Le blog de Celine Aho Nienne

Il y a sept ans, le téléphone a sonné. Au bout du fil, maman a dit : « Il y a eu un drame. » Etait-ce le matin, l’après-midi ou la nuit ? Je ne m’en souviens plus. L’obscurité était tombée, d’un coup sur mon île, péi bato fou.

A l'occasion de la Journée Mondiale des Réfugiés, je souhaite témoigner de la violence non visible, sournoise et banalisée dans les Centres de Rétention Administrative. Les violences policières ne sont pas seulement constituées de coups et de blessures. Elles s’insinuent dans des mots, dans des détails du quotidien, dans des actes répétitifs et volontairement réitérés.

Clio Simon a remporté le prix Tënk pour son film « Is it a true story telling ? ». J'espère que demain, tout ceux qui l’auront vu comprendront que la demande d’asile est une immense fiction juridique.

L’officier de protection reçoit, lit, entend les récits des demandeurs d’asile. C’est à partir de leur récit oral qu’il décide de proposer un accord au statut de réfugié ou de les débouter. Comment cette décision est-elle prise ? La vérité du récit est-elle un élément déterminant ?

La suite de l'article «Pourquoi il ne faut pas demander l'asile politique en France». Après avoir compris la doctrine de l'OFPRA, je suis convoquée devant la Commission de Déontologie. Texte écrit pour le film de Clio Simon «Is it a true story telling ?»

J’ai travaillé 2 ans en tant qu’officier de protection. J’avais 25 ans et je décidais du destin des demandeurs d’asile de pays où je n’avais jamais mis les pieds : Sri Lanka, Tibet, Chine, Mongolie, Pakistan, Inde, Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Afghanistan…