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Billet de blog 12 juin 2025

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São Paulo (ville): Tarcísio-Derrite, duo politique commanditaire d'exterminations

245 tués dont 45 abattus dans le dos, en 2024 par la police militaire, dans une cité de 14 millions d'âmes. Le journal brésilien en ligne Metrópoles a enquêté au-delà de la classification "décès résultant d'une intervention policière" et publie dossier+video sur la politique d'extermination du gouverneur et du secrétaire d'Etat à la sécurité. 403 PM ont été impliqués dans au moins un acte létal.

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Illustration 1
A gauche : Guilerme Derrite, bolsonariste et secrétaire d'Etat à la sécurité publique, nommé par le gouverneur bolsonariste Tarcisio de Freitas (en bas à droite). © Metropoles

Le gouverneur de l'Etat de São  Paulo se nomme Tarcísio de Freitas, et celui qu'il a nommé - en accord avec Jair Bolsonaro - comme secrétaire d'Etat à la sécurité publique a pour prénom et nom Guilherme Derrite.
  
Au cours d'une enquête qui a duré neuf mois, Metrópoles a eu accès aux dossiers judiciaires relatifs à 227 incidents ayant entraîné la mort de 246 personnes dans la seule ville de São Paulo. Près de 90.000 pages ont été analysées pour dresser le profil des victimes, connaître l'identité des policiers militaire les plus meurtriers et réaliser ce que la police elle-même déclare impossible : compter le nombre de coups de feu tirés par les officiers dans les meurtres.
 
  
Plus de 1.700 coups de feu ont été tirés - au moins 1.000 dans les cas où seule la police militaire a tiré et 459 sur des victimes qui n'étaient pas armées.
 
Au moins 47 personnes ont reçu des balles dans le dos, notamment à l'arrière de la tête, dans le fessier et à l'arrière des bras et des jambes.
 
Sur les 31.124 policiers militaires qui travaillent dans la ville de São Paulo, seuls 403 ont tué en 2024, ce qui correspond à 1,29 %. Sur ces 403, 22 policiers militaire ont tué plus d'une personne au cours de l'année.
 
Ensemble, les agents de la PMESP qui ont tué plus d'une personne en 2024 sont responsables de 52 des 227 meurtres de 2024, ce qui équivaut à 22,9 %.
 
D'autre part, 187 civils ont été tués par ces agents de la police militaire pendant leurs heures de travail ; les 59 tués l'ont été par des policiers qui étaient hors service.
 

Os casos reais por trás da política da bala em São Paulo © Metropoles


Pour ces calculs, Metrópoles s'est basé sur les témoignages des policiers militaires eux-mêmes impliqués dans les actes létaux, sur les cas de munitions percutées cités dans les rapports de l'Institut de criminalistique (IC) et sur les orifices à l'entrée du corps indiquées dans les rapports de l'Institut médico-légal (IML). L'estimation produite dans le dossier-enquête est donc prudente.


 
Le DOSSIER-ENQUÊTE établi
par les journalistes de Metrópoles


Les examens nécroscopiques des victimes de la PMESP ont permis de déterminer l'endroit du corps où la plupart d'entre elles ont été atteintes. Les 145 rapports joints aux actions en justice font état de plusieurs cas où les policiers n'ont pas respecté le protocole d'action de la corporation, qui guide l'usage proportionnel et progressif de la force : la méthode Giraldi, également connue sous le nom de Tir Défensif pour la Protection de la Vie (TDPV).
 
Adoptée en 1993 par la police militaire de São Paulo (PMESP), cette méthode exige des agents de sécurité qu'ils évitent autant que possible les confrontations mortelles et qu'ils analysent la situation avant de recourir à l'utilisation d'une arme à feu. Dans les cas analysés par Metrópoles, de nombreuses victimes ont été abattues alors qu'elles fuyaient et ne représentaient plus un risque pour les agents de sécurité. Ce genre de situation n'a jamais semblé déranger l'actuel secrétaire à la sécurité, Guilherme Derrite, qui a gravi les échelons politiques "en vantant la létalité de la police".
 
Guilherme Derrite est le premier officier de la police militaire (PMESP) à occuper ce poste de secrétaire d'Etat à la sécurité publique (SSP) de Sao Paulo, après une succession d'anciens membres du ministère public (MP-SP) et d'un général de l'armée.
 
Derrite, choisi sous l'influence de la famille Bolsonaro, avant de prendre le secrétariat d'Etat à la sécurité publique avait lui-même admis que d'avoir trop tué de personnes était la raison de son départ du bataillon Rota (Rondas Ostentivas Tobias de Aguiar). Il a également déclaré, dans une interview audio envoyée à des collègues en 2015, qu'il était honteux pour un policier de ne pas avoir au moins trois morts sur son CV.
 
Sous Derrite, le Secrétariat à la sécurité publique (SSP) a propagé un discours intransigeant au sein des forces de police, affaibli le contrôle de l'action policière et encouragé des opérations sanglantes qui ont abouti à l'interruption d'une trajectoire de baisse de la létalité policière, atteignant le nombre de morts le plus élevé depuis 2020.
 
Il faut rappeler ici que Derrite, en avril 2024, a été dénoncé au TPI de La Haye pour "crimes contre l'humanité".
 

Illustration 3
Guilherme Derrite, bordé par Eduardo et Jair Bolsonaro. © (photographie Archives)

Dans l'État de São Paulo (44 millions d'habitants), en 2024, les polices ont tué 813 personnes.

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NOTE:
A São Paulo, l'acquittement, verdict unique des tribunaux envers les policiers tueurs

De 2015 à 2020, dans la ville (11,5 millions hab.) de São Paulo, les jurys de citoyens ont condamné moins de 2 % des policiers militaires (PMESP) et civils qui ont tué. Il n'y a eu que 20 condamnations sur 1.224 enquêtes conclues par le ministère public. Une chercheuse note que jurés comme système judiciaire partent du principe que les actions des polices sont légitimes. Une farce macabre.
https://blogs.mediapart.fr/braises-du-chaos/blog/021124/sao-paulo-lacquittement-verdict-unique-des-tribunaux-envers-les-policiers-tueurs

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