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Billet de blog 11 janvier 2020

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relais des calculs de pascale fourier

retraites des enseignants , et les 500 millions de revalorisations par ans sur 20 ans . ( obsolète : c'est 500 millions de plus en plus chaque année pour arriver vers 2037 à 8 milliard par an ... c'est bien mieux , même si c'est à vérifier si ça comble vraiment )

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

https://blogs.mediapart.fr/pascale-fourier/blog/090120/urgent-retraites-jm-blanquer-cherche-cours-particulier-de-maths
https://blogs.mediapart.fr/pascale-fourier/blog/271119/retraites-augmenter-les-enseignants-chiche

et plein d'autres sur son blog : https://blogs.mediapart.fr/pascale-fourier/blog

Donc parlons des 10 milliard sur 20 ans  , les 500 millions par ans ,  dont pascale fourier détaille les résultats concrets donc son billet cité ci dessus  : https://blogs.mediapart.fr/pascale-fourier/blog/090120/urgent-retraites-jm-blanquer-cherche-cours-particulier-de-maths . Lisez son billet il est précis et détaillé  , elle y dénonce avec force calculs  l'enfumage de blanquer . Je me propose de le compléter et de rajouter une couche de calcul . On verra que c'est encore un poil plus pire .

donc pascale propose deux scénarios :

1- on partage ces quelques millions entre tous les profs , les chiffres donnent une augmentation de sa retraite de 28 ou 30 euros par mois euros  

2- on partage ces quelques millions uniquement entre les profs touchés par le nouveaux système , donc uniquement les plus jeunes , et elle prend des chiffres extrêmes : dix pourcent  seulement de l'ensemble des profs ... donc dans le cas les chiffres donnent , donneraient , une augmentation de la retraite de  300 euros par mois :

bien je reprend et complète le raisonnement pour le cas 2- :

sur un tout  jeune on a un gain de  80 euro sur sa retraite annuelle , à multiplier par le nombre d'années de cotisation , donc disons sur 45 ans (22 ans 67 ans , et oui parce que dans le projet de loi-rapport delevoye l'age pivot et le nombre d'années de cotisation se déplace !** ) cela ferait  300 euros par mois de mieux à la retraite , donc il faut comparer avec les pertes par rapport au système actuel , si j'ai bien compris les profs pouvait perdre de l'ordre de au moins 600 euros par mois de retraite .

donc déjà , au mieux ,  cela ne compense pas la moitie des pertes sur les rares concernés par cette compensation .

mais justement : pendant combien d'années le jeune collège pourra-t-il bénéficier de ces 80 euro annuels ? par combien d'année va-t-on pouvoir multiplier ces 80 euros ? et ces 80 euros resteront-ils 80 euros ?   spoil : non ça va baisser de fait ...

Car pour que ça reste vraiment ces 80 euros qui donnent 300 au final  , il faut que le prof en question touche la compensation telle quelle pendant 45 ans !  Donc aussi quand il a plus de 30 ans , et bien sûr aussi plus que 40 , 50 et 60 , or au fur et à mesure , le nombre de gens concernés par la distribution de ces 500 millions par ans sera de plus en plus grande ! donc les 80 euro donc vous parlez en cas de redistribution seulement aux plus jeunes , ben ils ne sont valable que la première année , car ils vont baisser au fur et à mesure des années jusqu'à retrouver les 28 ou 30 euros du cas 1-   puisque à terme tous les profs seraient dans le nouveau système !

donc pour le prof entrant dans le métier l'année de mise en place de la réforme , cela fait 44 au lieu du 80 annoncé comme étant à multiplier ! donc cela fait récupérer 165 euro par mois de retraite au prof entrant dans le métier au début de la réforme , contre les 600 euros de moins ... Et encore même pas , cela ferait 73 euros seulement  puisque cette somme est proposée sur 20 ans et que personne , et pas blanquer donc , ne parle de la prolonger au delà !

et allons plus loin , pour un prof qui entrerait (entrera)  dans le métier 20 ans ou 30 ans après la mise en place ben il rentre quand tous les profs  en activité sont alors dans le régime par point complet et donc il rentre quand c'est le chiffre du cas 1- pour tout sa carrière ! donc à terme ces 500 millions par ans ça ferait récupérer 28 ou 30 euro par mois de retraite sur les 600 de perdus ... et encore même pas , cela ferait 0  puisque cette somme est proposée sur 20 ans et que personne , et pas blanquer donc , ne parle de la prolonger au delà  et que lui reentre les sous ont déjà disparu . !

trop fort le blanquer .

sans compter que moi en tant que né avant 75 si je ne touche rien en compensation retraite parce que j'aurai la retraite sur mes 6 derniers mois , et que mon point d'indice est encore gelé jusquà la fin , je me fais avoir aussi dans les grandes largeurs de toute façon ... peut être moins , .

sans compter que de toute façon il n'y a pas même pas de problème de financement du système actuel , à qui il suffit de récupérer les 18 milliards de crds et d'une part de csg qui abonde la cades et qui seront donc disponible dès 2025 .

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par contre j'ai trouvé ça qyui propose des hypothèse un peu différentes  .

et ceci

et celui ci il est dit en commentaires que cela prend les enseignants et non enseignats de l'edcu nat "et si on prend enseignant + non enseignants ça donne ça"  (on décortiquera ça peut etre un jour mais bon l'idée y est , on ne récupère rien avec ces 500 millions )

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Désintox n°1 – 20 % des femmes travaillent jusqu’à 67 ans pour ne pas subir la décote. Dans le futur, elles pourront partir à 64 ans sans décote (G. Darmanin, S. Ndiaye, JP. Delevoye)

Intox, manipulation et erreurs dans cette affirmation.

Tout d’abord, il faut rectifier deux points. 20 % des femmes ne travaillent pas jusqu’à 67 ans, mais simplement attendent l’âge d’annulation de la décote* (voir ci-dessous) pour partir en retraite (c’est-à-dire pour liquider leurs droits et toucher leur première pension). La différence est importante : il ne faut pas confondre l’âge de départ en retraite et l’âge de fin d’emploi. Car la moitié des personnes du régime général qui partent en retraite ne sont déjà plus en emploi : elles se répartissent entre malades, inactives, au chômage ou en invalidité.

Ensuite, la statistique utilisée est déformée. En réalité, la formulation exacte (Drees 2019) établit que 19 % des femmes de la génération née en 1950 (et 11 % des hommes) sont parti·es en retraite à l’âge d’annulation de la décote (cette proportion diminue au fil du temps). Or pour la génération 1950, l’âge d’annulation de la décote n’est pas 67 ans, il est de 65 ans. Bien sûr, il est plus avantageux pour le gouvernement de faire apparaître une avancée de 3 ans (67-64 ans) plutôt que d’un an seulement (65-64 ans).

Mais surtout, le point essentiel est le suivant. Si on avançait à 64 ans l’âge d’annulation de la décote dans le système actuel, ce serait favorable pour les personnes qui attendent cet âge et pourraient donc partir plus tôt sans subir d’abattement. Mais cette mesure n’est pas isolée, elle est prévue dans le cadre du projet de système par points, qui va entrainer une baisse des pensions pour toutes les personnes aux carrières courtes, aux salaires faibles et/ou avec des périodes de temps partiel : car toute la carrière comptera dans le calcul de la pension alors que les plus mauvaises années en sont exclues actuellement. Or ce sont précisément ces personnes qui sont obligées d’attendre l’âge d’annulation de la décote pour partir en retraite, du fait que leurs carrières heurtées ne leur donnent droit qu’à une faible pension : elles ne peuvent donc pas se permettre de subir en plus une décote. Il faut donc considérer ensemble, et comparer, l’avantage lié à l’avancée de l’âge d’annulation de la décote, et la baisse de la pension qui découlera du système par points. Des simulations pourraient éclairer le bilan, mais le rapport Delevoye n’en fournit pas. Présenter comme un progrès le fait de pouvoir partir à 64 ans sans décote masque le fait que la pension des femmes concernées sera bien plus faible.

Le vrai progrès n’est pas d’avancer l’âge d’annulation de la décote dans un régime par points, mais de supprimer cette décote dans le régime actuel. La décote est une double pénalisation, ce qui est reconnu par JP. Delevoye dans son rapport de juillet 2019 (page 49). Pourtant, sans craindre de se contredire, il propose de l’instaurer entre 62 et 64 ans !

* Décote : lorsqu’une personne n’a pas la durée de cotisation nécessaire pour une pension à taux plein, une décote de 5 % par année manquante s’applique sur sa pension. Un moyen de ne pas subir cette décote est d’attendre l’âge d’annulation de la décote. Cet âge varie entre 65 ans (jusqu’à la génération 1950) et 67 ans (à partir de la génération 1955). La décote est un abattement qui vient en plus du fait que la pension est déjà calculée au prorata de la durée validée rapportée à la durée exigée. C’est un dispositif injuste, instauré en 1993 dans l’objectif de diminuer le montant des pensions. C’est une double pénalisation, qui touche 9 % des femmes et 7 % des hommes.

>> Voir cet article sur le site de la Fondation Copernic

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rajouts , rapatriation ici de liens mis d'abord dans un billet sur la revalorisation :

https://www.lesinrocks.com/2020/01/10/actualite/medias-actualite/comment-voulez-vous-quon-vous-croie-une-directrice-decole-pilonne-blanquer-dans-une-emission/

Jeudi 9 janvier, lors de l'émission Vous avez la parole consacrée à la réforme des retraites sur France 2, le ministre de l'Éducation nationale a dû faire face, le temps de quelques minutes, à une directrice d'école de Seine-Saint-Denis déplorant l'inaction du gouvernement.

Alors que plusieurs dizaines de milliers de personnes venaient de manifester le jour même dans toute la France, l'émission de France 2 Vous avez la parole est revenue, ce 9 janvier, sur la mobilisation contre la réforme des retraites. Une des intervenantes, Catherine Da Silva, directrice d'une école élémentaire de Seine-Saint-Denis et représentante du SNUIPP-FSU93, en a profité pour interpeller Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation, également présent sur le plateau, sur les conditions de travail des enseignants.

“Comment voulez-vous qu’on vous croie quand vous nous parlez de revalorisation de nos salaires, quand vos premiers gestes ont été, finalement, de ne pas nous augmenter ?”, a répondu Catherine Da Silva au ministre qui venait de lui expliquer que la réforme des retraites avait pour vocation de rendre le système plus juste et “équitable” entre tous les français.

D'après elle, il est difficile de faire confiance à un gouvernement qui, depuis plus de deux ans, “continue à geler le point d'indice, qui permet de valoriser le salaire des enseignants et de la fonction publique” et qui a “reporté d'un an la petite augmentation obtenue du gouvernement précédent [Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l'Education avait annoncé, en 2016, une hausse de la rémunération des enseignants prévue pour 2020].

“Quand on est dans un pays comme la France, on se donne les moyens. Moi, [dans] mon quotidien, je vous le dis, ce n’est pas du tout cette impression que j’ai. Je n’ai pas l’impression que la France investit dans l’éducation” a-t-elle ensuite déclaré face au ministre, avant d'énoncer un certain nombre de contraintes auxquelles se confrontent les enseignants quotidiennement.

Après avoir rappelé que 700 contractuels étaient présents dans le 93, “des gens qui, finalement, ne sont pas formés et qu’on présente comme des enseignants qui vont former les futurs citoyens” selon elle, elle a évoqué des “collègues qui n'en peuvent plus” du fait de la “multiplication des tâches”, ainsi que le suicide, en septembre dernier, de Christine Renon, directrice d'école à Pantin.

>> À lire aussi : "Perdre sa vie pour un travail" : les enseignants rendent hommage à Christine Renon

“On est dans une situation d'extrême souffrance”

La Seine-Saint-Denis connaissant de nombreuses difficultés, notamment en matière d'éducation, Catherine Da Silva a fait part des doutes qui envahissent aujourd'hui le corps enseignant vis-à-vis des promesses faites par le gouvernement : “On est dans une situation d’extrême souffrance à l’éducation nationale et ça fait deux ans et demi qu’on vous en parle, deux ans et demi qu’on attend de vous quelque chose et qu’on n’a pas été écoutés” affirme-t-elle alors à Jean-Michel Blanquer.

Jeudi 9 janvier, lors de l'émission Vous avez la parole consacrée à la réforme des retraites sur France 2, le ministre de l'Éducation nationale a dû faire face, le temps de quelques minutes, à une directrice d'école de Seine-Saint-Denis déplorant l'inaction du gouvernement.

Alors que plusieurs dizaines de milliers de personnes venaient de manifester le jour même dans toute la France, l'émission de France 2 Vous avez la parole est revenue, ce 9 janvier, sur la mobilisation contre la réforme des retraites. Une des intervenantes, Catherine Da Silva, directrice d'une école élémentaire de Seine-Saint-Denis et représentante du SNUIPP-FSU93, en a profité pour interpeller Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation, également présent sur le plateau, sur les conditions de travail des enseignants.

“Comment voulez-vous qu’on vous croie quand vous nous parlez de revalorisation de nos salaires, quand vos premiers gestes ont été, finalement, de ne pas nous augmenter ?”, a répondu Catherine Da Silva au ministre qui venait de lui expliquer que la réforme des retraites avait pour vocation de rendre le système plus juste et “équitable” entre tous les français.

D'après elle, il est difficile de faire confiance à un gouvernement qui, depuis plus de deux ans, “continue à geler le point d'indice, qui permet de valoriser le salaire des enseignants et de la fonction publique” et qui a “reporté d'un an la petite augmentation obtenue du gouvernement précédent [Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l'Education avait annoncé, en 2016, une hausse de la rémunération des enseignants prévue pour 2020].

“Quand on est dans un pays comme la France, on se donne les moyens. Moi, [dans] mon quotidien, je vous le dis, ce n’est pas du tout cette impression que j’ai. Je n’ai pas l’impression que la France investit dans l’éducation” a-t-elle ensuite déclaré face au ministre, avant d'énoncer un certain nombre de contraintes auxquelles se confrontent les enseignants quotidiennement.

Après avoir rappelé que 700 contractuels étaient présents dans le 93, “des gens qui, finalement, ne sont pas formés et qu’on présente comme des enseignants qui vont former les futurs citoyens” selon elle, elle a évoqué des “collègues qui n'en peuvent plus” du fait de la “multiplication des tâches”, ainsi que le suicide, en septembre dernier, de Christine Renon, directrice d'école à Pantin.

>> À lire aussi : "Perdre sa vie pour un travail" : les enseignants rendent hommage à Christine Renon

“On est dans une situation d'extrême souffrance”

La Seine-Saint-Denis connaissant de nombreuses difficultés, notamment en matière d'éducation, Catherine Da Silva a fait part des doutes qui envahissent aujourd'hui le corps enseignant vis-à-vis des promesses faites par le gouvernement : “On est dans une situation d’extrême souffrance à l’éducation nationale et ça fait deux ans et demi qu’on vous en parle, deux ans et demi qu’on attend de vous quelque chose et qu’on n’a pas été écoutés” affirme-t-elle alors à Jean-Michel Blanquer.

Le ministre de l'Éducation nationale, qui affirme connaître la situation du département et en être “solidaire”, a tenté de répondre à la directrice. “Je pense que dans un cas comme le vôtre, on pourrait même dire que pendant ces deux ans et demi, il s’est passé beaucoup plus de choses que pendant les années précédentes” a-t-il déclaré, avant d'ajouter : “Sur le sujet de la rémunération, mais aussi des réformes spécifiques pour les réseaux d’éducation prioritaire, j’affirme que ce gouvernement a fait, au contraire, énormément.”

Une réponse qui n'a pas convaincu Catherine Da Silva, qui a ensuite reproché au gouvernement de ne pas avoir consulté les enseignants lors de la mise en place de la réforme des effectifs des classes de primaire : “On souhaitait une baisse d’effectifs dans toutes les classes. Pardonnez-moi mais, quand les enfants sont à 12 en CP, 12 en CE1 et qu’ils se retrouvent à 24 en CE2, je ne vois pas d’amélioration.”

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https://blogs.mediapart.fr/pascale-fourier/blog/090120/urgent-retraites-jm-blanquer-cherche-cours-particulier-de-maths


Monsieur Blanquer, apparemment, compte mal. Très mal. Les 46.345 professeurs de mathématiques actuellement en exercice, sont, sans doute, prêts à lui donner des cours particuliers... entourés peut-être de leurs 830.000 autres collègues auxquels ils auront pris soin de réexpliquer le raisonnement.

© Pascale Fourier

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https://www.revolutionpermanente.fr/Profs-Revalorisation-des-salaires-le-coup-de-bluff-du-gouvernement

Les enseignants sont parmi les professions les plus mobilisées contre la réforme des retraites. S’ils sont vent debout, c’est que le mécontentement est très profond. Dans le secteur, la coupe est pleine : dégradation des conditions de travail, manque de moyens humain et matériel, souffrance au travail pouvant conduire au suicide, contre-réformes successives qui ne font qu’accentuer la colère. A tout cela, la réforme des retraites vient porter un coup de massue. Tout le monde le sait, cette réforme vient toucher de plein fouet les enseignants déjà bien mis à mal. Avec le nouveau calcul, les pertes mensuelles des pensions s’élèveraient à plusieurs centaines d’euros par mois. Face aux taux de grèves très importants dans l’Education nationale lors des différents journées d’action depuis le 5 décembre, le gouvernement a lâché des… promesses.

Mais de quelle revalorisation parle-t-on ?

Le gouvernement n’en peut plus d’essayer de calmer la colère par des promesses ; « sanctuariser » le niveau de pension des enseignants en l’inscrivant dans la loi, rattrapage du pouvoir d’achat, mettre le salaire au niveau de tout cadre de catégorie A ayant le niveau de diplômes équivalents. Il met tout en œuvre dans les médias pour convaincre que les enseignants (entre autres) seraient « les grands gagnants » car ils toucheraient « des milliers d’euros en plus par personne ». Pourtant les travailleurs de l’éducation n’ont toujours pas vu la couleur de ces soi-disant revalorisations ! Blanquer promet des « engagements fermes » sur la revalorisation alors que quelques semaines plus tôt, Macron déclarait clairement à Rodez en parlant de l’éducation nationale : « si je voulais revaloriser, c’est 10 milliards, on ne peut pas mettre 10 milliards demain, c’est vos impôts ».

Le 23 décembre le gouvernement annonçait pour tenter d’apaiser, que JM Blanquer recevra les syndicats à compter du 13 janvier « pour leur présenter la méthode et le calendrier de négociations pour les 6 mois à venir ». L’objectif est « de parvenir en juin 2020, dans le cadre d’une approche globale du métier de professeur, à un protocole d’accord sur des scénarios de revalorisation permettant de garantir aux enseignants un même niveau de retraite que pour des corps équivalents de la fonction publique ». L’objectif est surtout de sortir le secteur de l’éducation des rangs de la contestation en tentant d’isoler les cheminots et la RATP.

D’après les déclarations successives du gouvernement, ce qui se dessine serait une augmentation de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2037 sous forme de primes.
Tout d’abord, dans un article publié sur France info, un instituteur développe l’entourloupe. Cette augmentation qui serait en moyenne de 37 euros bruts par mois, non seulement est ridicule mais en plus ne tiendrait pas compte de l’inflation. Ainsi les profs ne seront pas réellement augmentés et leur pouvoir d’achat continuerait à baisser d’ici 2037.

Ensuite, ces 400 millions seraient donnés sous formes de primes. Le système de primes n’est pas habituel dans l’Education nationale notamment dans le premier degrés. Cette revalorisation si elle est pensée sous forme de primes, c’est qu’elle permet un avantage pour le ministère puisqu’elle ne jouerait pour la retraire que pour ceux qui seraient soumis au nouveau système par points. En effet, les primes ne sont actuellement que peu intégrées dans la retraite. Si on ajoute des primes, les enseignants plus anciens bénéficieront donc très peu de l’effet prime sur leur pension. Par contre, comme ces primes seraient ajoutées au service universel par points, les nouveaux pourraient en « bénéficier » pour leur retraite. Comme si ces primes ridicules pouvaient compenser le calcul de retraites actuellement calculé sur les six derniers mois et donc bien plus avantageux pour les professeurs pour qui le début de carrière est difficile. Donc non seulement cela ne change pas la donne par rapport à la réforme des retraites par points mais de plus la prime n’est pas une revalorisation salariale ; en revanche elle change le métier en créant de l’individualisme, de la compétition. On entre dans un régime d’obéissance. Et cela, les enseignants n’en veulent pas et ils ont bien raison !

Enfin, derrière les revalorisations se cache en réalité l’opportunité du ministre d’aller plus loin dans les attaques contre le métier d’enseignant puisqu’il exige une évolution du métier qui voit dans la réforme des retraites « une occasion historique de parler de l’ensemble des missions des enseignants (…), de discuter de ce qu’est l’école du XXIe siècle. »

Vers une redéfinition du métier ?

En clair son projet est de lier pensions, salaires et métiers. Dans le discours de Jean-Michel Blanquer, les fameuses primes promises seront bel et bien liées à de nouvelles missions que devront remplir les enseignants. Si le gouvernement a déjà bien avancé dans le puzzle de redéfinition du métier, il lui reste quelques pièces à placer. C’est d’abord à une augmentation du temps de travail que ces derniers doivent s’attendre, ainsi qu’à une plus grande « flexibilité ». Cinq journées de formation par an durant les vacances scolaires sont déjà imposées.
Ainsi, la réforme des retraites, dont le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, ne cesse pourtant de répéter qu’elle offre une « occasion historique » de réfléchir à ce que doit être le « professeur du XXIe siècle », a fait ressurgir la perspective d’une refonte du statut des enseignants.

Ce qu’il y a dans les tuyaux du ministère depuis un bon moment c’est l’annualisation du temps de travail. Annualiser cela revient à sortir de la définition hebdomadaire des services pour une définition annuelle. Cela signifie que tout un tas d’événements indépendants de l’enseignant (surveillance d’examens, journées de formations, réunions diverses et variées) sont actuellement comptés dans le temps de travail et ne sont pas dues. Elles le seront avec l’annualisation.

En 2017, la Cour des compte publiait un rapport intitulé « gérer les enseignants autrement, une réforme qui reste à faire ». Bizarrement, les solutions qu’elle propose sont en totale adéquation avec la politique du ministre de l’Education nationale pour casser les conditions de travail des enseignants déjà bien à mal : annualiser le temps de travail, instaurer la polyvalence et l’enseignement de plusieurs disciplines, être plus flexible, augmenter le pouvoir local et donc des chefs d’établissements, augmenter les postes à profil. L’application de telles mesures signifierait tout simplement une avancée supplémentaire dans les méthodes de management agressives inspirées du privé, ainsi qu’une sérieuse attaque au statut de fonctionnaire dont jouissent la plupart des enseignants (ce n’est pas le cas des contractuels, devenus la véritable variable d’ajustement de la politique de l’éducation nationale, au prix d’une grande précarité).
En réalité, une définition annualisée du temps de travail sous les tuyaux du gouvernement permet toutes les flexibilités. Annualiser donc pour faire des économies sur le dos des profs mais aussi des élèves. Augmenter les missions des enseignants, augmenter le temps de travail aura forcement des conséquences sur le travail devant les élèves. Alors comment faudra-t-il organiser son temps de préparation des cours ?

Autre recommandation saluée par le gouvernement, c’est la polyvalence des enseignants : que les professeurs du primaire aillent en collège et lycée et ceux du collège et lycée en primaire. La Haute juridiction propose également « d’instituer, dès la formation initiale, la possibilité de bivalence ou la polyvalence disciplinaire pour les enseignants du second degré intervenant en collège » et d’ouvrir cette possibilité, pour les enseignants déjà en fonction « et présentant les compétences requises », « d’opter pour l’enseignement de deux disciplines ». « Le développement de la bivalence doit être examiné au regard de l’exigence de niveau et de viviers dans le second degré », relève Jean-Michel Blanquer, alors que des problèmes de recrutement dans le second degré sont très marqués dans certaines disciplines. Or, enseigner une matière ne s’improvise pas. Chaque discipline requiert une méthode et des connaissances spécifiques. Mais peu importe, dans l’école au rabais que veut nous vendre Blanquer, chacun peut enseigner n’importe quelle discipline... pour pallier au sérieux manque de recrutement d’enseignants. Pensent-ils réellement nous faire croire qu’ils veulent le bien des enfants scolarisés quand ils proposent un apprentissage au rabais ? Il est évident que ces mesures renforcent l’inégalité scolaire entre les enfants des quartiers riches, si ce n’est pas déjà le cas, les écoles privées auront la qualité d’un enseignement prodigué par des spécialistes de la discipline, et les quartiers pauvres eux, seront contraints de voir le professeur de littérature jongler avec l’enseignement de l’anglais, ou celui de sciences avec le programme de maths. Les premiers touchés par ces mesures seront les enfants des quartiers populaires dans les départements les plus touchés par les sur-effectifs et le manque de personnel.

Pour le moment, il est vrai, un grand flou règne sur le projet du gouvernement concernant les fameuses mesures « inédites » promises aux enseignants. Jean-Michel Blanquer doit rencontrer les directions syndicales le 13 janvier tout en voulant étaler le calendrier jusqu’au mois de juin. Néanmoins, certaines de ces dispositions sont déjà contenues dans un rapport Brisson datant de 2018 qui invoquait l’idée des deux heures supplémentaires obligatoires, les 5 jours de formation pendant les vacances mais aussi l’annualisation du temps de travail. Or, avec ce gouvernement, les travailleurs savent bien que les rapports commandés ne restent jamais sous le tapis. De plus, la loi Blanquer votée en 2018 autorise d’expérimenter « la répartition des heures d’enseignement sur l’ensemble de l’année scolaire ».

Derrière cette idée de « l’école du XXIè siècle », il y a également les recommandations du rapport CAP 2022 qui a donné la loi de la fonction publique. L’objectif central est de saigner la fonction publique tout en cassant le statut des fonctionnaires. La loi prévoit la suppression de 120000 postes d’ici 2022, le recours accru aux contractuels, le renforcement des clauses mobilité, l’individualisation des carrières ou encore la rémunération au mérite. Ce projet est dominé par un mot d’ordre : réduire pour tous les moyens ! Réduire le coût du service public, réduire le nombre de fonctionnaires, réduire la qualité du service rendu aux usagers.
Cette « nouvelle gestion publique », expression proposée par Christopher Hood en 1991 pour désigner le tournant opéré dans l’organisation de l’État permet d’introduire la « culture du résultat », la mise en concurrence des agents pour augmenter leur productivité sur le modèle du privé. C’est un modèle qui tente de s’imposer partout depuis la restauration néolibérale dans les années 80. Les loups du secteur privé sont aujourd’hui à l’affût de nouveaux profits sur le démantèlement de la fonction publique. Le projet est de confier au secteur privé les tâches administratives de base et jugées annexes comme la restauration, le gardiennage, l’informatique ou le nettoyage. Le rapport cap 2022 recommande « d’assouplir le statut pour offrir la possibilité d’évolutions différenciées, notamment des rémunérations » et « d’élargir le recours au contrat de droit privé comme voie "normale" d’accès à certaines fonctions du service public ». Il veut donner « la possibilité au management de recruter, faire évoluer et promouvoir les talents sans autres contraintes préalables que celles de droit commun ».

Ce qu’on voit clairement c’est que beaucoup de recommandations présentes dans les différents rapports sont déjà passées dans la loi Blanquer ou dans la loi de la Fonction publique. Ne reste plus qu’à faire passer l’annualisation ou encore l’idée d’un nouveau corps d’enseignants (nés après 1975) travaillant plus pour un salaire de misère et Blanquer aura terminé d’achever l’Education nationale déjà bien mise à mal.

Travailler plus pour une prime, un salaire de misère, des conditions de vie dégradées et une retraite au rabais, hors de question !

Au nom du profit et des intérêts de ses amis du privé, Macron est en train de détruire tous les acquis sociaux conquis de haute lutte alors que le patronat cherche de nouveaux marchés avec une main d’œuvre corvéable.
Jusqu’au lundi 6 janvier, les enseignants sont en vacances mais ils ont continué à soutenir les cheminots ou les travailleurs de la RATP sur les piquets de grève, ils ont aidé à bloquer les dépôts de bus, ils ont participé aux différentes échéances de rue aux côtés des gilets jaunes et des travailleurs en grève.

Si les directions syndicales continuent à dialoguer dans les salons avec le gouvernement, les enseignants sont appelés à battre le pavé lors de la prochaine journée interprofessionnelle du jeudi 9 janvier pour stopper une politique globale destructrice dans tous les secteurs du public et du privé. Cette date paraît pourtant bien loin au regard des chiffres de grévistes sur les dernières journées de mobilisation et à la colère qui règne dans l’éducation, alors c’est en s’organisant dans les Assemblées générales aux côtés des autres secteurs en lutte mais aussi en exigeant des directions syndicales un véritable plan de bataille que nous pouvons organiser une riposte à même de nous faire gagner.

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https://www.cairn.info/revue-d-economie-politique-2007-3-page-323.htm

Edifiant !

"Cette baisse, qui se poursuit maintenant depuis plus de 25 ans, nous amène à nous demander comment les fonctionnaires considérés ont bien pu l’accepter et la supporter ! Une décroissance de 20 % sur 25 ans correspond à une érosion lente de l’ordre de 0,88 % par an . Elle signifie qu’il faudrait augmenter tous les échelons de 25 % pour remettre les espérances d’un agrégé débutant en 2004 au niveau de celles d’un agrégé débutant en 1981. Nous prétendons de plus que l’évolution des primes (indemnités), dont le niveau moyen, de l’ordre de 10 % des traitements tout au plus, est particulièrement modeste chez les enseignants, ne peuvent constituer qu’une compensation tout à fait partielle de la dévalorisation des traitements de base ainsi mise en évidence."

Et depuis 2004 la situation s'est considérablement aggravée avec 10 années de blocage de point d'indice !

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