24.01.15 - Celle qui avait été annoncée solennellement comme une journée de deuil pour les victimes du tramway ciblé jeudi dernier par les obus ukrainiens dans le centre de Donetsk, et devenues entretemps 15, a commencé par un nouveau massacre de civils.
Cette fois à Mariupol, l'unique grande ville dans la Région de Donetsk restée dans les mains des troupes de Kiev jusqu'à aujourd'hui, des tirs d'artillerie ont tué 30 personnes, parmi lesquelles 2 enfants (c'est le nombre au moment où nous écrivons, mais certains parmi les blessés sont très graves) et blessées presque cent. Kiev accuse les milices qui, juste hier, ont commencé et complété l'encerclement de la petite ville de Krasny Partizan (entre Donetsk et Gorlovka) et, dans la soirée, avaient déjà commencé à pénétrer dans la périphérie de Mariupol. Le Président de la République de Donetsk, Aleksandr Zakhartchenko, a déclaré que l'offensive contre Mariupol est la réponse aux actions terroristes de l'armée ukrainienne contre les villes de Donetsk et Gorlovka. Les milices, pendant qu'elles parlent de l'offensive aussi contre un autre point stratégique, dans la direction opposée au front, Debaltsevo, nient de disposer d'artilleries de gros calibre dans le secteur et, par conséquent, d'avoir ouvert le feu sur des quartiers civils de Mariupol et ils disent qu'il s'agit de la énième "provocation des troupes ukrainiennes". L'agence Tass cite des témoins selon lesquels les tirs provenaient de l'aire de l'usine "Ilic", dans lesquelles sont positionnées les troupes ukrainiennes.
En relation au massacre de Mariupol, le premier Ministre ukrainien Iatseniuk a demandé la convocation du Conseil de Sécurité de l'Onu. Le chef de la diplomatie (?) de la Ue Federica Mogherini a demandé à Moscou d'exercer son influence sur les milices afin qu'elles arrêtent l'offensive et de cesser toute forme d'aide à leur égard. Il n'est pas étonnant que du côté européen on définisse comme "actions agressives" les contre-offensives militaires des milices ; il nous a échappé, dans les jours passés, une quelconque déclaration semblable relative à l'offensive générale lancée par Kiev depuis deux semaines déjà contre la Novorossya. Il nous a échappé aussi une quelconque forme d'appel au Président Porochenko afin que l'Ukraine cesse les bombardements sur les quartiers civils des villes du Donbass, tout en faisant systématiquement retomber la faute sur les milices.
A ce propos, dans les jours précédents a paru sur le réseau une intéressante observation d'un blogueur ukrainien, à propos du massacre de Volnovakha du 13 janvier dernier, alors qu'on fit exploser une mine en proximité d'un arrêt au moment du passage d'un autobus provoquant ainsi la mort de 12 personnes et en en blessant 20. A cette occasion aussi, Kiev avait rejeté la faute sur les artilleries des rebelles, lesquels rappliquèrent en démontrant que la distance de leurs armes n'aurait pas matériellement consenti de frapper un objectif aussi lointain. Et bien, maintenant "Vikond65" publie les fragments de deux cartes mises au point par les cartographes militaires ukrainiens : une du 11 janvier, et l'autre du 14 janvier, soit le jour successif au massacre de Volnovakha. Dans la deuxième, la ligne du front est dessinée de manière à être significativement déplacée vers l'ouest, afin de donner l'idée de la proximité des artilleries miliciennes à la ville de Volnovakha ; cela, nonobstant qu'aucune des deux parties en conflit n'ait parlé d'une quelconque offensive ayant eu du succès de la part des séparatistes vers l'ouest.
Entretemps, le vice Ministre de la Défense de la République de Donetsk, Eduard Basurin, a déclaré que la retraite des forces ukrainiennes de Donetsk prend de plus en plus un caractère chaotique, dû à l'absence de coordination entre les commandements. Ce qui a provoqué des pertes significatives parmi les gouvernementaux, soit en hommes soit en moyens.
Le représentant permanent de la République de Donetsk aux colloques de Minsk, Denis Puschilin, a accusé Kiev de saboter sciemment les tractations : "La partie ukrainienne a fait tout pour que le processus des tractations sur le conflit dans le Donbass soit interrompu. Comment pouvons-nous nous accorder avec des hommes qui ne répondent pas de leurs propres paroles et de leurs propres signatures et qui démontrent très clairement leur propre incapacité à s'accorder ?".
Puschilin a aussi motivé l'offensive d'aujourd'hui des milices, qui ne pouvait pas ne pas avoir commencé "après que sur nos villes se soit abattue une pluie de feu de mines, de fusées et d'obus. Nous devons éloigner les artilleries lourdes et les "Grad" ukrainiens à une distance telle qu'ils ne puissent bombarder physiquement nos centres habités".
Le groupe de contact "à trois" (l'ex représentant ukrainien Leonid Kuchma, l'ambassadeur russe à Kiev Mikhail Zurabov et le représentant spécial Osce Hejdi Tagliavini) pendant qu'il a demandé l'immédiat cessez-le-feu dans le sud-ouest de l'Ukraine, a sollicité une rencontre urgente avec les représentants des Républiques de Donetsk et de Lugansk pour arriver, au plus tard au début de la semaine prochaine, à une rencontre de toutes les parties qui ont signé les documents de Minsk.
Marat Grassini
http://contropiano.org/internazionale/item/28741-ucraina-nuova-strage-a-mariupol-scambio-di-accuse-tra-regime-e-ribelli
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