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Billet de blog 2 septembre 2024

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Tunisie : Farouk Bouasker, surnommé par Jeune Afrique, « l’homme de Kaïs Saïed » *

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Cette Instance supérieure indépendante pour les élections est en vérité
Pas si indépendante que cela, puisque, par une seule personne, désignée
Et parce que c’est d’une main de fer, par Farouk Bouasker, qu’elle est dirigée
« Il a conduit, seul, le processus d’organisation des élections » a affirmé
Jeune Afrique qui le qualifie de « magistrat très politique » qui ambitionnerait
Obtenir un poste ministériel à la faveur des remaniements qui s’opéreraient
Elle écarte toutes les critiques de ses contradicteurs dont la HAICA qu’elle a empêchée
De jouer son rôle, de régulateur et de « gendarme des médias », légalisé
La HAICA est une instance constitutionnelle, l’équivalent du CSA français [1]
Au départ, l’ISIE était indépendante et c’est Kaïs Saïed qui en a modifié
Le statut, par décret, et désigné ses membres, par un autre décret, dans la foulée [2]
Cette ISIE qui n’hésite pas à déposer plainte contre quiconque remet
En doute son indépendance vis-à-vis du pouvoir, ainsi que son intégrité
Contacté par l’Agence France-Presse, elle n’était pas en mesure de lui confirmer
La nouvelle du camouflet historique qu’elle vient de recevoir de plein fouet [3]
Qui montre que le recours à diverses manœuvres pour bien assurer
La réélection de l’actuel locataire du Palais n’a pas fonctionné
Son désarroi, par la réaction de son président, s’est manifesté
Farouk Bouasker que Jeune Afrique, « l’homme de Kaïs Saïed », a surnommé
Président « prompt, d’un revers de la main tout avis divergent en interne, à écarter » [4]
Feignant d'oublier que le Tribunal administratif est le seul pour statuer
Sur les contentieux électoraux, c’est à l’ISIE et à elle seule qu’il a estimé
En droit de décider de la liste finale des candidats ; alors que la loi a spécifié
Que son rôle est de publier la liste des candidats, par ledit Tribunal, réintégrés
Que les décisions rendues par ce dernier sont, sans appel, définitives et ne peuvent faire l'objet
D'aucun recours, même en cassation. Ce qui a conduit Farouk Bouasker à être la risée [5]
De ses confrères, juges, des réseaux sociaux ; et, dans tout cela, son pygmalion est resté muet
Lui qui ne rate pas une occasion pour, dans les affaires judiciaires politiques, s’immiscer
Et pour railler ses adversaires, les diffamer, surtout ceux qui comptent, à Carthage, le remplacer
Il faut dire que depuis son coup d’État, c’est la première fois que son pygmalion s’est trouvé
Confronté à une institution qui agit en toute indépendance et dont l’action pourrait
Faire échouer son plan de, sans réel duel avec un challenger, à lui-même, se succéder
Et ce, dès le premier tour, plébiscité afin de, sans accrocs, pour un second mandat, rempiler
La mise en selle, par ledit Tribunal de challengers poids lourds, l’a certainement perturbé
Car, il y a de fortes chances que cette nouvelle situation puisse, le cours de l’Histoire, changer
Le cours de l’Histoire tel qu’il l’a planifié, avec des règles que, sur sa mesure, il a taillées 
À l’ISIE, Farouk Bouasker, plus de prérogatives qu’elle n’en a dans la loi, a conférées
Ainsi, commentant ladite sentence du Tribunal administratif, il a déclaré que « l’ISIE va étudier
L’argumentaire et les éléments ayant motivé ses décisions, pour ensuite se prononcer
Sur la liste finale des candidats à la présidentielle», autrement dit, il a transformé [6]
L’ISIE en Cour de cassation, alors qu’elle n’est qu’une simple Instance, par qui vous savez, nommée  
Aussi, l’ISIE « a publié au Journal officiel une liste de pages Facebook et de personnalités
Contre lesquelles, des poursuites au motif qu’elles avaient raillé Kaïs Saïed ou l’Instance, elle a intentées » [7]
C’est incroyable mais vrai, ce qui justifie bien le surnom que Jeune Afrique lui a donné
Malgré les critiques, les  désaveux et les mises en doute que, de toutes parts, il a essuyés
Il a eu le culot de critiquer certains juges administratifs, pour leur non intégrité
Et de déposer une requête auprès du dit Tribunal aux fins de les récuser
Le Tribunal administratif a rejeté cette demande, jugeant quelle est non fondée
Estimant que les motifs invoqués manquaient de sérieux pour mettre en doute l’impartialité
Et l’intégrité des dits juges qui sont au-delà de tout soupçon, ayant une expérience avérée
D’au moins 25 ans ; cela, pour les juges administratifs en général, est encore vrai [8]
Il est arrivé à l’ISIE de retirer l’accréditation d’un journaliste parce qu’il n’« pas assuré
Une couverture neutre et objective du processus électoral » : en censeur, elle s’est transformée
Pas d'un journaliste qui lui est allié, mais, une journaliste, comme Khaoula Boukrim, du bord opposé [9]
La journaliste/rédactrice en chef du site d’information Tumedia à qui il fut reproché
Probablement d’avoir publié une vidéo singulière où le président-candidat apparaît
Allant et venant, pendant environ dix minutes, d’une voiture, devant le siège de l’ISIE, garée
À l’intérieur du bâtiment qui abrite ce siège, de ses gardes du corps habituels, entouré
Courbé, portant les boîtes à archives de ses parrainages, pour, au bureau d’ordre de l’ISIE, les livrer [10] a
Cette hypothèse est renforcée par le fait que cette séquence fut, par les pages de la présidence, ignorée
Quand le Tribunal administratif statua, Bouasker s’affola, peut-on, la situation, résumer
Serait-il un oiseau de mauvaise augure planant comme la non crédibilité des élections annoncées ? 

Inquiétude qui s’est malheureusement confirmée le jour où je m’apprêtais à publier ce billet
Sous les yeux indifférents des démocraties traditionnelles qui laissent étouffer notre rêve de liberté
Troquant leurs valeurs universelles contre des accords faisant de nous les gendarmes de la Méditerranée
Chargés d’arrêter, du moins limiter, les flux migratoires qui risquent de déranger la quiétude de leurs cités [10] b
Et ce qui suit constitue une mise à jour de ce qui précède et a été ajouté après

À l’arrêt du Tribunal administratif où les trois rivaux les plus crédibles de Saïed sont intégrés
Dans la course présidentielle, après avoir été, par l’ISIE, sans raisons solides, éliminés
Farouk Bouasker a répondu : « cela ne nous arrange pas, je ne m’y plierai pas, vous pouvez causer »
Évidemment, le lecteur a compris que ceci est une traduction personnelle de ce qui s’est passé
Bouasker a considéré que l'ISIE n’a pas été informée à temps et a donc décidé
De ne pas appliquer les jugements d’intégration, par le Tribunal administratif, prononcés
Alors que le Tribunal administratif et les candidats recalés ont, le contraire, prouvé [11]
En outre, l’ISIE  avait affirmé, les décisions du dit Tribunal, devoir les examiner
C’est un grave préjudice pour l’issue des élections qui fait planer le doute sur son impartialité
Cela ne fait absolument pas partie de ses prérogatives, son devoir, c’est de les appliquer
Point barre ! Dans le cadre des élections, le Tribunal administratif est la plus haute autorité
D’ailleurs, il a la compétence exclusive de trancher les contentieux, à des mandats électifs, liés
Le rôle hors la loi de l’ISIE dans  cette présidentielle, Human Rights Watch, en quelques mots, l’a résumé :
« L’ISIE est sous le contrôle de Saïed depuis qu’il l’a, en avril 2022, restructurée
Ses sept membres sont désormais nommés par le président. Au lieu d’assurer l’intégrité
De la prochaine élection, la Commission est intervenue pour, en faveur de Saïed, la fausser » [12]
L’ISIE est en train de consolider la dictature qui a débuté par le coup d’État de juillet
En refusant la candidature des trois candidats en faveur de qui la justice s’est prononcée
Chacun des trois, dans un duel avec le président sortant, ayant de fortes chances de l’emporter
Probablement encouragée par le silence de ce dernier, qui, habituellement, sur les sujets
Juridiques ne reste jamais muet, elle continue de se murer dans le déni de la légalité
Comme le fit lui-même, en échafaudant son régime, étape par étape, tout au long des trois dernières années 
« Nos martyrs ne sont pas morts pour une nouvelle dictature », faut-il, matin, midi et soir, leur rappeler !
Et notre démocratie, que  d’une ISIE réellement indépendante, renaître, ne pourrait
Et non d’une Instance asservie, n’arrivant pas à se débarrasser d’une tutelle imposée
Affectée par des délirantes hallucinations, par une certaine gouvernance, inspirées 
Prenant le pas sur une vision rationnelle des faits qui pourrait éradiquer sa partialité
Faisant fi des institutions et de la loi, rendant le climat électoral inapproprié
Marqué par des candidats dans la tourmente, à qui on a volé leur droit de se présenter
Tandis que d'autres sont emprisonnés ou poursuivis en justice, quotidiennement, harcelés [13]
Faisant face à de multiples affaires de fraude électorale qui seraient, de toutes pièces, montées 
Risquant de nous mener à la situation ubuesque où, qu'un et un seul candidat, il y aurait
Dans une élection respirant la partialité et la connivence, et non la transparence et l’équité
La persécution de ces voix dissidentes essaie de neutraliser ceux qui, éveiller les consciences, pourraient 
Le cœur du réacteur de notre paix civile nécessite, aux décisions de la justice, de se plier
Au lieu de parader avec ses milliers de parrainages enfermés dans des boîtes à archives qu’il a portées [10] a
Pendant des va et viens interminables, il aurait mieux fallu qu’il permette à ses adversaires de se mesurer
À lui, s’il souhaitait réellement la paix tout court pour son pays, indissociable de la pluralité
Et non essayer de conserver coûte que coûte le pouvoir, même si, à la guerre civile, cela nous mènerait  
Et dire que l’ISIE, pendant très longtemps, à la sainte-nitouche a joué, prenant des airs offensés
Chaque fois qu’elle était critiquée ; n’hésitant pas à déposer plusieurs plaintes contre des personnalités
Ou des opposants politiques à Kaïs Saïed, dont certaines ont abouti à des pénalités
D'emprisonnement, comme celle d’Abir Moussi, la présidente du PDL, et cela  pour l’empêcher
De se présenter aux présidentielles, parmi les plus redoutables à le battre, étant considérée
Ses agissements hors la loi ont atteint leur paroxysme avec ces élections annoncées
De l’avis quasi unanime de tous les experts, l’ISIE, en se comportant ainsi, s’est arrogée
Un statut juridictionnel la plaçant au-dessus de toutes les juridictions, alors qu’elle est nommée
Par une et une seule personne qui, de surcroît, se trouve être, par ces élections intéressée
Qui plus est, dans l’article 30 de la loi électorale que cette personne a elle-même édictée
On lit : « le jugement d’appel [du Tribunal administratif] est irrévocable et n’est
Susceptible d’aucun recours, même en cassation ». Et, en se comportant ainsi, l’ISIE a balayé
Les fondements de l'État de droit. Ce n’est pas moi qui le dis, mais les plus grands experts de la cité [14]
Dans ce contexte, une centaine de nos professeurs des universités en droit, parmi les plus réputés
Ont signé un communiqué évoquant les droits et les devoirs de l’ISIE et l’ont vivement exhortée
« À respecter les décisions de l’Assemblée plénière du Tribunal administratif qui a statué
En faveur de trois candidats à la présidentielle du 6 octobre », en rappelant qu’«elle reste [attachée
Plutôt] soumise dans toutes ses décisions au contrôle du Tribunal administratif, et qu’elle n’est pas dispensée
Du contrôle juridique imposé à toute instance, et cela, afin de garantir la crédibilité
Du processus électoral et les principes de l’État de droit ». En outre, les signataires ont souligné
Que la décision de l’ISIE « met en danger le processus électoral, puisqu’elle nuit à sa crédibilité
Et à son intégrité, et, à mettre en doute les résultats des élections ultérieurement, conduirait » [15] a
L’ISIE s’est transformé en « rouage de la dictature », thèse par un universitaire développée [15] b
Et, entre elle et le Tribunal administratif, se profile à l’horizon, une bataille acharnée [15] c 
À ces coups de semonce, on ne peut plus fermes, Kaïs Saïed et l’ISIE, leurs entêtements, perdureraient
Car, à l’ère Saïed, il y eu un glissement vers le déni des spécialistes et de leur autorité
Scientifique ; et l’on a vu, souvent, le président, ses bancales explications sur divers problèmes, imposer
Comme sa théorie soutenant que les coupures d’eau doivent être, dans le cadre des méfaits des lobbys, intégrées [16] 
L'humilité d’un chef d’état l’invite à écouter ceux qui détiennent une réelle connaissance des sujets     
L’ISIE sait que si les élections étaient tenues avec les candidats exclus, il aurait peu de chance de les emporter
Ce qui confirme le leurre entretenu du peuple qui le soutient et la popularité qu’il ne cesse de revendiquer
Son refus d’exécution des dits jugements, la légitimité du candidat élu, démolirait
Et, préjudice à la confiance, déjà bien limitée, entre les citoyens et la justice, porterait
Qui s’est détériorée surtout depuis que Kaïs Saïed s’est immiscé dans les verdicts à donner
À l’encontre de ceux qu’il considère les ennemis de la patrie, les comploteurs, les égarés,…
Comme, par exemple, quand, au cours d’un bain de foule, lors de l’une de ses nombreuses visites « inopinées »
D’un établissement public ou semi-public, il a déclaré : « celui qui ose les innocenter
N’est qu’un complice », et cela devant les caméras ; message, évidemment, aux magistrats, adressé [17]
Une telle petite phrase a signé la dépendance de la justice en invitant les juges à obtempérer
À ses volontés et constitue une atteinte au principe de la présomption d'innocence,  proclamé
Par l’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme que l’ONU a adoptée [27]
Ces ingérences et les pressions exercées sur le corps judiciaire, une peur dans ce milieu, ont enfanté
Et risquent d’affecter gravement l'indépendance des juges dans leurs décisions et leur impartialité
Par l’emploi de l'appareil administratif, les conduisant à craindre les persécutions variées
Telles que les mutations d’office, sans annonce, dans des tribunaux, de leur lieu de résidence, éloignés
Opérées sans aucune considération pour leurs familles, pour leur carrière, pour leurs états de santé [18]
C’est ce que vient de subir Essia Laabidi qui, sur la base d'une note de service, a été mutée
Probablement, pour avoir, en tant que présidente d’un tribunal, a côté de leur plaque, jugé [19] a
Elle aurait pu être révoquée sans aucun motif, car, d’après sa constitution qu’il a, tout seul, rédigée
Il peut, à sa guise, décider, car, la subordination de la justice à l’exécutif y est consacrée
Et dire que « durant sa campagne électorale, le candidat Saïed avait promis de respecter
L’indépendance de la justice et de limiter les interférences avec le pouvoir politique. Mais
Le chef de l’État a mis en place, après s’être arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet
2021, une destruction, étape par étape, de l’indépendance de la justice », programmée [19] b

Le comportement de l’ISIE bafoue notre droit, à des élections équitables, à participer
Il fait de ces élections présidentielles un scrutin endeuillé, derrière des barreaux, emprisonné
Le triste scénario de ce que nous subissons aujourd’hui, depuis bien longtemps. planifié, il serait
Le président Kaïs Saïed , « ne se sentant pas en concurrence avec quiconque », n’a-t-il pas déclaré
« Mais, se sentant endossant une responsabilité, et qu’il ne la laisserait pas tomber », a-t-il ajouté
En précisant : « on ne peut pas accepter la candidature de ceux qui se jettent dans les bras de l’étranger  
Le problème n’est pas si je vais me porter candidat ou non, mais, une question de vie ou de mort, c’est »
Et en affirmant : « à livrer mon pays à ceux qui n’ont aucun patriotisme, je ne suis pas prêt » [20]
Il faut dire qu’il a pris l’habitude de traiter ses opposants de non patriotes ou agents de l’étranger [21]
Revenons à Farouk Bouasker qui, dans la crise que nous vivons actuellement, pour beaucoup, est
Que Farouk Bouasker « avance à visage découvert et a simplement choisi son camp », Jeune Afrique a noté
« Celui de Kaïs Saïed, envers et contre les principes de l’État de droit », prit-il le soin de préciser
« En Tunisie, l’instance électorale éteint tout espoir d’une présidentielle démocratique », a-t-il titré [22]
En conclusion, Kaïs Saïed, n’envisageant pas d’être confronté à un concurrent qui, le battre, pourrait
Elle a répondu à ce souhait en ne validant que les candidatures de deux concurrents sans danger
Passant outre l’arrêté du Tribunal administratif, intégrant trois concurrents qui pourraient l’inquiéter
Aussi l’ont peut dire, sans exagérer, que l’ISIE, a, réellement, de l'issue du scrutin, décidé
Et que, sans véritable concurrent sur la ligne de départ, la réélection de Saïed est assurée

Quant aux analyses pertinentes de Jeune Afrique sur la vraie face du régime de Kaïs Saïed, elles lui ont coûté
D’être interdit, en ce mois  de septembre, en Tunisie : première censure depuis la Révolution du 14 janvier [23]
Pourtant, il n’est question que d’« une enquête consacrée au chef de l’État Kaïs Saïed, publiée
Sous le titre " l’hyper-président " ; il s’agit  d’un bilan objectif, précis et documenté
De son mandat, mais aussi de son mode de gouvernance ». C’est, en toute vraisemblance, ce qui l’a fâché
« La rédaction en chef du journal a été prévenue par les distributeurs, alors que la douane venait
De saisir les exemplaires de Jeune Afrique envoyés par avion. Aucune explication n’a été donnée » [24]
Ceci constitue un acte officiel du rétablissement de la censure par les kaïsennes autorités
Qui nous ramène aux heures sombres des pays aliénés, démocratiquement, arriérés
Et cela, dans un contexte de régression de plusieurs acquis  du droit d’informer, par de durs combats, arrachés
Conduisant des institutions, dont l’ISIE, à poursuivre des journalistes, pour leurs opinions, et les juger [25]
Comme Mourad, le fils du grand Salah Zeghidi, qui est en train, une peine de prison ferme, de purger [26]
Pour ses fines analyses méthodiques de la situation en Tunisie, toujours bien argumentées
La Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que tout citoyen a le droit de chercher
Et de recevoir des informations et d’exprimer des opinions ; cela est clairement spécifié
Dans son article 19, et ce, « par quelque moyen d'expression que ce soit », y est-il ajouté
Aussi toutes ces poursuites sont contraires à cette Déclaration que l’ONU a adoptée [27]
Finalement, avec lui, c’est comme avec  Ben Ali, mais avec plus de misère et de pauvreté
Un média sérieux a titré « Même la fripe devient, de certains ménages tunisiens, hors de portée »[28]
En outre, il faut dire que notre économie était prospère et la croissance au rendez-vous, au temps de ce dernier

Dans ce cadre, il faut rappeler que, jusqu’alors, Jeune Afrique a toujours été, par Kaïs Saïed, apprécié
Ainsi, lors du dîner d’État français  qu’a offert Emmanuel Macron, en son honneur, à l’Élysée
À l’occasion de sa visite officielle en France que, au début de son mandat, il a effectuée
Il avait le président Français, à sa gauche, et le fondateur de Jeune Afrique, à sa droite, installés
C’est ce dernier, Béchir Ben Yahmed, qui, dans ses mémoires, l’a indiqué dans un paragraphe consacré
À Kaïs Saïed, où il écrit que « l’assistance a paru surprise de [l’]hommage inattendu » prononcé
Par ce dernier à « Jeune Afrique et son fondateur, rappelant qu’en 1988 ; en tant qu’abonné
Alors que [l’hebdomadaire] était interdit en Tunisie, il le recevait de Paris sous pli fermé » [29]
Ce qui constitue des signes pour attester son avoir-été. Et, aujourd’hui, Jeune Afrique, il l’a censuré
Pour ladite enquête qui fut introduite par ces quelques phrases qui donnent le ton de l’article incriminé :
« Après avoir muselé tous les contre-pouvoirs, Kaïs Saïed s’apprête, un second mandat, à briguer
Le 6 octobre, dans le cadre d’une élection à sens unique ». Quant à la caractéristique de son régime, c’est
« Un autoritarisme populiste en forme de coup d’État permanent, système institutionnel démantelé
[Et aussi, le] système politique, perspectives socio-économiques inquiétantes, recul des libertés…. »
« Comment compte-t-il remettre le pays en selle au lendemain du 6 octobre », s’est il demandé ? [30]
Le fondateur de Jeune Afrique, si expérimenté soit-il, sur Kaïs Saïed, s’est lourdement trompé
« Contrairement à beaucoup de mes amis, j’ai accueilli favorablement [son] élection », a avoué
Béchir Ben Yahmed dans ses Mémoires, en se demandant « les espoirs placés en lui seront-ils exaucés ? » [29]
Avec cette censure et l’état du pays, le regretté Béchir Ben Yahmed doit, dans sa tombe, se retourner 

Poursuivant leur mise en scène pour que le dénouement du spectacle du 6 octobre, soit, dans leur sens, assuré
L’ISIE a refusé de donner les accréditations aux observateurs de deux célèbres ONG
Des plus crédibles qui ont fait leurs preuves, les années passées, lors des différentes élections organisées
Depuis le Révolution et, hors-pair pour la surveillance des processus électoraux, se sont révélés
En se faisant remarquer, à chaque fois,  par leur professionnalisme, leur discrétion et leur impartialité [31]
Souhaiterait-elle éloigner toute surveillance crédible, le jour du scrutin, et, toute seule, se retrouver ?
À  la veille de ce refus, elle a organisé une session de formation pour les observateurs recrutés
Farouk Bouasker s’est révélé adepte du dicton : « Fais ce que je te dis, mais ne fais pas ce que je fais »
À cette occasion. En effet, il a appelé ces observateurs à faire preuve de responsabilité
D’indépendance et de neutralité, en insistant sur le rôle qui revient aux observateurs de jouer
Pour une campagne « impartiale et propre », en appliquant la loi à tous, sans, personne, discriminer [32]
Pourquoi ne commencerait-il pas à appliquer, lui-même, ces recommandations, afin de donner
Le modèle à suivre ; et cela en réparant deux injustices dont il porte l’imputabilité
La première, c’est qu’il s’est mis hors la loi en s’obstinant à ne pas, dans la liste des candidats, intégrer
Les noms des trois citoyens qu’il a injustement rejetés, et que la justice, par deux fois, a jugés
Répondant absolument à toutes les conditions légales pour, à l’élection présidentielle, candidater
Ces trois citoyens ont été réhabilités par un collège, de 27 juges administratif, composé 
Justice qui a rejeté toutes les allégations mensongères de l’ISIE et levé toute ambiguïté 
En soulignant « que l’ISIE est tenue, les verdicts rendus par le tribunal administratif, d’exécuter »
Qui « sont définitifs et non susceptibles d’appel, même en cassation », a-t-elle fermement rappelé [33]
Il se trouve, faut-il le redire, que n’importe lequel de ces citoyens mettra son mentor en difficulté  
Dans un éventuel second tour. La seconde injustice est son silence assourdissant devant les envolées
Partisanes de la Radio publique en faveur de ce mentor contenues dans une vidéo qu’elle a diffusée [34]
Et devant les instructions  reçues par des journalistes de médias publics pour élaborer des contenus orientés [35]

In fine, pour ces présidentielles, ce n’est pas le peuple qui va voter, mais, c’est l’ISIE qui a, déjà, voté
Pour celui qui souhaite occuper tout seul l'échiquier, dont le projet, sous forme de Manifeste, est publié
Mais, que l’on sache que notre combat continue pour que la démocratie et l’État de droit soient restaurés
Notre droit à choisir ceux qui doivent nous gouverner, et en premier notre président, nous soit restitué 
Les institutions républicaines soient rétablies et les restrictions sur les libertés soient éradiquées
L'heure de la délivrance n'est pas éloignée et l'entêtement de l'ISIE ne fait que, davantage, la rapprocher
Elle sonnera, probablement, cet automne, quand  cette élection arrangée, sera, par le TA invalidée
Quand l’ISIE et ceux qui ont manigancé avec elle ce sinistre scénario seront décrédibilisés
Ceux qui ont mis tout en œuvre pour que leur champion soit élu, quitte à ce que la paix civile soit menacée
Un point nous interroge : Dans cette étape perturbée, il n’y a pas eu de réunion du Conseil de sécurité
Nationale ! Cela signifierait-il que les militaires, dans sa quête d’un deuxième mandat, l’ont abandonné 

D’ores et déjà, sans attendre que l’heure de gloire soit arrivée
Remercions nos juges administratifs pour avoir, ainsi, sauvé
L’honneur de notre justice en jugeant en faveur de la pluralité
Et de l'État de droit : la Nation leur sera reconnaissante à jamais
Ils ont montré que le pays a encore des institutions debout, et ce malgré
La stratégie de leur destruction que le président Kaïs Saïed a menée [36]
Chapeau bas pour leur courage, malgré les pressions, sur eux, exercées
Sous forme de menaces, d’intimidations ou d’instructions données
Il a fallu qu’ils statuent, et voilà l’espoir qui, enfin, renaît 

Salah HORCHANI

* La première strophe de ce billet est extraite du poème – comprenant plus de 650 vers et une centaine de références, intitulé : « Présidentielles 2024 : Quel front, quel candidat ? pour que le jasmin refleurisse » - paru 

partiellement, sous le lien suivant :

https://www.legrandsoir.info/presidentielles-2024-quel-front-quel-candidat-pour-que-le-jasmin-refleurisse.html

et intégralement sous le lien suivant :

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/060824/presidentielles-2024-quel-front-quel-candidat-pour-que-le-jasmin-refleurisse

Ce dernier lien s’ouvre par le quatrain suivant :

Des mises à jour de ce poème seront effectuées
Chaque fois qu’il y aura un fait important à signaler
Leurs dates d’intégration pourront être déterminées
Par les vers et les références qui leur seront attachés

[1] https://www.jeuneafrique.com/1403681/politique/en-tunisie-farouk-bouasker-lhomme-de-kais-saied-a-lisie/ 

HAICA =  Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle, l’équivalent du CSA français.

https://haica.tn/presentation/#presentation

[2] https://www.jeuneafrique.com/1345736/politique/tunisie-linstance-electorale-est-elle-infeodee-a-kais-saied/  

[3] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/08/27/en-tunisie-une-decision-judiciaire-remet-dans-la-course-un-quatrieme-candidat-a-la-presidentielle_6296794_3212.html

[4] https://www.jeuneafrique.com/1403681/politique/en-tunisie-farouk-bouasker-lhomme-de-kais-saied-a-lisie/

[5] https://www.businessnews.com.tn/les-propos-de-farouk-bouasker-font-reagir-les-experts,520,140504,3

https://www.businessnews.com.tn/lassociation-des-magistrats-repond-a-farouk-bouasker,520,140536,3

[6] https://www.jeuneafrique.com/1603742/politique/presidentielle-tunisienne-finalement-ils-seront-six/

[7] https://www.jeuneafrique.com/1403681/politique/en-tunisie-farouk-bouasker-lhomme-de-kais-saied-a-lisie/

[8] https://fr.apanews.net/news/tunisie-une-requete-de-l-instance-electorale-rejetee/

[9] https://www.leconomistemaghrebin.com/2024/08/21/snjt-conteste-decision-de-instance-electorale-de-retirer-accreditation-de-journaliste-khaoula-boukrim/

[10] a. Voir la référence suivante et les liens qui y sont cités.

https://www.facebook.com/photo/?fbid=1753568675415854&set=a.120896128683125

Ci-dessous, la photo illustrant cette référence.

Illustration 2

[10] b. https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/240922/tout-sur-kais-saied-en-plus-de-8000-vers-qui-pourraient-me-condamner-aux-galeres

https://www.theguardian.com/world/2024/sep/13/eu-fears-for-its-human-rights-credibility-as-tunisia-crushes-dissent-leak-shows 

[11] https://www.leconomistemaghrebin.com/2024/09/04/presidentielle-2024-front-commun-contre-lisie/

https://www.tunisienumerique.com/tunisie-lequipe-juridique-du-candidat-zenaidi-declare-avoir-avise-lisie-dans-les-delais/

Ci-dessous le Communiqué du Tribunal administratif prouvant qu’il a informé l’ISIE, contrairement aux allégations de cette dernière.

Illustration 3

[12] https://www.hrw.org/fr/news/2024/09/04/en-tunisie-la-commission-electorale-ouvre-la-voie-un-second-mandat-de-kais-saied

[13] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/09/06/en-tunisie-le-candidat-a-la-presidentielle-ayachi-zammel-relache-puis-immediatement-arrete_6305694_3212.html

قيس سعيد يدعو لانتخابات رئاسية في تونس يوم 6 أكتوبر ...

[14] https://www.businessnews.com.tn/les-experts-unanimes-lisie-a-balaye-les-fondements-de-letat-de-droit,519,140593,3

[15] a

Illustration 4
Illustration 5

[15] b. https://nawaat.org/2024/09/10/lisie-rouage-de-la-dictature-interview-avec-wahid-ferchichi/

[15] c. معركة ليّ أذرع في الأفق بين هيئة الانتخابات والمحكمة الادارية

[16] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/060824/presidentielles-2024-quel-front-quel-candidat-pour-que-le-jasmin-refleurisse 

[17] https://www.businessnews.com.tn/sopposer-a-kais-saied-devient-dangereux,519,127082,3 

[18] https://news.gnet.tn/lassociation-des-magistrats-tunisiens-denonce-la-mainmise-du-ministere-de-la-justice-sur-lappareil-judiciaire/

[19] a. https://www.businessnews.com.tn/mutation-de-la-presidente-du-tribunal-de-premiere-instance-de-manouba,520,140758,3

[19] b. https://inkyfada.com/fr/2023/07/26/bilan-kais-saied-justice-tunisie/  

[20]

Illustration 6

https://www.businessnews.com.tn/une-election-pour-quoi-faire,519,140662,3

[21] Voir, par exemple, le lien suivant.

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/230923/tunisie-un-inventaire-non-exhaustif-du-bilan-du-president-kais-saied

[22] https://www.jeuneafrique.com/1604540/politique/en-tunisie-linstance-electorale-eteint-tout-espoir-dune-presidentielle-democratique/

[23]

Illustration 7

[24] https://www.liberation.fr/international/afrique/presidentielle-en-tunisie-le-magazine-jeune-afrique-interdit-a-la-vente-20240904_AAZYWSNLCFCIZGPZTPRAXD7ZDU/

[25] voir le deuxième lien mentionné ci-dessus.

[26] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/030418/salah-zeghidi

[27] https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/dudh_cle8bfd42-1.pdf

[28] https://www.tunisienumerique.com/tunisie-meme-la-fripe-devient-hors-de-portee-de-certains-menages-tunisiens/

[29] Béchir Ben Yahmed , J'assume: Les Mémoires du fondateur de Jeune Afrique ( Éditions du Rocher, 2021), pages 383-384.

https://www.jeuneafrique.com/1005024/politique/tunisie-france-emmanuel-macron-offre-un-diner-vip-a-kais-saied/ 

Ci-dessous, une photo du dîner d’État français en l’honneur de Kaïs Saïed, placé entre Emmanuel Macron et Béchir Ben Yahmed.

Illustration 8

[30] Jeune Afrique, N° 3140, septembre 2024, pages 48-52.

[31] https://www.businessnews.com.tn/tunisie-les-observateurs-les-plus-credibles-seront-absents-de-la-presidentielle-2024,519,140898,3

[32] https://www.mosaiquefm.net/fr/election-presidentielle-2024/1310846/l-isie-appelle-les-observateurs-a-faire-preuve-de-responsabilite

[33] https://www.leconomistemaghrebin.com/2024/09/14/le-tribunal-administratif-confirme-la-reintegration-de-mondher-zenaidi-et-abdellatif-el-mekki-dans-la-course-presidentielle/

[34] https://www.espacemanager.com/la-radio-tunisienne-et-les-principes-de-la-neutralite.html

Voir, aussi, dans ce cadre, le lien ci-dessous où il est écrit : « Par ailleurs, le Conseil de la Presse a critiqué un reportage diffusé par la Radio nationale, estimant que ce travail (Reportage) n’a guère respecté les normes professionnelles minimales et l’article 57 de la loi électorale, qui interdit la publicité politique durant la période électorale. Une telle violation pourrait entraîner une amende de 5 000 à 10 000 dinars selon l’article 154 de la même loi, a-t-il dit ».

https://letemps.news/2024/09/13/presidentielle-le-conseil-de-presse-et-le-snjt-appellent-les-journalistes-a-respecter-les-regles-journalistiques/

[35] https://www.facebook.com/photo/?fbid=918731406947440&set=a.458305786323340

[36] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/210322/e-istichara-monsieur-le-president-kais-saied-votre-place-de-gaulle-partirait

Voir, aussi la référence [21] ci-dessus.

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