Is It Trauma or Autism? Or Both? Traduction par lulamae
Agrandissement : Illustration 1
Blog theaspergian.com - ladysnessa 25 juillet 2019
Recevoir un diagnostic de SSPT [syndrome de stress post-traumatique] a été l'une des choses les plus réconfortantes que j'aie jamais vécues. Non seulement cela m'a mené sur le chemin de la guérison, mais cela m'a aidé à découvrir mon autisme.
Apprendre que je souffrais du SSPT était la première fois que je me sentais valorisée d'une façon qui me permettait d'être moi-même. Je n'avais plus à prouver mes souffrance, parce que la science pouvait les mesurer. Au fur et à mesure que je guérissais et que je creusais davantage pour trouver la version la plus vraie de moi-même, j'ai découvert que j'étais autiste.
Quand j'ai décidé de chercher un diagnostic d'autisme, on m'a dit : "Tu ne peux pas être autiste parce que tu as un SSPT."
À cause de mon histoire, c'était un énorme drapeau rouge. J'ai grandi dans l'incrédulité. Personne ne semblait remarquer les mauvais traitements que j'ai subis, ni l'impact qu'ils ont eu sur moi. Chercher de l'aide pour mes besoins sensoriels ou de sécurité, c'était être obnubilée à l'idée de les avoir.
Cela m'a appris qu'il y a une grande différence entre la vérité et ce que les gens pensent savoir, surtout quand il s'agit de stigmates.
Comme j'ai écouté d'autres voix autistes, cette même hypothèse sur l'annulation de l'autisme par le syndrome de stress post-traumatique ne cesse de surgir. Malgré leurs meilleures intentions, les professionnels semblent terriblement mal préparés à reconnaître les besoins des personnes qui ont l'expérience des deux.
Pourquoi cette confusion ?
La recherche indique que l'autisme a des liens étroits avec le SSPT de deux façons importantes.
- Il y a un risque accru de traumatisme social lié au harcèlement, à la violence et à l'aliénation. Les personnes autistes sont également plus à risque d'être exposées à d'autres événements indésirables comme la pauvreté, la maladie mentale ou les conséquences sociales de l'autisme de nos parents.
- Nos variations neurologiques semblent se situer dans les mêmes parties du cerveau que les lésions de SSPT. Plus précisément, le système nerveux autonome, qui contrôle notre traitement sensoriel, la régulation émotionnelle et les réactions de combat ou de fuite, et dans le cortex préfrontal, qui aide à la planification, à la prise de décision et aux interactions sociales.
Nous avons plusieurs caractéristiques qui se chevauchent avec le SSPT parce que la neurologie est très similaire. Cela semble nous rendre plus vulnérables au développement de ce trouble du stress.
C'est pourquoi des choses comme la dissimulation et la feinte sont très semblables l'une et l'autre. La rumination, les troubles du sommeil, la colère et l'évitement sont d'autres traits communs.
Il y a cependant de nombreuses différences. Par exemple, les effondrements ne sont pas la même chose que les flashbacks. Les deux peuvent être déclenchées, mais ce sont des entités distinctes. Les flashbacks proviennent d'informations sensorielles provoquant un assaut de souvenirs, à la fois conscients et ceux que nous stockons dans notre corps. Les effondrements sont dus à une surcharge sensorielle ou sociale.
L'autisme s'accompagne également d'intérêts restreints et de différents types de déficiences sociales.
Le trouble du développement
Le type de SSPT complexe qui découle de l'adversité de l'enfance est considéré dans certaines recherches comme un trouble du développement.
Un traumatisme à un jeune âge empêche l'apparition d'étapes importantes du développement. Les enfants ne peuvent pas développer des styles d'attachement sains, des habiletés de régulation émotionnelle ou une bonne estime de soi. Ils auront du mal à recréer la stabilité en vieillissant. Ces problèmes sont aggravés lorsque les enfants sont exposés à un contrôle totalitaire, comme les ménages violents ou ce qui semble être l'objectif de l'ABA. [Ndt : ???]
Les enfants autistes qui grandissent avec la violence narcissique présenteront des symptômes complexes de SSPT ainsi que des traits autistiques. Il peut être difficile de dire laquelle est laquelle, mais elles sont différentes les unes des autres. Ils peuvent absolument se produire ensemble.
Distinction entre le SSPT et l'autisme
Le mythe selon lequel le SSPT exclut l'autisme, surtout chez les enfants maltraités, ressemble étrangement à l'école de pensée de la mère réfrigérateur, où l'on parle de l'autisme. C'était une théorie proposée dans les années 40 [Ndt : et bien plus tard !] qui disait que l'autisme était causé par des mères qui ne voulaient pas élever leurs enfants.
La faille fatale de la théorie était qu'elle négligeait tous les enfants qui ne correspondaient pas à ce modèle. Elle ignorait les enfants maltraités qui n'étaient pas autistes, les enfants autistes qui n'étaient pas maltraités par leur mère, et les enfants neurotypiques qui partageaient des parents avec des enfants autistes.
Une fois que la recherche a découvert les composantes génétiques de l'autisme, cette théorie a perdu son appui. Pourtant, le stigmate demeure, hantant la vie des adultes en quête d'un diagnostic qui veulent que leur autisme soit reconnu. Ou dont l'autisme a été éclipsé par les effets d'un traumatisme.
Les traumatismes se répercutent sur notre corps et notre esprit. Cela crée chez les survivants le besoin de mesurer tous les événements futurs en relation avec le traumatisme. Cette personne, cet endroit ou cette occasion me protégeront-ils ou me ramèneront-ils dans un endroit dangereux ?
Les personnes autistes font l'expérience de nos environnements d'une manière plus intense. Nos expériences sociales sont perçues à travers une lentille qui nous est propre. Nous sommes plus susceptibles de remarquer nos traumatismes et de les vivre plus profondément sur le plan biologique. Réguler les réactions de stress est plus difficile pour nous.
Notre biologie et nos perceptions peuvent nous prédisposer au SSPT, mais l'autisme est un neurotype inné. Le SSPT est une blessure qui survient après un événement. Les composantes génétiques du SSPT ne représentent qu'une prédisposition à cette maladie. Les personnes qui n'ont pas ce lien génétique peuvent quand même être atteintes du SSPT.
Nos perceptions ne nous affaiblissent pas
Le fait est qu'il y a beaucoup de comorbidités associées au SSPT et à l'autisme. L'idée que ces deux-là sont une exception spéciale est, au mieux, à courte vue. Dans le pire des cas, elle cause du tort en éloignant les gens de leur capacité de reconnaître leur moi authentique.
Personnellement, je pense que c'est l'autisme qui m'a sauvé de la violence, et non pas non plus d'une manière très bizarre comme Pollyanna. Le fait d'être autiste signifie que j'ai remis les choses en question et que j'ai dit la vérité, peu importe les coûts sociaux. Mon sens de la justice, ma passion et mon désir de voir sous la surface des choses m'ont poussé à trouver les habiletés d'adaptation nécessaires pour vivre une vie meilleure.
Nous sommes des gens empathiques qui vivent un monde intense. Notre traumatisme est réel. Nous méritons de connaître pleinement notre neurologie. Vivre authentiquement sauve des vies.
Sources :
Haruvi-Lamdan, N., Horesh, D., & Golan, O. (2018). PTSD and autism spectrum disorder: Co-morbidity, gaps in research, and potential shared mechanisms. Psychological Trauma: Theory, Research, Practice, and Policy, 10(3), 290-299.
Laidler, J. R., MD. (2004, September 15). The “Refrigerator Mother” Hypothesis of Autism. Retrieved from https://www.autism-watch.org/causes/rm.shtml
van der Kolk, B. A. (2005). Developmental Trauma Disorder: Toward a rational diagnosis for children with complex trauma histories. Psychiatric Annals, 35(5), 401-408.
Sur le site de l'AFFA : Autisme et état de stress post traumatique – Mise au point
Voir aussi Personnes autistes : des vies gâchées par la maltraitance
et Les expériences de vulnérabilité des personnes autistes