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Billet de blog 6 août 2024

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Présidentielles 2024 : Quel front, quel candidat ? pour que le jasmin refleurisse

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Remarque préliminaire 

Des mises à jour de ce poème seront effectuées
Chaque fois qu’il y aura un fait important à signaler
Leurs dates d’intégration pourront être déterminées
Par les vers et les références qui leur seront attachés

La belle image de notre Tunisie des premières années
De la Révolution, de nos rêves les plus fous, accompagnée
L’admiration planétaire acquise, mais, où sont-elles donc passées ?
Où sont passés nos espoirs qu’on croyait pouvoir réaliser ?
Où est passé le pays qu’on a cru, à jamais, libéré
De tout régime répressif, autocratique ou policier
Avec ses méthodes immondes que, révolues, nous avions pensé ?
Où sont passés nos manifs, nos rassemblements, nos AG
Nos Sit-in, en toute heure de la nuit, en toute heure de la journée
Qui, de la Sharia dans notre Constitution, nous ont débarrassés [1]
Mais, intégrée, plus tard, dans sa constitution, dite du 25 juillet [2]
Mobilisant des citoyens, de tous âges, à travers toutes les contrées 
Qui, souvent, avaient réuni des dizaines de milliers
De participants,  où les idées foisonnaient, se bousculaient
Think tanks, partout, éparpillés qui ont, la parole, libérée
Où les échanges y sont intenses, divers et fertiles, parfois musclés
Intellectuellement, dans une ambiance d’ébullition des pensées
Pendant des heures fiévreuses, par une liesse populaire, galvanisés
Au cours desquels nous refaisions le monde, persuadés
Que plus rien ne serait comme avant, que la page est pliée
Que le pays, à un nouveau destin, va être river
Vivant des heures enthousiasmantes, par l’optimisme, emportés
Pour faire régner la liberté, l’égalité et la dignité 
Mais, nos rêves, par son coup d’État juillettiste, se sont effondrés

Cette démocratie qui l’a porté à Carthage, il l’a tuée
En suivant le chemin du neveu de Napoléon premier
Après s’être, sans détour, une mission messianique, arrogé [2], [3]
L’ensemble des institutions du pays, il les a disloquées
À l’aide de  coups de force et d’abus de pouvoir répétés
Surtout, quand le pays était assoupi par les vacances d’été 
L'État de droit et ses garde-fous, il les a démantelés
Et nos avancées,  il les a, une à une, détricotées
Il a refermé douze ans d'espoir, de manière accélérée
À l’instar de sa constitution qu’il a tout seul rédigée
Constitution qui fait office de foi et loi, sur mesure, taillée
Où les binationaux et les non-musulmans sont discriminés
Ses opposants et ses détracteurs, il les a fait embastiller
Un grand nombre de juges récalcitrants, il les a débarqués
Après s'être investi de tous les pouvoirs, à coup de décrets [2]
Situation, par son décret liberticide, matérialisée [4] 
Qui pèse sur nos libertés comme une Damoclès épée
Visant tout opposant, citoyen lambda ou politisé
Ces chambardements constituent son unique bilan, en vérité
Déjà des prisonniers d’opinion, très divers, il en a fait
Parmi les politiques, les journalistes engagés, en premier
Qui faisaient leur métier avec courage, passion et sincérité
Avec l’envie de dénoncer les injustices et les improbités
Qui ont payé, lourdement, de leur liberté, pour nous éclairer
Ainsi, Sonia Dahmani, qui, d'une façon ironique, avait lancé
« De quel pays extraordinaire parle-t-on ? ,  pour répliquer
À un confrère qui, la thèse du président Saïed, défendait
Selon laquelle les migrants subsahariens cherchaient à s’installer
En Tunisie, alors qu’ils voulaient juste, vers l’Europe, la traverser
« Celui que la moitié des jeunes veulent quitter ! », a-t-elle ajouté
Ce qui est confirmé par une enquête qui vient d’être publiée [5] a
Malgré le fait qu’elle n’ait affirmé que la stricte vérité
Pour « diffusion de fausses nouvelles», elle a été condamnée 
À un an de prison et fut, par d’autres affaires, visée [5] b
Comme il est de coutume, de toutes pièces, elles seraient montées [6]
Elle continue de se battre, même emprisonnée, déterminée
Décidée, aux dires de sa sœur Ramla, avec un moral d'acier [7]
Ils en ont fait une icône auprès de ceux épris de liberté
Égérie de ces femmes qui font, le régime juillettiste, trembler [8]
Parmi lesquelles, oh honte ! , deux présidentes d’associations chargées
De secourir et d’aider les migrants subsahariens irréguliers
Saadia Mosbah et Sherifa Riahi, pour ne pas les nommer
Car leur liberté d’expression troublait ce régime, le gênait
Et dire que cela se passe dans le pays qui a libéré
La femme grâce à un régime autoritaire, mais combien éclairé
Grâce à un chef d’État qui, la Tunisie moderne, a fondée
Où, aujourd’hui, la liberté de la femme est bloquée, est figée
À l’ère Kaïs Saïed qui ne cesse de parler d’équité
Qui, devant l’héritage, l’égalité des genres, a refusé
Car, dit-il, la question, par le Coran, a été réglée
Question qui, a-t-il affirmé, n’est pas une priorité
Qui plus est, par l’Union européenne, elle  fut dictée [3]
Pendant qu’il prétend que le pays est en phase de se libérer
Dans le cadre de sa campagne que, « guerre de libération », il a baptisée
Et il en a fait le fond de commerce  de sa publicité
Dans ces élections qu’il souhaite qu’elles puissent le maintenir au Palais
Ainsi nous perdrons même le ius murmurandi (le droit de murmurer)
Et le pays, vers un point de non-retour, continuera à sombrer
Je disais donc, parmi les journalistes engagés, en premier
Qui ne cherchent pas le buzz, pour qui l’information de bonne qualité
Bien vérifiée, avec des analyses pertinentes est l’abc du métier
Son alpha et son oméga, qui ne se laissent pas, par quiconque, intimider
Qui nous fournissent les clés nécessaires pour qu’on puisse séparer le bon grain de l’ivraie
Ce sont ces journalistes  que le régime maintient, aujourd’hui, en captivité
Mohamed Boughalleb, Borhen Bsaïs, Mourad Zeghidi, parmi lesquels on peut citer
Au podium du PAT, ils sont la fine fleur des chroniqueurs radio ou télé
C’est uniquement pour avoir respecté leur profession qu’ils on été ciblés
Il craint qu’ils puissent nous communiquer leur lucidité de le voir tel qu’il est
Des prisonniers d’opinion, très divers, il en a fait, je disais 
Et, aussi, parmi, les Facebookeurs qui osent le critiquer
Le nombre de ces derniers condamnés dépasse, de loin, le millier
Emprisonnées pour des statuts, sur les réseaux sociaux, partagés [9]
Tout Tunisien libre est un prisonnier potentiel, en vérité
Toute personne s’opposant à Kaïs Saïed est, d’espionnage, accusée
De corruption, de complot contre la sécurité de l’État, si ce n’est
Que de coupables désignés se sont, par la suite, innocents, avérés
Dont une cinquantaine de juges qui, par la justice, furent innocentés
Que de poursuites judiciaires et de mandats de dépôt, on n’entend parler
Pour des opinions exprimées, en vertu du liberticide décret
Sur la page Advanced Search de Google,le lecteur peut le vérifier
«Tunisie, Mandat de dépôt » le conduit à des dizaines d’entrées 
Avec ces victimes, je tiens à exprimer mon entière solidarité
Ainsi que mon soutien, plein et entier, à tout journaliste censuré
Qu’elle est loin la liberté d’expression qui a suivi le 14 janvier
Qui, par un pouvoir toujours plus autoritaire et répressif, est muselée
La scène politique, intimidée, en désert, il l’a transformée
Et tous les médias publics, derrière le pouvoir actuel, se sont placés
Qu’elle est loin la couverture critique de l’actualité télévisée
Aux heures de grande écoute, avec ses débats politiques animés
Tous ces acquis sont menacés. Mais, comment en est-on, là, arrivé ?

Mais, soyons confiants, le jasmin, par les urnes, refleurirait
Si les modernistes serraient leurs rangs, loin des égos, dans l’unité
En n’oubliant pas que s’ils s'étaient unis aux scrutins derniers
Les présidentielles et les législatives, ils auraient remportées [10]
Mais, quand vont-ils comprendre ce constat simple à embrasser
Que seul d’un Front progressiste peut, notre salut, émerger
Constat que, matin, soir et midi, je ne cesse de rappeler
Sur tous les tons, sur tous  les toits, dans mes centaines de billets
Et poèmes, mes posts Facebook, chaque fois que l’occasion s’y prêtait
Unique alternative, ne le répèterai-je jamais assez ?
Et, de réitérer cette conviction, je ne peux m’empêcher
Je prie le lecteur de m’excuser, s’il se sent bassiné
Par ce sujet qui, par les politistes, est négligé

Je ne suis pas un homme politique, je suis un citoyen engagé
Depuis mon jeune âge, et ce n’est pas maintenant que je vais changer
C’est dans la gauche que j’ai  milité, depuis mes années lycée
En étant, au parti communiste tunisien, encarté
Jusqu’au milieu ses années soixante-dix, quand je l’ai quitté
À cause de son rapprochement avec le MUP, parti créé
Par Ahmed Ben Salah, une fois que Bourguiba l’a limogé [11]
Depuis, c’est en électron libre, continûment, que j’ai évolué
Surtout dans le milieu syndical, au sein de l’université
Évolué à coup d’articles, à mes collègues, distribués
Aussi, aux plus hautes autorités de l’État, envoyés
Ainsi qu’à diverses rédactions et certains députés [11], [12]
Quant à cette gauche qui, plus d’une occasion, nous a fait rater
Car, éclatée et chacun de ses chefs, président, se voyait [10]
À quatre vingt trois printemps, je rêve encore de la voir unifiée [13]
Et avec tous les modernistes de tous bords, sans exception, former
Un Front électoral progressiste dont le but est de barrer
La route, entre autres, aux dérives du processus du 25 juillet
Et, aussi, de s’opposer aux islamistes et leurs affidés
Ceux qui opèrent à visage découvert ou à visage caché
Et le régime actuel fait partie intégrante de ces deniers
Ne serait-ce qu’au vu de la constitution qu’il nous a concoctée
Avec « son article 5 où rôde un air de Sharia » scellé [2]
En vérité, « lui et Ennahdha, c’est bonnet blanc et blanc bonnet
Frères ennemis, en concurrence pour le pouvoir, à couteaux tirés » [2]
Mais, une partie de cette gauche s’est leurrée et s’est laissée tromper
En le considérant comme un pourfendeur de l’islam politisé
En continuant à le soutenir, par son erreur, aveuglée
Elle a fait campagne pour lui, et, pour lui, a appelé à voter
Quant à moi, je m’y suis opposé, dès qu’il s’est, candidat, déclaré
Dans un poème, « Présidentielles : Ce collègue est dangereux ! », intitulé [14]
Un Front progressiste dont le but est de lui barrer la route, je disais
Un Front électoral  avec un large spectre qui puisse fédérer
Des partis politiques, des activistes de la civile société
Des syndicalises, des intellectuels, à titre particulier
Adhérents à ce Front, autour du changement à réaliser
Par leur volonté indéfectible de sauver la patrie, soudés
Autour d’un candidat unique pour que les voix ne soient pas dispersées
Présentant le plus d’atouts pour battre le locataire du Palais
Et, Mondher Zenaidi serait parmi les candidats appropriés [15]
Ils ne sont pas nombreux, parmi lesquels, Abir Moussi, on peut citer
Elle n’est pas de mon bord politique, mais, pour elle, je suis prêt à voter
Car, certaines capacités d’Homme d’État moderniste, elle a montrées
Il faut spécifier que l’une est en prison et l’autre est exilé
Et que tous les deux bénéficient  d’une base électorale assurée
Ce qui n’est pas le cas de Dhaker Lahidheb, un candidat déclaré
N'appartenant pas à l’ancien régime et pour qui j’ai plus d’affinité
Si Moussi et Zenaidi, par le  code électoral que Saïed a édicté
Ou un arrêt complice de l’ISIE, étaient, de la compétition, écartés
L’ISIE dont la mission est de superviser les élections et les organiser
Lahidheb serait président, si, par l’électorat modernise était porté
Si un front des progressistes de tous bords était, pour le soutenir, constitué
Dhaker Lahidheb et Kaïs Saïed se valent, sur le plan honnêteté
L’honnêteté, unique atout qui a permis à Saïed, à Carthage, d’accéder
Mais le premier est démocrate, et le second est islamiste confirmé [2], [3]
Tous les deux sont universitaires ; Saïed, sa thèse, il ne l’a jamais achevée
Il a poursuivi toute sa carrière, en étant au grade d’assistant bloqué [3]
Alors que le Professeur Lahidheb est un cardiologue, mondialement, réputé [16]

Kaïs Saïed est bel et bien islamiste, vérité à n'en pas douter
Ainsi, quand il est allé à l’Aéroport international de Tunis-Carthage pour saluer
Les pèlerins au Hajj, en prédicateur, il s’est transformé, et n’a pas hésité à leur prêcher
La tendance islamique de sa Constitution qui considère dans son corps, leur a-t-il annoncé
Que la Nation tunisienne n’existe pas, notion occidentale, c’est la Umma qui est réalité
Umma musulmane qui est redevable devant Dieu, et c’est ce concept qui sera intégré
À la nouvelle République dans laquelle « L’islam doit atteindre ses objectifs et l’État doit œuvrer
Pour l’accomplissement des objectifs de l’Islam et de la Sharia, et nous allons travailler
Pour concrétiser cela dans la prochaine Constitution, c’est ce qui doit primer et importer» [17]

J’ai beau chercher dans ma famille politique le candidat espéré
Malheureusement, parmi mes camarades, aucun nom ne m’apparaît
L'absence de la gauche tunisienne dans ces élections pourrait sceller
La fin de ce courant qui a tant sacrifié et, au pays, tant donné
À l’édification de la Tunisie moderne, il a bien contribué
Et l’on se priverait, pour tout ce qui est social, de ce courant d’idées
Pour sauver la France, gaullistes et communistes se sont bien alliés !
Un Front aussi social, selon un projet économique arrêté
Capable de nous faire sortir de la multiple crise où l’on est
Pour que les objectifs de la Révolution soient, enfin, réalisés
« Travail – Liberté – Dignité », n’était-il pas le slogan le plus crié
Par nos martyrs, en tombant sous les balles qui les ont emportés ?
Unitaire, rassembleur et inclusif, les islamistes exceptés
Car, malgré leurs «taqiyâneries » qu’ils pourraient nous débiter [18]
Ce n’est pas par un État de droit, civil, qu’ils sont intéressés
Ils l’ont montré plus d’une fois, pendant qu’au pouvoir, ils étaient
En essayant, dans la Constitution, la Sharia, d'imposer [19]
Un Front ouvert aux compromis au diapason de l’objectif visé
Ce qui lui assure une grande portée et favorise son succès
Pour que les gouvernances autocratiques fantasmées soient balayées [20]
Que notre aura perdue, voilà des années, puisse être retrouvée  
Et que le jasmin refleurisse et puisse, sur les choses, peser
Afin que le chemin de la démocratie soit restauré
Et que des institutions solides assurent sa pérennité
Le bien-être, ainsi que le bien-vivre, soient instaurés
Et le lourd climat oppressif délétère soit éradiqué
Qui, le mois dernier, par Agnès Callamard, fut dénoncé
Depuis l'arrivée au pouvoir de Saïed , a-t-elle déclaré
Les divers abus que nous pensions appartenir au passé
De la Tunisie reviennent en force, en étant plus réguliers [21]
À vrai dire, le bilan de son mandat est caractérisé
Par l’enterrement, une fois pour toutes, de l’expression liberté
Principal acquis de la Révolution du 14 janvier
Et par la dégradation de la qualité de vie représentée
Par la hausse continue des prix, l’extension de la pauvreté
Les pénuries multiples, les coupures d’eau et d’électricité
À d’autres services essentiels, il est difficiles d’accéder
Un bas niveau des investissements, jusqu’alors, jamais égalé [2], [3]
Pour toutes ces raisons, il faut que le jasmin cesse de demeurer fané
Et pour mille autres desseins qu’il est facile de deviner
Que je souhaite taire, à cause du liberticide décret [3]
Redoutable outil pour que la liberté d'expression soit étouffée
Utilisé, tous azimuts, à tour de bras, pour bâillonner
Les voix discordantes d’où qu’elles viennent, les intimider, les harceler [22]
Secondé par des menaces, par les instances de l’État, proférées [23]
Qui envoie un avertissement à tous ceux qui osent critiquer
Le système, pour en faire un régime, sur la crainte et la peur, édifié
Qui, à coup sûr, d’après les leçons de l’Histoire, à l’échec, est voué
Craignant les représailles, un climat d'autocensure s’est installé 
Ce décret opère à géométrie variable, en vérité
Gérer les charges de diffamations, de toutes origines, il est sensé
Mais, quand elles sont à l'encontre des opposants, il reste muet
Qu’elles soient proférées par les aficionados ou leur autorité 
Ceux-là se permettent de menacer, de diffamer, en toute impunité
Les journalistes, les ONG, et tous ceux qui, au régime, sont opposés [24]
Il gère aussi celles de fausses informations ou données
D’ailleurs, « Et si on [l’] appliquait au Président », un média a titré [25]
Qui, souvent, fait circuler, dans ses discours, des informations non avérées
Ainsi, dernièrement, devant les caméras, plus d’une fois, il a affirmé
Que les barrages sont pleins,« l’eau est disponible, mais les citoyens sont privés
D’eau potable, qu’il y a une antichambre pour que le Tunisien soit assoiffé
Dont l’objectif est électoral, pour que la situation soit envenimée »
Malgré les tentatives des responsables présents qui ont, en vain, essayé
De rectifier, scientifiquement, ses hypothèses, il les a empêchés de parler
En leur coupant la parole pour leur dire que « les chiffres sont parfois erronés
Et que ce qui se passe, dans le cadre des méfaits des lobbys, doit être intégré » [26]
Depuis ces graves révélations, tous les services de l’État se sont mobilisés
Pour démasquer ces criminels ; mais, au bout du compte, jusqu’à ce jour, ils n’ont trouvé
Que des citoyens qui, au réseau de l’eau, des modifications, ont apportées
Pour irriguer frauduleusement leurs terres ; quant aux dits lobbys, ils demeurent son secret [27]
Dans sa thèse complotiste récurrente : n’a-t-il pas dernièrement déclaré
« L’envenimement de la situation dans de nombreux secteurs est planifié
Certains cercles criminels et leurs bras vendus veulent en arrière retourner » ? [28]
Qui plus est, les taux de remplissage des barrages qu’il a fournis sont faussés [29]
Ce qui peut provoquer au sein de la population angoisse et anxiété
J’avoue que la vidéo de cette escapade hydrique du président m’a rappelé
Les promenades que j’ai effectuées avec mon frère Ameur qui fut surnommé
« Monsieur Eau», car c’est lui qui, la quasi-totalité de nos barrages, a édifiés
Nos promenades du dimanche, pour inspecter « ses barrages », à travers monts et vallées  [30]
Sous les mandats des présidents Bourguiba et Ben Ali, il les a réalisés
Eux, dans leurs déplacements, étaient attentifs aux spécialistes et savaient les écouter [31]

Compte tenu des entourloupettes que le régime a manigancées
Dont les plus flagrantes parmi elles seront ci-dessous évoquées
Pour maintenir encore son fondateur au Carthage palais
En éliminant tous les concurrents qui pourraient le gêner
S’appuyant sur des textes ad hoc qu’il a lui-même promulgués
Ce qui aggraverait la multiple crise qu’il a provoquée
Socialement, politiquement, des droits et des libertés
Économiquement, financièrement, et j'en ai oublié
Il faut que les modernistes s’entendent sur la position à adopter
Lors des présidentielles, pour octobre prochain, programmées
Quant à moi, pour ce type d’élection, ma position n’a pas changé
Mon slogan permanent est simple, c’est « votez, votez, votez ! 
S’il existe au moins un concurrent réel qui lui est opposé »
L’expérience le montre : s’abstenir, c’est le choisir, l’imposer
Et lui donner l’occasion de jouer au plébiscité
Et d’affirmer, haut et fort, « c’est devant un concurrent avéré 
Que j’ai gagné, le peuple, sans appel, à lui, m’a préféré »
Même si c’est le dixième de l’électorat qui s’est déplacé
Cette arithmétique, il l’a pratiquée par le passé
Pour les quatre votations qu’il nous a imposées
Après son coup d’État, pour la réalisation de son projet
Par le constitutionaliste nazi Schmitt théorisé [32]
Mais, s’il n’y a que des candidats comparses, de complicité
Peu connus ou soutiens notoires, voire copies presque conformes de l’intéressé
Candidats de pacotille auxquels on était habitué dans les régimes passés 
Dans un simulacre d’élection, qui, à jouer les figurants, sont fin prêts
Dans une comédie, à renforcer la légitimité du sortant, destinée
Où l’électeur ne trouvera pas dans le bureau de vote un bulletin à son gré
Dur, dur pour nous qui avons apprécié, depuis 2011, le jeu de la pluralité
Ce retour au candidat présidentiel, de fait unique, est pénible à supporter
En empêchant tous les adversaires crédibles du chef de l'État de se présenter
En entravant, à toutes les étapes, par tous les moyens, leurs démarches pour, candidat, se porter 
Grâce à des stratagèmes saugrenus et d’un zèle de l’Instance que vous savez 
En invalidant leurs  candidatures et, de la course à la présidence, les écarter
Utilisant l’arme judiciaire ou administrative pour que la route leur soit barrée
Après avoir, de diverses embûches leur chemin vers la candidature, semé
Principalement des obstacles que des ministères régaliens leur avaient dressés
Et des règles contraignantes et compliquées, de toutes sortes, leur soient imposées [33]
S’appuyant sur un code électoral et une constitution, sur mesure taillés
Qui, souvent, sont appliqués avec une certaine lecture partisane, orientée  
Dans un climat de peur où les collecteurs de leurs parrainages sont harcelés
Jusqu’à être arrêtés avec leurs proches, emmenés au poste et interrogés [34]
Alors que les institutions de l’État sont pour les parrainages du sortant exploitées [35]
Qui a invité la Radio nationale, dans sa « guerre de libération », à s’engager
« Afin de débarrasser le pays de tous les criminels qui se sont, partout, infiltrés »
Pour en faire « une nouvelle république, de ses voleurs et de ses traitres, libérée » [36]
Autrement dit, il a invité un service public à abandonner sa neutralité
Pour « intégrer [sa] guerre de libération nationale qui promet réformes et dignité » [37]
Tandis que des élus sont, de campagnes de menaces et de diffamations, objet
En raison de l'octroi de leur parrainage à certains candidats, du régime, éloignés [38]
Des chargés de parrainages auraient eu accès à des bases officielles de données [39]
Et l’ISIE laisse faire, sans la moindre condamnation, ni protestation, comme si de rien n’était
Réduisant ce qui aurait dû être une fête de la démocratie à une anxiété
L’ISIE dont la mission est de superviser les élections et les organiser
À priori indépendante, mais, depuis son coup d’État, par lui, est nommée
Donc, logiquement, à l’un des candidats, elle est, de fait, subordonnée
Qui plus est, les règles pour la compétition, c’est lui qui les a confectionnées
Candidat qui s’est fait, à la fois, juge et partie : mais, où est donc l’égalité ?
D’ailleurs, dans sa gestion de ces présidentielles, elle ne fait que, de soi, faire parler
Par ses actions, elle a été au centre de plusieurs polémiques, ces jours derniers  [40]

L’ISIE, qui, par le Tribunal administratif, vient d’être discréditée
Pour le motif d’avoir, trois candidats de l’opposition, éliminés
Dont l’un, homme d'État confirmé, ayant de réelles chances de l’emporter
Sous le seul  et unique prétexte que leurs parrainages sont, soi-disant, non fondés
Prétexte qui, après vérification par les juges, faux, s’est révélé [41]
Ainsi il a redonné au peuple son droit d’exprimer sa souveraineté
Et l’espoir de tourner cette triste page de notre Histoire, courant cette année
Et a montré que le pays a encore des institutions debout, et ce malgré
La stratégie de leur destruction que le président Kaïs Saïed a menée [2]
Parmi ces candidats, on retrouve Mondher Zenaidi qui fut l’objet
D’un de mes précédents poèmes partisans datant du mois d’avril dernier [15]
Où j’invitais les « Modernistes tunisiens de tous bords » à s’unifier
Contre le péril populiste qui, comme dégâts, il en a fait assez
Et exposais les raisons de mon choix, ses atouts et ses qualités

J’avais affirmé, en particulier :

Parmi les diverses personnalités
Qui sont susceptibles de se présenter
Il a, de loin, le plus de chances de l’emporter
Contre l’actuel locataire du Palais

Cette Instance supérieure indépendante pour les élections est en vérité
Pas si indépendante que cela, puisque, par une seule personne, désignée
Et parce que c’est d’une main de fer, par Farouk Bouasker, qu’elle est dirigée
« Il a conduit, seul, le processus d’organisation des élections » a affirmé
Jeune Afrique qui le qualifie de « magistrat très politique » qui ambitionnerait
Obtenir un poste ministériel à la faveur des remaniements qui s’opéreraient
Elle écarte toutes les critiques de ses contradicteurs dont la HAICA qu’elle a empêchée
De jouer son rôle, de régulateur et de « gendarme des médias », légalisé [42]
Au départ, l’ISIE était indépendante et c’est Kaïs Saïed qui en a modifié
Le statut, par décret, et désigné ses membres, par un autre décret, dans la foulée [43]
Cette ISIE qui n’hésite pas à déposer plainte contre quiconque remet
En doute son indépendance vis-à-vis du pouvoir, ainsi que son intégrité
Contacté par l’Agence France-Presse, elle n’était pas en mesure de lui confirmer
La nouvelle du camouflet historique qu’elle vient de recevoir de plein fouet [44]
Qui montre que le recours à diverses manœuvres pour bien assurer
La réélection de l’actuel locataire du Palais n’a pas fonctionné
Son désarroi, par la réaction de son président, s’est manifesté
Farouk Bouasker que Jeune Afrique, « l’homme de Kaïs Saïed », a surnommé
Président « prompt, d’un revers de la main tout avis divergent en interne, à écarter » [45]
Feignant d'oublier que le Tribunal administratif est le seul pour statuer
Sur les contentieux électoraux, c’est à l’ISIE et à elle seule qu’il a estimé
En droit de décider de la liste finale des candidats ; alors que la loi a spécifié
Que son rôle est de publier la liste des candidats, par ledit Tribunal, réintégrés
Que les décisions rendues par ce dernier sont, sans appel, définitives et ne peuvent faire l'objet
D'aucun recours, même en cassation. Ce qui a conduit Farouk Bouasker à être la risée [46]
De ses confrères, juges, des réseaux sociaux ; et, dans tout cela, son pygmalion est resté muet
Lui qui ne rate pas une occasion pour, dans les affaires judiciaires politiques, s’immiscer
Et pour railler ses adversaires, les diffamer, surtout ceux qui comptent, à Carthage, le remplacer
Il faut dire que depuis son coup d’État, c’est la première fois que son pygmalion s’est trouvé
Confronté à une institution qui agit en toute indépendance et dont l’action pourrait
Faire échouer son plan de, sans réel duel avec un challenger, à lui-même, se succéder
Et ce, dès le premier tour, plébiscité afin de, sans accrocs, pour un second mandat, rempiler
La mise en selle, par ledit Tribunal de challengers poids lourds, l’a certainement perturbé
Car, il y a de fortes chances que cette nouvelle situation puisse, le cours de l’Histoire, changer
Le cours de l’Histoire tel qu’il l’a planifié, avec des règles que, sur sa mesure, il a taillées 
À l’ISIE, Farouk Bouasker, plus de prérogatives qu’elle n’en a dans la loi, a conférées
Ainsi, commentant ladite sentence du Tribunal administratif, il a déclaré que « l’ISIE va étudier
L’argumentaire et les éléments ayant motivé ses décisions, pour ensuite se prononcer
Sur la liste finale des candidats à la présidentielle», autrement dit, il a transformé [47]
L’ISIE en Cour de cassation, alors qu’elle n’est qu’une simple Instance, par qui vous savez, nommée  
Aussi, l’ISIE « a publié au Journal officiel une liste de pages Facebook et de personnalités
Contre lesquelles, des poursuites au motif qu’elles avaient raillé Kaïs Saïed ou l’Instance, elle a intentées » [48]
C’est incroyable mais vrai, ce qui justifie bien le surnom que Jeune Afrique lui a donné
Malgré les critiques, les  désaveux et les mises en doute que, de toutes parts, il a essuyés
Il a eu le culot de critiquer certains juges administratifs, pour leur non intégrité
Et de déposer une requête auprès du dit Tribunal aux fins de les récuser
Le Tribunal administratif a rejeté cette demande, jugeant quelle est non fondée
Estimant que les motifs invoqués manquaient de sérieux pour mettre en doute l’impartialité
Et l’intégrité des dits juges qui sont au-delà de tout soupçon, ayant une expérience avérée
D’au moins 25 ans ; cela, pour les juges administratifs en général, est encore vrai [49]
Il est arrivé à l’ISIE de retirer l’accréditation d’un journaliste parce qu’il n’« pas assuré
Une couverture neutre et objective du processus électoral » : en censeur, elle s’est transformée
Pas d'un journaliste qui lui est allié, mais, une journaliste, comme Khaoula Boukrim, du bord opposé [50]
La journaliste/rédactrice en chef du site d’information Tumedia à qui il fut reproché
Probablement d’avoir publié une vidéo singulière où le président-candidat apparaît
Allant et venant, pendant environ dix minutes, d’une voiture, devant le siège de l’ISIE, garée
À l’intérieur du bâtiment qui abrite ce siège, de ses gardes du corps habituels, entouré
Courbé, portant les boîtes à archives de ses parrainages, pour, au bureau d’ordre de l’ISIE, les livrer [51]
Cette hypothèse est renforcée par le fait que cette séquence fut, par les pages de la présidence, ignorée
Serait-il un oiseau de mauvaise augure planant comme la non crédibilité des élections annoncées ?

Quant au ministère public, inscrit aux abonnés absents, par son silence il a brillé
Ce qui représente une grave atteinte aux principes d'équité et d'impartialité 
Dans un climat de peur où les collecteurs de parrainages sont harcelés, je disais
Avec des médias de plus en plus sous-pression, aussi bien publics que privés
Et leur courageux combat pour une presse libre qui ne fait que s’intensifier
Un climat de terreur, par la médiocrité des débats politiques, singularisé
Marqué par l’arrestation de démocrates qui, à son coup d’État, dire non, ont osé
Et aussi par l’arrestation injuste de dizaines de politiques personnalités
Qui, souvent, après la clôture de l’instruction, sont, aux oubliettes, jetées
Après leur renvoi devant le tribunal, ils attendent en cellule leur procès
En les maintenant en prison bien au-delà du délai autorisé
Maximal pour la détention provisoire qui, à quatorze mois, est fixé
« Quand bien même les charges évoquées frisent parfois l’absurde », l’insensé [52]
Et, parmi elles, figurent des candidats, à la magistrature suprême, déclarés
Adversaires aux sorts incertains et variés : qui exilé à l’étranger 
Qui poursuivi en justice, qui maintenu prisonnier, pour des faits non avérés,...
Actions, comme « une chasse aux sorcières » par Amnesty International, dénoncées [53]
D’ailleurs, à l’approche de la date des élections, la répression s’est accélérée
En cette Tunisie qui s’est battue pour la liberté, plus personne n’est épargné
Et toutes les voix dissidentes du PAT ont été progressivement étouffées
L’objet de ce poème est d’aider le citoyen, en connaissance de cause, à voter
Ou à ne pas voter, dans cette élection présidentielle, pas comme les autres, dénaturée 
Modélisée par ce qui est appelé, communément, le coup d’État du 25 juillet
Qui se déroule dans un climat  d’inquisition qui, à notre Révolution, est étranger
Ainsi que ce déni de démocratie, oubliant que la dictature est terminée
La peur reprend ses droits, la répression s’accentue et toute voix discordante  est écrasée
Surtout celle des élites qui, dès le départ, ne l’ont pas pris au sérieux, qui  l’ont sous-estimé
Au sein du petit peuple, une défiance pernicieuse à leur encontre, il essaye d’inculquer 
Un climat délétère, abreuvé d’accusations tous azimuts, par des preuves, non étayées
Où certains  pratiquent comme stratégie la désinformation pour, le petit peuple, rallier
Où les corps intermédiaires sont en retrait, après avoir été méprisés, maltraités
Alors que, dans une vie antérieure, ils ont obtenu la récompense du  Prix Nobel de la Paix [54]
Pour leur rôle fédérateur qui, par le dialogue national, la guerre civile, nous a évitée
Où un certain nombre de principes fondamentaux du droit électoral sont négligés
Et les nouvelles exigences imposées, pour se porter candidat, l’ont gâté
Je disais donc, l’objet est d’aider le citoyen, en connaissance de cause, à voter
En lui fournissant une information fiable, bien documentée, bien sourcée
Autant que possible, ce qui explique, d’ailleurs, le nombre de références données
Information  contenant ma position, dans plus de 650 vers, exprimée
En toute franchise, en toute liberté, sans tenir compte des risques encourus, je l’ai fait
Qui  constituent aussi un aperçu de notre affliction, pour les non-initiés
« Nos martyrs ne sont pas morts pour une nouvelle dictature », déjà, on criait
Hier ; mais, aujourd’hui, à travers les dernières élections, elle s’est faufilée
Quant aux prochaines, elles sont une occasion pour, démocratiquement, la débusquer
Mais, si les obstacles qu’elle a dressés empêchaient ce vœu de se réaliser
Il résulte de ce qui précède que,  pour un moderniste normalement constitué
En l’absence de ce concurrent réel, susmentionné, s’abstenir, il devrait
Afin que soit confirmé le taux correspondant auquel il est habitué
Qui  s’est situé, presque toujours, autour de 90 %, à peu près [2], [3]
Et, président d’un Tunisien sur dix, alors, il serait, considéré
Le restant, par son abstention, c’est, de fait, contre lui qu’il a voté
Puisque, les candidats comparses, c’est pour la galerie qu’il les a posés 
Ce qui affaiblirait, évidemment sa légitimité
Et il ne pourrait pas parler au nom du peuple tout entier
Je dois m’arrêter, sous peine de poursuites…, j’en ai dit assez !
Bien qu’il soit difficile de se taire et ne pas dire ce que l’on sait
En ajoutant que cette campagne électorale qui a démarré
Ressemble plus à une campagne de répression, en réalité 

L’heure du choix est arrivée, l’heure de vérité a sonné
Pour que l’on puisse, de cette chape de plomb, se débarrasser
Qui s’est abattue sur le pays, un certain 25 Juillet
Qui a conduit notre Tunisie à être gouvernée
Par diverses personnes qui sont loin du niveau exigé
Et cela, au niveau des trois pouvoirs de l'État standardisés
Qui sortent de nulle part dont l’archétype est ce retraité
De la Banque centrale qui, un jour, par miracle, s’est retrouvé
Il faut dire, plutôt, par la volonté de qui vous savez
Locataire du Palais de la Kasbah, pendant toute une année
Qui est entré dans l’Histoire, lorsqu’il a, un discours, donné
Où il a avoué aux députés : « je ne fais que penser
Souvent, j’ai des problèmes, où je me trouve, je ne fais que penser
Beaucoup de gens me l’on déjà dit, me l’ont fait remarquer
" Toi, tu penses toujours", m’ont-ils dit. C’est vrai, c’est la vérité
Quelquefois, c’est bien, quelquefois, c’est trop ! Mais là, c’est bien »
Pour être fidèle à son discours, la rime, je ne l’ai pas respectée
D’autant plus que cette dernière phrase, il l’a dite en français [55]
Totalement inconnu du public, jusqu’alors, il était
« Jusqu’à sa retraite, que des postes très secondaires, n’ayant occupé »  [56]
À tel point qu’à sa nomination, et même longtemps après
Son nom, Horchani et non Hachani, les médias écrivaient [57]
Il est vrai que j’ai eu deux frères ministres, mais non premier
Il s’agit d’Ameur, « le père des barrages tunisiens », surnommé [30]
Et de Farhat qui fut, pendant un moment, ministre des Armées [58]
D’ailleurs, moi-même, j’ai été pressenti, mais, j’ai refusé
Cela, l’année de notre obtention du Prix Nobel de la Paix [12]

Les Présidentielles sont, pour le mois d’octobre, annoncées
Les candidats potentiels sont, pour la plupart, emprisonnés
Sous le coup de procédures judiciaires ou alors exilés [59]
Rien ne semble pouvoir l’empêcher, un second mandat, de briguer
Celui qui, enfin, le décret de leurs convocations, a signé
Et qui semble toujours populaire, malgré son bilan mitigé
Cette annonce, qui était attendue, pourrait bien, la donne, changer
Si l’on triomphait contre le populisme décomplexé
Pour ce faire, il faut s’unir et, les volontés, mobiliser
En faisant barrage à ceux qui essayent de nous diviser
Ainsi que, du chemin de la démocratie, nous éloigner
En enterrant les acquis de la Révolution de Janvier
Conquis, de hautes luttes et de hauts sacrifices, arrachés
Ceux que je décris ici, à personne, ne pourraient échapper
Pendant ces cinq dernières années, leur projet, ils nous ont confirmé
Qui, par une inquisition d'un nouveau genre, s’est caractérisé
Je disais donc, il faut mobiliser toutes les volontés
Pour choisir ensemble le chemin pétri de liberté
Le chemin de la République qui respecte la dignité
De la personne, ses droits et sa faculté de penser
De l’État de droit qui respecte le suspect et le justicier
Et notre peur sera surmontée, en espérance transformée
La confiance sera restaurée dans un climat apaisé

Puissent les modernistes m’entendre et, raison, retrouver
Et, de la récente leçon de la gauche française, s’inspirer
Qui, malgré ses divergences internes, sur plusieurs questions, marquées
Les partis qui la constituent ont décidé de s'allier
Pour unifier leurs combats et affronter le parti fascisé
Le Rassemblement National (RN) et ont pu le stopper
Dans sa marche vers la prise du pouvoir, par tout le monde, annoncée [60]

Et, pour terminer, si je devais laisser ma passion parler
C’est, par un poème d'Abou-El-Kacem Chebbi qu’elle s’exprimerait
Que  le Rimbaud de l’Orient a intitulé Derrière l’obscurité :

Perdus, au fil du temps, mon peuple et sa grandeur
Mais la vie leur donnera gloire et couleur !
Si cette époque est toute d’ombre, moi, je sens
Poindre le parfum de matins resplendissants

Mais, au contraire, si je devais laisser ma raison parler
C’est par son poème Le prophète inconnu qu’elle fustigerait :

Ô mon peuple ! Si seulement j’étais bûcheron
Pour arracher les souches de la terre
Si seulement j’étais torrent
Pour dévaster les cimetières
Ton âme idiote déteste la lumière
Elle préfère perdre son temps
Dans les ténèbres éternellement
[61]

Salah HORCHANI

[1] Voir à ce sujet, part exemple, les liens suivants :

https://www.legrandsoir.info/tunisie-a-nos-sit-inneurs-de-bardo-1.htmlhttps://www.legrandsoir.info/tunisie-a-nos-sit-inneurs-de-bardo-1.html

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/091015/prix-nobel-de-la-paix-2015-une-petite-pensee-pour-le-sit-du-depart

[2] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/210322/e-istichara-monsieur-le-president-kais-saied-votre-place-de-gaulle-partirait

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/230923/tunisie-un-inventaire-non-exhaustif-du-bilan-du-president-kais-saied

[3] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/220919/tunisie-mais-qui-est-kais-saied-favori-de-la-course-au-palais-de-carthage

[4] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/240922/tout-sur-kais-saied-en-plus-de-8000-vers-qui-pourraient-me-condamner-aux-galeres

[5] a. https://www.arabbarometer.org/wp-content/uploads/AB8-Migration-Report-EN.pdf

[5] b. https://pourelle.info/interpelee-en-mai-dernier-lavocate-tunisienne-sonia-dahmani-condamnee-a-1an-de-prison-pour-diffusion-de-fausses-nouvelles/

https://www.youtube.com/watch?v=1o6maR-r7nM

https://www.tunisiefocus.com/culture/amnesty-international-denonce-le-verdict-prononce-contre-sonia-dahmani-et-appelle-a-sa-liberation-300356/

https://blogs.mediapart.fr/avocats-sans-frontieres-france/blog/090724/nous-denoncons-linjustice-subie-par-maitre-sonia-dahmani

[6] https://www.businessnews.com.tn/parquet--sonia-dahmani-a-accuse-le-peuple-tunisien-de-racisme-ce-qui-est-une-fausse-rumeur,520,138584,3

[7] https://www.businessnews.com.tn/le-poignant-temoignage-de-la-sur-de-sonia-dahmani,520,139588,3

[8] https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/08/07/ces-tunisiennes-qui-font-trembler-kais-saied/

https://www.facebook.com/photo?fbid=1758970284875693&set=a.120896128683125

[9] https://www.businessnews.com.tn/deux-graces-un-iffre--1229-personnes-auraient-ete-emprisonnees-pour-des-statuts-sur-les-reseaux,544,139621,3

[10] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/131019/elections-tunisiennes-voila-ou-nous-conduit-la-desunion-des-forces-modernistes

[11] Voir, à ce sujet, mon article intitulé Genèse de mon engagement politique accompagnée de quelques témoignages et souvenirs , paru sous le lien suivant :

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/220521/genese-de-mon-engagement-politique-accompagnee-de-quelques-temoignages-et-souvenirs

[12] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/060820/arrive-au-crepuscule-de-ma-vie-je-dois-avouer

[13] Dans ce cadre, j’ai écrit dans [12] :

J’ai toujours poussé ma famille politique à s’unifier
Par mes analyses, mes emportements et mes homélies
Mais, quand allons-nous comprendre ce constat simple à embrasser :
Le salut ne pourra venir que si la gauche est unie !
Or, sa désunion, est, aujourd’hui, la triste réalité
Conséquence des égos et de la politique schizophrénie

[14] https://www.facebook.com/photo/?fbid=542966813142719&set=a.120896128683125

[15] https://www.legrandsoir.info/modernistes-tunisiens-de-tous-bords-unissez-vous.html
 
[16] https://www.linkedin.com/in/dhaker-lahidheb-83810479/?originalSubdomain=tn

https://www.youtube.com/watch?v=qAAFbrBTPWw

[17] Voir la vidéo ci-dessous de la minute 13 : 10 à la minute 13 : 30, de la minute 14 : 25 à la minute : 14 : 35, de la minute 16 : 10 à la minute 16 : 35, de la minute 18 : 40 à la minute 18 : 45 et de la minute 24 : 10 à la minute 24 : 60.
https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/1734299770250371

Le vers qui contient cette référence [17] et les sept qui le précèdent sont extraits de mon poème intitulé  E-Istichara : Monsieur le Président Kaïs Saïed, à votre place, de Gaulle partirait , comportant environ 3000 vers ( je dis bien trois mille vers), paru sous le lien suivant :
https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/210322/e-istichara-monsieur-le-president-kais-saied-votre-place-de-gaulle-partirait

Pour l’histoire de l’apparition du mot « islamisme », voir, par exemple, le lien suivant :

https://orientxxi.info/mots-d-islam-22/islamisme,4169

[18] Taqiyânerie : nom féminin (de mon invention) qui a rapport au verbe «taqiyâner» ;

Taqiyâner : verbe (de mon invention) qui a rapport au nom «taqiya».

Pour la signification du terme «taqiya» (qui n’est pas de mon invention), voir la note [2)] de mon poème intitulé Dis-moi ! Les islamistes, comment les reconnaît-on ? , paru sous le lien suivant :

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/271015/dis-moi-les-islamistes-comment-les-reconnait

[19] Tunisie : Sacrée Sharia ! Chaque fois qu’on la pousse par la porte, les islamistes la font revenir par la fenêtre ! (1/4)

Tunisie : Sacrée Sharia ! Chaque fois qu’on la pousse par la porte, les islamistes la font revenir par la fenêtre ! (2/4)

[20] https://asl.org.tn/wp-content/uploads/2023/05/Bulletin-600-jours-De-lEtat-dexception-a-linstauration-de-lautocratie-1.pdf

[21] https://www.amnesty.org/en/latest/news/2024/07/tunisia-amnesty-secretary-general-denounces-rollback-human-rights/

Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International depuis 2021, est une experte française des droits de l'homme, rapporteure spéciale du Conseil des droits de l'homme des Nations unies.

[22]  https://www.hrw.org/fr/news/2024/06/18/tunisie-declaration-conjointe-appelant-mettre-fin-de-la-repression

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2024/05/tunisia-authorities-escalate-clampdown-on-media-freedom-of-expression/

[23] https://www.businessnews.com.tn/au-lieu-de-dissiper-les-doutes-nos-autorites-les-cultivent,523,139381,3

[24] https://www.youtube.com/watch?v=vaf_e4ciVgs 

https://kapitalis.com/tunisie/2024/08/14/appels-a-la-haine-et-au-viol-dans-une-video-harakat-haq-saisit-la-justice/

[25]  https://nawaat.org/2022/10/10/et-si-on-appliquait-le-decret-loi-54-au-president-kais-saied/ 

[26] Voir la vidéo ci-dessous de la minute 1 : 05 à la minute 2 : 50, de la minute 6 : 15 à la minute 7 : 20, de la minute 12 : 30 à la minute 17 : 00, de la minute 19 : 00 à la minute 20 :10,  de la minute 21 : 30 à la minute 24 : 20 et de la minute 28 : 40 à la minute 29 : 00.

https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/984472386786185 

[27] Voir, par exemple, les deux liens suivants.

https://www.tunisienumerique.com/cet-ingenieur-de-la-sonede-a-fraude-durant-7-ans-pour-arroser-sa-ferme-de-3-hectares/ 

https://www.businessnews.com.tn/sidi-thabet--arrestation-de-deux-individus-accuses-de-sabotage-du-reseau-de-la-sonede,520,139854,3

[28] https://www.facebook.com/photo?fbid=894698462688755&set=a.247622744063000

[29] https://www.businessnews.com.tn/raoudha-el-guefraj--il-faut-decreter-letat-durgence-hydrique,534,140011,3

http://www.onagri.nat.tn/barrages

[30] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/070821/il-s-appelait-ameur-elle-s-appelait-aicha

https://www.leaders.com.tn/article/32251-ameur-horchani-l-eminent-expert-en-eau-est-decede

https://www.youtube.com/watch?v=hzch7RujATw

[31] Sur la photo ci-dessous, Habib Bourguiba en visite de travail au Centre des Projets des grandes infrastructures hydrauliques, informé par « le Père des barrages tunisiens» *, mon regretté frère Ameur HORCHANI, sur l'état des barrages du pays, réalisés et projetés.

https://www.webmanagercenter.com/2021/08/07/471417/portrait-ameur-horchani-le-monsieur-barrages-de-la-tunisie-tire-sa-reverence/

Illustration 2

[32] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/080921/tunisie-monsieur-le-president-kais-saied-de-votre-systeme-n-en-veut-pas

[33] https://www.jeuneafrique.com/1588975/politique/presidentielle-en-tunisie-ces-candidats-qui-ne-pourront-pas-se-presenter

[34] https://nawaat.org/2024/08/13/presidentielles-une-competition-electorale-ou-une-course-de-haies/ 

[35] https://www.businessnews.com.tn/maghzaoui--le-pouvoir-en-place-a-eoue-et-maddouri-ne-pourra-pas-anger-grand-ose,534,140085,3 

[36] https://radioexpressfm.com/fr/actualites/le-president-de-la-republique-en-visite-au-siege-de-la-radio-nationale/

Voir la vidéo suivante, de la minute 18 : 20 à la minute 18 : 55.

https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/407527601757448 

[37] https://www.agenzianova.com/fr/news/Tunisie-Saied-promet-r%C3%A9formes-et-dignit%C3%A9-dans-la-guerre-de-lib%C3%A9ration/ 

[38] https://www.businessnews.com.tn/parrainages-des-elus-solidaires-avec-leurs-collegues-harceles,520,140113,3 

[39] https://www.businessnews.com.tn/Hichem-Meddeb--une-%C3%A9lection-%C3%A0-trois-candidats-est-ridicule,520,140230,3

[40] https://www.businessnews.com.tn/presidentielle-photos-didentite-et-pdf-ces-motifs-de-refus-qui-ne-passent-pas,519,140283,3 

[41] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/08/27/en-tunisie-une-decision-judiciaire-remet-dans-la-course-un-quatrieme-candidat-a-la-presidentielle_6296794_3212.html 

[42] https://www.jeuneafrique.com/1403681/politique/en-tunisie-farouk-bouasker-lhomme-de-kais-saied-a-lisie/ 

HAICA = Autorité indépendante de la communication audiovisuelle, l’équivalent du CSA français.

[43] https://www.jeuneafrique.com/1345736/politique/tunisie-linstance-electorale-est-elle-infeodee-a-kais-saied/  

[44] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/08/27/en-tunisie-une-decision-judiciaire-remet-dans-la-course-un-quatrieme-candidat-a-la-presidentielle_6296794_3212.html

[45] https://www.jeuneafrique.com/1403681/politique/en-tunisie-farouk-bouasker-lhomme-de-kais-saied-a-lisie/

[46] https://www.businessnews.com.tn/les-propos-de-farouk-bouasker-font-reagir-les-experts,520,140504,3

https://www.businessnews.com.tn/lassociation-des-magistrats-repond-a-farouk-bouasker,520,140536,3

[47] https://www.jeuneafrique.com/1603742/politique/presidentielle-tunisienne-finalement-ils-seront-six/

[48] https://www.jeuneafrique.com/1403681/politique/en-tunisie-farouk-bouasker-lhomme-de-kais-saied-a-lisie/

[49] https://fr.apanews.net/news/tunisie-une-requete-de-l-instance-electorale-rejetee/

[50] https://www.leconomistemaghrebin.com/2024/08/21/snjt-conteste-decision-de-instance-electorale-de-retirer-accreditation-de-journaliste-khaoula-boukrim/

[51] Voir la référence suivante et les liens qui y sont cités.

https://www.facebook.com/photo/?fbid=1753568675415854&set=a.120896128683125

Ci-dessous, la photo illustrant cette référence.

Illustration 3

[52] https://www.jeuneafrique.com/1558954/politique/comment-la-tunisie-met-ses-prisonniers-politiques-aux-oubliettes

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/24/en-tunisie-la-justice-accuse-des-opposants-des-journalistes-et-bhl-de-complot_6229706_3212.html

[53] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2023/02/tunisia-president-saied-must-immediately-stop-his-political-witch-hunt/

[54] Il s’agit du  Quartet de médiation - initié principalement par l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail) et composé de l’UGTT, de l’UTICA (organisation patronale tunisienne, l’équivalent du Medef français), de l'Ordre des avocats et de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme -  qui s’est donné comme  but d'extraire le pays de la profonde crise politique engendrée  par les assassinats de Chokri BELAÏD et Mohamed BRAHMI, et ce, dans le cadre d’un Dialogue national. Et, avec l’appui du «Sit-in du Départ », il y est arrivé, comme il est mentionné dans le poème du deuxième lien de la référence [1] ci-dessus.

[55]https://www.facebook.com/salahbenhassine.horchani/videos/1086408256432326

[56] https://kapitalis.com/tunisie/2023/08/02/ce-que-lin-sait-sur-ahmed-hachani-le-nouveau-chef-du-gouvernement/

[57] https://www.businessnews.com.tn/ce-que-lon-sait-a-propos-dahmed-haani-nouveau-ef-du-gouvernement,520,130951,3

Illustration 4

https://universnews.tn/arp-interrogations-sur-labsence-du-chef-du-gouvernement/

Illustration 5

[58] https://www.leaders.com.tn/article/16125-hourchani

[59]

قيس سعيد يدعو لانتخابات رئاسية في تونس يوم 6 أكتوبر ... 

[60] https://reporterre.net/La-victoire-inesperee-du-Nouveau-front-populaire

[61] La traduction est de ma fille Ines, extraite de son livre, bilingue arabe-français, intitulé Abou-El-Kacem Chebbi, " Si seulement, ma poésie…" , paru aux éditons LCM et dont on peut trouver un extrait dans :

https://tradmonde.hypotheses.org/38

Le poète Abou-El-Kacem Chebbi, considéré le Rimbaud de l’Orient
Celui qui a révolutionné la poésie arabe au siècle dernier
À qui notre hymne national doit la révolutionnaire strophe le terminant
Est, j’avoue le dire avec quelque fierté, mon oncle maternel de lait [62]

Quant à la strophe dont il est question, on peut la traduire par :

Lorsque le peuple un jour veut la vie
Le destin se doit de répondre 
Aux ténèbres de se dissiper
Aux chaînes de se briser

[62] Abou-El-Kacem Chebbi est mon oncle maternel de lait, car, ma mère est sa sœur de lait (les deux ont partagé ensemble le sein de la mère du premier nommé) et son père était un ami et un collègue de mon grand-père maternel, tous les deux étaient juges et, aux environs des années  dix du siècle dernier, ils ont professé leur métier ensemble dans la ville de Gabès.

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