Au sens propre il n'est pas vrai que les loups ne se mangent pas entre eux. Les anciens le savaient bien: "Quand les loups estant en chaleur suivent la louve, ils exercent cruellement leur férocité les uns contre les autres; hors de là, ils s’entr’aiment, s’entr’entendent et s’entre-suivent comme font larrons en foire." (Jacques du Fouilloux, 1519-80). Buffon avait observé que les loups s’entre-dévorent et que, si l’un d’eux est grièvement blessé, ils le suivent à la trace de son sang et s’attroupent pour l’achever. Il avait aussi observé qu’il n’y a que le loup qui mange volontiers du loup. Les latins disaient à ce propos: "Canis non est caninam" ("Le chien ne mange pas de la chair de chien"). Ceci est également faux car il arrive que des chiens, qui descendent du loup, se mangent entre eux.
Mais, le plus souvent, c'est au sens figuré que cette locution proverbiale ("Les loups ne se mangent pas entre eux.") est employée. En Allemagne on dit parfois: "Eine Krähe hackt der anderen kein Auge aus." ("Une corneille n'arrache pas l'œil à une autre."). Les italiens, comme les espagnols, évoquent, eux- aussi, le loup: "Il lupo non mangia della carne di lupo." ("Le loup ne mange pas de la chair de loup") / "Un lobo a otro no se muerden." ("D'un loup à un autre on ne se mord pas."). Et pourtant Brutus assassina César, par exemple.
Il me semble donc assez clair que ce proverbe est souvent démenti par les faits au sens propre comme au sens figuré.
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D'autres proverbes (ou citations) de loup se lisent ici:
https://blogs.mediapart.fr/wawa/blog/190623/quand-parle-du-loup-en-voit-la-queue
et ici:
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