Le blog de Ali Bensaad

J’ai évoqué dans ma dernière tribune les fuites sur les biens en France des dignitaires algériens. Je les distingue et ne les confond pas avec la débrouille à la devise imposée au citoyen ordinaire. Les biens de ces dignitaires, issus de la corruption, sont un possible levier de pression sur l’Algérie

Destinées à faire pression sur le régime algérien dans la relation franco-algérienne, les fuites sur les biens en France des dignitaires de ce régime ont jeté un vent de panique dans la nomenklatura algérienne qui, après des dénégations, cherche à obtenir un arrangement qui éviterait des révélations qui éclabousseraient et fragiliseraient radicalement le régime

L’affaire Amir DZ a joué un rôle si important dans la nouvelle crise entre la France et l’Algérie que se trouve posée la question de la possibilité de sa manipulation. Mais manipulée ou non, cette affaire et le personnage lui-même en réunissent tous les ingrédients. Et pouvaient donner prise à toute manipulation possible. D’un côté ou de l’autre de la Méditerranée, à une étape ou une autre

J’ai réalisé avec « Le Point » un « Grand entretien », sur l’Algérie. Le texte final a été validé mais la version programmée pour publication a été réduite de moitié entrainant un profond déséquilibre dans mes propos et la disparition de la deuxième partie et de thèmes fondamentaux. J’ai décidé de m’opposer à la publication de l’interview par « Le Point » et d’en reprendre possession.

Le déroulement du procès de Sansal et sa lourde condamnation à 5ans de prison sur la base de faits insignifiants censés étayer l’accusation d’ « intelligence avec l’ennemi » sont inquiétants pour tous les Algériens. Depuis 6 ans, plus d’un millier d’Algériens ont été condamnés sur une base aussi arbitraire.

Le régime algérien n’a jamais contesté formellement la liberté d’expression. Sauf qu’il la conditionnait par le respect des « constantes nationales ». C’est avec cet alibi qu’il a fait taire toute voix contestatrice et emprisonné ses dissidents. C’est contre le Hirak, encore vivace dans la diaspora qu’une loi de déchéance de nationalité avait été proposé en 2021 par Tebboune.

Un régime qui pense devoir arrêter ses écrivains, quel qu’ils soient et quel que soit ce qu’ils pensent, est assurément un régime faible et sans culture d’Etat. Voilà pourquoi, au-delà de l’inquiétude pour l’écrivain lui-même, je trouve l’arrestation de Boualem Sansal inquiétante.

Le cyber et les youtubeurs installés à l’étranger sont devenus un des moyens d’influence majeur du régime algérien qui les alimente en révélations croustillantes pour leur assurer une audience et une identité « d’opposants ». Le parcours de Hicham Aboud, officier du renseignement militaire en est une illustration

La réélection de Tebboune signe une humiliante déroute aggravant la crise de régime. Ces élections ont révélé surtout une crise de régime avec l’ incapacité persistante depuis 2019 de mettre en cohérence les différents appareils du pouvoir et de maitriser un processus électoral pourtant totalement verrouillé alors que l’armée qui s’est arrogée tous les pouvoirs, ne peut les activer