Opinion
Si Israël ne cesse pas de tirer sur les Gazaouis affamés,
il sera coupable de génocide.
Le massacre de Palestiniens attendant une aide alimentaire
ne peut plus être considéré comme un dommage collatéral.
Avec des centaines de morts et l'obéissance immorale des FDI,
Gaza incarne désormais Israël aux yeux du monde.
Gideon Levy, Haaretz, dimanche 29 juin 2025
Des Palestiniens transportent de l'aide humanitaire
dans le sud de Gaza cette semaine.
Crédit : Stringer/Reuters
Israël commet-il un génocide à Gaza ? Un test précis est désormais possible : si Israël ne cesse pas immédiatement de massacrer les personnes faisant la queue aux points de distribution d'aide dans la bande de Gaza, il commet bel et bien un génocide.
On ne pourrait qualifier autrement ce qui se passe là-bas what has been happening there depuis plusieurs semaines que de génocide. Un génocide intentionnel, un génocide comme objectif, avec l'ampleur d'un génocide, un génocide pour le génocide.
Si Israël ne met pas fin à cela immédiatement – pas demain, mais aujourd'hui –, il ne pourra plus bénéficier du doute. D'un point de vue juridique, il faut évidemment attendre la décision de la Cour internationale de Justice de La Haye International Court of Justice, qui tarde à se prononcer, au point de s'inquiéter de savoir si de nombreux Palestiniens seront encore en vie à Gaza d'ici là.
Les témoignages et les images provenant de Gaza laissent peu de place aux questions. Si des interrogations subsistaient, un reportage a report de Nir Hasson, Yaniv Kubovich et Bar Peleg a dissipé tous les doutes.
Les soldats des Forces de défense israéliennes reçoivent l'ordre de tirer pour tuer des masses de personnes affamées. Ces masses se rassemblent là, fruit d'un mélange de folie et de malveillance, qui a conduit Israël à se débarrasser des agences onusiennes dévouées et expérimentées et à les remplacer par une mystérieuse et monstrueuse organisation américano-israélienne aux tendances évangéliques.
Cette organisation This organization a décidé que deux millions de personnes affamées peuvent se contenter de seulement quatre points de distribution ouverts une heure par jour, et que l'ordre est censé y être maintenu, tout comme il l'est dans la file d'attente pour les visas à l'ambassade des États-Unis à Tel-Aviv. Il s'avère que deux millions de personnes dépossédées et affamées, qui n'ont plus rien à perdre, se comportent différemment de la foule rassasiée et élégante des demandeurs de visa de Tel-Aviv.
L'expérience humaine de masse a échoué The mass human experiment failed, et l'armée la plus morale du monde s'est mobilisée pour trouver une solution : tirer à balles réelles sur la foule afin de maintenir l'ordre. Au moins 549 personnes ont déjà été tuées de cette façon, et des milliers d'autres ont été blessées, affamées, épuisées et sous le choc de ce qui leur est arrivé depuis un an et demi, des personnes dont le seul souhait était d'apporter un sac de farine à leurs enfants. Les commandants de Tsahal ont décidé de leur sort : la zone où ils se trouvaient, censée être sûre, était une zone de mort. Lisez ce que les soldats ont déclaré à Haaretz.
Ce massacre, qui fait des dizaines d'innocents tués chaque jour, à seulement une heure et demie de route de Tel-Aviv, se déroule dans l'obscurité et dans un désintérêt total du public. Rares sont ceux qui s'en soucient, rares sont ceux qui le signalent, et rares sont ceux en Israël qui sont choqués. Lorsqu'il n'y a pas d'innocents dans la bande de Gaza no innocent people in the Gaza Strip, il n'y a aucune compassion pour ses habitants.
Le monde est sous le choc en voyant des gens désespérés ramper dans le sable, tentant de se sauver, au son des mortiers et des mitrailleuses des chars. Mais notre compassion pour Israël et ses soldats s'est également épuisée.
Chaque jour, des centaines de criminels de guerre s'ajoutent à la liste, des hommes qui vivront parmi nous pendant de nombreuses années, avec toutes les conséquences destructrices que cela implique. Personne n'éprouve de pitié pour ces personnes, qui ont visé et tiré sur la tête ou le corps de centaines de Gazaouis innocents, sachant pertinemment qu'ils étaient innocents. Eux aussi resteront marqués mentalement et moralement à jamais.
La faute n'incombe pas seulement à eux. Elle n'incombe pas non plus uniquement à des commandants téméraires comme le général de brigade Yehuda Vach Brig. Gen. Yehuda Vach*, qui a déjà démontré ses valeurs monstrueuses en transformant le corridor de Netzarim en piège mortel et est soupçonné d'avoir détruit un hôpital sans autorisation. La faute incombe à ceux qui n'ont pas immédiatement mis un terme à cette politique : le chef d'état-major de Tsahal, le ministre de la Défense et le Premier ministre. S'ils ne renoncent pas, ils se déclarent eux-mêmes suspectés de génocide.
« Gaza est un univers parallèle », a témoigné un officier à Haaretz. C'est là le cœur du problème, celui du génocide. Gaza n'est pas un univers parallèle. Gaza est le visage de Tsahal et de l'État d'Israël. Ce qui se passe à Gaza ne restera pas à Gaza, même si la plupart des médias israéliens le souhaitent. Ce qui se passe à Gaza définit Israël dans le monde, et ce qui se passe à Gaza définira la société israélienne pour de nombreuses années à venir. Lorsqu'Israël sera déclaré État génocidaire, c'est lui qui deviendra un univers parallèle.
Gideon Levy, Haaretz, dimanche 29 juin 2025 (Traduction Google) https://www.haaretz.com/opinion/2025-06-29/ty-article-opinion/.premium/if-israel-doesnt-stop-shooting-hungry-gazans-it-will-be-guilty-of-genocide/00000197-b768-df21-a1df-f7e8f39e0000
* sur le général de brigade Yehuda Vach :
Le monde entier le saura : Israël soutient ses officiers criminels de guerre
Gideon Levy, Haaretz, jeudi 2 janvier 2025
Editorial | L'armée privée de Vach : Le fossé qui se creuse entre Tsahal et les commandants sans scrupule
Haaretz Editorial, jeudi 2 janvier 2025
Détruire Gaza, stopper l'aide : Le commandant de la division israélienne qui supervise le terrifiant corridor de Netzarim à Gaza
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