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Billet de blog 21 avril 2020

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Les « fragments » rassemblés ici sont tirés d’articles, d'entretiens, de billets de blog, de tribunes ou de documentaires disponibles « en accès libre » sur internet*.

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#5

Enquête sur le Lobby du SUCRE français © Partager C'est Sympa

Vertébrés. « Entre 1970 et 2016, les populations de vertébrés ont chuté de 68% selon le dernier Rapport Planète Vivante du WWF. » Via Francetvinfo, septembre 2020

Oiseaux. « En 17 ans, un tiers des oiseaux ont disparu des campagnes françaises. Les populations s’effondrent littéralement dans les plaines céréalières. » Via Le Journal du CNRS, mars 2018

Animaux domestiques / sauvages. « Actuellement, 70 % de tous les oiseaux de la planète sont des poulets et autres volatiles de ferme. Parmi tous les mammifères, 60 % sont constitués de bétail, 36 % de porcs et à peine 4 % sont des animaux sauvages. » Via Global Citizen, mai 2018

Lumière(s). « L’éclairage public est le premier vecteur de pollution lumineuse, une menace sérieuse pour la biodiversité : environ 30 % des vertébrés et 65 % des invertébrés vivent la nuit. En clair : la majorité des êtres vivants ont besoin d’obscurité pour se nourrir, se déplacer, se reproduire… » Via Reporterre, mai 2020

Allier. « Des milliers de saumons atlantique remontaient jadis l’axe Loire-Allier. En 2019, moins de 400 ont été comptabilisés à Vichy [soit autant qu'en 2000]. » Via France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, novembre 2020

Arctique. « Fin octobre, la banquise a enregistré sa surface la plus réduite pour la saison depuis 1978, début de la surveillance satellitaire, en raison de températures élevées. » Via Le Monde, octobre 2020


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#4

Après le 16 octobre. © Mediapart

Clémentine Autain, députée, 28.10.2020 : « La haine, la vindicte, l’empilement de lois liberticides ont pris le pas sur l’argumentation raisonnée et les mesures à même de toucher la cible. Un tel climat ne nous sortira pas de l’immense difficulté dans laquelle nous nous trouvons. » A lire sur le site d’infos languedocien Le mouvement

Denis Sieffert, journaliste, 28.10.2020 : « Au nom d’une liberté d’expression sans cesse exaltée, on cherche surtout à faire taire toute voix dissidente. Une sorte de militarisation du discours politique se met peu à peu en place. » A lire sur le site de Politis

Samuel Hayat, chercheur, 27.10.2020 : « Le terme d’islamo-gauchisme permet aux personnes qui l’utilisent d’amalgamer en un tout cohérent une série d’attitudes et de positions très diverses ― et de jouer sur l’ambiguïté que cet amalgame autorise. » A lire sur le site de L’Obs

Ludivine Bantigny et Ugo Palheta, historienne et sociologue, 24.10.2020 : « On ne comprend sans doute rien au caractère systématique et violent des attaques, venues du plus haut sommet de l’État et de tout un éventail de forces – allant du Printemps républicain au Rassemblement national et à Génération identitaire, en passant par des dizaines d’éditorialistes –, si l’on ne tient pas compte de la progression des luttes antiracistes dans la dernière période. » A lire sur le site de la revue Contretemps

Arié Alimi, avocat, 24.10.2020 : « Ce que je sais c’est que les fractures sociales, la communautarisation, le fanatisme, la désespérance des enseignants, des soignants, la précarisation et tous les maux qui affectent la République et le peuple français sont exclusivement imputables à ceux qui ont dirigé la France ces dernières décennies. » A lire dans le Club de Mediapart

Titiou Lecoq, autrice, 23.10.2020 : « Encore sous le choc de la mort de Samuel Paty, alors que j'attendais une analyse calme et intelligente de ce qui venait de se passer, j'avais l'impression de voir s’ouvrir les vannes de la haine idiote et démago. Sur le site de Télérama, Samuel Gontier a très bien résumé le processus en un article : “Après le meurtre de Samuel Paty, le concours Lépine des idées d'extrême droite”. » A lire sur Slate.fr

Geoffrey, professeur d’histoire-géographie, 23.10.2020 : « On nous promet des mesures fortes. Soit. En attendant, nos heures en demi-groupe ont été sacrifiées par manque de moyens en 4e. Et on compte quatre classes sur ce niveau, quand cette génération en avait cinq sur le niveau de 5e. […] Aujourd’hui j’ai envie de quitter mon métier de Don Quichotte. » A lire sur le site de François Ruffin

Carolin Emcke, autrice, 2017 : « On hait indistinctement. Il est difficile de haïr avec précision. Avec la précision viendraient la tendresse, le regard ou l'écoute attentifs, avec la précision viendrait ce sens de la nuance qui reconnaît chaque personne, avec ses inclinations et ses qualités multiples et contradictoires, comme un être humain. Mais une fois les contours estompés, une fois les individus rendus méconnaissables comme tels, il ne reste que des collectifs flous pour destinataires de la haine. On peut dès lors diffamer et rabaisser, hurler et fulminer à l'envi contre "les" juifs, "les" femmes, "les" mécréants, "les" noirs, "les" lesbiennes, "les" réfugiés, "les" musulmans, ou encore "les" Etats-Unis, "les" politiciens, "l'"Occident, "les" policiers, "les" médias, "les" intellectuels. La haine façonne son objet. Il est fabriqué sur mesure. » A lire sur le compte twitter de Renaud Creus (incipit du livre Contre la haine)


  • #5 : Destruction (en cours) du vivant
  • #4 : Après le 16 octobre
  • #3 : Paroles de citoyen-ne-s
  • #2 : Déconfinement
  • #1 : Confinement

#3

Illustration 3
Le bec d'Allier, ou la confluence de l'Allier et de la Loire, près de Nevers (Nièvre). © Compte twitter @nievre_tourisme

Cécile, habitante de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, 2019 : « On a arraché beaucoup de terre, on a du bâti, on est nombreux, on a une habitude de s’organiser ensemble, on a des liens avec des milliers, des dizaines de milliers de gens, donc on n’a pas fini d’être un caillou dans la godasse. » Dans le documentaire ZAD, une vie à défendre sur France.tv (replay jusqu’au 26 juillet)

Benji, habitant de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, 2019 : « Gamin, j’étais pressé de bosser, parce que je ne supportais pas le système scolaire, je le trouvais mal pensé, trop obligeant. Et quand je me suis mis à bosser, j’ai compris qu’humainement, c’était une catastrophe. Tout le monde était content pour moi que j’aie un CDI, que je puisse avoir un appart, mais moi j’avais l’impression de m’engager dans une longue prison. La société, telle qu’elle est pensée aujourd’hui, ne rend pas hommage aux gens qui mettent plein d’énergie pour la faire tourner. » Dans le documentaire ZAD, une vie à défendre sur France.tv (replay jusqu’au 26 juillet)

Dr David Dall’Acqua, médecin urgentiste, 7.01.2020 : « Aux urgences de l’hôpital de Vichy, nous devrions être 4 médecins la journée et 3 médecins la nuit, dont 2 médecins capables jour et nuit de sortir en SMUR. Or, depuis juillet 2019, nous n’arrivons à maintenir ― tant bien que mal ― qu’une équipe SMUR 24h/24, et nous sommes seulement 3 médecins la journée. Rien n’est fait par ailleurs pour alerter la population sur le déficit de nos effectifs et de notre capacité à couvrir ses besoins en santé — particulièrement ceux relevant des urgences vitales. » Dans l’émission Le Magazine de la santé sur France.tv (accès libre)

Nicolas Cantin, ingénieur du son, 29.02.2020 : « Aujourd’hui, une infime portion de la population détenant la quasi-totalité des richesses conduit nos sociétés démocratiques à épuiser les ressources naturelles, à épuiser les ressources humaines, à épuiser le vivant ; à creuser les inégalités sociales, raciales et sexuelles ; à infantiliser, considérer comme terroristes ceux qui refusent le saccage de la planète ; à mépriser, rendre hors-la-loi et parfois mutiler ceux qui défendent notre idéal social ― idéal de partage, de solidarité, de liberté et d’égalité. Alors merci à celles et ceux qui militent, désobéissent, expérimentent, informent, créant ainsi les conditions du refus de cette ordonnance. Merci à celles et ceux qui inventeront les nouveaux outils démocratiques qui seront si utiles pour écrire de nouveaux récits et sortir de ce modèle de domination masculine, post-coloniale, écocidaire et climaticide. » Pendant la cérémonie des César sur MyCanal (accès libre)

Dorothée Dussy, anthropologue, 4.03.2020 : « J’ai eu 50 ans récemment et je ne connais aucune femme qui est cognée par son mari. Or, vu les statistiques, j’en ai forcément rencontré : cela signifie que je suis habituée à ne pas les voir. Je me pose donc la question de ma responsabilité dans cet aveuglement collectif. » Dans Un podcast à soi sur Arte Radio (accès libre)

Alessandro Portelli, historien, 21.04.2020 : « Pour Reno Righetti, l’un des grands acteurs de l’histoire ouvrière et antifasciste de Terni (Ombrie), c’était une erreur d’arrêter le mouvement d’occupation des usines en 1920 : pour lui, il aurait fallu continuer et faire la révolution. Il y a toujours cette idée que, “si l’on n’a pas gagné, c’est de notre faute, c’est parce qu’on n’a pas assez lutté”. […] Les chasseurs de la région ont cette formule : “C’est quand la grive passe qu’il faut la tirer.” » Dans le documentaire Le temps des ouvriers sur Arte (replay jusqu’au 26 juin)

Assa Traoré, activiste, 2.06.2020 : « Est-ce qu’un homme blanc qui aurait décidé, le jour de ses 24 ans, d’aller faire un tour de vélo avec sa chemise à fleurs et son bermuda, aurait été pourchassé sans aucune raison par des gendarmes ? Est-ce que le corps d’un homme blanc aurait eu à porter le poids de trois gendarmes sur lui ― plus de 250 kilos ? Est-ce qu’un homme blanc aurait dit “je n’arrive plus à respirer, je n’arrive plus à respirer” ? Est-ce qu’avec le corps d’un homme blanc [dans leur voiture], les gendarmes seraient passés devant un hôpital sans l’y déposer pour qu’on lui porte assistance ? Est-ce que le corps d’un homme blanc aurait été jeté sur le bitume d’une gendarmerie, menottes aux poignets [comme celui de mon frère, à Persan, dans le Val-d’Oise, le 19 juillet 2016] ? Dans l’émission « A l’air libre » sur Mediapart (accès libre)

Lorraine de Foucher, journaliste, 2.06.2020 : « Ces meurtres nous engagent tous, nous la famille, les amis, nous les forces de l’ordre, nous les travailleurs sociaux, nous les magistrats, nous la société toute entière. Ils nous rappellent que nous ne sommes pas égaux. Le féminicide est l’étape ultime de la domination masculine, où l’auteur tue sa compagne quand elle veut le quitter. Compter ses victimes, c’est mettre au jour tout un système. En 2019, 150 hommes ont tué leur femme en France. » Dans le documentaire Féminicides sur France.tv (replay jusqu’au 2 août)


#2

Illustration 4
Le sud des Vosges frappé par le virus et par l’Etat (Alstom-Belfort).

Eric Hazan, écrivain et éditeur, juin 2010 : « Pourquoi ne pas débaptiser des voies dont le nom est comme un déshonneur urbain : la place Napoléon-III devant la gare du Nord ; l’avenue Mac-Mahon — général capitulard, président factieux, crétin notoire ; la rue Thiers, dont on pourrait penser qu’elle n’est pas possible à Paris ? Et parmi les soixante et onze généraux dont une rue porte le nom, combien de criminels des guerres coloniales, combien de bourreaux du peuple parisien mériteraient de rentrer dans l’anonymat... » A lire dans Le Monde diplomatique

Céline Minard, écrivaine, 20.03.2017 : « Le personnage de mon roman ne se retire pas pour se désengager mais pour s’engager ― dans une recherche, dans une pensée. Elle se met hors du bruit, de l’information diffusée en continu. Elle cherche à creuser ce qu’est une relation humaine, une vraie menace, un vrai danger, une promesse. Son échappée n’est pas une fuite. » A lire sur le site de Philosophie Magazine

Sihame Assbague, militante, 11.04.2019 : « Le travail sur les faits est extrêmement important. C’est un moment crucial qui nécessite rigueur et précision. Et cette rigueur, ça n’est même pas une rigueur journalistique, c’est une rigueur militante. Parce qu’on ne blague pas avec les histoires de violences policières. Et parce qu’on ne veut pas que nos erreurs aient une quelconque répercussion sur ce combat. Alors, on prend le temps. » A lire dans [Ehko]

Charlotte Dugrand et Nicolas Norrito, éditeurs, 10.05.2019 : « Oui, il faut chan­ger la vie en com­men­çant par chan­ger la nôtre, et pro­fi­ter du quo­ti­dien sans céder au repli égo­tiste. Toutes celles et ceux qui se battent pour des len­de­mains moins sombres appar­tiennent à la même famille que nous. Nous sommes soli­daires de toutes celles et de tous ceux qui font avan­cer les choses dans la voie de l’émancipation, que ce soit d’un point de vue social ou socié­tal. » A lire sur le site de Ballast

Alain Damasio, écrivain, 28.04.2020 : « J’ai la conviction que notre Occident est en voie de dévitalisation avancée. La plupart de nos relations au vivant ont été coupées. En nous et hors de nous. On a tranché nos liens avec la vie, avec les animaux, les maquis, les forêts, et même avec le cœur physique de notre vitalité. Cette sensibilité du corps au monde, cette chair vibrante désormais épaissie comme un mauvais cuir par nos technococons. » A lire dans Reporterre

Jean-Marc Gancille, militant, 12.05.2020 : « Pendant des années, on a été hyper complaisants, gentils, pacifiques. On a fait des marches, des pétitions et le pouvoir n’a changé en rien… Il nous a juste enfumés un peu plus. On a atteint les limites du pacifisme, de la gentillesse, de la conscientisation, de l’obéissance. Pour bon nombre de personnes, on ne sait pas exactement ce qu’il faut faire après, mais on a atteint le point de non-retour. » A lire sur le site de Terra Incognita

Jacques Kirsner, ancien militant, 15.05.2020 : « Le 10 mai 1968, l’appel public à quitter la manifestation alors qu’en masse les étudiants affrontaient l’appareil d’État a été plus qu’une erreur, plus qu’une faute : une catastrophe qui, pour n’avoir jamais été discutée, n’a jamais été surmontée. Répétons-le, une organisation peut faire fausse route, se tromper : il faut alors en discuter, tout miser sur la démocratie. Sur cette question et bien d’autres, Rosa Luxembourg a dit l’essentiel. » A lire dans le Club de Mediapart

Corinne Morel-Darleux, militante et écrivaine, 19.05.2020 : « Rester digne et debout en tant qu’être humain, continuer malgré tout, envers et contre l’air du temps, à essayer de faire les choses avec un petit peu d’élégance, de gratuité du geste et de dignité, c’est pour moi une des meilleures thérapies. » A lire sur le blog des éditions Libertalia


#1

Illustration 5
"Les Inrockuptibles" du 12.02.2020, pages 40-41. "Manières d’être vivant", de Baptiste Morizot, est paru chez Actes Sud.

Sophie Chapelle, journaliste, 19.03.2020 : « Entre 2011 et 2013, il est décidé “de ne pas renouveler certains stocks arrivant à péremption”, au motif que les masques bénéficieraient d’une “plus grande disponibilité” dans le commerce et les pharmacies. Il revient désormais aux établissements de santé ou médico-sociaux de constituer leurs propres stocks “pour les masques de protection FFP2 de leurs personnels”, précise le rapport du Sénat paru en 2015. La gestion d’une partie des stocks est donc transférée à chaque hôpital, lui-même soumis à une austérité budgétaire et à une logique comptable. » A lire dans Basta !

Pierre Zaoui, philosophe, 1.04.2020 : « Notre rôle n’est pas de nous perdre dans la critique de cette métaphore [« Nous sommes en guerre », Emmanuel Macron, 12.04.2020], seulement de préparer ce que l’on voudra défendre dès la fin du confinement. […] Depuis trente ans, la gauche se mure dans une critique stérile. Pensons autrement, créons de nouveaux modes d’action, c’est le moment. » A lire dans Politis

Benoît Virot, éditeur (Le Nouvel Attila), 6.04.2020 : « Faire le point sur les livres de fonds en trouvant le moyen de les valoriser intelligemment et régulièrement ; relativiser la part de la nouveauté dans l’actualité éditoriale, qui précipite trop tôt trop de livres vers une mort certaine ; endiguer la saisonnalité débridée des sorties, concentrant l’attention générale sur deux mois de publication au risque d’en tuer beaucoup d’autres ; faire vivre autrement les textes pour éloigner le spectre du pilon : avec des prix préférentiels pour les catégories de population "écartées" (en France comme à l’étranger), des soldes concertées entre les acteurs, une réelle ouverture aux réseaux numériques quand on aura cessé de les considérer comme une simple doublure du grand format, et aux supports audio et vidéo qu’on acceptera d'imaginer pour élargir les publics. En définitive, publier moins et défendre chaque titre d’une manière plus personnalisée. » A lire dans le Club de Mediapart

Mamaar Boubakeur, chauffeur-livreur de presse, 11.04.2020 : « “On a une vie de papier. Quand j'ai commencé dans le métier, je partais à 22 heures et je revenais à 11 heures. Je ne savais même plus à quoi mon fils ressemblait.” Jean Sarrand, le patron du dépôt de presse d’Annemasse (Haute-Savoie), à 130 kilomètres de l’imprimerie de Saint-Vulbas (Ain), complète : “La vie sociale s'en ressent, car il faut de la discipline. L'aller, ça va toujours. Le retour est dangereux.” » A lire dans L’Equipe (et « le saut de Renaud » est ici)

Agathe Nadimi, militante solidaire (« Les midis du MIE »), 11.04.2020 : « Face à l’indifférence des institutions, nous nous sommes organisés “entre nous”. Des cuisines aux coffres des voitures, des marmites aux barquettes, des visites dans les hôtels aux maraudes dans les rues... Deux fois par semaine, nos ami·es de L'Assiette migrante cuisinent et apportent des plats chauds le soir et des petits déjeuners en renfort dans les hôtels où nous suivons des jeunes. Tous les jours, l’association Ernest assure les repas depuis la cuisine des Grands Voisins, dans le XIVe arrondissement de Paris. Chaque jeudi soir, comme depuis des années, nos amis de Solidarité et Partage Jouy Le Moutier nous livrent de quoi remplir les ventres vides le lendemain. » A lire dans Politis

Cyril Dion, réalisateur, 14.04.2020 : « Je pense que ce dont nous avons besoin, c’est que la majorité culturelle change. Que nous pensions le monde différemment. Cela passe selon moi par changer de récit dominant, de représentations du monde. Pour le moment, le récit majoritaire établit que c’est la croissance économique du PIB qui est l’indicateur de bonne santé de nos sociétés. Que pour exister dans ce monde il nous faut produire et consommer. D’ailleurs nous voyons en ce moment que lorsque nous arrêtons de le faire, tout menace de s’effondrer. » A lire dans Le Monde

Serge Halimi, journaliste, avril 2020 : « Même quand il chemine dans le bon sens, le mouvement des idées ne suffit jamais à dégoupiller les machines infernales. Il faut toujours que des mains s’en mêlent. Et mieux vaut alors ne pas dépendre de celles des gouvernants responsables de la catastrophe, même si ces pyromanes savent minauder, faire la part du feu, prétendre qu’ils ont changé. » A lire dans Le Monde diplomatique

Une habitante du quartier des Templiers, à Coulommiers, 17.04.2020 : « Dans mon immeuble, beaucoup sont en intérim et leurs missions se sont arrêtées, d’autres font des petits boulots au noir, comme le ménage, et n’ont plus rien. Des restaurateurs voient leur boîte crever sans avoir de réserve de trésorerie... Le confinement pour les pauvres, c’est un carnage. » A lire dans Reporterre

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