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Billet de blog 25 janvier 2019

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Parole de député.e, épisode 1

Rétrospective d'une lutte citoyenne. Succès et échecs. Respect et mépris. Dégoût, espoir.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Phase 1

J'ai commencé ce blog le 11 septembre 2018. Premier billet :

https://blogs.mediapart.fr/jean-max-sabatier/blog/110918/11-avenue-paul-brard

C'est le lieu de mon existence dans un quartier populaire de Conflans Sainte Honorine où je vends des livres d'occasion et organise des groupes de soutien scolaire. Existence menacée par le projet de démolition et de déportation de la municipalité. 

Phase 2

Citoyen naïf, j’ai cru qu’appeler son député au secours était une bonne idée. Électeur d’Osny, Val d’Oise, j’ai donc contacté Aurélien Taché, LREM.

https://blogs.mediapart.fr/jean-max-sabatier/blog/220918/courriel-mon-depute-aurelien-tache-dixieme-circonscription-du-val-doisePhase 2

Assistez à mon enthousiasme éphémère, après sa réponse au bout de six jours :

https://blogs.mediapart.fr/jean-max-sabatier/blog/280918/la-reactivite-de-mon-depute-est-superieure-celle-du-maire-de-conflans

(Ce qui est écrit en petite police au début du billet est un ajout postérieur, consécutif à la phase 3 de cet épisode 1).

Phase 3

Et le 5 novembre est arrivé ! ce rendez-vous accordé par le maire de Conflans à la date du 5 novembre 2018, donc près de deux mois après qu’il ait reçu de ma part une demande très pressante d’explications. Laurent Brosse a fini par me recevoir avant qu’Aurélien Taché ne me rencontre !

Rétrospectons. Au bout de six jours, je suis contacté par Renaud Martin, assistant d’Aurélien Taché. Il me demande si je préfère venir à la permanence, ou que monsieur le député vienne à la librairie-école. Sachant que le problème a lieu dans une autre circonscription que la sienne. Je réponds que je serai très heureux qu’il vienne, il fera ainsi connaissance avec le lieu, le quartier, la situation. Ce sera beaucoup mieux. Et bien que ce ne soit pas sa circonscription, le problème que je lui soumets (A-t-on le droit de virer ainsi les locataires d’HLM, ainsi que les locataires et propriétaires de commerces, pour démolir des immeubles pas du tout vétustes, et construire 45 % de logement en plus dans un quartier déjà sensible), concerne la loi, son écriture passée ou à venir. Donc relève bien d’une interaction entre citoyen et député. Il acquiesce. Il me propose un rendez-vous. Vendredi soir. J’accepte. Je vais louper la piscine, tant pis.

Rassurez-vous ! Vendredi soir, je suis allé à la piscine. Entre temps, il avait annulé le rendez-vous. Problème d’agenda. En effet !
Par la suite, on va me proposer deux autres rendez-vous, qui vont être annulés à leur tour. Problème d’agenda. En effet ! Quelques jours avant le troisième rendez-vous, Renaud Martin m’appelle de nouveau, « pour préparer la rencontre ». Il me questionne sur mon activité. Je lui résume mes projets pédagogiques. Et la veille de la rencontre, c’est quelqu'un d'autre qui m’appelle ! Un numéro que je ne connais pas. On me dit être « un assistant de monsieur le député ». (walou ! deux assistants ! ou alors le premier a été viré ?) L’entretien est un peu étrange. On m’annonce tout d’abord que le rendez-vous est annulé, pour cause de … En effet ! (Ces gens-là font semblant d'ignorer à quoi sert un agenda : à prendre des rendez-vous et à s'y tenir ; à tenir sa parole, quoi) Le monsieur a une attitude condescendante : plusieurs fois, il va répéter mon dernier mot, de façon ironique.
Du genre :
— Je suis assez contrarié.
— Assez contrarié.
Vous voyez le style ?
Je lui demande si la rencontre va finir par se faire.
— Vous avez ma parole.
Et je n’ai plus jamais entendu parler de monsieur Taché ni de monsieur Martin. Par contre, il y a quinze jours, j’ai entendu parler Aurélien Taché sur France Info. Eh ben, c’était lui qui m’avait appelé la dernière fois ! Mensonge, « je suis un assistant de monsieur le député ». Mensonge malgré parole donnée : la rencontre n’a jamais eu lieu.
Mes conjectures sur ce mépris :
1) Il a dû regarder sur internet les résultats de mon autoentreprise (facile, c’est en nom personnel, même pas besoin de me demander le nom de la boite). Voyant ça, il a dû décider que je n’étais rien.
2) Entre temps, le cul et la chemise avait dû se contacter. Probable que Brosse et Taché se sont bien accordés.
3) Aussi, il est peut-être tombé sur ça :

https://blogs.mediapart.fr/jean-max-sabatier/blog/061018/macron-entre-ubu-et-henri-le-bearnais

N’oubliez pas quel parti de godillots est la république en marche-arrêt. Un député s’est fait exclure du groupe car il n’avait pas voté comme un seul homme.

Voilà pour le nouveau monde législatif.

En ce qui concerne l'ancien monde, dont je parlerai dans un prochain billet, figurez-vous que notre collectif défense des tours Paul Brard qui s’est enfin constitué, a le premier, parmi les cinq collectifs de protestation contre les projets de bétonnage du maire de Conflans, contacté la députée Modem de la circonscription. Obtenu un rendez-vous. Et rencontré de nouveaux déboires.
Puissent ces déboires profiter aux autres collectifs ! Comme il ne s’agit plus d’HLM, de rodéos, de fils et filles d’immigrés, de Gaulois et Sarrazins pauvres, ils auront peut-être plus de succès.

Illustration 1

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