. Et celui qui a signé pour l’État, c’est moi", a déclaré Manuel Valls, mardi 21 octobre, devant les députés. L’ancien ministre des Outre-mer a néanmoins expliqué que la qualification de projet d’accord visait à "laisser aux délégations le temps de consulter leurs bases". Une précision qui conforte la version défendue par les dirigeants indépendantistes. Le document signé à Bougival n’était pas un simple brouillon, mais un accord conditionnel, dont l’entrée en vigueur dépendait de la validation des congrès des différentes composantes du FLNKS [Je souligne encore, PC] ».

Qui pourrait penser que Valls raconte là des mensonges, malgré son amertume affichée ? Le projet d’accord de Bougival était ainsi à proposer aux instances de chaque partie prenante : le contraire du récit officiel de l’État auquel il avait pourtant participé !

Valls va plus loin avec une autre pique contre le récit des loyalistes radicaux : « Il a précisé que c’est l’État qui a proposé ce mécanisme, afin de maintenir une forme d’exercice du droit à l’autodétermination, en l’inscrivant dans le temps plutôt qu’en le réduisant à un scrutin unique. L’ancien ministre a également rappelé, au contraire, que certaines idées souvent attribuées à l’État provenaient en réalité du camp loyaliste. L’idée d’un "État de la Nouvelle-Calédonie" doté d’une double nationalité et d’une reconnaissance internationale possible venait, selon lui, du Rassemblement et des partis loyalistes, et non du gouvernement français. [souligné par PC] Manuel Valls a également insisté sur les chantiers à venir : nom du pays, drapeau, reconnaissance du peuple kanak, composition du futur Congrès. [idem, PC] Autant de sujets symboliques qu’il juge essentiels pour "retrouver un récit commun". Constatant une "peur" persistante au sein de la population et le départ d’environ 18 000 habitants depuis le dernier recensement, il a appelé à poursuivre le dialogue "au-delà du juridique", sur le terrain de la mémoire et du politique ».

Moutchou n’a pas tenu le même discours concernant le récit officiel de l’État mais n’est pas loin de Valls, on vient de le voir, sur une nécessaire négociation avec le FLNKS.

Et Valls utilise cette idée de donner du temps au temps en s’opposant encore au report des élections provinciales : « Dans un climat marqué par les divisions autour de Bougival, il juge qu’un scrutin immédiat ne ferait que figer les fractures existantes ».

Nul doute que ces déclarations allaient faire le buzz… Cela ne semble pas le cas…

Le 25 octobre, un autre article ne présente pas la même interprétation, au moins au début de l’article, et amoindrirait ainsi l’éventuel buzz : « Concernant Bougival, l’audition de Manuel Valls ne lève en rien les ambiguïtés autour de la notion de "projet d’accord" ou "d’accord" soulevées par le FLNKS » [Je souligne, PC] ; on avait cru comprendre le contraire dans l’article précédent… et la fin de l’article est moins péremptoire.

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/devant-les-deputes-ultramarins-manuel-valls-revient-sur-les-coulisses-des-projets-de-deva-et-bougival-1636396.html

Mais on en apprend cependant de belles : l’accord de Déva à Bourail, précédant celui de Bougival, était bien un projet d’indépendance association (c’est pour cela qu’il avait fait hurler les loyalistes radicaux). Valls est à cet égard clair selon l’article : « Premier fait marquant, l’ex-ministre des Outre-mer a reconnu que le projet proposé au conclave de Déva était bien un projet d’"État associé". Un mot qu’il s’était défendu d’utiliser à l’époque pour ne pas réveiller les fantômes de la période Pisani et de sa proposition d’"indépendance-association". [Je souligne encore, PC] Ce statut, je l’ai mis sur la table. C’était un statut de souveraineté avec la France. […] Pour aller vite, c’est celui, au fond, d’État associé" ».

L’article continue et évoque la position de Macron sur le dossier : « Cette option, néanmoins, n’avait aucune chance d’aboutir, selon l’ancien ministre des Outre-mer. Ce type de projet n’aurait pas trouvé son prolongement au niveau du Sénat. Et il est de notoriété qu’[il] n’avait pas l’accord du président de la République ».

On apprend ainsi par Valls que « … le chef de l’État avait évoqué la possibilité pour les Calédoniens de se prononcer par référendum sur deux options de statut : celui d’une autonomie renforcée ou celui d’un État associé à la France. […] "Le président a évoqué une piste qui n’est pas nouvelle, qui était de dire : on essaie de prolonger, de se donner une perspective, avec la possibilité de faire voter les Calédoniens sur des projets qui sortent du choc entre le oui et le non". Une idée rapidement interprétée comme un engagement présidentiel vers l’État associé, ce que l’ancien ministre a tenu à nuancer, en évoquant un article paru dans le journal Le Monde, et qui a suscité un vif émoi chez les loyalistes. "Un grand journal du soir avait titré le lendemain que le président de la République s’engageait vers l’État associé. Ce qui n’était pas tout à fait ce qu’il avait dit." ».

L’article continue par deux faits précisant ce qu’indiquait l’article précédent ; le second point est de très loin le plus important, car il indique bien, certes de façon moins précise, le scoop de l’article qui précède.

1/ « L’ancien ministre a également évoqué un moment clé du dialogue entre les camps calédoniens. À l’initiative des Loyalistes et du Rassemblement, une rencontre a été organisée avec les représentants indépendantistes, sans la présence de l’État, lors de la deuxième soirée des discussions de Bougival. "Personnellement, j’ai accepté, si ça pouvait faire avancer les choses". Lors de cet échange, les formations non-indépendantistes ont évoqué "l’idée de l’État à la Nouvelle-Calédonie, l’idée de la double nationalité et de la reconnaissance internationale", en contrepartie d’un renoncement à "l’exercice du droit à l’autodétermination" et au transfert des quatre compétences régaliennes (sécurité publique, défense, justice et monnaie). Manuel Valls a salué "l’effort conceptuel" consenti par les loyalistes, mais a reconnu que la discussion ne pouvait aboutir, faute d’accord sur la question essentielle du droit à l’autodétermination. Pour débloquer la situation, l’État a alors proposé un mécanisme de transfert progressif des compétences régaliennes, lors des discussions à Bougival. Mais pour l’UC-FLNKS, ce transfert se heurte à "des verrous infranchissables" ».

2 / « Le soir du vendredi 11 juillet à Bougival a marqué un tournant décisif dans les négociations, selon Manuel Valls. L’ancien ministre a rappelé que la délégation du FLNKS avait répété "qu’elle n’avait pas de mandat pour signer un accord" et qu’elle devait consulter son bureau politique. "Elle s’est retirée à de nombreuses reprises pour discuter sous des formes qui lui appartiennent, en visioconférence notamment", a-t-il relaté. [Peut-être avec Christian Téin, PC] Alors que les échanges achoppaient, y compris "au sein de l’État sur les questions de délégation internationale", le président de la République a demandé au Premier ministre François Bayrou de réunir plusieurs ministres à Matignon afin d’examiner le projet en cours. "Le gouvernement, à commencer par le chef du gouvernement, a donné son accord", a poursuivi Manuel Valls, soulignant qu’à la différence de Déva, l’exécutif tout entier soutenait cette fois le texte. De retour à Bougival, il a donc "demandé la signature sur le projet" aux partenaires calédoniens, malgré "les difficultés qui se posaient aux FLNKS", à savoir l’absence de mandat pour signer un accord et l’absence de feu vert de son bureau politique. […] Au cours de la nuit du vendredi 11 au samedi 12 juillet, l’État a rencontré la délégation FLNKS à deux reprises. "J'ai beaucoup insisté pour qu’(elle) puisse signer". La solution pour sortir de l’impasse est alors venue "d'un représentant de l’Uni", confirme Manuel Valls. Si l’ancien ministre ne cite pas son nom, d’autres participants avaient déjà évoqué le rôle joué par Adolphe Digoué dans cette séquence. Or, la solution proposée par cet élu de l’Uni était la suivante : " tout le monde signe le projet d’accord, qui permette à chacun, ensuite, de s’expliquer sur place, en Nouvelle-Calédonie, pour convaincre les mandants ou les bases". Manuel Valls reconnaît lui-même que cela "a été une subtilité, et c’est sur ces bases-là que la délégation du FLNKS, présidée par Emmanuel Tjibaou, a signé" ».

Cette « subtilité » n’en n’est donc pas une : il s’agissait bien d’ « projet d’accord » et non d’un « accord » !

La délégation FLNKS ayant rapidement désavoué « l’accord historique », l’article termine : « Manuel Valls s’est dit ensuite surpris par la levée de boucliers suscitée par cette signature dans une partie du camp indépendantiste, en Nouvelle-Calédonie. "Pour ma part, je craignais plus à ce moment-là des réactions côté Loyaliste et côté Rassemblement, plus que du côté indépendantiste. Mais j’ai très vite compris que la délégation du FLNKS allait se retrouver face aussi à de véritables difficultés. Je parle très franchement, ils ont été désavoués très vite, avant même de monter dans l’avion. [Je souligne toujours, PC] C’est un fait. Ils n’ont pas eu le temps d’une explication, même s’ils ont cherché. Voilà, il n’y a pas deux versions de l’histoire" ».

En creux, la version du FLNKS selon Tjibaou serait la bonne...

Et ce n’est pas fini,  indique l’article, avec un autre scoop. « Présent à cette audition, Emmanuel Tjibaou a pourtant offert une lecture différence des événements de Bougival. Le député indépendantiste a regretté un enchaînement précipité dans les dernières heures des discussions. "Ce que je déplore, c’est que le jeudi [10 octobre], on a fait une bilatérale [avec l’État]. Le vendredi matin, on a fait la plénière. […] Le soir, on nous a dit : il faut signer, sinon les Centaures débarquent". L’élu calédonien fait référence aux Centaures de la gendarmerie, ces véhicules blindés ultra-modernes déployés en Nouvelle-Calédonie après les émeutes du 13 mai. Selon lui, la délégation du FLNKS avait clairement indiqué ne pas disposer de mandat pour signer et avait demandé à inscrire dans le texte "la notion de projet d’accord et la notion de provisoire". Emmanuel Tjibaou affirme que l’État avait alors promis un retour devant les structures politiques locales et une ratification officielle, ultérieurement, à Nouméa ou à Koné. "Pourquoi on n’a pas fait la suite de ce qui était convenu ?", a-t-il interrogé, tout en défendant sa bonne foi. Je n’ai pas renié ma parole. […] C’est un projet d’accord. Une version qui met en lumière le sentiment d’inachevé du côté indépendantiste, malgré la publication de l’accord au Journal officiel ».

En outre, l’article du quotidien Le Monde du 24 octobre apportait quelques précisions à l’éviction de Valls.

https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/10/24/manuel-valls-les-dessous-de-son-eviction-au-ministere-des-outre-mer_6649153_823448.html

Le quotidien laissait entendre qu’ « Écarté à la dernière minute du gouvernement Lecornu II, le 12 octobre, Manuel Valls s’épanche largement, depuis, sur les ressorts de sa non-reconduction. Le chef de l’État ne semble pas étranger à son départ, malgré l’urgence sur le dossier néo-calédonien », rappelant dans une interview au vitriol dans Le Point, que son éviction était due à « un mélange de mesquinerie et de cynisme »[4]. Le Monde enfonce ainsi le clou le 24 octobre : « Rien ne laissait présager, il est vrai, cette mise à l’écart. Une semaine avant la formation du premier gouvernement Lecornu, Emmanuel Macron l’appelle pour lui annoncer qu’il sera renommé, et pour lui assurer qu’il croit à l’accord de Bougival. Manuel Valls est effectivement reconduit le 5 octobre dans l’éphémère gouvernement Lecornu I. Une semaine plus tard, quelques heures avant l’annonce de son deuxième gouvernement, un Sébastien Lecornu "doucereux" prévient Manuel Valls qu’il n’en fera pas partie, et qu’il le regrette. Le Normand, qui disait dans la presse régionale le 13 septembre vouloir des "ministres forts", souhaite désormais écarter les poids lourds et favoriser le "renouvellement". Bruno Retailleau ayant tiré sa révérence, les trois autres ministres d’État, Elisabeth Borne, Gérald Darmanin et Manuel Valls, doivent, eux aussi, céder leur place, explique le premier ministre. Sauf qu’à la dernière minute, Gérald Darmanin restera. Tout comme Rachida Dati ».

On peut comprendre les « regrets » de Valls.

Enfin, pour clore cette semaine sur le sujet[5], la CCAT (la Cellule de coordination des actions de terrain, pour ceux qui l’auraient oublié) reprend ses manifestations, pacifiques celles-là, selon deux articles du 25 octobre.

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/mobilisation-de-la-ccat-contre-un-report-des-provinciales-1636672.html

Et.

https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/grand-noumea/noumea/vallee-du-tir/politique/societe/bougival-c-est-un-recul-a-la-vallee-du-tir-la-ccat-tente-de-remobiliser-ses-militants

Saison 2 - Semaine se terminant le samedi 1er novembre (début seulement)

Le lundi 27 octobre en tout début d’après-midi (à Nouméa où je viens d’atterrir) un article mentionne : « "Ce qu’on dit, c’est qu’il faut arrêter cette mascarade". Dominique Fochi était l’invité politique du dimanche, à l’aube d’une nouvelle semaine politiquement cruciale pour la Calédonie : le report éventuel des provinciales doit passer devant la fameuse commission mixte paritaire du Parlement dans la nuit de lundi à mardi, heure de Nouméa ». Fochi rappelle la position du FLNKS au report des provinciales.

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/le-mouvement-independantiste-ne-peut-pas-porter-deux-voix-differentes-estime-dominique-fochi-pour-le-flnks-1637128.html

« "La méthode, déclare-t-il, est la même que celle qui a été employée l’année dernière, avec le projet de loi constitutionnelle fait sans consensus, sans l’approbation des différents groupes politiques, ce qui a mené à l’insurrection […] La paix dans ce pays doit se construire avec tout le monde. Là, on a l’impression qu’une partie des partis politiques, en tout cas le FLNKS, est mise de côté". Un argument développé dans le communiqué qu’il a signé jeudi dernier, après l’épisode du rejet à l'Assemblée nationale : "Reporter de six mois […], c’est enfoncer le pays dans une situation de blocage, avec le risque que les tensions sociales et politiques s’enflamment de nouveau comme en 2024". Selon l’invité du JT, "ce ne sont pas des menaces, c’est un appel au bon sens. Les [mêmes] causes produisent les mêmes effets. […] "Nous, on privilégie la discussion. C’est pour ça qu’à l’heure actuelle, on n’est pas encore arrivé à la rupture", assure-t-il ensuite. "On va attendre ce qui va se passer cette semaine" - notamment la commission mixte paritaire - et on verra pour la suite". Il signale que le FLNKS prévoit "un bureau politique élargi vendredi prochain, on va statuer sur la suite de la reprise du dialogue, ou pas" ».

Pas des menaces, mais presque ; et cela peut en effet être un rappel au bon sens... Ce qui est sûr (pour ceux qui ne lauraient pas compris) cest que le report des provinciales en 2026 se ferait avec un corps électoral élargi, alors que, dans les semaines qui viennent, elles le serait avec un corps non encore dégelé, évidemment moins favorables, arithmétiquement, aux partisans de la Calédonie française. Le reste des arguments de part et dautre a peu dimportance...

Le FLNKS tente d’ailleurs de convaincre le Palika et l’UNI en tentant de se rapprocher d’eux, et annonce la venue de Moutchou ce week-end, en précisant : « Le projet d’accord de Bougival a été formellement rejeté. Donc nous, on est prêt à discuter, mais en dehors de Bougival. [Je souligne encore, PC] […] L’accord de Bougival, c’est niet, tout simplement parce que c’est un accord dans la France. On n’a pas passé deux accords, 37 années, à préparer notre pays à exercer les compétences et à pouvoir devenir indépendant, pour aboutir encore à un statut à l’intérieur de la République ».

Si l’on comprend bien, il n’est donc plus question d’amender l’accord de Bougival ; c’est nouveau. C’est le principal aspect de l’accord de Bougival qui est ici remis en cause, ce qui n’est pas nouveau pour le FLNKS (un statut à l’intérieur de la République, statut qui peut évoluer cependant avec toutes les compétence régaliennes, mais toujours au sein de la République, et avec les nombreux « verrous » souvent mentionnés) ; ce qui est nouveau, c’est le refus de discuter de l’accord de Bougival lui-même ! Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps (voir plus haut) Tjibaou affirmait « Rien ne se fera les uns sur les autres. (...) S’il faut encore prendre le temps de rediscuter d’amender, de préciser les choses pour emmener un maximum de gens sur l’accord de Bougival ou sur un accord consensuel quel qu’il soit, prenons ce temps-là ».

Tjibaou a-t-il évolué depuis une semaine ? Où des désaccord au sein du Front, avec Téin et Fochi contre Tjibaou, existent encore, ce qui est probable ?

Sans doute pour arranger les choses, on apprend dans un article de LNC le 27 octobre, que le haut-commissariat interdit le rassemblement du FLNKS prévu ce lundi.

https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/le-haut-commissariat-interdit-le-rassemblement-du-flnks-prevu-ce-lundi

« Le mouvement de libération prévoyait une mobilisation devant le haut-commissariat, à Nouméa, pour contester le projet de report des élections provinciales. Les services de l’État ont estimé que la déclaration de manifestation, formulée samedi, était trop tardive pour permettre de déployer les mesures de sécurité nécessaires ». […] Le FLNKS a rapidement réagi à cette interdiction de manifester. "Pendant que le destin du peuple kanak se joue à 22 000 km d’ici, dans les mains de 14 parlementaires français sans aucune connaissance de la décolonisation, le représentant de la France en Kanaky nous réduit au silence", regrette le mouvement de libération. La justification du haut-commissariat concernant un délai trop court ne passe pas auprès des représentants indépendantistes. "Le haut-commissaire dispose de milliers de forces de l’ordre dont on se demande à quoi elles sont occupées réellement chaque jour. Organiser la sécurité d’un rassemblement pacifique ne devrait pas être un problème… s’il le voulait vraiment." ».

Les autorités coloniales ne changeront donc sans doute jamais, en répétant à lenvi les même erreurs (pour ne pas parler de fautes...) À suivre donc, ici même.

Notes

[1] Voir notre billet précédent du 20 octobre 2025,

Valls n’est (malheureusement ?) plus ministre des Outre-mer… | Le Club

[2] Elle n’a pas été nommée à la tête du gouvernement : je me suis lourdement trompé deux fois (ça m’arrive de temp en temps. Macron n’a sans doute pas été convaincu par mes arguments…). Voir les deux billets ; le premier du 5 septembre 2025 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/050925/l-accord-de-bougival-tombe-l-eau-si-bayrou-tombe-or-il-va-sans-doute-tomber

Le second du 9 octobre 2025 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/091025/braun-pivet-matignon-le-10-octobre-2025-pourquoi-pas-mon-petit-doigt-insiste

[3] Voir aussi, à la même date :

https://la1ere.franceinfo.fr/avenir-de-la-nouvelle-caledonie-est-ce-que-bougival-doit-etre-detaille-precise-je-demande-a-ce-que-nous-aillions-le-debat-propose-naima-moutchou-1629953.html

« Devant l’Assemblée nationale, mercredi 22 octobre, la ministre des Outre-mer a appelé les députés à voter la proposition de loi visant à reporter les élections provinciales calédoniennes. Dans le même temps, elle souhaite rouvrir le débat sur la portée de l’accord de Bougival, rejeté par le FLNKS . […] Cela étant dit, Naïma Moutchou souhaite poursuivre les discussions institutionnelles, en incluant tous les acteurs, y compris le FLNKS. "La signature de l’accord de Bougival a ravivé un espoir auprès de la population calédonienne. C’est vrai que tout le monde n’est pas à la table des discussions aujourd’hui (...). Le gouvernement souhaite ramener le FLNKS. J’ai dit que je ne souhaitais pas faire sans le FLNKS, pourvu que le FLNKS ne fasse pas sans les autres partis" , a-t-elle déclaré. Plaidant la voie du consensus pour permettre au Caillou de sortir de la crise économique et politique, elle laisse la porte ouverte au débat sur le compromis du 12 juillet dernier. "Est-ce que Bougival doit être détaillé ? Est-ce que Bougival doit être précisé ? Je ne demande qu’à ce que nous aillions le débat" [Je souligne, PC], a-t-elle indiqué à Emmanuel Tjibaou. "Je continue de penser qu’un chemin est possible, mais ce chemin n’est possible que dans le consensus" ».

Emmanuel Tjibaou (Gauche démocrate et républicaine, GDR) a pris la parole après Moutchou : « "Votre prédécesseur [Manuel Valls, NDLR] nous avait notifié lors de la signature qu’il [l’accord] serait ratifié à Nouméa avec le président de la République et le Premier ministre", a-t-il rappelé à la nouvelle locataire du ministère des Outre-mer. Sous conditions que les structures des partis aient validé le compromis signé entre l'État, les indépendantistes et les non-indépendantistes, a-t-il souligné. Ce que n’a pas fait le FLNKS. Le mouvement indépendantiste calédonien "demande la poursuite des discussions institutionnelles comme convenu avec votre prédécesseur", a martelé le député, rappelant sa position sur le report des provinciales : "Il faut appliquer la loi, il faut tenir les élections. Il n’y a plus d’état d'urgence, les routes sont ouvertes" ».

[4] Cet article du Point du 21 octobre nous avait échappé :

https://www.lepoint.fr/politique/exclusif-manuel-valls-le-macronisme-a-ete-la-negation-du-politique-21-10-2025-2601468_20.php

De même que sa reprise par la presse de Métropole, dont RTL, le 22 du même mois : « "Je n’ai pas compris la décision d’Emmanuel Macron" : évincé du gouvernement, Manuel Valls dénonce un "mélange de cynisme et de mesquinerie". Dans un entretien au "Point", l’ancien ministre des Outres-mer reproche à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu leur choix de ne pas l’avoir reconduit au sein de l’équipe gouvernementale ».

https://www.rtl.fr/actu/politique/je-n-ai-pas-compris-la-decision-d-emmanuel-macron-evince-du-gouvernement-manuel-valls-denonce-un-melange-de-cynisme-et-de-mesquinerie-7900556617

[5] C’est un peu hors sujet, mais cependant important : les rapports entre la Nouvelle-Calédonie et la Métropole sont de plus en plus étroits à certains égards.

Patrice Faure, ancien haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie de 2021 à 2023 et actuellement directeur de cabinet d’Emmanuel Macron à l’Élysée, est nommé préfet de police de Paris (il connaît la maison, car il fut directeur de la police générale à la préfecture de Paris en 2016) en remplaçant Laurent Nuñez devenu ministre de l’Intérieur.

Voir l’article de Rédaction Outre-mer La 1ère, AFP, publié le 22 octobre 2025 :

Patrice Faure, ancien haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie et préfet de Guyane, est nommé préfet de police de Paris

« Pour le dernier scrutin (du 12 décembre 2021), Patrice Faure se félicite du maintien du vote, alors que les Kanaks avaient décidé de le boycotter. Les mois suivants, Gérald Darmanin le charge de piloter les groupes de travail entre les indépendantistes et non-indépendantistes sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. À son retour de Nouméa, il est chargé de mission auprès du secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, avant d’être nommé début 2024 directeur du cabinet d’Emmanuel Macron en remplacement de Patrick Strzoda ».

En outre, rappelons (voir le billet précédent) que Laurent Prévost, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie de 2019 à 2021 avait été nommé, le 18 octobre, directeur de cabinet de la nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou.

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/retour-en-terrain-connu-pour-laurent-prevost-nomme-directeur-de-cabinet-de-la-ministre-des-outre-mer-1634438.html

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