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PRESENTATION
Un nommé Patrice Bravo a fait publier 1222 articles sur AgoraVox. Cela n’aurait rien de choquant s’il avait lui-même écrit ces articles. Mais, il n’a écrit aucun article. Les articles qu'il transmet viennent du site l’Observateur Continental dont on voit sur l’organigramme qu’il est lié au GRU par une suite de liens dont nous allons préciser la nature.
Je ne suis pas le seul à affirmer qu’AgoraVox est lié au GRU. Cela est d'ailleurs précisé sur la page de WIkipédia qui lui est consacrée. On y lit : "Observateur continental est un site de désinformation francophone créé par InfoRos, une agence de désinformation liée au GRU, service de renseignement russe. AgoraVox fait partie des sites qui propagent régulièrement la propagande de ce site".
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Un autre site web dénonce aussi les liens entre AgoraVox et le GRU. Sur cette page web, le titre en Russe indique : "THE INSIDER : Французское издание, которое утверждает, что отправленное в Украину оружие попадает на черный рынок, связано с ГРУ". Cela se traduit en français par : "THE INSIDER : Un média français, qui affirme que les armes envoyées en Ukraine finissent sur le marché noir, a des liens avec le GRU". Le média français en question, qui a des liens avec le GRU, est évidemment AgoraVox. C’est lui qui diffuse cette grossière intox. Aucune arme envoyée en Ukraine par la France ne finit sur le marché noir. L’arbre proposé par ce site est plus joli que mon organigramme. Au sommet de l’arbre on voit "ГРY" ce qui signifie "GRU".
Le premier article venant de Patrice Bravo a été publié le 9 octobre 2019. Il s’est écoulé jusqu’à aujourd’hui 304 semaines. Il a donc publié en moyenne 4 articles par semaines. Je décompte environ 40 articles publiés par semaine sur AgoraVox. Les articles venant de Patrice Bravo occupent donc un dixième de l’espace médiatique d’AgoraVox. Ce seul fait suffit à induire au site une ligne éditoriale qui le rapproche davantage d’un site poutiniste que d’un site de « journalisme citoyen ».
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Sous le pseudonyme de « Patrice Bravo » se cache en fait un mercenaire à la solde du GRU. Ses armes ne sont pas les mêmes que celles de ses collègues du groupe Wagner. Son rôle est d’utiliser AgoraVox et d’autres sites comme amplificateurs pour diffuser les articles de propagande des spécialistes du GRU. Il a fallu pour cela un plein accord de la direction d’AgoraVox. Nous regarderons si cela a pu être fait légalement et en respectant l'objectif affiché de « préserver l’indépendance éditoriale du site ».
Nous regarderons aussi si des décisions ont été prises en France pour contrer la manipulation de l’information et la diffusion de la propagande russe à l’appui de la guerre d’agression menée contre l’Ukraine. Nous regarderons surtout si des mesures précises ont été prises dans ce sens.
LE GRU ET SON UNITE 54777
Avant de poursuivre ma démonstration, je vais rappeler ce qu’est le GRU et présenter son unité 54777. Je propose pour cela une citation d’un article qui a pour titre « Au sein de l’unité secrète de propagande russe ». La présentation indique : « Des documents récemment découverts révèlent le rôle d'une section secrète du renseignement russe appelée Unité 54777 dans des opérations de propagande et d'espionnage ». Cet article se trouve sur le site « New Lines Magazine ». J’ai fait la traduction avec l’outil de Google. Je ne donne ici que la fin de l’article.
« Depuis sa création en 1918, le GRU a toujours été un service de renseignement à part entière, menant des opérations dans le monde entier. Contrairement au KGB, dissous puis restructuré en plusieurs agences distinctes, le GRU est resté une institution constante tout au long des ères soviétique et post-soviétique. Il a recruté des espions et dirigé des « illégaux » de Manhattan à Tokyo ; il a volé des secrets industriels, militaires et nucléaires ; il a commis des tentatives de coup d'État et des assassinats ; il a soutenu des portails de désinformation se faisant passer pour des agences de presse ; et, comme nous l'ont amplement appris ces cinq dernières années grâce à des rapports gouvernementaux et à des enquêtes médiatiques légitimes, il a mené d'ambitieuses cyberopérations qui ont induit en erreur ou porté préjudice à des électorats démocratiques, paralysé des réseaux électriques nationaux et temporairement interrompu le commerce international, pour un coût de plusieurs milliards de dollars. L'unité 54777 a fourni un déni plausible ou a façonné le récit de bon nombre de ces interventions plus récentes, la plus spectaculaire étant l'invasion et l'occupation de la Crimée par le GRU en 2014.
L'intégration des opérations psychologiques militaires par le renseignement militaire a changé à jamais la nature, la portée et le caractère de ces opérations. Le « mode d'attente et de préparation » (Il s’agit de se préparer à agir au cas où il faudrait intervenir), pour reprendre la formule de Kasyuk, a cédé la place à des « hostilités actives » permanentes. Pour citer les deuxième et troisième paragraphes de « Étude des cibles de la guerre psychologique dans l'intérêt de la conduite d'opérations psychologiques », un cours de l'Université militaire :
« La guerre psychologique est menée en permanence, en temps de paix comme en temps de guerre, par les services de renseignement des forces armées. La principale caractéristique de la guerre psychologique en temps de paix est qu'elle est organisée et menée à la fois depuis le territoire russe et celui des pays ciblés. Cependant, les principales cibles de l'information et de l'influence psychologique sont définies comme étant les dirigeants militaires et politiques, l'état-major des forces armées et la population des États étrangers.
Pendant cette période, la guerre psychologique peut être menée aux niveaux stratégique et opérationnel, en coopération avec les forces et les moyens d'autres agences fédérales du pouvoir exécutif [de la Fédération de Russie], ainsi que d'organisations étatiques, civiles et religieuses. »
Considérez l'ironie. Alors que l'Union soviétique se désintégrait et que ses colonnes blindées se retiraient de la moitié du continent, l'armée transféra son unité d'opérations psychologiques au GRU, le rendant ainsi bien plus agressif qu'il ne l'avait jamais été sous le régime communiste. Désormais, son action était infinie et totale, « en temps de paix comme en temps de guerre ». De plus, l'unité 54777 pouvait seconder n'importe quel organisme gouvernemental ou institution publique ou religieuse. L'Église orthodoxe, les journaux et chaînes de télévision d'État, les clubs sportifs, les agences de tourisme, les programmes de sensibilisation ou d'échanges culturels, et leurs personnels constitutifs, sont autant de relais hypothétiques pour la guerre de l'information menée par le GRU.
Si cela paraît légèrement totalitaire, c'est parce que cela est né de l'espionnage du totalitarisme.
Selon « L'utilisation du Comité culturel soviétique pour les liens culturels avec les compatriotes à l'étranger dans les activités de renseignement », un manuel de formation du KGB écrit en 1968, que Michael a obtenu il y a quelques années et analysé dans The Daily Beast, la « principale tâche opérationnelle que nos services de renseignement doivent mener par l'intermédiaire du Comité soviétique est d'utiliser le travail officiel, la propagande et d'autres moyens d'influence sur les compatriotes pour préparer le terrain au déploiement de recrutements et d'autres mesures de renseignement et de contre-espionnage... » Le Kremlin a toujours considéré la présence de Russes dans les pays occidentaux, en particulier aux États-Unis, comme ses menaces les plus sérieuses ou ses plus grandes opportunités de cooptation, comme le soutiennent Andrei et Irina Borogan dans leur récent livre « The Compatriots ».
Le SVR, successeur de la première direction générale du KGB, ou branche étrangère, honore assurément cette tradition tchékiste. En octobre 2013, le magazine « Mother Jones » a révélé l'enquête du FBI sur le directeur du Centre culturel russe de Washington. Iouri Zaïtsev était soupçonné d'avoir conservé des dossiers sur de jeunes Américains que le centre avait envoyés en Russie tous frais payés, les considérant chacun comme des espions potentiels. Le centre faisait partie de Rossotrudnichestvo, l'agence russe du ministère des Affaires étrangères, qui chapeaute une multitude de fondations prétendant favoriser l'accueil de compatriotes à l'étranger et financer les médias russophones.
Le GRU a agi de manière similaire. En 2018, le Washington Post a fait état de deux prétendues organisations de diplomatie publique ciblant les expatriés russes, mais en réalité gérées par l'Unité 54777 et financées par des subventions du gouvernement russe. La première est InfoRos, qui « a lancé un appel, prétendument au nom des organisations russes en Ukraine, appelant Poutine à intervenir dans la crise qui couvait », a déclaré le Post, citant un officier de renseignement occidental anonyme. La seconde est l'Institut de la diaspora russe, qui gère les sites web d'autres organisations aux thématiques communes, telles que le Conseil mondial de coordination des compatriotes russes vivant à l'étranger et la Fondation pour le soutien et la protection des droits des compatriotes vivant à l'étranger, que Poutine a distinguée lors d'un discours prononcé en octobre 2018 devant le Congrès mondial des compatriotes vivant à l'étranger pour son travail d'« aide juridique » dans 20 pays, dont la Syrie, le Yémen et la Libye, ainsi que pour ses « formations destinées aux jeunes défenseurs des droits humains ». Comme pour prouver que « Aquarium Leaks » n’est pas un simple exercice théorique, la Fondation a été créée par décret en 2011 et fondée par le ministère des Affaires étrangères et Rossotrudnichestvo. »
Le dernier paragraphe de cette citation indique que l’unité 54777 du GRU a mis en place deux autres organisations : Inforos et l’Institut de la diaspora russe. Cela apparaît sur notre organigramme.
INFOROS ET « L’OBSERVATEUR CONTINENTAL »
Nous allons nous intéresser particulièrement à Inforos car c’est l’organisme (Agence de presse) qui a créé et qui gère le site web « l’Observateur Continental » d’où Patrice bravo extrait les articles qu’il propose à AgoraVox. Cela apparait sur l’image suivante qui est une copie des données légales du site web.
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La société « Inforos Co, Ltd » est présentée ici comme le « contact technique » du site web. Nous avons même son adresse complète à Moscou avec le numéro de téléphone et l’email. On trouve des indications supplémentaires sur le page du site « Open Sanctions » consacrée à « Inforos OOO IA ». Voici d’ailleurs la présentation qui y est faite de Inforos :
« Inforos est une agence de presse en ligne responsable de la création de plus de 270 médias proxy diffusant de la propagande en faveur de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine. Il s'agit d'une organisation écran de l'unité 54777 du GRU, le service de renseignement militaire russe, responsable des opérations psychologiques. La propagande diffusée par Inforos et ses différents médias proxy vise à propager l'idée que l'Ukraine est un « État nazi » et à présenter faussement la guerre d'agression russe comme une « guerre par procuration » de « l'Occident » contre la Russie, sapant ainsi le soutien occidental à l'Ukraine. Par conséquent, Inforos soutient matériellement des actions qui compromettent et menacent l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine. »
On voit aussi que les bâtiments qui accueillent Inforos ont un statut spécial « City of federal subject significance » soit, en français, « Territoire intra-urbain de la ville d'importance fédérale ».
Les services du renseignement militaire russe se sont probablement aperçus en 2024 qu’ils avaient fait une bourde en faisant figurer l’agence de presse Inforos en clair sur les données officielles du site observateurcontinenral.fr. Le 15 janvier 2025, ils ont procédé à une nouvelle création de l’Observateur Continental sans attendre l’échéance prévue de la création précédente (7 avril 2025). Ils ont alors fait apparaître des adresses à Clermont-Ferrand. Ce subterfuge fait nettement plus franchouillard, mais personne ne s’y trompe.
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Nous avons à propos d’Inforos une source d’information volumineuse sous la forme d’un fichier PDF de 58 pages. À partir d’une enquête sur l'Observateur Continental, les auteurs ont découvert que deux portails d'information (oneworld.press et observateurcontinental.fr) sont liés à InfoRos. Ce dossier mériterait d’être mis à jour puisqu’il date de juin 2020, mais nous y trouvons encore d’utiles informations.
Nous trouvons en particulier des renseignements sur les principaux auteurs du site l’Observateur Continental.
La liste complète des contributeurs du site contient au moins 37 noms. Il est cependant difficile d’être exhaustif, d’autant plus que de nombreux articles sont signés avec des pseudonymes.
SANCTIONS CONTRE INFOROS
Depuis que ce document a été écrit, la nocivité d’Inforos a été reconnue par le département du trésor des États-Unis. Le 15 avril 2021, InfoRos a été sanctionné avec trois autres organisations (Strategic Culture Foundation, NewsFront et SouthFront). Cela a été mentionné dans un document du trésor des États-Unis dans ces termes : « On April 15, 2021, OFAC designated Strategic Culture Foundation, InfoRos, NewsFront, and SouthFront for propagating Russian intelligence services-directed content. Since designation, these online media sites have attempted to evade sanctions and continue advancing false narratives against a variety of topics », soit, en français :« Le 15 avril 2021, l'OFAC a désigné Strategic Culture Foundation, InfoRos, NewsFront et SouthFront pour diffusion de contenus dirigés par les services de renseignement russes. Depuis cette désignation, ces sites de médias en ligne ont tenté d'échapper aux sanctions et ont continué à diffuser de fausses informations sur divers sujets. ». Cela est confirmé dans un document de l’OFAC (Office of Foreign Assets Control)
Le 28 juillet 2023, le conseil de la Commission européenne a décidé, à son tour, de prendre des sanctions. Nous avons un document sur la décision qui a été prise et un autre sur le Règlement d’exécution.
La décision mentionne ceci :
« Dans le contexte de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, des acteurs russes ont mené une campagne numérique de manipulation de l’information intitulée «RRN» (Recent Reliable News), qui vise à manipuler l’information et à diffuser de la propagande à l’appui de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. Cette campagne, à laquelle des organismes gouvernementaux ou affiliés à l’État russe ont participé, repose sur de fausses pages internet usurpant l’identité de médias nationaux et de sites internet gouvernementaux, ainsi que sur de faux comptes sur les réseaux sociaux
Compte tenu de la gravité de la situation, le Conseil estime qu’il convient d’ajouter sept personnes et cinq entités responsables d’actions qui compromettent ou menacent l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine à la liste des personnes, entités et organismes faisant l’objet de mesures restrictives qui figure à l’annexe de la décision 2014/145/PESC »
Inforos figure parmi les cinq entités incriminées et quatre des sept personnes incriminées travaillent pour Inforos :
- Denis Valerievich Tyurin, fondateur d’Inforos.
- Anastasia Sergeevna Kirillova, directrice générale d’Inforos.
- Nina Viktorovna Dorokhova, directrice générale d’Inforos
- Sergey Yurievich Panteleyev, fondateur de l’Institut de la diaspora russe, faisant partie intégrante du réseau de désinformation en ligne d’Inforos (Autre branche d’activité d’Inforos en complément du site observateurcontinental.fr)
Nous avons les noms d’autres responsables d’Inforos, passés à côtés des incriminations de la Commission Européenne. Ils sont donnés sur un document du trésor américain et sur une liste séparée d’employés :
- Andrey Vitalyevich Ilyashenko, Directeur Général d’Inforos,
- Maksim Borisovich Krasovskiy, rédacteur en chef,
- Yevgeniya Vitalyevna Nezhdanova, webmaster.
- Aleksandra Aleksandrovna Kamyshanova, rédactrice.
- Denis Sergeyevich Tatarchenko, rédacteur.
- Maksim Iosifovich Krans, directeur du projet Inforos.
- Valeriy Ivanovich Pogrebenkov, employé d’InfoRos
- Maksim Borisovich Krasovskiy, directeur executif
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Sous le pseudonyme de Patrice Bravo se dissimule peut-être l’une de ces douze personnes.
Rappelons que d’autres personnes interviennent comme rédacteurs d’articles pour le site l’Observateur Continental.
Que faut-il penser de la mise en application en France de cette décision de la Commission Européenne ? Au moment où la décision a été prise, cela faisait déjà trois ans et demi que Patrice Bravo faisait son travail de divulgation des articles de l’Observateur Continental et, après cette décision, cela fait deux ans que ce mercenaire du GRU, continue son travail de manipulation de l’information au service des trois patrons d’Inforos incriminés. Rien n’est changé ! Cette décision semble n’avoir aucun effet en France.
LE ROLE D’AGORAVOX
Précisons ce qu’est le rôle de ce Patrice Bravo. Le site l’Observateur Continental n’aurait qu’une audience très restreinte s’il n’y avait pas tout un travail de divulgation en aval de la simple publication des articles sur le site. AgoraVox, à la suite du travail de Patrice Bravo, sert de caisse de résonance pour assurer une plus ample diffusion des articles. Cette stratégie d’amplification de l’audience d’un article est expliquée en détail dans le compte rendu d’une enquête sur Inforos dont nous avons déjà parlé. Il s’agit d’un fichier PDF de 58 pages. Nous n’avons pas les moyens de mettre à jour ce dossier qui date de juin 2020. Nous nous contenterons donc de le prendre dans son état.
Voici la table des matières de la dernière partie avant la conclusion (partie V). C’est dans cette partie qu’est expliquée en détail comment était mené en 2020 tout ce travail d’amplification. Il est possible que sur des points de détail cela ne s’applique plus à la situation actuelle, cependant, la méthode est assurément la même.
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Au point V.2 les auteurs expliquent le mécanisme de l’amplification qui se fait par vagues successives. À partir d’une première amplification faite systématiquement avec des sites qui garantissent une bonne audience, les articles peuvent être repris dans de multiples blogs, pages facebooks, sites divers…
La table des matières indique que les articles de l’Observateur Continental étaient amplifiés principalement à partir d’AgoraVox, Les Moutons Enragés et Adoxa. Le troisième site (Adoxa) n’existe plus. AgoraVox était un choix rentable. Les six articles qui ont eu les meilleures performances (sur 162 articles à l’époque) avaient entre 4 500 et 14 000 vues.
Les articles de OneWorld étaient amplifiés au départ principalement à partir de Mondialisation.ca et ReseauInternational.net.
Dans un document qui traite des tactiques de désinformation, une illustration est donnée pour montrer qu’un article du journal « Le Point » reprend en fait une intox venant du GRU par le chemin connu qui passe par l’Observateur Continental et un article proposé par Patrice Bravo sur AgoraVox. Nous reproduisons cette illustration ci-dessous.
L'intox consiste à faire croire qu'il y aurait, dans les pays d'Europe, un vaste mouvement qui serait non seulement opposé aux dépenses pour aider l'armée ukrainienne mais qui voudrait en plus que soient abandonnées les sanctions contre la Russie. Remarquons d'ailleurs que, dans le même temps, ils expliquent que ces sanctions sont sans effet. Les poutinistes, qui prennent toujours leurs désirs pour des réalités, veulent banaliser avec cette propagande une idée favorable à la politique de leur Dieu. Voici les termes employés dans l'article publié sur AgoraVox : « l'Europe ne devrait plus fournir à l'Ukraine des armes et de l'aide pour ne pas être entraîné dans une grande guerre avec la Russie. Et, certains appellent même directement à la levée des sanctions anti-russes afin de pousser davantage l’Ukraine vers des négociations de paix. »
Cela illustre bien que le rôle d’amplificateur d’AgoraVox fonctionne puisque l’intox est reprise par le journal "Le Point".
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L'enquêteur remonte vers la source
COMMENT AGORAVOX S’EST MIS AU SERVICE DU GRU
Nous allons voir maintenant comment fonctionne AgoraVox. J’ai déjà écrit plusieurs articles à ce sujet. Je vous invite notamment à regarder : « Fricotages, magouilles et tripatouillage sur AgoraVox » et « Comment réagir à la dérive d’AgoraVox ? »
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AgoraVox a été fondé en mars 2005 par Carlo Revelli avec le soutien de Joël de Rosnay. Au départ, le site était détenu par Cybion, société spécialisée dans la veille sur internet lancée par M. Revelli (Président Directeur Général) et Joël de Rosnay (Administrateur). Les fondateurs ont ensuite opté pour la formule de la fondation qui a fait ses preuves pour Mozilla ou Wikimedia qui gère Wikipédia. M. Revelli a choisi le statut de fondation en Belgique. Il s'en est expliqué dans un texte du 21 janvier 2008 qui est accessible sur AgoraVox. AgoraVox, a été déclarée d'utilité publique par le Ministre belge de la justice le 26 mars 2009. Nous pourrions comprendre qu’AgoraVox soit reconnue comme une organisation d’intérêt public en Russie. Mais, que cette organisation, qui agit en parfaite entente avec les services de renseignement des forces armées russes, soit reconnue d’intérêt public en Belgique nous semble être un comble !
Pour les débuts d’AgoraVox, je ne peux que répéter ce que j’ai déjà dit :
« AgoraVox était un site de journalisme citoyen. L’idée était belle, généreuse… Elle allait révolutionner le système d’information des Français. Finie la mainmise de quelques capitalistes sur des grandes revues ou des journaux à grands tirages. Terminé par la même occasion le formatage de l’opinion publique. Tout le monde pouvait devenir journaliste. Chacun pouvait aller puiser des informations dans le monde entier. Chacun pouvait faire ses propres analyses et les exposer aux autres. Personne n’était tenu par une ligne éditoriale. Tous les sujets pouvaient être abordés.
Il ne restait plus qu’à tester le concept. Et, ce fut le succès, le grand succès, l’enthousiasme… Des auteurs inconnus pouvaient écrire des articles lus par 30 000 lecteurs. Mais cela ne dura qu’un temps. Les articles n'ont maintenant que rarement plus de 5 000 vues. Quelques années auparavant les articles les plus lus avaient 30 000 vues. Pourquoi cette désaffection qui semble sonner le glas de la plus belle expérience de journalisme citoyen ? Ce site est maintenant considéré comme un site complotiste ou alternatif. »
Pour ce qu’est devenu AgoraVox, je reprends aussi ce que j’ai déjà écrit :
« Une majorité se dessine sur AgoraVox en faveur des dictateurs El Assad et Poutine. Minoritaires ailleurs, ils sont majoritaires ici et ils déversent actuellement à satiété toute la propagande de Poutine. Certains ne sont en rien des journalistes amateurs. Ce fut dénoncé mille fois. Deux pseudos sont connus pour cela : « Patrice Bravo » et « Le Cri des Peuples ». Ils proposent parfois une dizaine d’articles le même jour. Ils n’ont pas écrit et même probablement pas lus ces articles et pourtant plusieurs d'entre eux sont chaque fois publiés. »
LA SOCIÉTÉ DES REDACTEURS D’AGORAVOX
À un moment, mal défini, Revelli et de Rosnay ont laissé tomber la direction d'AgoraVox et celle d’une association nommée la "Société des Rédacteurs d’AgoraVox".
Je vais donner quelques dates pour essayer de situer ce qui s’est passé.
- La société Cybion a été mise en liquidation judiciaire en juillet 2014 puis vendue pour 6 500 € à la Société INNOVA S.p.A. en février 2016. Finalement la clôture pour insuffisance d'actfs a été prononcée en avril 2016. Vous trouverez sur cette page web toutes les précisions à ce sujet.
- Nous n’avons plus de statistiques sur les performances d’AgoraVox depuis le 3 octobre 2017, date du dernier article de l’équipe d’AgoraVox.
- Le premier article venant de Patrice Bravo a été publié le 9 octobre 2019.
Je pense que, entre 2017 et 2019, une poignée d’individus, usant de méthodes discrètes et subreptices, ont fait un coup d’Etat pour s’emparer de la « Société des Rédacteurs d’AgoraVox » et devenir gestionnaires du site AgoraVox.
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Nous avons un document officiel sur cette Société des Rédacteurs et un article donne quelques renseignements complémentaires. Il explique ce que devrait être cette Société Des Rédacteurs :
« Réunir les rédacteurs d'Agoravox les plus actifs ("modérateurs") du site du média Agoravox, leur permettre d'échanger leurs expériences, de travailler ensemble à la réalisation d'un travail commun, mener des enquêtes participatives, donner un avis consultatif sur certains projets lancés par la Fondation Agoravox, d'élire un représentant au conseil d'administration de la Fondation Agoravox, si les rédacteurs le souhaitent, conseiller et aider la fondation Agoravox ou toute autre association/ONG/organisme ayant pour objet de défendre et de promouvoir la liberté d'expression sur Internet et/ou d'organiser des médias participatifs, de réunir des journalistes ou des rédacteurs indépendants sur internet, sur la physionomie de leur site (pour optimiser leur fonctionnement vis-à-vis de l'internaute et du citoyen, par exemple), sur la recherche et le maintien d'un réseau associatif, de rédacteurs, de dons et mécénats ou autres partenariats, sur la rédaction d'articles (nouveautés, proposition de sujets, coopération, conseil juridique sur la liberté d'expression), sur la modération d'articles en ligne et sur la surveillance des commentaires. Cela permettant à l'association d'accroitre également son réseau et de développer ses connaissances, dans le cadre d'un travail en commun pour émulsionner la recherche des rédacteurs, leur rédaction et modération, dont ils sont responsables sur Agoravox.fr. L'association peut réaliser tout acte permettant ou se rapportant à la réalisation de cet objet. »
Sur ce document, il est indiqué à la rubrique "taille de la structure" que, depuis 2022, la Société des Rédacteurs serait une Petite ou Moyenne Entreprise (PME). Cela paraît incompatible avec la description ci-dessus. J’imagine que dans cette PME, une douzaine d’employés travaillent sur ordinateur dans une grande pièce avec, probablement une bonne proportion de stagiaires et une hiérarchie respectée. Les stagiaires étrangers doivent penser que le coût de la vie à Paris est élevé. Se loger, se nourrir, se vêtir coûte deux fois plus cher à Paris qu'à Moscou. Mais tout cela n’est que le produit de mon imagination et des avis laissés sur Glassdoor par des employés ayant travaillé chez AgoraVox en 2020 et 2023.
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Il est étonnant qu'il soit précisé sur cet autre document que cette PME ne possède pas de salariés ! Je plains ceux qui travaillent sans être salariés ! Les pauvres ! C’est pire qu’au Kamchatka !
Tout cela nous étonne et n’explique en rien pourquoi une telle activité correspondrait à ce que doit être une « Société des Rédacteurs ». N'y aurait-il pas confusion entre ce qui devrait relever de la gestion du site web Agoravox et ce que devrait être la "Société des Rédacteurs" ? Tout cela est-il légal ?
Signalons aussi que le lien sur AgoraVox concernant l’article sur la SDR ne fonctionne plus.
Il faudrait que quelques spécialistes de droit expliquent maintenant ce qu’il convient de faire.
Cette « Société Des Rédacteurs » ne répond à aucun appel, aucun courrier, même les envois en recommandé avec Accusé de Réception reviennent avec la mention « n’habite pas à l’adresse indiquée ». Ceux qui devraient pouvoir être membre de droit sont dans l’impossibilité de se faire entendre. Tout cela paraît complètement illégal. Cette organisation ne rend aucun compte. Une poignée d’individus s’est appropriée AgoraVox et gère le site sans rendre de compte à personne… à moins qu’elle rende des comptes au GRU.
PROPAGANDE D’UN COTE CENSURE DE L’AUTRE
Un indice permet de voir que les défenseurs inconditionnels des dictateurs sont deux à trois fois plus nombreux sur AgoraVox que ceux qui ont un regard critique. Les lecteurs en cliquant sur des étoiles peuvent mettre une note allant de 1 à 5 pour chaque article. La moyenne est calculée automatiquement. Chacun peut constater qu’actuellement les rares articles qui critiquent Poutine ont une note inférieure à 2 et les nombreux articles qui sont favorables au dictateur ont une note supérieure à 4.
Sur Agoravox la plupart des articles concernant la Russie sont orientés pro-Kremlin. Cependant, pour être efficace, cette orientation poutiniste doit être sournoise et insidieuse. Quelques articles critiques par rapport aux invasions de Poutine passent et de nombreux articles traitent d'autres sujets : faits divers, vedettes du show-business, têtes couronnées, anecdotes historiques, Intelligence Artificielle... Les auteurs qui s'expriment sur ces thèmes peuvent être aussi bien opposants que défenseurs de la politique de Poutine. Dans ce registre, certains auteurs, bien connus, sont tellement prolifiques et assidus qu'ils sont suspectés d'être contractuels. Leurs productions s'apparentent davantage au "journalisme citoyen" que la grossière propagande venant de l'Observateur Continental. Ils servent ainsi d'alibi à la direction d'AgoraVox. Même des auteurs nettement opposés à la politique de Poutine peuvent être publiés de temps en temps quand leurs articles ne dérangent pas trop les poutinolâtres. C'est d'ailleurs mon cas. La plupart des articles poutinistes sont produits par des idiots utiles au GRU. Ils peuvent être contents d’eux, car, dans ces conditions, les plus médiocres scribouillards sont facilement publiés. Ils secondent Patrice Bravo sans être payés. Les autres viennent en ligne directe des agents du GRU.
La prépondérance des articles poutinistes sur AgoraVox est maintenant largement connue. Même Wikipédia écrit "le site est également connu pour diffuser de la désinformation pro-Kremlin". Cependant, il est rarement expliqué par quel miracle un site de « journalisme citoyen » est devenu un site poutiniste. Cela aurait-il pu se faire sans tricherie venant de la direction d’AgoraVox ? Assurément, c'est par la tête que le poisson pourrit !
Deux autres comptes sur AgoraVox servent à amplifier la diffusion d'articles publiés sur d'autres sites : "Le Cri des peuples" et "Géopolitique Profonde"
- « Le Cri des Peuples » a plusieurs autres pseudos (Sayed Hasan, Salah Lamrani, Alain Marshal). Son site web a fait l'objet d'une mesure d'interdiction par le ministère de l'intérieur. Cette interdiction est effective pour le site web et pour le blog de Médiapart de l'auteur. Ce blog hébergé par Médiapart a été vidé. Il faut s'étonner que, par contre, sur AgoraVox, la mesure d'interdiction n'a eu aucun effet. Les gestionnaires d'AgoraVox passent simplement outre les décisions du ministère de l'intérieur. Décidément, le GRU, grâce à AgoraVox, se permet de faire un pied de nez aux autorités françaises.
- "Géopolique Profonde" fait caisse de résonnance pour la revue du même nom. Comme pour "Patrice Bravo", ce compte n'a aucun rapport avec le "journalisme citoyen" et il ne s'agit nullement d'un "rédacteur volontaire et non professionnel". Le lien avec le GRU n'est pas établi aussi matériellement que pour "Patrice bravo" mais le contenu diffusé ne trompe personne. Cette revue a organisé une soirée à laquelle était convié le gratin de l'extrême-droite. Le maître de cérémonie Franck Pengam était entouré de François Asselineau, Florian Philippot, Thierry Meyssan et d'autres, moins connus mais de la même mouvance, comme Pierre-Yves Rougeyron, Antoine Cuttitta, Alexandre Juving-Brunet (sorti de prison en 2023), Myriam Palomba, Vincent McDoom ou encore Frigide Barjot. Radio Courtoisie était aussi représentée. S'il est inconnu du grand public, Franck Pengam n'en demeure pas moins un personnage clé dans l'écosystème prorusse en France. Le média Geopolitique Profonde qu'il a créé réunit plus de 650 000 abonnés cumulés sur ses trois chaînes YouTube (GPTV, GPTV INVESTIGATION et GPTV L'ESSENTIEL).
A l'évidence avec ces trois comptes, l'objectif affiché de « préserver l’indépendance éditoriale du site » n'est nullement respecté. La volonté d'en faire un site diffusant de la propagande poutiniste est évidente. Ces trois comptes ensemble convrent près de 15% de l'espace médiatique d'AgoraVox. Il n'en faut pas plus pour attirer sur le site toute la fange de cette mouvance de l'extrême-droite poutiniste. Nous avons vu que depuis, Le 28 juillet 2023, le conseil de la Commission européenne a décidé de prendre des sanctions contre Inforos. Cependant, AgoraVox continue à éditer au moins quatre articles par semaine qui sont produits par des émissaires du GRU. La France est-elle engagée par cette décision du 28 juillet 2023 ? Nous ne voyons pas ce qui a été fait à ce sujet depuis deux ans.
L'orientation poutiniste d'Agoravox est accentuée par la censure qui s'exerce lors du choix des articles qui sont publiés. Des utilisateurs d’AgoraVox croient, ou font semblant de croire, que c’est par la procédure de vote que le choix se fait. C’est évidemment faux !
Le document le plus sérieux qui donne une description de la procédure du choix des articles est le jugement du 12 octobre 2012 du tribunal de grande instance de Paris (3ème chambre, 2ème section) qui a abouti à la condamnation de la fondation AgoraVox pour atteinte à des droits d’auteur. Le passage qui nous intéresse se trouve dans la partie du jugement qui rend compte de la discussion du tribunal. Je le recopie :
« Cependant, selon les constatations effectuées par voie d’huissier 19 avril 2011 sur le site www.agoravox.fr, ce dernier comporte une page intitulée “politique éditoriale” qui expose le processus qui préside à la publication d’un article. Il apparaît notamment que la publication des articles proposés par les utilisateurs est subordonnée au passage d’un premier filtre constitué par le vote, explicité par un petit commentaire, en faveur ou non de la publication, par les “modérateurs” qui sont des rédacteurs bénévoles ayant publié au moins quatre articles sur le site et qui forment le comité de rédaction, puis d’un deuxième filtre assumé par l’équipe d’Agoravox qui, “pour des raisons évidentes de responsabilité juridique…, finalise ou non la publication de l’article” après avoir synthétisé les commentaires des modérateurs, contrôlé le quorum des votes et vérifié également “que les votes respectent le cadre de la politique éditoriale”.
II résulte de cette présentation du fonctionnement du site, qui n’est pas contestée par la défenderesse, que la Fondation Agoravox ne se limite pas à fournir un service technique de stockage des articles émanant de tiers en vue de leur mise en ligne à disposition du public, ce qui la cantonnerait à une fonction d’hébergeur, mais qu’elle procède à des opérations de sélection des articles après un examen détaillé de leur contenu d’une part par des bénévoles, eux-mêmes sélectionnés en fonction de critères fixés par le gérant du site, et d’autre part par des membres de l’équipe du site qui veillent notamment à la légalité des contenus et au respect d’une politique éditoriale. L’objectif et les modalités de cette intervention confèrent dès lors à la Fondation Agoravox la qualité d’éditeur dont la responsabilité relève du droit commun. »
La sélection des articles se fait donc avec deux filtres :
- Le premier est bien connu. C’est le choix exprimé par les votes des modérateurs.
- Le deuxième ne figure pas dans les documents d’AgoraVox. Il est effectué par « l’équipe d’AgoraVox » laquelle est également désignée par l’expression "des membres de l'équipe du site".
C’est évidemment la 2ème étape qui est déterminante et non pas la 1ère. Celle-ci ne donne qu’un critère de choix à la très anonyme « équipe d’AgoraVox » qui a les pleins pouvoirs. J’invite le lecteur à réfléchir. Pourquoi des articles passent alors que nous avons à peine eu le temps de les voir en modération ? Pourquoi les articles qui font des propositions pour améliorer AgoraVox ne passent jamais le cap de la modération depuis 2017 ? Quand il est écrit que lors de la deuxième étape "des membres de l'équipe du site" veillent "au respect d'une politique éditoriale", il faut assurément comprendre qu'il s'agit du respect de la politique poutinienne de l'équipe d'AgoraVox. Nous comprenons dès lors pourquoi nombre de mes articles sont censurés.
Il reste quelques investigations à faire. Nous ne voyons pas clairement quelle fut l'implication de l'ancienne équipe dans la mutation qui a transformé un site de "journalisme citoyen" en un site de propagande poutiniste. Il a bien fallu qu'il y ait une forme de complicité entre les deux équipes. Nous avons 14 noms des membres de l'ancienne équipe : Carlo Revelli, Joël de Rosnay, Sigieri Diaz Della Vittiria, Olivia Revelli (Olivia Droin), Bertrand Heynard, Guillaume Lory, Samuel Morillon, Louis Joly de Rosnay, Mounir Rochdi, Jean Luc Besson, Iannis Pledel, Manuel Atréide (Manuel Singeot), David Zagni, Clément Bourrat. Ceux que nous avons interrogés n'ont rien répondu. L'omerta est la règle. Pour chacun d'eux, nous savons quel a été leur rôle et nous savons souvent ce qu'ils sont devenus. Il reste cependant quelques interrogations. Carlo Revelli a 56 ans (né en 1969 à Rome) et il exerce assurément une activité. Il pourrait être encore à la direction de la fondation. Joël de Rosnay, né le 12 juin 1937, a maintenant 88 ans. Il n'est donc plus en activité. Il pourrait néanmoins être toujours inscrit comme dirigeant de la fondation.
Nous connaissons l'essentiel pour la période qui va jusqu'à cette mutation mais il reste beaucoup d'interrogation sur cette mutation et ce qui a suivi.
CONCLUSION
La situation administrative actuelle d’AgoraVox est très étonnante. Sur l’annuaire des entreprises, nous trouvons deux entités distinctes : La « fondation Agoravox » et la « Société des Rédacteurs d’Agoravox ». Il faut donc examiner deux documents séparément.
Sur celui qui concerne la FONDATION AGORAVOX, il est précisé que « la société FONDATION AGORAVOX a été créée le 9 juillet 2013, il y a 12 ans. Sa forme juridique est Société étrangère non immatriculée au RCS ». Il est également précisé que : "Cette entreprise est enregistrée au Registre National des Entreprises (RNE), mais n’y possède aucun dirigeant." L’intitulé indique bien « société FONDATION ». Ce serait donc à la fois une « société » et une fondation et il n’est pas du tout question ici d’une FUP (Fondation d’Utilité Publique) belge quoiqu'il s'agisse d'une société étrangère.
Sur le document qui concerne la SOCIETE DES REDACTEURS D’AGORAVOX, il est précisé qu’elle « a été créée le 10 juin 2008, il y a 17 ans. Sa forme juridique est Association déclarée. Son domaine d’activité est : autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire. En 2022, elle était catégorisée Petite ou Moyenne Entreprise. Elle ne possédait pas de salariés.
Il convient donc de distinguer deux « fondations AgoraVox », celle qui aurait un siège à Bruxelles aurait été créée le 18 juin 2008 et celle qui est française aurait été créée le 9 juillet 2013.
Sur le site web AgoraVox, à la rubrique : [Qui sommes-nous ? => La fondation AgoraVox], nous lisons : « La Fondation AgoraVox, entité indépendante, a été officiellement créée le 18 juin 2008 et a été déclarée d'utilité publique par le Ministre belge de la justice le 26 mars 2009 ». Cette FUP belge a-t-elle disparu ou est-ce la "Société étrangère non immatriculée au RCS (Registre du Commerce et des Sociétés)" ?
Agrandissement : Illustration 14
On a donc une fondation française (société AgoraVox) qui n’a pas de dirigeant et une PME française (société des Rédacteurs d’AgoraVox) qui n’a pas de salariés tout en ayant une douzaine de personnes qui travaillent. C’est du moins ce qu’a indiqué un employé le 12 décembre 2023 : « Hi had the chance to work with dozen of very smart collegues ».
Tout cela n'est pas très clair et nous nous demandons si ce montage est bien légal.
Revenons à ce que nous pouvons tous constaté. En dévoyant AgoraVox pour en faire un site propagandiste au service du Kremlin, ceux qui se sont emparés frauduleusement de la Société des Rédacteurs ont fait fuir de nombreux auteurs attachés aux principes d'un journalisme bénévole de qualité. Cela favorise la concentration sur le site des poutinolâtres. Ils ont réussi à faire le vide autour d'eux en entretenant une ambiance délétère. Agressivité, grossiéreté, vulgarité et insultes diverses ne peuvent que faire fuir ceux qui cherchent un débat démocratique respectueux des personnes.
L’audience est en chute libre.
- Le record absolu d'audience pour un article est de 624204 visites. Il est daté du 20 mars 2010.
- Le record pour les quatre dernières années est de 479090 visites. Il est daté du 17 décembre 2021. Il faut cependant préciser qu’il y avait deux scores exceptionnels de plus de 400000 visites mais que le troisième score tombait à 56588 visites.
- Le record pour les trois dernières années est de 41186 visites. Il est daté du 12 décembre 2022.
- Le record pour les deux dernières années est de 34508 visites. Il est daté du 5 décembre 2023.
- Le record pour la dernière année est de 20594 visites. Il est daté du 18 janvier 2025.
- Le record pour les six derniers mois est de 12201 visites. Il est daté du 9 juillet 2025.
- Le record pour le dernier mois est de 6090 visites. Il est daté du 27 septembre 2025.
Le site est sacrifié sur l’autel du GRU.
Cependant, malgré la chute vertigineuse de l'audience, AgoraVox reste un site d'amplification rentable pour le GRU parce qu'il a un bon SEO (Search Engine Optimization). En d'autres termes, il garantit un bon référencement par les moteurs de recherche.
Je concluais déjà mon article du 30 mai 2022 en écrivant :
« Il faudrait sans doute voir la comptabilité de la fondation AgoraVox et savoir qui sont les généreux donateurs.»
Est-ce que quelqu’un va se décider à agir ? Faut-il que nous prenions les devants ? Je remercie ceux qui ouvrent des pistes.
Le 3 juillet 2025, Jean Dugenêt.
Dernière révision : le 31 août 2025.