jacques.lancier (avatar)

jacques.lancier

Communiste sans parti. Auteur de: "Etrangers, immigrés, bienvenue! vous aussi êtes ici chez vous", "L'Irruption des prolétaires", "Gilets Jaunes une lutte ouvrière décapante", "Réinventer le communisme"

Abonné·e de Mediapart

129 Billets

0 Édition

Billet de blog 8 avril 2024

jacques.lancier (avatar)

jacques.lancier

Communiste sans parti. Auteur de: "Etrangers, immigrés, bienvenue! vous aussi êtes ici chez vous", "L'Irruption des prolétaires", "Gilets Jaunes une lutte ouvrière décapante", "Réinventer le communisme"

Abonné·e de Mediapart

Les candidats aux élections européennes face aux deux guerres!

Pourquoi s’intéresser aux élections européennes alors que deux guerres ébranlent le continent européen ? L’invasion russe de l’Ukraine est au centre de l’Europe. En Palestine une des dernières guerres de colonisation dans le monde affecte les populations arabes qui constituent une fraction importante de la classe ouvrière en Europe et en France.

jacques.lancier (avatar)

jacques.lancier

Communiste sans parti. Auteur de: "Etrangers, immigrés, bienvenue! vous aussi êtes ici chez vous", "L'Irruption des prolétaires", "Gilets Jaunes une lutte ouvrière décapante", "Réinventer le communisme"

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

POURQUOI L’EUROPE ?

L’Europe, avec son marché commun, le rôle dirigeant des trusts etc. est une création capitaliste. C’est ce que beaucoup perçoivent derrière les discours sur les « valeurs » ou le programme d’échange étudiant Erasmus souvent trompeusement mis en vitrine.  Oui l’Europe est marquée du fer du capitalisme, mais comme toutes les institutions créées et nécessaires au  développement des sociétés humaines à chaque stade de leur développement. Ceci est vrai de toutes les institutions, à toute époque. Le féodalisme a eu besoin des fiefs, comtés, royaumes et empires… Le capitalisme naissant a eu besoin des états-nations. Le cocasse est que de nombreux opposants à l’Europe, en particulier ceux qui à gauche la critique comme capitaliste, le font souvent sur la base de la défense de l’état-nation qui n’est lui-même qu’une institution de la phase précédente du capitalisme ! L’état-nation, devenu trop étroit pour le développement capitaliste, est secoué par les multinationales, la nécessité de marchés plus grands pour rivaliser avec les concurrents mondiaux américains, russes, chinois… L’état-nation est miné également par la rivalité des régions entre elles : la marche à l’autonomie de la Catalogne, l’Ecosse ou la Corse…

La constitution de l’Europe est une bonne chose. Elle mine les nationalismes européens, déclencheurs de si nombreuses guerres. Elle peut être un exemple pour d’autres nations qui seraient tentées par les mêmes rivalités meurtrières. La critique « d’être capitaliste » portée à l’Europe est aussi naïve que celle qu’on opposait aux vaccins sous prétexte que ces derniers étaient diffusés « pour faire du profit». Les mêmes accusateurs ne récusent pas leur voiture, téléphone ou tomates, vendus pourtant eux aussi « pour faire du profit » ! Pourquoi les vaccins auraient ils échappé aux lois du profit capitaliste ? Et en quoi serait-ce une raison pour les récuser ?

Le danger concernant l’Europe  est qu’elle se constitue en grande entité face à d’autres grandes entités concurrentes, mais surtout riche, face au Sud pauvre. Qu’elle devienne l’occasion d’un chauvinisme européen. Le philosophe allemand Jurgen Habermas est l’une des cautions morales de ce chauvinisme européen. Mais à travers la mondialisation, les multinationales et les financiers sont déjà à l’œuvre, pour miner également ces entités élargies qui se révèlent elles aussi trop petites pour les marchés de capitaux. L’alternative à la mondialisation menée par la classe des détenteurs de capitaux n’est pas le retour aux états-nations dont le déclin est en cours mais l’internationalisme de la classe du travail. En paraphrasant Lénine qui disait « En avant à travers les trusts et au-delà jusqu’au socialisme » disons « En avant à travers l’Europe et au-delà jusqu’au socialisme international »

POURQUOI PARTICIPER AUX ÉLECTIONS ?

Parce que les élections aident à   la constitution de l’Europe, mais aussi pour le principe même des élections. Bien sur ces élections sont biaisées par l’argent qui contrôle presque tous les médias en Occident, mais ni plus ni moins que lors des élections nationales. Au-delà du droit de vote, la plupart des droits et des libertés en démocratie occidentale sont minés par le pouvoir de l’argent et les inégalités croissantes. Beaucoup de libertés sont formelles et non réelles. Mais d’un autre coté on a aucun exemple historique où la remise en cause des libertés formelles ait amélioré les libertés réelles ! Au moment où certaines forces du capitalisme, dites « illibérales », « libertariennes »,  etc. font le forcing et mettent en cause ces droits , comme Trump ou Bolsonaro contestant les résultats des élections, la défense et la pratique de ces droits,  tel que le droit de vote, sont nécessaires.

En même temps, en marchant, cela définit concrètement le projet que nous voulons : un communisme démocratique dont une des caractéristiques est un état de droit[1].  « Entre le faible et le fort, c'est la liberté qui opprime et la loi qui protège » disait Lacordaire[2]. Le mouvement communiste dénonçait quant à lui « le renard libre dans le poulailler libre ». De ce point de vue dans le monde l’Europe est un espace relatif « d’état de droit ». Ces  acquis démocratiques, justement parce qu’ils sont minés et menacés par les inégalités, ne peuvent être maintenus et développés à terme qu’en s’appuyant sur un projet communiste. Voter aux élections européennes est l’occasion d’exprimer ces deux convictions : pour l’Europe et pour des élections libres. Au-delà des positions traditionnelles des différentes organisations politiques qui présentent des listes aux élections de juin, leurs position vis-à-vis des deux guerres qui impactent directement l’Europe est révélateur de ce qu’elles ont « dans le ventre ».

LA FRACTION MONDIALISÉE DU CAPITALISME

C’est celle qui détient l’essentiel du pouvoir en Occident, en particulier en Europe. Joe Biden, Emmanuel Macron, Ursula Von der Leyen etc. en sont les représentants actuels. Les listes qui représentent cette fraction dominante du capitalisme en France sont celles menées par Valérie Hayer pour le camp macroniste, François-Xavier Bellamy pour les Républicains, Raphaël Glucksmann pour la fraction « gauche », soutenue par le PS et François Hollande celui qui a mis  Macron en selle. Les tenants de ces listes, après avoir soutenu « inconditionnellement » la colonie Israël sont un peu gênés des conséquences de leur soutien à des crimes de guerre. Gênés surtout de constater que cela les isole dans le monde et divise dans leurs propres pays, au point peut être de faire perdre les élections à Biden. Ils soutiennent la résistance ukrainienne mais à travers le renforcement de l’OTAN,  et en tentant d’orienter cette résistance vers la rivalité avec l’impérialisme russe.

Leur « deux poids deux mesures », le fait que les forces constitutives de l’Otan dirigé par les américains alimentent l’ agression Israélienne contre la Palestine, interviennent de façon impérialiste un peu partout dans le monde, préparent une agression contre la Chine, suscite à juste titre des réticences, ce qui en retour réduit l’ampleur possible du soutien à la résistance ukrainienne.

En plus d’être les candidats des riches, de l’establishment,  des inégalités, leurs positions sur les guerres en cours les éliminent comme choix de vote possible.

LA FRACTION ILLIBÉRALE : 

Vladimir Poutine, Donald Trump, Viktor Orban, Marine Lepen etc. en sont les principales têtes d’affiche. Cette fraction de la bourgeoisie est représentée en France lors des élections par les listes Jordan Bardella du RN et Marion Maréchal de Reconquête. Ces listes soutiennent eux aussi inconditionnellement l’entreprise colonialiste israélienne mais en plus ne soutiennent pas la résistance Ukrainienne, au point de flirter très souvent avec le clan Poutine. On se souvient que Marine Le Pen avec son ami Chauprade du RN et Marion Maréchal ont été parmi les  soi-disant « observateurs » validant le referendum bidon qui a suivi l’invasion et l’annexion de la Crimée par Poutine en 2014. Paul Manafort fut le principal conseiller du dernier dirigeant russe d’Ukraine, Ianoukovytch, avant de diriger la campagne de Donald Trump de 2016 et de revenir pour celle de 2024 ! Matthew Elliot le directeur général de « Vote Leave » la principale organisation menant la campagne pour le Brexit en Grande Bretagne était en même temps président de l’association « les amis conservateurs de la Russie ». Conservateurs au sens de membres du parti conservateur etc… Oui l’Europe est utile pour résister aux visées expansionnistes de Poutine ! 

En plus d’être les candidats hostiles à la fraction immigrée des classes populaires, d’être favorables au maintien d’un système capitaliste inégalitaire, d’être une menace pour les libertés publiques et la démocratie, la position de ce groupe à l’international, favorables à la fois aux agresseurs russe et israélien font de ces listes un repoussoir absolu.

LA GAUCHE PARLEMENTAIRE

3 listes conduites par Manon Aubry, LFI, Desfontaines, PCF, et Marie Toussaint, Ecologistes représentent cette gauche. Ce qui la caractérise le plus, concernant la guerre d’invasion russe en Ukraine, est qu’elle en parle le moins possible. Le dernier communiqué concernant l’Ukraine sur le site des écologistes date de plus d’un mois ! Il est vrai que c’est vrai aussi concernant Gaza ! Si elle prétend soutenir la lutte palestinienne, vis-à-vis de ces deux agressions la gauche en fait très peu. Comme elle a fait très peu pour soutenir l’immigration lors de la loi Darmanin. Évitant longtemps d’en parler, puis étant à la remorque, sur la défensive face aux offensives de l’extrême droite et de la droite. voir ici.

Sur l’Ukraine en particulier cette gauche est très discrète. Il est significatif que les organisations de gauche ne font connaitre ni les positions de l’agresseur Poutine, ni les positions des agressés. Cette gauche aura failli en ne  préparant pas les classes populaires aux événements en cours et à venir.

CETTE GAUCHE REFUSE D’ENTENDRE POUTINE

La gauche relaye très souvent la propagande de l’agresseur telle que les accusations de nazisme à l’égard du juif Zelensky, de russophobie de la part du russophone Zelensky (accusé en prime d’islamisme suite à l’attentat de Moscou !). Elle critique les tatouages nazis de certains membres du régiment Azov, mais pas ceux des lieutenants de Prigogine ! Elle pointe les noms de rue donnés en Ukraine au  nationaliste Bandera, proche des nazis dans les années 40. Mais elle n’écoute pas Poutine quand il réinhume en grande pompe en 2005 le fasciste russe Yvan Ilyne, admirateur de Mussolini, Franco et Salazar, et qu’il le cite abondamment pour justifier l’invasion de l’Ukraine tout en attaquant Lénine. Cette gauche ne prête pas attention au principal groupe de pensée autour de Poutine, le groupe d’Izborsk, qui outre son animateur fasciste Prokhanov « La race blanche est en train de mourir… les juifs ont pris le contrôle du monde et mettent leur pouvoir au service du mal », comprend le « confesseur » de Poutine , l’évêque Tikhon Chevkounov, Serguei Glaziev son principal conseiller en particulier sur le concept d’Eurasie que Poutine oppose à l’Europe, Alexandre Douguine l’idéologue dont la fille est décédée dans un attentat en voiture le 20 Aout  2022 qui utilise le pseudonyme de  Sievers, un nazi allemand exécuté pour crime de guerre en 1947, ou encore Alexandre Borodaï « premier ministre » du Donbass envahi, etc. 

Ce groupe se réfère explicitement au théoricien et juriste nazi Carl Schmitt en particulier pour nier le respect des frontières. Il ne s’agit pas ici d’anecdotiques tatouages et de nom de rue, mais du remplacement de l’idéologie nazie expansionniste basée sur la race aryenne par le concept impérialiste et expansionniste de  « civilisation russe et orthodoxe » qui va justifier comme dit Poutine que « la Russie n’a pas de frontières », que tout ce qui est russophone relève de la Grande Russie, que « l’Ukraine fait partie de la Russie parce qu’elle a fait partie de la Russie ». Douguine  déclare « Nous devons dominer et détruire l’Europe » « C’est l’objectif de l’eurasisme intégral : l’Europe de Lisbonne à Vladivostok [3]» . On y retrouve les mêmes obsessions religieuses : le « Concile mondial du peuple russe » organisé par le métropolite Kirill, déclare le 27 mars 2024 « Le peuple russe, les armes à la main,  défend son identité civilisationnelle, religieuse…. c’est une guerre sainte (contre) l’Occident, tombé dans le satanisme ». Il  fait écho à Adolf Hitler dans Mein Kampf «  Je crois agir selon l’esprit du tout-puissant, notre créateur, car en me défendant contre le juif, je combats pour défendre l’œuvre du seigneur ». On y retrouve aussi les mêmes obsessions sexuelles contre la décadence de l’Occident voué à l’homosexualité. Homosexualité que les nazis parquaient déjà dans les camps de concentration…

Oui la résistance ukrainienne se bat aussi pour nous. La guerre n’a pas commencé en 2022, ni en 2014 mais en avril  2007, avec la cyberattaque majeure contre l’Estonie, qui suivait le discours agressif de Poutine de Février à Munich. Il est vrai que l’Estonie aussi a fait auparavant partie de la Russie… ensuite vint l’invasion de la Géorgie en 2008 avec les mêmes justifications. Visiblement ne pas avoir contré les prétentions de Poutine n’a fait qu’accroitre la volonté expansionniste grand russe. De même que le conflit en Palestine n’a pas commencé le 7 mars 2023 mais en 1948. Ne pas tenir compte de ces faits empêche de concevoir des solutions réalistes à ces guerres.  

Le mépris assumé de la démocratie par le pouvoir russe se révèle aussi bien dans le fait de ne même pas faire semblant d’avoir des élections démocratiques, que dans l’assassinat impudent, aux yeux de tous,  des opposants,  Anna Politovskaia, Boris Nemstov, Sergueï Skripal en Grande Bretagne, Evegeny Prigojine, Alexei Navalny etc. A chaque fois on se dit : il n’osera pas… mais si !

Cette gauche complaisante avec le pouvoir de Poutine porte l’essentiel de son effort à critiquer la direction de la résistance ukrainienne. C’est d’autant plus étonnant qu’elle vient ainsi côtoyer l’extrême droite internationale dont Poutine est l’incontestable chef de file.  En critiquant la direction de la résistance ukrainienne cette gauche justifie ainsi de ne pas la soutenir. Pourtant elle n’a pas la même pudeur,  et à juste raison, à soutenir la résistance palestinienne pourtant dirigée par un Hamas islamique au moins aussi critiquable que la direction ukrainienne. 

CETTE GAUCHE REFUSE AUSSI D’ENTENDRE LES TRAVAILLEURS.

Si elle n’écoute pas Poutine, cette gauche n’écoute pas non plus ses victimes. Elle se permet de réclamer un cessez le feu contre l’avis des travailleurs concernés, en validant ainsi les territoires conquis, donnant un prime à l’agression et au non respect des lois internationales.  Si le blog de Jean Luc Mélenchon mentionne rapidement l’invasion de l’Ukraine par Poutine, à aucun moment il ne soutient la résistance du peuple ukrainien à cette invasion. Lui aussi aurait dit à Manouchian et ses camarades résistants : plutôt que vous battre les armes à la main vous devriez plutôt réclamer un cessez le feu ! C’est au minimum un très grand mépris des travailleurs ukrainiens. Réclamer un cessez le feu contre l’avis des ukrainiens c’est acter l’invasion d’une partie de l’Ukraine. C’est accroitre l’appétit d’expansion de Poutine,  c’est enseigner à d’autres que le crime paie et susciter de nouvelles agressions, c’est accroitre les risques de guerre en criant « La paix ! ». Ce « deux poids deux mesures »,  cette complaisance à l’égard de l’agresseur russe réduit en retour l’ampleur du soutien à la résistance palestinienne. Voir ici. Oui la résistance ukrainienne se bat aussi pour l’indépendance de tous les peuples du monde, comme la résistance palestinienne enseigne à tous les colonisateurs du monde qu’ils ne coloniseront jamais en paix. 

Cette gauche qui a su mobiliser pour les retraites n’a pratiquement rien fait contre les guerres en cours. Elle se bat pour les vieux et délaisse les combats qui concernent la jeunesse : l’immigration, les luttes de résistances, les risques de guerre.

LA GAUCHE INTERNATIONALISTE

La seule à vouloir l’Europe pour des raisons de paix, de démocratie, de respect de l’état de droit, la seule à soutenir à la fois les résistances ukrainienne et palestinienne, la seule à ne pas être dans le « deux poids deux mesures », la seule à s’être vraiment mobilisée pour l’immigration. Mais cette position n’a pas de liste portant ses idées lors des élections européennes de juin 20024.

Soutenir veut dire ne pas se substituer aux résistances menées par les travailleurs sur le terrain. Cela veut dire réclamer un cessez le feu quand la résistance le souhaite comme en Palestine, et ne pas le réclamer quand la résistance ne le souhaite pas comme en Ukraine. La demande de Manuel Bompard le coordinateur de LFI « La paix à Gaza comme en Ukraine » n’est pas celle des travailleurs ukrainiens !

Soutenir n’est pas s’aligner. Nous comprenons que les résistances aient leur nécessité comme celle de recevoir l’aide de l’OTAN pour l’Ukraine, l’aide des monarchies absolutistes islamistes du golfe pour la Palestine. Cela ne nous empêche pas de combattre et l’OTAN et l’islamisme politique.

Si déjà les mots d’ordre sont différents pour l’Ukraine et la Palestine à plus forte raison le sont-ils dans les combats ici en France où nous n’oublions pas de critiquer l’impérialisme français.  Par exemple sa prétention, grâce à ses colonies d’avoir le 2ème empire maritime mondial Mr Mélenchon !

Le seul mot d’ordre commun est « prolétaires de tous les pays unissez-vous ». Il est à décliner suivant les circonstances et exige avant tout de tenir compte de la position des travailleurs dans chaque situation spécifique. Voir ici.

POUR QUI VOTER ?

Pour appliquer ce mot d’ordre commun ce qu’on aurait souhaité à l’occasion des prochaines élections européennes bien sûr c’est de voter pour une liste unie de la gauche contre les macronistes et l’extrême droite. La logique eut été une liste Nupes puisque c’était la dernière tentative d’unir la gauche. Mais le PS, le PCF, les écologistes n’en ont pas voulu. Ensuite on aurait dû se reporter sur la liste LFI puisque c’est la liste majoritaire sur la base des dernières élections à gauche et en plus la liste la plus unitaire. Cependant on a vu que sur un problème aussi important que la guerre en Ukraine, LFI comme le PCF, au minimum ne font pas le travail.

Sous réserve de ce que les listes candidates pourront exprimer au cours de la campagne, il apparait pour l’instant qu’une expression juste sur les guerres en cours ne pourra s’exprimer le jour du vote. Or c’est une question déterminante dans les temps à venir dans un monde qui apparait de plus en plus chaotique. Cela oblige à se rendre compte que les divisions à gauche ne sont pas aussi artificielles qu’elles semblent parfois le paraitre. Du coup bien sur les autres réticences vis à vis des partis de gauche viennent s’agréger, depuis l’agressivité du PCF à l’égard des demandeurs d’asile jusqu’à l’écrasement de tout débat par  LFI, en passant par « l’oubli » de la Palestine dans les premières interventions de Glucksmann etc.  Dans ces conditions un moyen de faire apparaitre la proposition internationaliste de soutien aux deux résistance peut être le vote blanc (enveloppe vide ou bulletin vierge) reconnu et comptabilisé lors des élections de 2014 (3%) et 2019 (2,4%).

[1] Jacques Lancier « Réinventer le communisme, un communisme démocratique, écologique, européen, internationaliste »  éditions Amazon 2018.

[2] - Henri Lacordaire, religieux dominicain, un des initiateurs du catholicisme social, favorable aux révolutions du XIXème siècle, mort en 1861.

[3] Retrouver toutes les références des citations dans « La route pour la servitude » de l’historien Timothy Snyder Gallimard 2023.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.