C'est écrit en toutes lettres... et tellement gros qu'on n'y croit pas. Le pouvoir d'accompagner, ça ressemble à un oxymore et ça a tout d'une provocation. En fait, c'est de la langue de bois, de la novlangue, de la bouillie, du n'importe quoi.
La convocation est convaincante :
PARTICIPEZ
A VOTRE
ASSEMBLÉE
GÉNÉRALE DE
SOCIÉTAIRES
VOUS AVEZ
LE POUVOIR
D'ACCOMPAGNER VOTRE
CAISSE D'ÉPARGNE
Ça veut dire : « sociétaire, tu es pris pour un idiot ».
Les sociétaires-propriétaires ? Ceux de la SLE Orne convoqués le 1er juillet 2014 à 18h à la halle aux toiles, Cours Georges Clémenceau à Alençon, ne dirigent pas, ne décident pas, ne contrôlent pas.
Ils accompagnent.
Ils accompagneront le cortège funèbre au cimetière des illusions coopératives. Ils ne comptent pas dans la vie de la coopérative, ils accompagnent (ils ont le pouvoir d'accompagner !!!) la démocratie à la morgue. Ils sont pris pour des cons, ils sont rendus cons.
Le pouvoir d'accompagner, étonnante formule...
Accompagner qui ? Accompagner où ? Accompagner pour quoi faire ? Accompagner sans rien contrôler, c'est laisser faire la canaille.
Comme en Corse pour les sociétaires du Crédit Agricole Mutuel. Affaire toujours pas jugée. Vingt ans, c'est long.
C'est le rayon farces et attrapes : tout est joué d'avance, truqué, et les sociétaires votent « pour de rire ». Pour faire rire ? L'utilité des farces.
Les sociétaires vus comme des ruminants qui regardent passer les trains... ou les mauvais coups... et le train-train de la démocratie confisquée... avec le désir violent d'accompagner. Charitables et naïfs sociétaires...
Sur ce sujet, voir également :
- Crédit Agricole : des sociétaires "idiots utiles"
- Crédit Agricole : des caisses verrouillées de l'intérieur
- Crédit Agricole : une longue histoire vraie (4)
- Crédit Agricole : une longue histoire vraie (5)
- Crédit Agricole : guerre des chefs et crise d'identité
Ajout du 29 juin 2014 :
Les actionnaires minoritaires ont la possibilité de faire valoir leurs droits dans les sociétés anonymes. Des droits protégés.
Les propriétaires sociétaires majoritaires (c'est-à-dire, tout simplement, « les sociétaires ») n'ont aucun recours, aucune protection, dans les sociétés coopératives.
La théorie de la démocratie parfaite (« un homme, une voix ») devient le piège dans lequel les sociétaires sont englués par les prédateurs.
A l'assemblée générale de la SLE de l'Orne, en 2013, il y avait 120 présents. Le président Roger Collet (déjà lui) disposait de 1700 procurations.
Partant de là, l'assemblée générale, les débats, les votes n'étaient que simagrées, bouffonnerie.
Tout était joué d'avance. La dictature n'était pas réversible. Et tout avait été conçu pour ce faux-semblant : la démocratie comme un habillage pour le summum du pouvoir totalitaire en économie.
Pour la brigade économique, pour la Banque de France, pour les politiques, pour les journalistes, ce devrait être LE dossier. La mère de toutes les batailles.
La question est celle de la corruption qui devient monstrueuse.
Ajout du 13 juillet 2004 :
Voir également :
Crédit Agricole : morale d'une trop longue histoire hélas vraie